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  • Photo du rédacteurNathalie986

Chapitre 8 - Un géniteur de marque

Cendre et la Vallée Oubliéée


La nuit-même du décès de numéro cinq Cendre avait ramené dans la chapelle une femme d’âge mûr du nom de Clara Bjergsen.

L’hiver était glacial et même si elle ne percevait pas vraiment la température ambiante, l’esprit de Cendre vagabonda en arrière, plus d’un an auparavant, se remémorant ces nuits difficiles qu’elle avait passées dehors.

Mais aujourd’hui, elle se dit que c’était parfait et que cette femme serait son numéro huit.


Elle était ensuite ressortie, laissant la blonde seule dans sa cellule, pour aller se trouver un géniteur. Cette nuit, elle était déterminée Elle trouverait son premier reproducteur et elle serait enceinte. Il était temps que la descendance Valrose vint au monde.


Cendre avait rencontré Dirk Dreamer non loin de la cascade. Elle l’avait observé un moment avant de lui parler. Dirk Dreamer ! C’était une célébrité mondiale. Comment avait-il fait pour se perdre à Forgotten Hollow, seul, sans agent, ni garde du corps ?


Le pauvre bougre semblait s’escrimer sur son téléphone portable et Cendre l’entendait bougonner devant celui-ci.

- Vous avez un problème, Monsieur ?


- Oh bonsoir, Mademoiselle. Mon téléphone est hors service. Pas de réseau, semble-t-il. Auriez-vous une idée de comment sortir de cet endroit ?

Cendre était devenue maîtresse dans l’art du mensonge.

- J’ai bien peur de ne pouvoir vous aider. Les routes ont été bloquées pour la nuit. Pour faire place aux chasse-neiges.


- Des chasse-neiges, dites-vous ?

Dirk Dreamer était tel qu’il était décrit dans les magazines : beau gosse, musclé et surtout très sûr de lui envers les femmes qui le savaient célèbre.

- Vous habitez chez vos parents ?


Cendre choisit donc de prendre le contre-pied face à cet homme imbu de lui-même. Elle se demandait même s’il serait utile de tester ses charmes vampiriques sur ce bellâtre. Elle choisit de faire comme si elle ne le reconnaissait pas.

- Non. J’habite chez moi, répondit-elle sèchement.


- Mille pardons, Mademoiselle. Si je puis me permettre, auriez-vous une place chez vous pour m’accueillir pour la nuit ?

- Vous ne manquez pas d’air ! Et pourquoi vous accorderais-je une telle faveur ?

- Je m’appelle Dirk Dreamer. Tout le monde me connait.


- Ah oui ? Ben, moi, je ne vous connais pas.

L’homme était vraiment beau garçon et Cendre décida de le laisser lui-même user de ses charmes qu’il croyait irrésistibles.


- Ce n’est pas important, je suis une célébrité mais que vous ne me connaissiez pas en rajoute à votre innocente candeur. Je ne vous demande qu’un lit, ou même un canapé. Ne pourriez-vous faire cela pour moi ? Vous ne me laisseriez quand même pas passer la nuit dehors ?



Cendre prit une attitude innocente.

- D’accord. Mais en tout bien, tout honneur. Et j’habite dans une chapelle.


- Une chapelle ? C’est parfait. J’adore les chapelles.

Et elle pensa très fort : « Et moi, j’adore les beaux gosses musclés, comme toi ! Tu vas me faire un petit vampire, je le sens. »


Cendre conduisit Dirk jusqu’à sa chambre. Il resta en contemplation devant son portrait durant un moment.

- Sacré tableau que celui-ci ! Personne n’en a fait de semblable de moi. Il ne vous ressemble pas trop, je trouve. Vous y paraissez bien triste.

- Pourtant, c’est bien de moi qu’il s’agit. C’est un ami qui m’a prise en photo ce jour-là.


Dirk s’était alors assis et il l’avait ouvertement draguée.

Elle n’avait alors eu d’autre choix que de jouer les vierges effarouchées. Il fallait qu’il pense avoir le dessus.


Mais elle sentit que ce futur géniteur faisait lui aussi mine de lui plaire. Elle avait surpris sa moue de dégoût à son encontre et il ne faisait nul doute qu’il voulait juste un toit pour la nuit et qu’il comptait se servir d’elle pour l’obtenir : un brin de séduction sur la fille et, hop, je vais me coucher.


Mais le don juan ne savait pas encore à qui il avait à faire. Alors, elle s’était servie sur lui de son pouvoir de séduction. Qui était le plus fort maintenant ? La pauvre inconnue de Forgotten Hollow ou la célébrité mondiale qui se remettait à séduire la fille qu’il croyait sans le sou ?


