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  • Photo du rédacteurNathalie986

G4/ Chapitre 10 : Divorce


Les deux semaines suivantes se passèrent sans heurts car, d’une part, Quentin qui était pris par ses nouvelles fonctions, rentrait très tard, bien après moi, et, d’autre part, je m’arrangeais toujours pour qu’il trouve un dîner à son goût quand il arrivait à la maison, même si j’avais dû l’acheter chez le traiteur, ce qu’il ignorait évidemment. Et, bien sûr, j’étais toujours profondément endormie lorsqu’il arrivait... Tout conflit était donc évité.

Bastien, quant à lui, ne m’appelait pas. L’homme à la crête ayant momentanément disparu de nos radars, nous n’avions pas à travailler ensemble. Et, étant donné que je lui avais fait une promesse, je savais qu’il attendait que ce soit moi qui l’appelle.

Ce jour-là, Rose, vint me rendre visite. Je ne pus m’empêcher de lui raconter le comportement inacceptable de son frère à mon encontre.

- Et toi tu oses lui donner des renseignements sur moi, comme ce jour où nous faisions une soirée entre filles et où nous t’avons invitée à nous rejoindre ! Je l’ai regretté, tu sais. Je te supposais mon amie.

- Ne dis pas cela. J’ai juste appelé Quentin car il m’avait demandé de le faire quand je serais rentrée à la maison...


- Et quand tu es sortie des toilettes et que tu ne m’as pas vue, tu le lui as bien dit ! Pourtant, il te suffisait de sortir, et tu m’aurais trouvée assise sur un banc toute seule.

- Je n’ai pas pensé à mal, tu vois. Je répondais juste à une question de mon frère.


- Dis plutôt que tu jouais son espionne !

- Ce n’est pas vrai, Michèle, je t’assure !


- Tu t’es donc retrouvée par hasard au Velours Bleu au moment précis où ma sœur et mes belles-sœurs arrivaient ?

- Pas du tout. Quentin m’avait dit que tu irais y boire un verre. Il savait que j’avais besoin de sortir. Je n’ai pas d’amie à part toi...Je comptais t’y retrouver. Je ne savais pas que ta famille serait là.


- Tu veux dire que tu n’étais pas en train de m’espionner ?

- Je n’aurai jamais fait une chose pareille ! Si quelqu’un doit être espionné, ce doit être Quentin !


- Que veux-tu dire par là ?

- Michèle, tu es ma seule amie, je te l’ai dit. Je n’ai pas envie de te faire de mal.


- Alors tu as beaucoup trop parlé... Tu te dois de m’en dire plus !

- Es-tu sûre de vouloir savoir ?


- Bien sûr ! J’en ai marre de me faire maltraiter !

- Il te trompe, Michèle...


- Tu plaisantes ? Mais quand a-t-il le temps de faire cela ? Il finit son travail et rentre directement à la maison, pour me surveiller...

- Il avait déjà beaucoup de temps libre au travail et il en a encore plus maintenant. En gros, il est payé à ne rien faire ! Et pourquoi crois-tu qu’il rentre plus tard ? Depuis sa promotion, il est censé finir à dix-huit heures !


- Tu me l’apprends... Il ne rentre jamais avant 22 heures...

- Michèle... Mon frère préfère les brunes aux yeux foncés... Tu es tout le contraire de ce qu’il aime... Je n’ai d’ailleurs pas compris pourquoi il t’épousait... Mais il me disait t’aimer...


- Moi je sais pourquoi il m’a épousée... Une petite secrétaire, pas trop mal de surcroît, pour ses dîners de travail, et qui lui sert de boniche à la maison... Je croyais qu’il me charriait à l’époque... Depuis combien de temps ça dure ?

- Cela fait déjà huit ans que vous êtes mariés... et, d'après ce qu'il m'a dit, son infidélité a commencé la première année de votre mariage... Il y a eu quatre ou cinq filles... Je suis désolée.


- Je n’en reviens pas... Quel salaud... Mais pourquoi me dis-tu cela ?

- Pour te prouver que je suis ton amie. Je suis TON alliée, mais certainement pas la sienne. Je ne cautionne pas cela...


- Merci Rose ! Grâce à toi je vais pouvoir avancer...


Rose partit peu de temps après, et j’avais enfin ma raison de divorcer. Je l’avais soupçonnée, mais je n’aurais pas dû. Elle était vraiment mon amie.


 

Trois soirs plus tard, je mis donc mon plan en place. J’avais quitté la maison un quart d’heure avant l’heure à laquelle il était supposé rentré, vêtue de la petite robe noire dans laquelle il n’aimait pas me voir, sans lui du moins... Je suis revenue à mon domicile, une heure après, histoire de le faire mariner un peu et, surtout, de lui laisser le temps de me chercher partout...


