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G8/ Prologue 6/6 - Découvertes

  • Photo du rédacteur: Nathalie986
    Nathalie986
  • il y a 4 jours
  • 10 min de lecture

En attendant de revoir Caleb, il allait falloir que je m’occupe. Alors, une nuit, pendant que mes parents dormaient, je décidai d’aller voir ce qu’il y avait derrière la porte vitrée et verrouillée du sous-sol.

J’y avais toujours vu un bureau et, lorsque j’avais demandé à Papa ce qu’il y avait dans cette pièce, il m’avait dit ne pas savoir. Seule, Mamie en avaient la clé et il ignorait où elle avait pu la ranger.


Papa n’était peut-être pas curieux mais moi si. J’avais fini par trouver la clé dans l’un des tiroirs de sa chambre, tout simplement. Il suffisait de chercher un peu.

La première chose que je vis fut un échiquier. Dire que j’avais toujours voulu en avoir un chez moi et qu’il était là, sans même que je ne le sache... Au moins, je n’aurai plus besoin d’aller à la bibliothèque ou au parc pour jouer aux échecs...


Puis je les vis... Les photos... Je comprenais mieux pourquoi cette pièce était fermée à clé.

Sur les deux photographies, on pouvait voir Caleb. Sur la première, intitulée « l’étrange inconnu à l’Usine », il était avec Mamie. Elle devait avoir l’âge que j’ai actuellement aujourd’hui et elle portait des couettes. Je ne l’avais jamais connue ainsi. Elle avait l’air si jeune.

Sur la deuxième photo, nommée « le pianiste mystérieux », on voyait Caleb jouer du piano aux quarante ans de Mamie...

Entre les deux photos, il n’avait pas changé. Il était toujours le même, toujours aussi beau et jeune, tout comme il l’était encore aujourd’hui. Exactement identique. Il n’avait pas vieilli... Je ne savais pas quoi en penser.

Mamie avait certainement pris ces photos parce qu’elle aussi se posait des questions, tout comme moi. Et Papa ? Voilà pourquoi Papa ne l’aimait pas et qu’il le trouvait beaucoup, beaucoup trop vieux pour moi, comme me l’avait dit Maman. Mais avait-il seulement cherché à comprendre ? Moi j’essayerai. Je voulais savoir.


J’ouvris la seconde porte, espérant découvrir d’autres photos. Il y en avait mais aucune de Caleb. Par contre, c’était une vraie mine d’or. Je découvris ici les visages de Linette, de Michèle et même d’Angélique, la fille de la Fondatrice. C’était un vrai musée de la photographie. Et il y avait beaucoup de photos de Papi et Mamie.


Je vis même à quoi ressemblait mon père lorsqu’il était adolescent. Il avait dû oublier ce temps-là.


En me retournant, j’aperçus un coffre. A l’intérieur, il y avait deux livres, une biographie et un livre de science-fiction. En y regardant de plus près, je vis qu’ils avaient tous deux été écrits par Mamie. Elles les avaient respectivement intitulés « un étrange inconnu » et « un lien avec la famille ? » .


Je sortis de la pièce, bien décidée à me mettre à la lecture de ces livres immédiatement. Ces deux livres concernaient Caleb, cela me semblait évident. C’est pour cette raison que Mamie les avais gardés ici.


Je commençai par le livre de science-fiction. Plus j’avançais dans ma lecture et plus j’en apprenais.

Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que Mamie avait rencontré Caleb alors qu’elle n’était qu’une petite fille, tout comme moi. Leur première rencontre avait eu lieu à l’Auberge du vieux quartier. Elle avait même demandé à Caleb de se pousser de sa chaise, l’accusant de lui avoir piqué sa place. L’anecdote me fit sourire. J’imaginais la petite fille qu’elle était, tenant tête au grand Caleb.


Mamie avait été punie une semaine pour ça, car son père avait jugé qu’elle manquait de respect à un adulte, ce en quoi il n’avait pas tort. Caleb avait essayé de dire que ce n’était pas grave mais elle n’y avait pas échappé.

Au moins n’avait-elle pas été punie cinq mois comme je l’avais été.

J’étais stupéfaite de découvrir toutes les similitudes qu’il y avait entre Mamie et moi dans nos histoires avec Caleb. Elle aussi l’avait rencontré alors qu’elle n’était qu’une enfant... Mais il y avait une différence : Caleb n’avait pas gardé le contact avec elle. Chacune de leur rencontre était due au hasard.

