G8/ Chapitre 4 - Le clan Vatore
- Nathalie986
- 28 juin
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 août
Caleb et moi passions de plus en plus de temps ensemble. Nous allions jouer aux échecs à la bibliothèque...

... ou boire des verres aux bars du coin. J’avais ainsi appris que la boisson préférée de mon amour était le Plasma Mary, une boisson préparée à base de liqueur et de plasma fruits, ce fameux fruits dont Caleb m’avait dit qu’ils se substituaient au sang.

Nous pouvions discuter pendant des heures, de tout et de n’importe quoi.
- Vraiment ? Tu me charries, là, Rose !
- Pas du tout !

Nous avions aussi beaucoup de moments de tendresse. Un après-midi, cependant, cela avait failli déraper...

Caleb m’avait embrassée, un peu plus fougueusement que d’habitude il est vrai. Puis il m’avait embrassé la joue, me serrant de plus en plus fort.

Ses lèvres étaient descendues sur mon cou, lui appliquant une telle pression que je finis par avoir vraiment mal. Je le lui dis.
- Caleb... Tu me fais mal.
- Mais non... Je...

Je le sentais s’exciter de plus en plus, tandis que je faiblissais. Mes jambes ramollissaient et je n’arrivais plus à parler... « Arrête... S’il te plait... arrête... » mais j’étais incapable d’émettre un son.

Puis, un miracle se produisit. Il relâcha soudainement son emprise et s’éloigna de moi. Je tenais à peine debout.
- Je te demande pardon, Rose.

J’avais du mal à me ressaisir.
- Mais que s’est-il passé ?

- J’ai failli te tuer.
- Ce n’est pas possible...
- J’ai perdu le contrôle. J’aurais pu te tuer.
- Mais tu ne l’as pas fait... Tu t’es arrêté à temps...

Il avait l’air tellement désorienté... Et moi, je réalisais que la situation aurait pu être dramatique.
- Heureusement... Je ne m’en serais jamais remis.
- Regarde-moi, mon chéri.

Il fallait que le rassure.
- A l’avenir, si tu recommences, je saurai comment réagir. Comme ça, tu te ressaisiras tout de suite, d’accord ?
- C’est de ma faute. Je passe tout mon temps avec toi, et j’en ai oublié de méditer.

Je me sentis subitement très mal...
- Caleb... Je ne sais pas ce que j’ai... J’ai la tête qui tourne... J’ai envie de vomir...
- Je te ramène chez toi. Ça va passer. Il faut juste que tu te reposes. C’est un effet secondaire de ma morsure.

Ainsi, c’était ça. Il m’avait bien mordue...
- Allez, viens, me dit-il. Tu es beaucoup trop faible. Tu dois rentrer.

J’avais mis trois jours à m’en remettre, dont un entier au lit. Caleb était resté près de moi. Le quatrième jour, je me sentis enfin mieux, beaucoup mieux. Comme si rien ne s’était passé.
Nous avions marché jusqu’au Café de la Place du sud pour prendre un peu le soleil et manger des viennoiseries.
Il m’avait alors tout expliqué sur la méditation obscure, une forme de méditation qui lui permettait de canaliser son énergie, afin d’éviter que ce genre d’incidents ne se produise. C’était très astreignant mais efficace. Car chaque fois qu’il m’embrassait la tentation était là, plus forte que jamais, à la mesure de son amour pour moi. Il voyait mes veines battre, entendait mon cœur et humait le parfum de mon sang...
- Tu es sûre de vouloir rester avec moi, après tout ce que je viens de te dire ?
- Evidemment ! Tu te mettras plus sérieusement à la méditation, c’est tout.

- C’est déjà fait. Il fallait bien que je m’occupe pendant ces trois jours où tu t’es retrouvée affaiblie.
- Et bien tu vois ! J’étais faible et tu n’en as pas profité pour me mordre une nouvelle fois ! Et heureusement d’ailleurs, car les deux marques que tu m’as faites dans le cou sont encore là. Alors, attendons un peu...
J’avais essayé de faire un peu d’humour pour détendre l’atmosphère mais, en réalité, j’avais surtout encore très mal à l’endroit de sa morsure.

La vie avait donc repris son cours, ponctuée de doux moments. Caleb m’avait appris à faire du vélo. Je me débrouillais de mieux en mieux, mais je n’étais pas encore très rassurée.

Caleb n’était jamais avare de compliments à mon endroit.
- Tu es vraiment adorable avec ton casque rose !

