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  • Photo du rédacteurNathalie986

Chapitre 50 - Une vallée moins oubliée

Cendre et la Vallée Oubliée


Clotaire se réveilla, complètement désorienté, et se demandant où il était.


Il ne lui fallut pas longtemps pour réaliser que sa mère l’avait fait enfermer dans les geôles de la milice.


Ses souvenirs revinrent très vite ; il avait voulu pousser Lucas hors de son chemin mais celui-ci tenait en sa main le remède au vampirisme. Quelle ironie du sort ! Lui qui voulait justement éviter le combat pour ne pas avoir à vivre ça et pour aller sauver Caroline, voilà qu’il était devenu humain !


Mais pourquoi n’était-il pas mort ? La potion était supposée vous humaniser puis vous transformer... à moins qu’il ne faille la boire... ou que...

La voix de Caroline le tira de ses pensées :

- Pauvre petit prince déchu !


- Caroline ! Tu es là ! Comment te sens-tu ?

- Je me sens très bien. C’est à toi qu’il faudrait demander cela !


- Ça va. Et le bébé ? Il va bien ?

- Le bé-bé ? Il n’y a pas de bébé, Clotaire ! Et heureusement ! Tu pues l’humain à plein nez ! J’ai dit ça uniquement pour sauver ma peau.


Clotaire tombait des nues.

- Comment peux-tu dire une chose pareille ? Nous avions des projets.

- Des projets ? ricana-t-elle. Je crois qu’ils sont un peu tombés à l’eau.


Elle le regarda en souriant.

- Je ne t’ai jamais aimé, je me suis servie de toi, tu ne l’avais pas compris ?

Clotaire faisait face à une réalité qu’il n’avait pas prévue et que tout son être refusait d’accepter :

- J’ignore la raison pour laquelle tu me sors tous tes boniments mais je ne te crois pas.


- Libre à toi...

- Je t’aime, toi aussi tu m’aimes ! C’est la prison qui te fait dire des sottises !


- Pauvre petit humain naïf, soupira Caroline. Tu ne représentes plus aucun intérêt pour moi. Si je le pouvais, je te tuerai de mes propres mains.


Clotaire s’était assis, dos à la cellule de Caroline... Comme il avait été bête ! Il s’était laissé manipuler de la pire des façons et, pour elle, il avait trahi sa mère et toute sa fratrie. Quel déshonneur !


Le lendemain, alors que Caroline revenait de la salle d’interrogatoire, un garde était venu chercher Clotaire pour l’y emmener à son tour. Son ex-amie avait l’air furieuse.


Mais le vampire déchu avait été loin d’imaginer que cette colère était dirigée contre lui, et il ne s’en aperçut que lorsqu’il fit faux bond au garde pour se ruer sur lui.


Les deux geôliers ne réagirent malheureusement pas suffisamment vite et Clotaire sentit ses forces l’abandonner tandis qu’ils essayaient de maîtriser Caroline.


- Pourquoi ? demanda-t-il à sa bien aimée

- Parce que je te hais.


Ce furent les dernières paroles que Clotaire entendit avant de s’endormir pour l’éternité.

- Je suis mal... dit le garde aux cheveux longs à son collègue.

- Pas plus que moi. Nous n’avons pas été très réactifs.

- La Grande Maîtresse m’avait laissé une chance de me rattraper après que j’aie laissé son fils s’échapper de sa chambre. Je crois que je n’en aurai pas de troisième.

- C’est ça, crève ! éructa Caroline aux prises avec son gardien.


Clotaire fut inhumé dans le cimetière des catacombes. Cendre avait refusé de lui rendre un dernier hommage car elle ne pardonnait pas sa trahison mais elle ne pardonnait pas non plus le meurtre de son fils.


Caroline avait été conduite au bûcher pour donner l’exemple.

Francis et Lilith avaient dressé le bûcher sur l’ancien manoir du Comte Straud et les badauds avaient été autorisés à regarder le spectacle depuis les grilles.


Caroline avait bien essayé d’implorer la clémence de la Grande Maîtresse mais ce fut peine perdue. Son sort était déjà scellé.


La faucheuse n’avait pas tardé à se montrer.

- Mes condoléances pour votre fils, Cendre Valrose, ça a été un plaisir de l’emmener.

- Fais ton boulot, Faucheuse. Je n’ai pas le temps de t’écouter.


Elle ne se fit pas prier.


L’âme de Caroline quitta son corps, emportée par la Faucheuse et laissa sa place à sa pauvre tombe.

- Lilith, peux-tu faire le nécessaire pour rapatrier sa tombe à la chapelle. Je la veux auprès de celle de mes ennemis.

- Bien sûr, je m’en occupe.


 

Le jour suivant vit enfin voir le moment où la Grande Maîtresse allait épouser le Duc Lestat de Riverview. Toute la communauté de la Vallée Oubliée, vampires et humains, étaient réunie pour l’occasion.


La chapelle était bondée et quelques privilégiés seulement, amie de la famille, avaient eu l’honneur de pouvoir y entrer et d’assister à l’évènement attendu depuis plusieurs siècles.

Les autres attendaient dehors sur la place.


La cérémonie commença, très solennelle.


Le Duc Lestat et Cendre Valrose prononcèrent leurs vœux.


La foule frémissait d’impatience, songeant à tout ce que ce mariage allait leur apporter.


Les Grands Maîtres échangèrent ensuite leurs anneaux...


... puis s’embrassèrent.


Les confettis se mirent à pleuvoir et, simultanément, un bruit retentit et le sol se mit à trembler.

- Tu as senti ça, Lucas ?


