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G4/ Chapitre 18 : situation de crise


Au lendemain de sa rencontre avec Charlotte, je décidai de parler à Linette.

- Papa m’a dit que tu voulais me parler. C’est à propos de cette dame au parc ?

- Oui. Tu as tout deviné !


- Alors ne t’inquiète pas ! Je ne lui parlerai plus !

- Et c’est déjà une très bonne chose.


- Mais il y a autre chose, c’est ça ? demanda-t-elle, inquiète.

- Exactement. Nous ne voulons plus que tu ailles au parc toute seule.


- Maman ! C’est vraiment pas juste ! J’ai rien fait, moi !

- Je le sais bien ma chérie mais ton père et moi ne voudrions surtout pas qu’il t’arrive quelque chose.


- Mais je t’assure qu’elle n’avait pas l’air si méchante que ça !

- Et moi je te dis que si ! Tu te rappelles l’histoire que j’ai commencé à te raconter sur la famille ?


- Oui...

- Ne prends pas cet air excédé s’il te plait ! Je t’ai dit de garder ce que je te racontais pour toi, de le tenir secret. C’est parce qu’il y a une bonne raison à cela.


- Alors c’est vraiment un très gros secret ?

- Il est énorme. Et pour que je te raconte la suite de l’histoire, il faudra vraiment que je sois sûre que tu ne dises rien.


Ce n’était pas vrai. Je la lui raconterai de toute façon. Nous étions en situation de crise, et il fallait qu’elle comprenne que le danger était réel. Ce n’était pas un jeu.

- Je ne dirai rien Maman, c’est promis. Et cette Elue dont elle m’a parlée ? Elle fait aussi partie de l’histoire ?

- Oui. La première Elue fut mon arrière-grand-mère Perrine, celle qui a connu cet autre monde.


- Et jusqu’à maintenant, il y en a eu quatre. Je suis la quatrième.

- Toi Maman ?


- Oui, ma chérie.

- Mais qu’est-ce que tu dois faire quand tu es Elue ?


- Je dois m’employer à faire en sorte que le monde redevienne comme celui de Mamie Perrine. Et pour cela, je dois réussir toutes les missions que m’ont été confiées par notre Créateur !

- C’est notre Créateur qui te donne les missions ? Quelle chance ! Il t’a déjà parlé ?


- Oui, la veille de mon anniversaire, alors que j’allais devenir adulte.

- Mais c’est génial ! Qu’est-ce que j’aimerais aussi être une Elue !


Ce week-end-là, Bastien et moi avons été tellement pris par le travail que ce sont ma sœur et mes belles-sœurs qui se chargèrent d’aller au parc avec Linette : A Oasis Spring avec Elsa et Céline.


A Willow Creek avec Claire.


Et encore à Willow Creek avec Amandine, Emilie et Lucie.


J’avais promis à Linette de lui raconter la suite de notre histoire de famille à la fin du week-end et lorsque j’arrivai dans sa chambre, elle m’attendait de pied ferme !

- Maman ! J’avais hâte que tu rentres !

- Ça, je m’en doutais ! Ta journée au parc s’est bien passée ?


- Génial ! Et Tatie Amandine avait fait plein de sandwiches au fromage fondu ! On s’assoit dans ma chambre pour l’histoire, Maman ?

- Oui, nous sommes très bien ici.


- Alors raconte-moi la suite ! Tu en étais qu’il y avait de la brume qui apparaissait sur ce super monde.

- Les habitants furent rapidement mis au courant, par la télévision que la brume s’épaississait.


- Je ne me souviens plus exactement du message qu’avait reçu Mamie Perrine, mais en gros, il disait que la brume envahirait le monde, que le ciel deviendrait noir et que l’Elue soufflerait. Ce dernier point intrigua tout le monde à l’époque car personne ne savait qui était cet élu, et l’élu de quoi d’ailleurs... En plus, il soufflerait quoi ? Cela laissa tout le monde un peu perplexe.


- Moi je sais ! Il soufflera ses bougies d’anniversaire !

- Mais tu es une petite maline, toi !


- Non. C’est juste que tu m’as dit l’autre jour que le Créateur t’avait parlé la veille de ton anniversaire. Donc j’imagine que c’était pareil avec Mamie Perrine.

- Et tu imagines bien ! Sauf que ça a été un peu plus compliqué pour elle que pour les Elus suivants. Le brouillard envahit donc le monde comme dans la prophétie. Il faisait nuit en plein jour. Et Mamie Perrine, alors adolescente souffla ses bougies pour devenir jeune adulte. Et là... plus rien... le noir total avala l’ancien monde


- Ça devait faire très peur ! Mais elle n’est pas morte, hein, Maman ? On sait qu’elle n’est pas morte !

- Bien sûr que non, elle n’est pas morte ! sinon on ne serait pas ici toi et moi !


- C’est vrai. Tu as raison ! Et après ce noir, que s’est-il passé ?

- Lorsque Perrine a soufflé ses bougies, elle était avec son père et sa mère. Ils étaient tous les trois encore là mais tout avait changé et ils n’étaient même plus dans la même maison.


- Mamie Monique, la maman de Mamie Perrine était folle de rage ! Elle n’avait plus d’argent, plus de métier d’actrice, plus rien !


- Bien fait ! Elle n’avait pas l’air très gentille celle-là, de toute façon !