Il semblerait qu’à l’époque, Caleb portait une longue boucle d’oreille. Mais il ne l’avait plus lorsqu’elle l’avait revu à l’Usine, le jour où elle avait pris ce selfie.


Je passai le reste de la nuit à lire cette histoire passionnante et j’en finis la lecture au petit matin.

Caleb était toujours un mystère pour moi mais j’en savais tout de même un peu plus. J’étais convaincue que le mystère qui l’entourait était lié à son âge. N’avait-il pas dit qu’il avait des enfants trop vieux pour jouer avec moi ? Peut-être souffrait-il d’une maladie génétique qui l’empêchait de vieillir ? Peut-être qu’il n’osait pas m’en parler ? En tous cas, je savais qu’il était mon destin. Le Créateur me l’avait dit, et il l’avait dit à Tonton Yann.


Trois soirs plus tard, j’avais profité de l’opportunité que Papa et Maman soient sortis pour me rendre à la Clairière Forestière. La punition étant levée, je n’avais aucune raison d’y aller avec Papa. D’ailleurs, il ne m’en avait pas reparlé. Je me rendis à l’arbre majestueux et m’assurai qu’il n’y avait personne dans les environs avant de franchir le passage.

Le bonhomme de neige, ou plutôt le Créateur, m’avait dit que, lorsque j’en aurais besoin, je trouverais des réponses à mes questions dans la clairière. Il était temps que j’aille voir tout cela de plus près.

- Clairière, me voilà !


C’était magnifique, tout comme Perrine l’avait dit...


...mais même en regardant partout, je ne voyais pas où je pourrais trouver une réponse à ma question. J’avais pourtant posé celle-ci à voix haute.

- Qui est Caleb ?

Mais il ne s’était rien passé et je n’avais eu aucune réponse magique.


J’étais alors sortie de la Clairière puis y étais retournée deux soirs plus tard pour faire une nouvelle tentative qui échoua, elle aussi.

C’est alors que je me rappelai les mots exacts du Créateur : « Un jour, dans ta vie d’adulte, tu auras besoin de conseils. Va à la Clairière Forestière, cet endroit est magique, et tu y trouveras des réponses... ». Un jour, dans ma vie d’adulte... J’étais encore une adolescente. Voilà pourquoi ça ne fonctionnait pas et que je n’obtenais aucune réponse.

Caleb devait me donner ces réponses. Je décidai de l’appeler. La semaine ne s’était pas écoulée mais peu importe. A deux jours près, il accepterait certainement de me voir. Il fallait absolument que je lui parle. Il fallait qu’il me dise ce que tout cela signifiait.

En espérant qu’il ne se braquerait pas.

- Il faut que je te vois. C’est important.

- [...]cord, je ne suis pas loin. J’y serai.

- D’accord, je ne suis pas loin. J’y serai.


Nous avions rendez-vous au Velours Bleu. Caleb me prit dans ses bras dès qu’il me vit. Je m’y sentais tellement bien. Il me tint ainsi un long moment puis finit par parler.

- Ma douce Rose, c’est tellement bon de te revoir.

- Caleb...


- Tous ces mois ont été interminables. Qu’est-ce qui est si important qui ne puisse attendre deux jours ?

- Te voir, bien sûr. Mais pas que. Je voulais te parler de toi.


Nous allâmes nous asseoir à l’intérieur.

- Tu veux parler de moi ? C’est-à-dire ?

- J’ai découvert deux photos de toi dans mon sous-sol et aussi deux livres sur toi, écrits par Mamie.

- Cassandre a écrit sur moi ?

- Oui et elle a aussi pris les photos. Comment se fait-il que tu ne vieillisses pas, Caleb ? Ça n’existe pas, les gens qui ne vieillissent pas.


Il ne chercha même pas à me mentir, ce dont je lui étais reconnaissante.

- Si, ça existe. Tu viens de le découvrir et tu as toutes les preuves pour savoir que ça peut exister.

- Tu ne vieillis vraiment pas, alors ?


- Non. J’ai arrêté de vieillir à l’âge de vingt-sept ans.

- Mais c’est incroyable ! C’est une maladie ?

