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  • Photo du rédacteurNathalie986

G4/ Chapitre 16 : inquiétudes


J’avais repris le travail d’arrache-pied et lorsque Bastien et moi travaillions tous les deux le week-end, Olivier se faisait un plaisir de venir s’occuper de Linette. Celle-ci n’avait pas beaucoup connu la garderie grâce à ma grande famille. Il y avait toujours quelqu’un de disponible pour elle.


- Bonsoir tout le monde !


- Oui ! On a fait plein de choses !

- Et bien, il faut que tu me racontes tout ça !


- On a fait du dessin, on a joué avec des cartes, et Tonton a dansé avec moi. Et il a aussi joué à la poupée avec moi.

- Tout ça ? Mais quelle chance !


- Et aussi, on a fait du toboggan au parc.

- Quelle belle journée tu as eu ma chérie !


- Oui on s’est bien amusés ! me confirma Olivier.

- Je te remercie de t’occuper aussi bien d’elle.


- C’était un vrai plaisir. Linette est adorable. Et toi, ta journée ?

- Oh le train-train tu sais...


- Enfin, le train-train dans ton travail est un peu différent de celui qu’on peut trouver dans les autres boulots...

- C’est vrai mais aujourd’hui c’était le calme plat.


- Te connaissant, tu as dû t’ennuyer


- Pour sûr ! Je préfère quand il y a de l’action !

- Bon, ce n’est pas tout ça mais il faut que j’y aille moi. On se dit à bientôt, ma petite Linette !


- A bientôt Tonton !

- Merci encore Olivier ! A plus tard !


Olivier était à peine parti que Charles fit son apparition.

- Tonton Sarlie !


- Oh mais qui vois-je, là ?

- C’est moi, Linette !


- J’ai croisé Olivier en arrivant.

- Il est venu garder Linette aujourd’hui.


- C’est ce qu’il m’a dit, oui.


- Comment vas-tu petite sœur ?

- Plutôt bien. J’ai repris mes marques au travail, Linette grandit bien, et Bastien est toujours aussi prévenant.


- Et toi comment ça va ?

- Très bien. La saison professionnelle est terminée. Ça va être beaucoup plus calme maintenant.

- Câlin Tonton !


- Je te fais un gros câlin puis Maman et moi allons discuter un peu tranquillement.


- Tu voulais me dire quelque chose ?

- Oui. Je crois que Céline a été approchée par ta collègue Charlotte, au lycée.


- Charlotte ?

- J’en ai bien l’impression. Céline me l’a décrite comme une jolie femme aux cheveux noirs frisés.


- Ça pourrait être elle en effet. Mais que lui voulait-elle ?

- Elle lui a d’abord demandé si elle était bien ta nièce puis elle a demandé de tes nouvelles.


- Elle lui a aussi demandé si elle n’avait trouvé ton comportement étrange ou changé.

- Bizarre...


- Oui. Céline n’a pas tenu à discuter avec elle. Elle lui a dit qu’elle ne te voyait presque jamais.


- Je n’aime pas bien cela. Céline a bien fait de ne pas continuer à lui parler.

- Oui, elle a très bien réagi.


- Je vais en parler avec Bastien. On va continuer à la garder à l’œil. Je me demande ce qu’elle mijote.


 

Le soir même, Bastien et moi nous retrouvions à la planque avant notre mission du jour, à savoir, enquêter au Majestic. Je lui rapportai alors la conversation que j’avais eue avec Charles.

- Non mais tu te rends compte ! Qu’est-ce qu’elle voulait, enfin ?

- Des renseignements, voyons ! Que pourrait-elle vouloir d’autre ?


- Je le sais bien mon amour. Mais de là à aller interroger une adolescente ! Je suis révoltée.

- Je le vois bien.


- Elle a un de ces culots quand même ! Heureusement qu’elle n’est pas en face de moi ! Je ne sais pas ce que je lui ferais.

- Tu ne lui ferais rien ! N’oublie pas que tu es sa collègue et qu’elle ne doit pas soupçonner que tu l’as dans le collimateur.


