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Chapitre 48 - Imprévu

Cendre et la Vallée Oubliée


Cendre avait déterminé qu’une semaine aurait lieu entre chaque combat et qu’Isaure serait face à Clotaire pour le suivant afin de laisser à Mélusine le temps de se reposer.


Cette première semaine avant le duel avait été agitée. Francis avait appris à Cendre que non seulement Caroline Boyer affirmait que Clotaire état l’initiateur du complot mais, en plus, elle clamait haut et fort qu’elle attendait le petit-fils de la Grande Maîtresse et elle demandait à être libérée.


Cendre avait décidé qu’elle resterait tout de même prisonnière car rien ne disait que Caroline soit réellement enceinte et, si elle l’était, il faudrait s’assurer que l’enfant soit bien celui de Clotaire.

En attendant, elle donna des consignes pour que la prisonnière soit bien traitée et suffisamment nourrie.


Lucas Lestat approuvait la décision de son Unique. Selon lui, Caroline bluffait pour sauver sa peau et Cendre avait l’intime conviction que c’était bien le cas.

- De toute façon, nous verrons bien dans les mois qui suivent si son ventre lui donne raison ou non.


- Et pour Clotaire ? Que comptes-tu faire ? Imagine qu’il gagne les deux prochains combats... Il deviendrait ton héritier.


- C’est inconcevable. Je ne peux pas imaginer une telle chose, mais si cela devait être, il me faudrait prendre une décision douloureuse. Je ne permettrai pas qu’il vienne saboter mes projets pour la Vallée.


Clotaire avait été très heureux d’apprendre la grossesse de Caroline, dont il ne savait apparemment rien, et avait émis le désir de la voir. Sa mère avait évidemment rejeté sa requête en lui disant que quoiqu’il arrive, il ne reverra pas sa dulcinée.


 

En ce début de semaine, Mélusine se rendit dans les catacombes dans le quartier des humains. Elle avait tout de suite repéré la place que Ladislas lui avait décrite et tout aussi rapidement identifié sa demeure.


Elle frappa à la porte et le jeune homme vint lui ouvrir sans tarder. Elle perçut dans son regard cette même joie qu’elle ressentait de le revoir.


Ils n’attendirent pas pour se jeter dans les bras l’un de l’autre...


... pas plus qu’ils ne purent patienter pour se retrouver au lit.

Mélusine avait laissé Ladislas l’avant-veille en ne sachant pas si elle mourrait au combat et elle comptait bien savourer les moments supplémentaires qui lui étaient offerts d’être auprès de lui.


Ladislas était humain et avait des besoin humains. Mélusine découvrit qu’elle adorait le regarder manger. Elle le trouvait sexy en tout...


Et pour certaines choses plus que pour d’autres. Non mais regardez-moi ce corps magnifique !


- Alors, as-tu réussi à faire ce que tu avais à faire, l’autre jour ?

- Oui, et j’ai même réussi plutôt bien.

- C’est une bonne chose. J’imagine que tu es libre comme l’air, maintenant ?


- J’ai deux semaines devant moi. Ensuite, je ne sais pas...

- Et je suppose que tu ne veux pas me dire pourquoi tu es si mystérieuse à propos de tes occupations ?


- Je ne suis pas mystérieuse. Je tiens à t’éviter des désillusions pour le cas où je ne puisse pas revenir. Ma vie est malheureusement compliquée.

- Comme tu voudras. Je me contenterai de ça pour le moment.


 

Ulysse vint officiellement demander la main d’Isaure à la Grande Maîtresse. Il était conscient qu’il pourrait la perdre lors du prochain combat mais il souhaitait qu’elle devienne sa promise même si le pire devait se produire.


- J’accepte avec joie, Ulysse, et sache que ce sera un bonheur de t’accueillir dans notre famille.

- Je vous remercie, Maîtresse. Ce sera pour moi un grand honneur.


Ulysse avait ensuite conduit Isaure chez lui pour lui faire sa demande dans les règles.


Il lui rappela combien il l’aimait et lui jura un amour éternel, ceci peu importe l’issue du combat.

- Si le sort est contre nous, tu seras la fiancée éternelle de mon cœur. Je t’aime à jamais, Isaure.


Isaure avait dit oui, bien sûr. Leurs cœurs battaient à l’unisson et ils se promirent de ne pas se quitter jusqu’aux combats.


Ils s’étaient ensuite attablés amoureusement autour un dîner aux chandelles soigneusement préparé par Ulysse, en se jurant de profiter au maximum de ces journées qui les séparaient peut-être de l’inévitable.


 

Deux heures avant le combat, alors que Lucas s’apprêtait à apporter la potion humanisante dans la salle de combat puis à aller voir si Clotaire pensait à se préparer, il tomba nez à nez avec celui-ci dans le couloir. Son garde gisait à terre et Clotaire semblait, sans doute possible, déterminé à quitter les lieux.


Il s’arrêta net en voyant le Duc et revêtit sa forme sombre en le menaçant.


Tout se passa ensuite très vite. Clotaire se rua sur Lestat, le verre se renversa sur son assaillant puis finit sa course sur la moquette.


Clotaire lâcha Lucas en hurlant, sous les yeux du garde qui venait de reprendre ses esprits.


La potion révéla douloureusement son effet.


Lorsqu’il réalisa qu’il était humain, le fils déloyal s’écroula dans les bras de son beau-père.

- Mais comment... ? se lamenta-t-il ?

- J’avais le remède sur moi. Tu n’aurais jamais dû me bousculer.


Lucas laissa Clotaire entre les mains du garde et retrouva Cendre dans la crypte où elle était en train de discuter avec Isaure. Toutes les deux étaient déjà prêtes. Il leur expliqua ce qui venait de se produire :

- Comment allons-nous faire ? demanda Isaure.