- Je ne peux pas te le dire. Pas maintenant. Je t’ai déjà dit que tu saurais tout sur moi lorsque tu seras jeune adulte.

Qu’est-ce qu’il pouvait m’agacer, parfois.

- C’est dingue ! Tu acceptes de me dire que tu ne vieillis pas, mais tu ne veux pas me dire ce que tu as !


- Arrête de faire ta capricieuse, tu veux !


Il m’avait cloué le bec, avant de se radoucir.

- Alors, que raconte-t-elle sur moi, Cassandre ?

- Elle ne dit pas de mal. Elle était très intriguée par toi, par contre. Depuis votre rencontre à l’Auberge du vieux quartier.


- Je m’en souviens comme si c’était hier. Quelle petite fille insolente !

- Tu n’aimais pas ma Mamie ?

- Oh si ! Je l’adorais, et je la respectais énormément. C’était une femme bien et très intelligente, tout comme toi. Tu lui ressembles beaucoup.

- C’est le plus beau compliment que tu puisses me faire, Caleb...


- Elle savait qu’il y avait en moi quelque chose de non palpable. Elle me questionnait beaucoup sur mon âge. Je ne lui ai jamais rien dit, mais elle ne m’en voulait pas. Je crois même que nous sommes devenus amis sur la fin. Des amis qui ne se voyaient pas souvent, certes, puisque des années séparaient chacune de nos rencontres... La dernière fois que je l’ai vue, c’était au festival de l’humour. Toute ta famille était là. Vous vous remettiez de la mort de Christian. Nous nous connaissions déjà, Rose. J’allais pour te parler mais Cassandre m’a intercepté poliment en me disant bonsoir. Il n’y avait aucune animosité en elle. Elle était douce, tout comme toi. Je lui ai présenté mes condoléances. Elle remercié puis m’a serré dans ses bras. Je ne l’ai plus jamais revue après cela. Mais je crois que finalement, nous étions devenus amis. J’en suis sûr. C’était une femme admirable.

- Tu en parles tellement bien. As-tu été amoureux d’elle, Caleb ?


Caleb insista pour que l’on sorte prendre l’air. Nous marchâmes jusqu’à la rivière.

- Je vais répondre à ta question, bien que je la trouve offensante. Je respectais ta mamie, énormément. Et je suis toujours triste qu’elle ne soit plus de ce monde. Mais je ne l’aimais pas, pas d’amour en tous cas. Je l’aimais d’une amitié profonde. Et je regrette beaucoup de ne pas avoir pu lui dire au revoir.

« Offensante » ? Qui utilisait encore ce mot de nos jours ?

- D’accord Caleb... Je suis navrée de t’avoir blessé.


- Blessé ? Non, tu m’as offensé. Quand comprendras-tu que, dans toute mon existence, je n’ai aimé qu’une seule femme et que c’est toi !

- Je le sais, mon amour. Tu me l’as déjà dit.


- Alors arrête... Arrête de te poser des questions...


Caleb passait souvent de la douceur à la rigidité et à la fermeté...

- Et ne doute plus jamais de moi. Jamais. Je te le demande.

- Je te le promets.


Ses changements de ton ne m’impressionnaient pas, ni ne me faisaient peur. Au contraire, ils me troublaient beaucoup. Ils me faisaient trembler, ils me transportaient ailleurs... dans son monde.

- Bientôt tu seras à moi. Totalement. Si tu le veux bien sûr.

- Bien sûr que je le veux.


- Je t’aime tellement que j’aimerais te garder près de moi... pour toujours.

- Je ne rêve que de ça. Je n’attends que ça. Je t’aime Caleb.


Il me renversa alors pour m’embrasser. Passionnément, très passionnément.


Mes jambes ne me portaient plus et je le laissai me redresser.


- Waow... C’était quoi ce baiser ? J’ai l’impression de ne plus tenir debout.

- Le baiser de l’homme qui t’aime. Et qui t’aime à jamais.


- Caleb ? Pourquoi ne vas-tu jamais plus loin qu’un baiser avec moi ?

- Parce que tu es une adolescente. Nous aurons bien le temps de passer à autre chose. Je t’en fais la promesse.


Je dis à Caleb que, dans mon lycée, des adolescents de mon âge s’étaient déjà bécotés, que j’avais l’âge de le faire.