- Et dire qu’il n’y a aucune preuve contre elle ! Qu’est-ce que ça m’agace !

- Je sais bien. Uniquement de forts soupçons...


- Et au B.P.E.H ? Vous ne pouvez rien faire ?

- Non. Il est beaucoup trop tôt et nous ne sommes que trois, le directeur de l’agence compris.


- La troisième personne ? Qui est-ce ?

- Reine. Reine Godard.


- Ben ça alors ! Mon ancienne coéquipière ?! Elle a bien caché son jeu !

- Oui, c’est une petite maline.


- Tu sais qu’elle m’avait dit qu’elle préférait rester agent de terrain parce qu’elle ne voulait pas de missions trop dangereuses !

- Elle le pensait réellement lorsqu’elle te l’a dit. Seulement, elle ne savait pas encore que j’irais la trouver pour lui proposer de faire partie du B.P.E.H.


- Et comment se fait-il que tu aies pu lui faire suffisamment confiance pour qu’elle intègre cette cellule secrète.

- J’ai constaté sa loyauté à plusieurs reprises. Notamment cette fois où j’avais été imprudent en refermant mal la porte qui menait au vestiaire du B.A.M.U.S. Elle est restée m’observer sans que je ne la vois.


- Comment ça ?

- Et bien, pour faire court, je suis rentré en tant que Bastien Valdeblore et suis ressorti en tant que Baptiste Vaughn. Elle a tout de suite compris.


- Et tu n’as pas eu peur qu’elle ne dévoile ta couverture ?

- Non. Je ne sais pas pourquoi mais nos regards se sont croisés, et j’ai su qu’elle ne dirait rien. Et elle n’a rien dit.


- Je suis soulagée de savoir que je peux lui faire confiance. Tu sais que depuis Charlotte, je me méfie de tout le monde à l’agence.

- Tu peux lui faire confiance aveuglément. Lorsque je lui ai raconté l’histoire de l’Elue et de sa descendance, elle a tout de suite accepté pour m’aider à te protéger. Elle fait partie de ces agents de terrain qui ont tracé les cartes de notre monde actuel.


- N’empêche que vous n’êtes pas assez nombreux !

- À qui le dis-tu !


- Et si je vous rejoignais au B.P.E.H. ?

- Ne me regarde pas avec ces yeux langoureux. J’y ai déjà pensé figure toi, mais le directeur s’y oppose. Tu es trop directement concernée.


- Mais toi aussi, non ?

- Moi, je suis un agent de diamant, ma chérie !


- Tu m’en diras tant ! Petit frimeur, va !

- Je ne frime pas. Mais parlons un peu de la mission de ce soir.


- Oui ?

- Il faut absolument que tu arrives à lier une amitié avec Houda Majbouri. Moi, je continuerai à consolider la mienne avec Sébastien Martin. J’ai déjà bien avancé pendant ton absence du Bureau.


- Très bien. On dirait que ça va être une mission pépère.

- Allons-nous préparer maintenant.


- Regarde... Ils sont là tous les deux.


- C’est la première fois que je les vois ensemble au même endroit.

- Cela arrive de plus en plus souvent, ces derniers temps.


- Cette histoire dure depuis un trop long nombre d’années.


- Et tu penses que leur vigilance est amoindrie, c’est cela ?

- Je pense qu’ils croient en leur cause mais qu’ils ne font plus très attention, oui. Et ils ne savent pas qu’on est sur eux. Allons-y.


Bastien entra dans son rôle d’indiscrétion et interpella Sébastien Martin, qui se trouvait à l’autre bout du comptoir.

- Sébastien, mon ami ! ça fait un bail qu’on ne s’était pas vus !

Houda me facilita la tâche pour établir le contact.

- Il crie toujours autant votre mari ?

- Disons qu’il a déjà bien bu avant de quitter la maison...


- Ma pauvre, je vous plains. J’ai connu ça moi aussi il y a longtemps.

- Vraiment ? C’est agréable de rencontrer quelqu’un qui me comprenne.

