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  • Photo du rédacteurNathalie986

Chapitre 38 - Festivités à venir

Cendre et la Vallée Oubliée


Ce jour-là, les enfants étant en classe avec Jessie et Lucas ayant décidé de rentrer chez lui pour tenter de dormir dans son cercueil, Cendre avait expressément convoqué Louise et Bella.


Les trois femmes s’installèrent dans le boudoir que Cendre avait fait aménager en lieu et place de l’une de ses anciennes cellules de géniteur, celle qui avait été occupée, la dernière fois, par Don Lothario, il y a des années de cela.


Elle leur exposa son plan puis les vit s’entretenir, enthousiastes, de la façon dont elles allaient gérer la requête de la Grande Maîtresse.


Cendre avait le cœur serré mais elle était en confiance car les deux femmes ne failliraient pas.


Pourtant, Bella s’inquiétait un peu :

- Les conditions seront un peu différentes que les fois précédentes... Que se passera-t-il si la prise en charge se passe mal ?


- Pourquoi veux-tu qu’elle se passe mal ? Tu sauras gérer, je te fais confiance. Alors, aie confiance en toi, lui répondit Cendre.


- De mon côté, ajouta Louise, j’ai deux missions en une. Cela ne me fait pas peur mais j’espère que je serai à la hauteur.


- Je ne veux pas le savoir. Tu es déjà aguerrie pour l’une de tes deux missions. Et je compte sur tes pouvoirs, alors ne me déçois pas.


- Très bien. J’y arriverai.


- Parfait ! C’est ce que je voulais entendre.


Louise et Bella se mirent ensuite d’accord pour se retrouver bientôt et s’organiser au mieux afin de satisfaire la Grande Maîtresse.


 

Pendant ce temps, Lucas Lestat avait rejoint sa demeure et hésité longuement devant son cercueil... Aurait-il le courage de s’y allonger pour trouver le sommeil ?


La raison l’emporta sur l’appréhension et il s’endormit finalement d’un sommeil sans cauchemar.


Lorsqu’il se réveilla, à la tombée de la nuit, il était en pleine forme et il se précipita directement vers la chapelle. Il trouva Cendre dans sa crypte, en pleine contemplation devant les photos de ses enfants.


Il suivit le fil de sa pensée :

« Il n’y a pas si longtemps, vous n’étiez que des enfants innocents... Bientôt, vous combattrez... J’ai déjà perdu vos frères et sœurs... et la tradition va également m’enlever cinq de vous. La douleur ne s’arrêtera donc jamais... »


Lucas Lestat ressentit la douleur de Cendre et celle-ci se retourna :

- Je ne savais pas que tu étais là...

- Tu as l’air si triste, mais tu les retrouveras. Tous. Nous le savons.

- Cette tradition est mon fardeau, Lucas...


Il se rapprocha d’elle :

- J’aimerais te parler d’une autre tradition, si tu veux bien. Bien plus agréable cette fois : le Bal des Épines.

- Le Bal des Épines ? Je n’en ai jamais entendu parler.


- Elle n’est pas écrite dans les livres. Cela va sans doute te paraître inconvenant mais ce bal est organisé chaque fois qu’un Grand Maître voit son premier né devenir adulte et rejoindre la communauté vampire. Il doit se faire la veille de son anniversaire et tous les jeunes vampires célibataires y sont conviés.

C’est une grande fête, Cendre, et je pense que les vampires de la Vallée s’attendent à ce que tu l’organises.


- Tu penses que j’ai le cœur à faire la fête alors que l’anniversaire de mes aînés va signer la fin de l’un d’entre eux ?


- Ce ne sera pas toi qui fera la fête, mais tes enfants. As-tu pensé à eux ? Tu ne crois pas que cela leur ferait un peu de bien de rencontrer des jeunes de leur âge ? Il serait temps qu’ils s’amusent un peu, non ?


- Qu’ils s’amusent ? Tu crois qu’ils ne s’amusent pas assez ?

- Ils sont cloîtrés dans la chapelle et la crypte depuis leur naissance. Ils ne connaissent que tes propres amis. Ils ont besoin de rencontrer un peu de jeunesse.


Cendre réalisa avec consternation que Lucas avait raison. Ses enfants n’avaient jamais eu de véritables distractions en dehors des activités intellectuelles et artistiques proposées dans la crypte. Ils se connaissaient entre eux, s’aimaient ou se disputaient, ils discutaient intelligemment avec ses propres amis à elle, mais jamais elle n’avait pensé que ses enfants puissent s’ennuyer ou manquer de compagnie... Lucas avait atteint sa fibre maternelle.


- D’accord. Organisons ce Bal des Épines. Mais promets-moi qu’il n’y aura pas débordement.


- Ça, je ne peux pas te le garantir. La seule chose que je te promets est que nous pourrons chaperonner le bal, si le cœur t’en dit.


- C’est parfait. L’idée de chaperonner toute cette jeunesse intrépide me sied tout à fait. Il est hors de question que mes enfants se fourvoient publiquement, et avec n’importe qui.


 

Alaric se rendait souvent à la Maison de l’Ail pour y rencontrer Louise. Il se sentait plus proche d’elle que de Jessie. Non pas qu’il n’aimât pas son institutrice, mais, tout comme Mélusine, ils la connaissaient moins bien que ses aînés.


Il aimait discuter avec Louise et s’intéressait beaucoup à la magie, aux sorts et aux potions. Les possibilités semblaient infinies.