- Pas avec moi, ma douce Rose. Tu es encore trop jeune. Je ne suis plus un ado depuis longtemps, et ce que tu vivras avec moi sera bien différent.

- Mais, tu me fais tellement tourner les sens...

- Les miens aussi tournent. Sois patiente. Dans un mois, tu deviendras une jeune adulte...

- Ça me semble tellement loin...


Caleb me raccompagna devant la maison et m’embrassa encore.


Quand il commençait, il me lâchait rarement tout de suite et je me pliais presque à sa volonté.


- Oh Caleb... Je t’aime tellement...

- Moi aussi, ma Rose, ma délicatesse. Dans un mois, nous serons réunis à jamais.


Quelle soirée. Je n’avais pas eu toutes les réponses à mes questions mais j’en avais au moins une. Et, surtout, je savais que Caleb m’aimait comme un fou.

- Allez, rentre chez toi, me dit Caleb. Nous venons de nous retrouver. Il ne manquerait plus que ton père te punisse jusqu’à ta majorité.

- Tu as raison. J’y vais.


Le jour de mon anniversaire était enfin arrivé. J’avais soufflé mes bougies et étais devenu une jeune adulte.

La veille, le Créateur était venu me parler, comme il l’avait fait pour chaque nouvel Elu. Il ne manquait jamais un rendez-vous... Il m’avait redit que je n’aurais pas d’objectif et que je devais suivre mon instinct (quel drôle de mot), tout comme il me l’avait dit sous sa forme de bonhomme de neige. Il me rappela que mon destin était différent de celui des autres élus et que Caleb serait mon guide. J’avais à présent confirmation que Papa n’avait pas tué le Créateur.

Lorsque j’ai soufflé ces bougies, il y avait beaucoup d’héritiers autour de moi. Les héritiers de notre Fondatrice, Perrine, bien sûr, comme Papa, Tatie Morgane, Laurence et moi, la nouvelle Elue. Mais aussi les Protecteurs, comme Tonton Yann et Tonton Gildas mais aussi leurs héritiers, leur descendance comme Maxime et Gabriel, bien que Gabriel soit forcément hors-jeu vu son âge.

Lorsque j’ai soufflé ces bougies, toutes ces personnes avaient forcément vu le nouveau monde qui venait d’apparaître... Un monde sombre, étrange et peuplé de créatures surnaturelles... Il était difficile de distinguer lesquelles, mais on pouvait deviner leur présence. Bizarrement, je n’étais pas inquiète, mais j’avais surpris les regards de ma famille... Ils ne disaient rien, pas même à leurs conjoints car, parmi nous se trouvait Stéphanie, la sœur de mon oncle Ludovic. Les explications viendraient plus tard, dans l’intimité des foyers.

Malgré tout, mon anniversaire était un vrai bonheur. J’attendais ce moment depuis tellement longtemps. Toute la famille était là, et surtout mes cousins. Ils avaient tous grandi, comme moi. Maxime, le fils de Tonton Yann et Tatie Béatrice, était devenu adolescent.


Laurence, la fille de Tatie Morgane et de Tonton Ludovic, était à présent une enfant.


Et Gabriel, le fils de Tonton Gildas et d’Amandine (je n’arrivais pas à l’appeler Tatie car je l’avais connue trop tard) courait partout comme tous les bambins de son âge. Je crois que je les aimais tous.


Après le gâteau, Papa et Maman s’étaient installés au salon pour discuter avec mes oncles et ma tante Morgane. Ils discutaient sérieusement. De mon côté, je m’étais installée avec mes cousins et mes tantes Béatrice et Amandine. La discussion me paraissait plus légère qu’au salon.




1 Comment


Elinoee
il y a 3 jours

En effet, ce n'est clairement que le début des ennuis pour Rose. Je me demande comment elle va réagir en découvrant l'existence des vampires et ce qui l'attend pour la suite... Caleb devient bizarre et possessif petit à petit, ce n'est pas du tout rassurant. Dire qu'il n'a aimé qu'une femme et que c'est Rose...mouais, un peu gros hein vu son âge réel et sachant en plus qu'il a des enfants! Je commence à me dire qu'il n'est peut-être pas si gentil que ça et que Rose risque de se retrouver coincée... mais en même temps, s'il a été choisi comme guide c'est qu'il est une bonne personne à priori... Seulement son attitude ne me plaît pas du tout, surtout vu le jeun…

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