- Pourquoi est-ce que j’ai l’impression que tu te moques ?
- Pas du tout. Tu es vraiment très belle.
Mais il ne m’embrassait plus, ni ne m’enlaçait. Depuis l’incident, c’était fini.

Jusqu’à ce jour où, alors que nous étions en train de nous promener près d’une petite cascade à Forgotten Hollow, il se jeta sur moi et m’embrassa aussi fougueusement qu’il le faisait avant.

- Je t’aime, Rose. J’avais tellement peur de t’embrasser.
- N’aie plus jamais peur, mon amour. Moi, je n’avais pas peur. Et tes baisers m’ont manqués.

- Oh, comme je t’aime, Rose
Son étreinte était si forte, tellement forte. Je me sentais tellement heureuse, dans ses bras.

Quelques jours plus tard, Caleb me convia en sa demeure. J’allai enfin découvrir sa tanière.

Abstraction faite des gargouilles, l’entrée était majestueuse.

Et le vestibule était... rose !

La première chose que je vis fut un échiquier.

Je me jetais dans les bras de Caleb.
- Merci ! Merci mon amour de m’avoir ouvert ta maison !

- Un jour, tu vivras ici. J’aimerais que le manoir te plaise.
- Il me plait déjà puisque tu y es.

Il m’emmena au salon. Je lui fis remarquer qu’il y avait beaucoup de rose.
- J’ai gardé les couleurs d’origine. Bien sûr, j’ai fait rafraîchir les tissus, mais elles sont telles qu’elles étaient lorsque ma mère y vivait.
- Je comprends mieux.

- Je n’ai jamais trop aimé le rose mais j’avoue que cette couleur adoucit la pièce. Elle lui donne un air apaisant.
- Maman avait un goût très sûr.

- Et tu n’as VRAIMENT pas de télé !
- Je te l’avais dit !

En me retournant, j’aperçus un orgue, un magnifique orgue. C’était la première fois que j’en voyais un.
Je demandai à Caleb s’il savait en jouer. Il me répondit que oui, mais qu’il n’en avait pas joué depuis la Brume. Les orgues n’étaient réapparus, eux aussi, que depuis peu, en même temps que la vallée oubliée, et il n’avait pas encore eu le courage de pianoter. Il avait peur de ne plus savoir comment faire.
Je l’assurai alors que ces choses-là ne s’oubliaient pas et le priai de me jouer quelque chose.

Je crois qu’il n’attendait que ça. Il s’assit et commença à jouer. Il jouait même merveilleusement bien. Ses doigts glissaient sur le touches comme si elles ne faisaient qu’un avec elles.
J’étais complètement transportée. Je n’avais jamais rien entendu d’aussi beau. La musique qui sortait de ces tuyaux était enivrante mais surtout envoûtante. Chaque son m’enfiévrait et je me sentais comme hypnotisée.

Ecouter Caleb jouer ainsi, pour moi, tenait simplement de l’enchantement. Lorsqu’il s’arrêta, je le remerciai et le complimentai :
- Tu joues divinement bien. C’était magique.
- Je suis un peu rouillé mais un jour, je composerai un morceau pour toi...
- Tu es aussi compositeur ?

Il me conduisit ensuite à l’étage où je découvris ce qu’il appelait « la chambre des invités ».

Puis il me montra sa chambre. J’étais un peu étonnée. Il avait toujours tellement peur de perdre le contrôle. Peut-être avait-il enfin décidé que c’était le moment... Mais il s’avéra que non.
- Je te ferai visiter le reste une autre fois. Il faut qu’on descende. On nous attend en bas.

- Comment ça, on nous attend ?
- On nous attend, Rose. Suis-moi.

Lorsque nous arrivâmes dans la cuisine, qui servait également de salle à manger, plusieurs personnes, dont Lilith et Elodie étaient déjà attablées et étaient en train de discuter gaiement.
Caleb me présenta.

Les deux fils de Caleb étaient là. A ma droite, il y avait Florent. Veuf depuis deux ans, il n’avait jamais eu d’enfant car son épouse ne pouvait malheureusement pas en avoir. Et puis il y avait Samuel, considéré comme le fils aîné car il était le premier né des triplés. C’est lui qui trônait en bout de table, face à Caleb, et qui m’avait si chaleureusement accueillie. Lui aussi était veuf, mais depuis plusieurs années déjà. Sa femme avait succombé à une maladie incurable alors qu’Emmanuelle, leur fille, était adolescente. Celle-ci était assise à la droite de son père et, près d’elle, il y avait son mari, Paul. Lilith m’apprit plus tard qu’on ne l’aimait pas trop dans la famille. Caleb avait donc une petite fille, d’à peine une quinzaine d’années de plus que moi...