Martin fit écho à Bastien :

- Baptiste ! Mon pote ! Comment ça va, vieux ?


Houda sembla consternée :

- C’est affligeant, ce manque de discrétion, vous ne trouvez pas.

- En plus vous avez vu la tête de ce gars. Il est coiffé comme un iroquois ! Que vient-il faire ici ? Il y a des endroits certainement plus adaptés pour le recevoir.


Mon mari me coupa net :

- Mathilde ! Arrête de médire, s’il-te-plaît !

- Et toi, arrête de boire !


Notre petit jeu dura un moment, puis nous nous rejoignîmes, Bastien et moi, lorsque nous fûmes seuls.


- Houda m’a donné plein de conseils sur la façon de me débarrasser de toi !

- Tu vas me tuer alors ?


- Mais non, tu n’y es pas ! Je vais juste te quitter !

- Bien. Me voilà rassuré.


- Enfin, ce ne sera pas pour tout de suite !


- Figure-toi que Sébastien m’a aussi suggéré de te quitter ! C’est incroyable non ? On doit vraiment donner l’impression de se haïr.


- Oui, mais ils ne savent pas à quel point on s’aime en réalité.

- Et heureusement !


- On y va, mon amour ?

- On y va.


- Il faudrait que l’on rentre directement à la maison, qu’en penses-tu ? Il fait déjà jour, et le temps de passer au B.A.M.U.S., il sera tard.


- Je suis d’accord. J’aimerais qu’on soit rentrés avant que Linette ne se réveille. Ainsi, on libèrera Emilie.


 

Un jour de la semaine, en allant chercher mon courrier, je trouvai Charlotte devant ma porte.

- Charlotte ?


- Salut Michèle.

- Qu’est-ce qui t’amène ?



- Je passais dans le coin et je me suis dit : pourquoi ne pas aller rendre une petite visite à ma vieille copine Michèle ?

Je me retins de ne pas lui mettre mon poing dans la figure...

- Tu as très bien fait. Entre donc.


- C’est vrai que cela fait un moment qu’on ne s’était pas vues en dehors de l’Agence. Et même à l’Agence, on ne fait que se croiser.


- C’est ce que je me suis dit aussi. C’est pour cette raison que j’ai sonné à ta porte.

- Tu veux boire un café ? Ou autre chose ?


- Non merci. Alors comment vas-tu ?

- Très bien, comme tu peux le voir. Quand je suis à la maison, je suis une maman et une épouse, tout ce qu’il y a d’ordinaire et plan plan.


- Et dans les familles de tes frères et ta sœur, tout va bien ?

- Oh tu sais, nous ne sommes pas vraiment proches, et on ne se voit qu’aux grands évènements familiaux. Pourquoi me demandes-tu cela ?


- C’est important la famille, Michèle. Voilà pourquoi.

- Bien sûr.


Charlotte resta discuter encore une heure puis finit par se décider à partir.

- A demain à l’Agence ! Si on se croise...


- Quel bonheur ! On est bien plus tranquilles toutes les deux, n’est-ce pas Linette ?

- Maman aime pas la dame.


- Moi ? Mais pourquoi dis-tu cela ?


- Parce que toi pas sourire à la dame


Quand on dit que la vérité sort de la bouche des enfants...

Je mis Linette au lit, prit une douche, me changeai et allai accueillir mon mari qui rentrait du travail.

- Michèle ? Tout va bien ?

- Oui, mon chéri, mais j’ai des choses à te dire.


- Laisse-moi d’abord t’embrasser, tu veux bien ?

- Evidemment !


- Sous couvert d’amitié, Charlotte est passée à la maison aujourd’hui. Elle est restée plus d’une heure. Elle m’a posé plein de questions.

- Charlotte ? Tu ne lui es pas rentré dedans j’espère ?


- Non... Mais toutes ses questions... ça m’a vraiment stressée...

- Quelles questions ?


- Tout d’abord sur ma famille. Elle voulait savoir comment ils allaient, en général, puis elle m’a demandé des nouvelles de mes nièces. Je lui ai fait la même réponse que Céline, à savoir qu’on ne se voyait pas souvent et que je n’en avais aucune idée.