Cendre se délectait de son pouvoir et de sa puissance. Personne ne pouvait rien contre elle, et, qui le tentait, n’en serait que rapidement remis à sa place. Elle avait une GTD à accomplir et Dirk ferait un parfait géniteur. Ce n’était pas à lui de mener la danse, mais à elle et elle ne se priverait pas d’un tel potentiel reproducteur.


Elle le tenait dans ses filets alors même qu’il était persuadé de diriger le jeu ! Quelle satisfaction !


Et il ne fallut pas longtemps pour qu’il l’amenât jusqu’au lit. Cendre avait atteint son but. Il ne restait plus qu’à espérer que le bel humain lui fasse un petit vampire !


Après leurs ébats, Cendre le conduisit directement jusqu’à la cellule des géniteurs en lui disant qu’il s’agissait là des douches.

- Tes commodités sont vraiment rudimentaires, lui fit-il remarquer.

- Nous sommes dans une chapelle, Dirk, ne l’oublie pas.


Et alors que la star allait se doucher, elle tourna les talons et ferma la porte à double-tour.

« J’espère au moins porter son enfant. », pensa-t-elle.


 

Jesminder fut chargée d’annoncer à Dirk ses conditions de vie pour les mois à venir et de lui expliquer pourquoi il était là. Elle était ravie car elle ne le supportait pas !

Elle se rappelait encore cette fois où, invité à une soirée à laquelle elle avait été embauchée, il avait fait un scandale sur l’un des cocktails qu’elle avait servi. Un cocktail sublime mais pas assez bien pour Monsieur qui aimait se faire valoir sur des sujets auxquels il n’entendait rien. Et il avait eu l’audace de la traiter comme une moins que rien durant toute la soirée. Oui, elle le détestait.

Et dire qu’avant, elle ne ratait aucun de ses passages à l’écran.


- Tu plaisantes, j’espère ! Cette fille voulait juste un gosse du beau Dirk ? Et après, elle m’enferme ? Mais elle est complètement folle, celle-là !


De quel droit osait-il encore ce ton familier avec elle ? Elle n’était plus décidée à se laisser faire.

- Qui vous a autorisé à me tutoyer ? Nous ne sommes pas amis, que je sache.

Mais l’homme continua sur sa lancé :

- Tu es son employée, ça se voit. Autant dire que tu n’es rien. Laisse-moi sortir d’ici et je te donnerai un bon pactole.


A ces mots, le sang chaud de Jesminder ne fit qu’un tour :

- Alors, écoute-moi bien, minable ! Ici, c’est toi qui n’es rien ! Et tu resteras là le temps que Madame en aura décidé, et je pense que tu ne quitteras pas ces lieux tout de suite !


- Tu es aussi folle qu’elle, ma parole ! Tu ne sais pas à qui tu parles ! Je vais vous mettre plus bas que terre, toi et ta Madame ! Vous aurez toutes les deux mes avocats sur le dos et je peux te dire que ça va saigner !


- Saigner ? Ouh la la ! Tu sais ce que ça veut dire au moins ? Tu ne me fais pas peur, Dirk Dreamer. C’est toi qui devrais avoir peur...

- Appelle-moi ta patronne ! Tout de suite ! J’en ai assez de parler à une subalterne.


Jesminder, choquée, avait alors rapporté les propos du géniteur à Cendre, qui s’amusa beaucoup de l’impertinence du jeune homme.

- Rassure-toi, Jess, je vais lui montrer à qui il a à faire !

- Vous n’allez quand même pas lui dire que vous êtes un vampire, Madame ?

- Oh que si ! Et je sens que je vais bien m’amuser.


Cendre débarqua dans la cellule de Dirk Dreamer sans prévenir.

- Alors, Dirk ? On fait des misères à ma servante ?

- Tiens, voilà la petite arriviste ! Tu veux combien pour poster notre folle nuit sur ton blog ?


Elle s’était alors approchée de lui, vraiment approchée.

- Baisse d’un ton avec moi, beau gosse. Je ne suis pas quelqu’un de gentil et je m’énerve facilement.

- Et tu crois m’impressionner ?


Dirk fut cependant impressionné, si impressionné qu’il en tomba assis sur son lit et qu’aucun son n’arrivait plus à sortir de sa bouche.

La femme qui était devant lui avait un tout autre visage et le cri qu’elle poussait était horrible. On aurait dit qu’elle voulait le dévorer. Une peur panique l’envahit alors.


Elle s’assit près de lui et attendit qu’il reprenne ses esprits.

- Tu es ici chez moi. Et chez moi, je ne tolère pas qu’on me manque de respect, ou qu’on en manque à mes serviteurs. Ils me représentent, tu vois. Je pense que tu peux comprendre.


La célébrité mondiale ne répondit pas.

- Je crois que Jess t’a expliqué pourquoi tu étais là. Je te garde jusqu’à ce que je sois sûre d’être enceinte. Si je ne le suis pas, tant pis pour toi. Nous passerons à autre chose. Si je le suis, tu resteras encore quelques temps parmi nous. Mais sache que tu ne sortiras jamais d’ici. Alors, il ne dépend que de toi de rendre ta vie agréable.