J’étais à peine sur le perron que je reçus un coup de téléphone de Charles. Il était en pétard et voulait que je me sépare immédiatement de mon « infidèle de de mari » ! Je lui demandai alors de m’expliquer ce qui se passait...


Je venais te rendre visite et m’apprêtais à repartir, puisque personne ne m’ouvrait, lorsque j’ai entendu des voix, ou plutôt la colère de Quentin.

- Qu’est-ce que tu fais ici ? On vient juste de se quitter et on doit encore se revoir demain à l’hôtel ! Tu m’as suivi ou quoi ? Fiche le camp !

- Je voulais juste savoir où tu habites !


- Mais tu n’as absolument pas à le savoir, Houda chérie !

Il s’est interrompu en me voyant.

- Charles ! Tu es là !

- Oui...

- Qui est-ce mon amour ?


- Et que me vaut le plaisir ?

- Je venais voir ma sœur. Le plaisir n’est pas pour toi...


- Elle devrait être déjà là, elle ne t’a pas répondu ?

- Non. Et qui est cette fille ?


- C’est Houda ! Ma secrétaire !

- Secrétaire, hein ?


- Charlie, tu ne vas quand même pas embêter cette pauvre femme ?


- Alors soyons clairs : pour toi je ne suis pas Charlie ! Je ne le serai jamais !

- Mamour, qu’est-ce qu’il se passe ?


- Tais-toi Houda !

- Et est-ce que tu as dit à ta copine que tu étais marié ?

- Quentin n’est pas marié... Il veut m’épouser...


- Ne dis rien à Michèle, je t’en prie...

- Est-ce que tu réalises ce que tu me demandes ?... Je préfère m’en aller... Salut !

- Mamour, dis quelque chose !


J’étais en train de m’éloigner et pourtant, j’entendais encore ton mari. Il faut dire qu’il manque vraiment de discrétion...

- C’était quoi tout ça ?

- Dégage ! Voilà ce que c’était ! Ma femme ne va pas tarder à rentrer, et je ne veux plus te voir ici ! Je te vois demain à l’hôtel comme convenu !


- C’était il y a combien de temps Charlie ?... Vingt minutes ? Très bien. Je sais ce que je vais faire.



- Reste habillé ! Je pense que tu vas très vite revenir me voir. Appelle Claire et Olivier.... Non, je ne vais pas faire d’imprudence, mais tenez-vous prêts.


J’arrivai furtivement derrière Quentin qui était, l’air de rien, déjà en tenue de nuit, en train de regarder un vieille série télé.

- Bonsoir Quentin...


Il commença par me hurler dessus, et c’est ce que je voulais...

- C’est à cette heure-ci que tu rentres ? Et encore habillée comme une traînée !


- Non mais je rêve ! Encore des insultes !

- Tu les mérites bien pourtant !


- Qu’est-ce que je mérite Quentin ? J’essaye d’être pour toi la petite femme parfaite, et tu me trompes sans vergogne !

- Toi, tu as parlé à ton ignorant de frère !


- Mon ignorant de frère a vu ce qu’il a vu !

- Il n’a rien vu du tout. Il m’a entendu parler avec une collègue de travail.


- Une collègue de travail avec qui tu parlais d’hôtel !

- Oui et alors ? ça te défrise ! Nous avons des contrats avec plusieurs hôtels !


- Prends-moi pour une idiote ! Je sais que tu m’as trompée. Avec elle, et avec d’autres avant elle !

- Ce n’est pas vrai. Mais même si ça l’était, il y aurait de quoi !


- Tu es tellement nulle au lit ! Une vraie zéro !


- Et tu ne t’es jamais demandé pourquoi c’était le cas ? Remets-toi un peu en question !


Maintenant que j’avais connu l’amour avec Bastien, je savais que le cracottage n’était pas que souffrance... J’arrivai donc à en parler en toute connaissance de cause. Je pouvais faire une comparaison.

- Demande-toi qui est le vrai zéro !

- Modère tes paroles, tu vas le regretter !


Quentin s’était levé en trombe !

- Que je modère mes paroles ? Mais je n’ai pas envie !


Je lui envoyai un verre de grenadine en pleine face ! Cela me fit le plus grand bien.

- Voilà ce que tu mérites ! Pauvre type !


- Mais tu es malade !

- J’espère bien ! Cela fait longtemps que j’aurais dû l’être !


- Tu en as mis partout !

- Ne t’inquiète pas « Mamour », s’il n’y a que ça, je nettoierai !