Alaric avait confié à Louise son manque de sa jumelle et combien il était triste de ne pas être auprès d’elle. Il s’était inquiété de savoir si elle avait des pouvoirs suffisamment puissants pour retrouver Aliénor


- Bien sûr. J’ai utilisé un sort de localisation pour la toute première fois lorsqu’on recherchait le corps de mon Maître. A l’époque, j’avais eu besoin d’un pendule. Mais cet objet m’est inutile aujourd’hui.

- Alors tu vas pouvoir m’aider ?


La réponse de Louise avait été sans appel :

- Je regrette, non. Ce ne sera pas possible.

Elle lui expliqua qu’elle était, d’une part, tenue au secret, et que, d’autre part, elle avait protégé l’endroit de sorte que les vampires ne puissent pas soupçonner qu’il existât. Si Alaric venait à s’y rendre, Aliénor serait en danger.


Alaric était déçu mais il comprit. Son but n’était pas de mettre la vie de sa jumelle en danger. Il remercia Louise de sa franchise.

- Si je perds aux combats, je la retrouverai.

- Vous devrez vous battre pour gagner, jeune Maître, pas pour perdre. Vous le savez, n’est-ce pas ?


Le Bal des Épines eut lieu, comme prévu par la tradition, la veille de l’anniversaire des jumeaux. Selon la tradition, les adolescents et jeunes adultes invités devaient être présentés par leurs parents à la famille souveraine, avant l’ouverture du bal.


Francis Caron avait été le septième à s’avancer vers la Grande Maîtresse. Son ami lui avait déjà parlé de ses deux fils mais jamais elle ne les avait rencontrés : Ulysse et Maurice.

Samuel pensait à son anniversaire qui aurait lieu le lendemain et il n’avait pas le cœur à la fête.

De même qu’Alaric qu’il avait fallu « forcer » à venir au bal.

- Fais au moins semblant de t’intéresser, lui lança Blanche. Tu donnes l’impression de t’ennuyer.

- C’est le cas...

Quant à Isaure, elle était complètement sous le charme du beau brun qui venait d’être présenté par Francis.


Il la regarda aussi... Ulysse ?... C’est ainsi que Francis l’avait annoncé à sa mère... Ils ne se quittèrent pas des yeux tandis que Francis continuait à faire l’éloge de ses fils.


Nina Rocca fut le dernier parent à présenter sa fille, Armelle. Samuel retrouva le sourire. La jeune fille était merveilleusement belle et son port de tête, ainsi que sa posture élégante, lui plurent tout de suite.


La fille de Nina Rocca ? Il avait du mal à le croire tant elle semblait différente de sa mère. En tous cas, elle n’avait pas hérité de sa vulgarité. Samuel était séduit mais, à son grand regret, la jeune femme n’avait d’yeux que pour sa mère et ne lui jeta même pas un regard.


Se succédèrent ensuite des jeunes gens et des jeunes femmes que Cendre avait acceptés au bal bien que ne pouvant être présentés par leurs parents. Ceux-ci avaient été tués il y a trop longtemps lors des massacres instaurés par Blaise Williams, ou par les combats qui eurent lieu dans les catacombes. Cendre avait jugé que tous ces jeunes avaient leur place au Bal des Épines.


Le dernier à se présenter à la Grande Maîtresse captiva particulièrement Cendre et Alaric, sui sortit de sa torpeur. Il avait un tatouage sur le front qui interpella toute la famille : un croissant de lune dont l’orientation paraissait avoi été manipulée... Il déclara s’appeler Gabin.


- N’avez-vous donc pas de nom de famille, jeune homme ?

Cendre était complètement ébranlée par celui qui se tenait devant elle et qui lui rappelait son passé, un terrible passé qu’elle avait pourtant cru oublier depuis longtemps...

Elle lui sourit car son cœur lui recommandait de le faire.


Lucas Lestat avait capté les pensées déstabilisées de son Unique mais n’avait su comment les interpréter.

Alaric suivait de près les échanges de sa mère avec le jeune homme au tatouage car il sentait qu’ils avaient leur importance. Quant à Blanche, elle s’étonna du soudain intérêt de son frère pour la dernière présentation.


- Non, Madame. Je n’ai pas de nom. Mon père a disparu depuis si longtemps que je ne m’en souviens point.


A la surprise générale, la Grande Maîtresse se leva de son trône et approcha du jeune homme :

- Cela est bien triste... Gabin, dites-vous ? J’ai connu un Gabin... mais c’était il y a bien longtemps et il n’est malheureusement plus de ce monde, lui non plus... Vous êtes le bienvenu au Bal des Épines.


- En êtes-vous sûre, Madame ? Je ne voudrais causer d’ennuis à personne.

Le regard du jeune homme semblait défier la Grande Maîtresse.


Cela n’échappa pas au Duc de Riverview qui s’inquiéta immédiatement pour elle... Il trouvait que Cendre faisait un peu trop confiance au petit blond et, d’après les pensées qu’il avait saisies, il lui faudrait avoir une conversation sérieuse avec elle.


Blanche et Isaure avaient, elles aussi, du mal à croire ce qu’elles venaient d’entendre. Non seulement leur mère ne s’offusquait pas de ce que cet étranger l’appelât « Madame » mais, en plus, elle l’accueillait à bras ouverts.

- Evidemment que j’en sûre, avait-elle répondu au jeune homme.


- Merci, avait dit-il dit simplement. Vous ne le regretterez pas.



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