Dirk s’était levé. Il avait retrouvé ses esprits et la parole, mais se faisait tout petit.

- Mais qui êtes-vous exactement ? Une sorte de veuve noire ?

- Pas du tout ! Je suis un vampire. Je pensais que ça se voyait.

- Pourquoi un bébé alors ?

- Il faut bien que je me reproduise, je dois assurer ma descendance, figure-toi.


- Mais pourquoi moi ?

- Parce que tu étais là ! Et puis, tu es beau, musclé et en pleine santé. Tu fais le candidat idéal. Que tu sois célèbre, ça n’était pas dans mes projets.


Cendre s’apprêtait à partir mais elle tint tout d’abord à lui faire passer un petit message.

- Ah ! Et ne t’avises plus jamais de nous tutoyer, moi ou ma servante. Ici, c’est nous qui tutoyons et toi qui n’es plus rien.


 

Lorsque sa grossesse fut confirmée, Cendre voulut en informer prioritairement le Comte.

- Votre musique est toujours aussi troublante, Vlad. Elle prend tellement aux tripes. C’est magnifique.

- Merci ma chère. Je sens quelque chose de changé en vous. Que se passe-t-il ?


Vladislaus Straud s’était levé.

- Je suis enceinte, Vlad ! Ça y est, mon futur héritier est peut-être en route !

- Mais quel bonheur ! C’est tout ce que je vous souhaite.


Il avait alors enlacé sa protégée.

- Ne perdez tout de même pas de vue qu’il pourrait ne pas être un vampire... Il ne faudra pas vous désespérer pour cela, n’est-ce pas ?

- Ne vous inquiétez pas. Je sais tout ce qu’il y a à savoir sur la taradition de la descendance, grâce à vous. Ne pas se laisser envahir par des sentiments inutiles, jamais. Vous voyez, j’ai bien retenu ma leçon.


- En tous cas, la grossesse vous va à ravir. Vous êtes rayonnante.


- Vraiment ? Ça ne se voit pas beaucoup, pourtant.

- Cela se voit sur votre visage. Vous y portez votre future descendance.



La descendante et son maître discutèrent encore un peu puis Cendre s’excusa.

- Il faut que j’aille annoncer la nouvelle à Caleb et Lilith.

- C’est parfait. On se voit toujours demain pour votre leçon d’orgue ?


- Bien sûr. Je ne la manquerais pour rien au monde.

Puis le Comte laissa échapper quelque chose qu’il n’aurait jamais dû dire car il avait fait une promesse à un ami :

- C’est franchement dommage que Lestat se prive de voir quelle vampire vous êtes devenue. Lui qui vous a enseigné avant votre transformation serait fier de vous.


- Comment ça, il se prive de voir ce que je suis devenue ? Il est vrai que cela fait des lustres que je ne l’ai pas vu... Où est-il passé ?


- Oubliez ce que je viens de vous dire. Il ne réapparaîtra pas tout de suite, de toute façon. Il semble qu’il ait besoin de repos.


Cendre sentit que le Comte n’en dirait pas davantage mais qu’il en savait beaucoup sur ce qu’il était advenu de Lucas. Malgré son émoi à l’évocation de celui qui fut le grand amour de sa vie, Cendre décida de ne pas insister. Elle n’entendait surtout pas heurter Vladislaus qu’elle appréciait et admirait de plus en plus, avec un souvenir passé.

- Je vais me retirer, mon cher ami. Il faut encore que j’aille visiter Caleb et Lilith avant d’aller me reposer.


- Faites donc, et n’oubliez pas que votre santé est primordiale en ces temps de grossesse.

- Je ne l’oublierai pas, je vous remercie.


Lorsqu’elle arriva à leur domicile, Caleb et Lilith avaient l’air de passer une très bonne soirée.

- Tiens, Cendre est là ! dit Caleb, et il me semble qu’elle est enceinte.


Cendre affirma la nouvelle.

- Tu vois ! Qu’est-ce que je t’avais dit, Lilith ! Plus de cours de combat. Je vais m’ennuyer à mourir.

- Tu pouponneras peut-être, frérot !


Cendre discuta avec eux de choses et d’autres avant de poser la question qui la démangeait depuis son entrevue avec le Comte :

- Vous avez croisé le Duc de Riverview, récemment ?

Lilith ouvrit de grands yeux, se demandant si son amie n’était pas encore sous le charme de ce bourreau des cœurs.

- Non, cela fait un bail que je ne l’ai pas vue, maintenant que tu le dis. Mais pourquoi cette question ?


- C’est lui qui m’a tout appris avant ma transformation. J’aurais bien aimé lui dire que je m’étais enfin lancée dans la grande tradition.

Caleb la regarda alors :

- Moi, je sais où il est.




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