- Oui, mon amour ! Je crois que tu as réussi.

- NOUS avons réussi.


Des cris de joie et de liesse en provenance de l’extérieur résonnaient jusque dans la chapelle.

- Je pense qu’on devrait libérer nos invités...

- Tu as raison, ils sont tous impatients d’aller voir ce qui se passe.


Les invités ne se firent pas prier. Ceux qui étaient debout près de la porte, sortirent les premiers. Seul, un jeune homme aux cheveux longs semblait ne pas vouloir bouger.


Bientôt, tout le monde se leva. Cendre remarqua que Mélusine s’était rapprochée de l’inconnu. Leurs regards se croisèrent.

- Tu l’as déjà vu ? demanda Cendre à Lucas.

- Non, mais c’est un humain. J’imagine que c’est Mélusine qui lui a permis d’entrer dans la chapelle.


La chapelle avait fini par se vider et, à l’extérieur, les hurlements populaires avaient cessé.

- Il n’y a plus aucune bruit... Que crois-tu qu’ils font ?

- Ils sont sortis de la Vallée ! Depuis le temps qu’ils attendaient ça !


- Allons dehors. Je veux savoir ce qui s’est passé.


Cendre et Lucas avaient rejoint le petit groupe qui s’était réuni sur la place. Le spectacle était éblouissant.


La Vallée tout entière était enveloppée par une aurore boréale, un phénomène austral qui n’aurait jamais dû se produire à Forgotten Hollow.


- C’est un vrai miracle, s’enthousiasma Lilith. Caleb est allé vérifier et on peut réellement sortir de la Vallée. Olivia nous a dit que cette étrange lumière dans le ciel était apparue à l’instant où le sol a tremblé.

- Et où les confettis sont tombées sur vous, précisa Caleb.


- Je suis d’accord, c’est un vrai miracle énonça Francis. La prophétie s’est réalisée.

- J’imagine que les autres ont quitté la Vallée, demanda Cendre.

- Oui, ils sont tous partis pour une virée dans les villes voisines, confirma Ulysse. Nous devons être les seules âmes à Forgotten Hollow à l’heure qu’il est.


- D’ailleurs, je crois que je vais aussi aller faire un petit tour de l’autre côté des portes, dit Lilith.

- J’ai bien peur que tu ne puisses pas, lui opposa Cendre. Je réunis un Conseil extraordinaire cette nuit et je compte sur ta présence.

- Quoi ? Maintenant ?

- Oui, Lilith.


Cendre se tourna ensuite vers ses autres invités :

- Francis, Timothée, Ulysse... Je crains que votre présence ne soit également requise.

- Et moi ? Je peux y aller ? demanda Caleb.

- Oui, tu peux, je n’aurai pas besoin de toi. Mais, par contre, je t’emprunte ta femme.


- Tu me surprends, s’interrogea Francis. La question doit être importante pour que tu choisisses de convoquer un Conseil la nuit de ton mariage et de l’ouverture des portes.

- Elle est très importante. Je vous laisse encore admirer un peu le ciel. Retrouvez-moi en salle de Conseil dans vingt minutes.


Cendre s’éloigna. Elle avait accordé un peu de temps à ses amis car elle voulait découvrir qui était l’humain qui accaparait Mélusine depuis la fin de la cérémonie.


- Tu ne me présentes pas ton ami ? demanda-t-elle en interrompant leur conversation.

- Bien sûr, Mère. Je vous présente Ladislas Baillol. Il est humain.

- J’ai cru le remarquer, oui.


Elle s’adressa ensuite au jeune homme :

- Bonsoir, Monsieur Baillol. Puis-je savoir qui vous êtes pour ma fille ?

Ladislas, qui ne s’attendait pas à une question aussi directe, se laissa impressionner par la Grande Maîtresse.

- Et si nous nous éloignions un peu ? proposa Mélusine.


Après quelques pas, Mélusine s’arrêta :

- C’est mon petit ami, Mère.

- Ton petit ami ?

Elle se tourna vers l’humain :

- Et quelles sont vos intentions ? Manipuler Mélusine et prendre le pouvoir à ma place ?


Cette fois-ci, Ladislas ne se laissa pas ébranler.

- Certainement pas, Maîtresse. Je suis votre plus grand admirateur et je salue tous les projets que vous mettez en œuvre pour les humains.


- Ladislas est aussi un ferveur défenseur de l’alliance vampiro-humaine. Grâce à lui, tous les humains de la Vallée donnent volontiers leur sang et tous souhaitent rester à Forgotten Hollow, ajouta Mélusine.

- Est-ce bien vrai, Monsieur Baillol ?


- Oui. Avant de connaître Mélusine, je donnais déjà mon sang mais je ne pensais pas qu’une alliance était possible car vampires et humains sont très différents.

- Et vous avez changé d’avis ?


- Grâce à Mélusine. Si un vampire et un humain peuvent s’aimer, je suis convaincu qu’il peut en être de même pour l’amitié. La Vallée Oubliée est la preuve que nous pouvons tous vivre en harmonie.

- Je suis très heureuse de vous l’entendre dire. Nous en reparlerons, soyez en sûr. En attendant, je vais vous demander de bien vouloir nous laisser. Mélusine et moi-même devons nous rendre à un Conseil extraordinaire.


- Bien sûr. Au revoir, Maîtresse. Au revoir, Mélusine. A très vite, j’espère.

- A tout à l’heure, Ladislas.


Ladislas s’éloigna ensuite :

- Un Conseil extraordinaire, Mère ? Mais de quoi s’agit-il ?

- Tu le découvriras en même temps que les autres, Mélusine.


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