- Tu as bien fait.


- Elle a quand même voulu savoir si, quand je les voyais, l’une ou l’autre n’avait pas un comportement étrange. Je lui ai répondu que non mais que sa question, par contre me semblait étrange. Elle m’a juste dit « oui, parce que tu sais, les ados... »

- Elle cherchait à savoir quelque chose, c’est évident.


- J’en suis consciente mais quoi ?

- Ça, j’aimerais bien le savoir. Je vais mettre Reine sur le coup.


- Elle t’a demandé autre chose ?

- Oui. Si je connaissais Baptiste Vaughn...


Bastien avait blanchi et serrait les poings. Sa tension était palpable.

- D’accord... Et qu’as-tu dit ?

- Que je ne l’avais jamais rencontré. Elle a été étonnée car elle pensait que j’aurais pu travailler avec lui, étant donné mon ascension au sein de l’Agence.


- Elle a raison. Nous en savons quelque chose.

- Et je n’ai pas démenti. Je lui ai dit que oui, j’avais été pressentie pour travailler avec l’agent Vaughn mais que, finalement, il avait choisi quelqu’un d’autre.


Le fait de parler à Bastien m’avait aidée à dédramatiser cette conversation. Je me sentais mieux.

- Tu es la meilleure !

- Et tu sais le plus drôle ? Elle m’a dit que je ne devais pas répondre à tes critères de beauté !

- Mais pour qui est-ce que je passe ? s’esclaffa Bastien.


Charles débarqua le lendemain matin, à l’heure du petit déjeuner.

- Tu vois Tonton, l’avion il fait comme ça. Et c’est comme ça qu’il peut voler !


- C’est intéressant, ça, dis-moi !

- Oui mais moi, j’y arrive pas...


- C’est parce que nous ne sommes pas des avions, ma chérie.

- Ben ouais...


- Allez, venez prendre le petit déj’ ! Bastien a tout mis sur la table.


- Ce sera toasts et œufs brouillés, ce matin !


- Ce sera parfait. Merci de m’accueillir à votre table. Elsa est partie en urgence au commissariat, tôt ce matin, et il n’y avait plus rien dans le frigo. Céline se contente généralement d’un jus d’orange mais moi, pas.

- Tu es toujours le bienvenu Charlie, lui dit mon mari.


Nous racontâmes à Charlie la visite de Charlotte.

- Mais c’est quoi cette bonne femme qui veut savoir des choses sur nos enfants ?

- Ne t’inquiète pas Charlie. Bastien va gérer la situation.


- J’ai l’impression qu’elle ne va pas s’arrêter là. Je ressens beaucoup d’hostilité envers notre famille, dans tout ce que vous me racontez.

- C’est aussi notre impression...


Bastien essaya de rassurer mon frère :

- C’est pour cette raison qu’on ne va pas la laisser faire. Elle est sous haute surveillance, Charles. Ne t’inquiète pas.


- Permets que je m’en inquiète quand même. Surtout quand il s’agit de ma fille.


- Bien sûr. Mais fais-moi aussi confiance. Je suis un as dans mon boulot.

- Et qu’en dit Michèle ?

- Bastien est vraiment un as dans son boulot.


- Je te fais une seule et unique promesse Charles : il n’arrivera rien à Céline, pas plus qu’à Emilie ou Lucie. J’y veillerai personnellement.

- Merci Bastien. J’avais besoin d’entendre ça.

- Et je te seconderai dans cette entreprise mon chéri.


- Merci à tous les deux. Il faut que j’aille au stade, maintenant, sœurette.

- Je pose tout ça et j’arrive, frérot.


- Je t’aime ma petite sœur. Je compte sur vous deux alors ?

- Bien sûr ! Moi aussi frérot je t’aime !


- Et encore merci pour ce merveilleux petit déjeuner. Je n’en espérais pas tant.

- Je suis heureuse si cela t’a fait plaisir ! Allez, file ! Tu vas être en retard et moi aussi. Je dois aller travailler.


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