Je ne rêvais pas. Caleb venait de sermonner une personne âgée sous mes yeux. Il avait beau être son fils, j’avais du mal à l’intégrer dans mon esprit. La vraie vie des Vatore...


Je vis le regard désapprobateur de Paul lorsque sa femme obtempéra aux paroles de Caleb. A n’en pas douter, c’était lui le patriarche, ici. Grand-Père ? Cela me fit un drôle d’effet. Une question me brûlait le bout des lèvres. J’avais envie de l’oser. Nous verrions bien...







Caleb n’avait rien dit à sa sœur. Il ne l’avait pas remise en place. Je le soupçonnais de compatir à son désarroi.









C’était une histoire entre humains... Mais les fils de Caleb tenaient beaucoup de leur père, et ils ne toléreraient pas longtemps plus d’écart de la part de Paul. Cela se sentait et cela se voyait.

Lilith se servit un nouveau verre de vin.


Paul continua tout de même sur sa lancée :
- Aujourd’hui, c’est Rose la plus jeune. C’est à elle de débarrasser.

J’avais le sentiment que toute cette histoire allait mal se terminer. Je sentais Caleb bouillir à côté de moi.

La tension de Caleb était palpable. J’avais peur qu’il pète un plomb. Je le voyais se retenir. Il laissait faire Lilith...



Il était évident que Paul ne m’aimait pas... Mais pourquoi ? On ne se connaissait même pas.

Je fis comme si je n’avais pas entendu les paroles de Paul. Ce type me faisait froid dans le dos.



Lilith s’était levée pour emporter le plat de pâtes bolognese au frigo...
- Qu’est-ce que tu fais ? lui dis-je en rigolant. Et vos protocoles ? Je croyais que la plus jeune devait débarrasser...


Il commençait à être tard. Florent s’en allait. Caleb se leva pour l’embrasser.




Il n’y avait que la rue à traverser, mais Lilith était maternelle avec sa nièce Elodie. Elle ne la lâchait jamais et je voyais bien qu’elle s’inquiétait pour elle.

Il ne restait plus que Caleb, Samuel, Emmanuelle, Paul et moi. Samuel me proposa de me ramener à la maison.

Samuel aussi prenait soin de son père. Pourtant, il était beaucoup plus alerte que lui.



Caleb se leva pour m’embrasser.
- Bonne nuit ma chérie. N’oublie pas que je t’aime.

- Moi aussi, Caleb...
- Je te confie à Samuel. Il veillera sur toi. Et je t’appelle très vite.
- J’espère bien. Tu me manques déjà.

Samuel m’avait raccompagnée jusque devant ma porte.
- J’espère que toutes ces discussions de famille ne t’auront pas trop fait peur.
- Ne t’en fais pas. Au moins, vous, vous avez des discussions de famille.

Il me prit dans ses bras.
- A bientôt Samuel.

- Il est dingue de toi, tu sais...
- Moi aussi, je suis dingue de lui.

Ouch, la morsure ! Ce qui devait arriver arriva... J'aimerais bien croire que ce n'est qu'un petit écart de rien du tout mais je crains que ce ne soit que le début 😬
Ah ben ça pour être rose, la déco du manoir Vatore est rose ! C'était pour eux un indice du destin sur le fait que Rose entre dans leur vie ! En tout cas je partage son avis : la couleur atténue le côté austère de tout ce gris.
Eh non, pas de télé ! Les vampires ont d'autres passe-temps 😂
Bon, le repas de famille s'est relativement bien passé, même si Lilith et Caleb ont l'air plutôt rigides dans leurs traditions. C'est vrai que leur plan…
Eh bien! Le protocole est compliqué dans la famille Vatore; il va falloir enregistrer tout ça 😉 Le dîner de famille se serait très bien passé sans les interventions de Paul...on sent bien qu'il y a beaucoup d'amertume en lui et ça ne me dit rien qui vaille. Emmanuelle a toutefois l'air gentille et j'ai l'impression que Rose pourrait s'en faire une amie. Le courant semble bien passer aussi avec les enfants de Caleb...bref, dans l'ensemble tout roule! Mais...quid de cette "morsure amoureuse"? Je me demande si Caleb n'aurait pas, à l'insu de son plein gré, transformé Rose ... En tout cas, j'aime bien l'idée de la méditation obscure pour gérer les pulsions des vampires!