- Tu peux nous laisser, ma chérie ? Il faut que je m’entretienne avec Lucas.


- Est-ce que je dois me changer ?

- J’en ai bien peur, oui... Je te tiendrai informée très vite sur la suite.


- C’est terrible, dit Cendre à Lucas. Elle était préparée psychologiquement et émotionnellement et voilà que tout s’arrête.

- Que vas-tu faire ? Il va te manquer un enfant pour achever le rituel de la tradition...


- Pas exactement...

- Tu penses à Gabin ?

- Oui. Il faut que je lui parle.


 

Gabin n’avait pas été facile à trouver. Il avait rendez-vous cette nuit-là à l’orée de la forêt avec Mélusine.

- Tu es prête ?


- Plus que jamais, mon cher frère, mais ne tardons pas. Je dois assister à un combat dans une petite heure et je ne compte pas rater la raclée qu’Isaure va mettre à Clotaire.

- Alors, allons-y. Je ne voudrais pas te retarder.


Les deux adversaires s’empanachèrent de leurs formes sombres. Ils étaient parés pour se battre sans se faire de cadeaux.


Gabin, qui avaient derrière lui de longues années de combat, eut rapidement le dessus sur Mélusine mais celle-ci n’eut cependant pas à rougir de sa performance.


Cendre trouva Gabin au moment où il tendait la main à sa sœur pour l’aider à se redresser.


Aucun des deux ne l’avait vue et elle les observa tout d’abord sans rien dire.

- Alors ? Qu’est-ce que tu en penses, Mélusine ? Nous sommes quittes, maintenant, non ?


- Nous le sommes. Bravo pour ta victoire.

- J’ai plus d’expérience que toi et plus de pouvoir. C’est normal que j’ai gagné. Mais tu t’es bien défendue et, franchement, je pense que tu égaleras très vite les plus grands d’entre nous.

- Tu veux certainement dire que je les dépasserai de loin ?

- C’est ce que je voulais dire, dit Gabin en souriant.

Cendre se racla la gorge pour signaler sa présence.

- Je suis heureuse que vous ayez fait la paix tous les deux mais je dois vous annoncer quelque chose.


Cendre les informa de la tentative d’évasion de Clotaire et de l’incident qui était survenu ensuite, laissant la fratrie amputée de l’un de ses frères et un cérémonial protocolaire inachevé.

Gabin comprit tout de suite pourquoi Cendre était là.


- Vous voudriez que je prenne la place de Clotaire, n’est-ce pas ?

- J’aimerais bien, en effet.


- Je ne suis pas sûr de le vouloir. Je trouve cette tradition cruelle et barbare. Et puis... nous nous sommes retrouvés il y a treize ans à peine et vous voulez m’envoyer à la mort...

- J’aurais trouvé l’idée géniale, intervint Mélusine, mais Gabin a plus de pouvoirs que nous et il nous vaincra forcément. Les combats seront inégaux.

- Il y a toujours une solution, Mélusine.


- D’ailleurs, j’aimerais que tu nous laisses seuls, Gabin et moi. Je désire m’entretenir avec lui en privé.

- Parfait. Puisqu’il n’y aura pas de combat, j’ai un autre projet pour ce soir.


- Quant à moi, déclara Gabin, je ne suis pas certain d’avoir envie d’entendre ce que vous avez à me dire, Mère.

- Descendons dans les catacombes, trouvons un coin tranquille et laisse-moi te parler. Ensuite, tu jugeras si tu as bien fait ou non d’entendre ce que je vais te dire.


Par égard pour sa mère, Gabin avait tout de même consenti à l’écouter et il resta interdit devant les révélations qu’elle venait de lui faire :

- Tout cela est vrai, n’est-ce pas ? Il ne s’agit pas d’une tentative désespérée visant à me convaincre...

- Ce n’en est pas une, Gabin.


- Très bien. Dans ce cas, j’accepte avec plaisir de remplacer Clotaire.

- Acceptes-tu aussi de perdre tous tes pouvoirs pour être au même niveau que tes sœurs ?

- Bien sûr.


- Dans ce cas, va voir Louise. J’y suis passée avant de venir ici et elle a déjà dû finir sa petite potion miracle, à l’heure qu’il est. Il n’y aura pas de retour possible, tu sais...


Après avoir quitté Cendre, Gabin se rendit immédiatement à la Maison de l’Ail.

- J’ai été retardé.

- Je me doute, lui répondit Louise. Alors, tu as pris une décision ?


- J’ai accepté, lui dit-il en souriant car j’imagine que si ce qu’elle avait dit n’était pas vrai, tu me le dirais.


- Je ne suis pas sûre du tout. Tu sembles oublier que je suis une servante loyale et dévouée. Mais je te rassure : tout ce que tu as appris aujourd’hui est la stricte vérité.


Gabin embrassa alors tendrement la femme qu’il aimait secrètement depuis un petit moment déjà.


- La potion est prête ?

- Evidemment ! Tu n’as pas à faire à n’importe qui ! Je vais la chercher.


Louise revint quelques secondes après avec la potion qu’elle avait appelée « rasade de reconfiguration ». Elle la déposa sur la table :

- Et toi, es-tu prêt à la boire ?


- Ai-je l’air d’hésiter, mon amour ? Cette boisson sera peut-être ma planche de salut. Je te remercie pour le verre... Il est très beau.


Gabin se saisit du joli verre en cristal dans lequel Louise avait versé la potion :

- Allons-y !


Il ne laissa pas une goutte de la mixture :

- Maintenant, je combattrai sur un pied d’égalité avec Isaure.

- J’aurais préféré que tu n’aies pas à combattre...

- Nous nous reverrons bientôt, Louise, tu le sais.


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