- Je vais te mater, tu vas voir ! Cela t’apprendra à être insolente !

- Essaye un peu pour voir !


Je repensai aux paroles de Bastien : « rappelle-toi, il ne peut rien te faire, tu es plus forte, tu es plus entraînée, un coup de toi, et il s’effondre... ». J’ai regardé fixement Quentin :

- N’entretiens surtout pas ma colère car tu ne sais pas de quoi je suis capable. C’est moi qui pourrais bien te mater.

- Tu es devenue complètement folle.


- Peut-être mais c’est un peu normal. Te rends-tu compte de ce que j’ai subi ces huit dernières années ?


- Je vais t’en coller une !

- Vas-y, frappe-moi ! je n’ai plus peur de toi. Je veux divorcer !


- Divorcer ? Mais tu n’as plus toute ta tête !

- Oh si ! Justement, je viens de la récupérer !


- Ce que tu me demandes m’attriste beaucoup mais je vais t’accorder cette dernière faveur : divorçons.

- Moi aussi, je suis triste. Je croyais m’être mariée pour la vie, mais notre union a complètement échoué.


Quentin partit se changer puis redescendit plus heureux et fier que jamais, signa les papiers du divorce et s’en alla !

- Au revoir et à jamais ! Tu risques de te morfondre longtemps, sans homme pour te dresser ! Crois-moi !


J’étais triste pour lui car il faisait le fier mais je savais qu’une fois passée la porte de ma demeure, il ne serait plus rien. Il n’avait vécu que pour me rabaisser et m’humilier. Avec moi, il se sentait fort et puissant. Sans moi, il lui faudrait repartir de zéro.


Une fois seule, j’appelai Bastien. J’aurais dû être plus heureuse, mais l’échec de mon mariage m’attristait. Il signifiait que je m’étais trompée, que j’avais mal choisi...

- C’est fait mon amour. Je suis divorcée.


- Non je suis désolée... Tu ne peux pas venir. J’ai promis à mes frères de les appeler et les connaissant, ils vont débarquer ici... Oui moi aussi je t’aime... Bonne nuit mon amour.


J’appelai ensuite Charles. Je le lui avais promis. Je lui expliquai brièvement la situation...

- Oui, je suis officiellement divorcée. Quentin a signé les papiers.


- Je vais très bien, je t’assure. Un peu sous le choc, c’est vrai, mais ça va.


Et lorsque j’eus raccroché, je réalisai alors que j’allais être seule et tranquille dans la maison de mon enfance, que je n’aurais plus de mari indélicat auprès de moi. J’étais soulagée et j’appréciais ma nouvelle liberté.


- Quel bonheur ! Cette fois, c’est enfin fini !


Je remerciai même le Créateur :

- Merci ! Merci ! Mille mercis !


Trente minutes plus tard, mes frères et ma sœur arrivèrent...


- Michèle ! s’écria Olivier en me serrant dans les bras.


Sur une impulsion, je décidai de tout leur dire. J’en avais plus qu’assez des mensonges.


Mes frères et ma sœur se levèrent pour aller se chercher à boire...


 

Depuis le départ de Quentin, je me régalai de chaque moment passé seule à la maison. Je pouvais enfin travailler tranquillement sans être interrompue par un de ses fréquents caprices.


Je me suis également remise à jouer aux échecs...


Et j’allais courir presque tous les jours, car j’avais vraiment besoin de m’entraîner.


Je n’oubliais pas non plus de me détendre.


Chaque repas redevenait un plaisir...


...chaque tâche ménagère aussi. Mais pas toutes ! Il ne faut pas exagérer non plus !


La lecture faisait aussi partie de ces moments que je savourais. Un jour, allant justement lire sur ma terrasse, j’aperçus l’homme à la crête qui passait devant ma maison. Simple coïncidence ou non, il faudrait que j’en parle à Bastien.


Les biographies de ma famille me passionnaient et me révélaient foule de détails intéressants sur notre lignée. Quand je pense que Mamie Angélique et Papi Marc n’avaient même pas connu les vacances à Granite Falls, ou les centres de bien-être. Pourtant ils étaient heureux...


Je passais beaucoup de temps avec Bastien.


Notre relation grandissait en complicité...


...et nous nous amusions comme des petits fous !


Elle grandissait aussi en sensualité.


Moi qui avais toujours eu horreur des choses de l’amour lorsque j’étais mariée à Quentin, je n’hésitais jamais à suivre Bastien. Il me faisait tellement vibrer que je n’avais aucune envie de lui résister. J’adorais être avec lui. Notre amour était vraiment puissant.


Je le suivais même dans des endroits incongrus parfois...


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