- C’est en effet ce qu’il ressort des écrits de Mamie Perrine. Elle n’a malheureusement pas eu la chance d’avoir des parents qui l’aiment. Leurs notoriétés et leur argent semblaient compter plus que tout. C’est aussi pour cela que le Créateur a voulu remettre les choses en place, je pense, et qu’il a choisi notre famille.


- Tu continues ?

- Oui. Perrine reçut plusieurs visites du Créateur dans son sommeil. Et il lui expliqua finalement qu’une partie de la population avait disparu afin que le monde redevienne meilleur.


- C’est dingue !

- Le Créateur avait remis le monde à zéro, c’est-à-dire le monde tel qu’Il l’avait conçu à l’origine. Il voulait que les sims redécouvrent ce monde-là, l’apprécient et surtout, qu’ils ne recommencent plus les mêmes erreurs.


- Il avait bien raison, non ?

- Oui mais tu sais aussi que notre Créateur nous laisse toujours une deuxième chance ! Alors, Il a choisi quelqu’un, l’Elue, pour être la Fondatrice du nouveau monde. Il lui a confiée une mission avec plusieurs objectifs à réaliser pour que le monde puisse redevenir tel qu’elle l’avait connu. Mais elle, ne le verrait pas, c’est sûr.


- Ah bon ?

- Le Créateur a fermement dit que le monde redeviendrait tel qu’il était si tous les descendants de la Fondatrice, les héritiers comme Il les appelait, héritiers qui deviendraient ensuite des Elus, réussissaient leur mission propre.


- Mais cela va durer combien de temps ? ça va être trop long !

- Oui, très long, ma chérie. Le Créateur a parlé de treize générations... Nous n’en sommes qu’à la quatrième.


- Tu ne verras pas le monde de Mamie Perrine alors ?

- Non mais je le verrai évoluer quand même. Chaque Elu qui réussit une mission rend un pan de l’ancien monde à celui-ci.


- C’est géant !

- Oui, c’est une aventure fabuleuse ! Et je suis très heureuse d’en faire partie. Mamie Perrine, par exemple, a rendu au monde ses hôpitaux, son commissariat et son laboratoire scientifique dans lequel a travaillé Mamie Angélique.


- C’est génial ! Moi je suis née dans un hôpital et Tatie Elsa travaille au commissariat !

- Oui. Mamie Angélique, la deuxième Elue a rendu au monde Granite Falls, une destination de vacances ! Mais il y en aura d’autres à venir.


- C’est encore plus génial que ce que je ne pensais !

- Et Papi Maxime, lui, nous a rendu les spas et tout ce qui procure du bien-être aux sims. C’est grâce à lui que je vais au spa tous les dimanches et que j’ai pu avoir un espace détente à la maison.


- Est-ce que je pourrais aller avec toi au spa, Maman ?

- Lorsque tu seras plus grande seulement. Le spa est interdit aux enfants pour permettre la détente des parents. Mais tu pourras y venir lorsque tu seras adolescente et je serai ravie de t’avoir avec moi.


- Vivement l’adolescence alors !

- Ne sois pas trop pressée. Le temps passe si vite... Linette ? Est-ce que tu as compris l’importance de la mission de la famille Chevalier ?


- Oui, Maman.

- Alors laisse-moi te dire maintenant qu’il y a des personnes qui veulent empêcher cette mission.

- Ah...

- Oui. Des personnes comme Charlotte Roussel, la femme que tu as rencontrée au parc.


- Ah ?

- Cette femme, et d’autres aussi sont prêts à tout pour nous détruire ! J’aimerais vraiment te faire comprendre qu’ils nous veulent du mal. Notre secret ne doit être révélé à personne, sinon notre mission échouera. Et il nous faut encore tenir neuf générations !


- J’ai vraiment compris, je crois. Je n’en parlerai à personne. Je t’en fais une grosse promesse. Même très très grosse !

- Très bien ma chérie. Il est important que tu intègres dans ton cerveau de jeune enfant qu’il y a un vrai danger à raconter notre histoire. Je t’en conterai la suite plus tard. Il faut que tu ailles te coucher maintenant.


Le lendemain soir...

Bastien, alors que je me lançais dans la préparation du repas, revint de la S.I.M.S avec de très mauvaises nouvelles.

- Ma chérie, il faut que nous mettions nos enfants à l’abri.


Le ton était sans appel. Je filai alors dehors pour attendrir la viande et surtout prendre l’air et me défouler sur elle ! Je sentis au fond de moi que la situation devenait critique. Mon mari me suivit avec un air nonchalant mais je le sentais aussi inquiet que moi.

- Un contrat a été lancé sur les têtes d’Emilie, de Lucie, de Céline et de Linette !


- Mon Dieu ! ça y est, nous y sommes !

- Oui...


- Des enfants, ils mettent un contrat sur des enfants. Pourquoi pas sur moi ?

- Ça je l’ignore mais je ne compte pas les laisser faire.


- Non, je le sais bien.

- Je te jure que je serais capable d’étrangler cette fille si elle était devant moi !


- Moi aussi rassures-toi. Mais si nous mettions plutôt les filles à l’abri ?

- C’est en effet la première des choses à faire.


- Par contre, on ne peut pas utiliser la planque Vaughn...

- Non, mais ça, je m’en charge. Je vais appeler l’agence pour qu’il nous en donne une autre.


- Mais tu crois vraiment que nous allons pouvoir « enlever » nos nièces à leurs familles comme ça ?

- Non, je le sais.


- Amandine, Elsa et Alistair ne sont même pas au courant de ce qui se passe...

- Et pourquoi ne le leur dirions-nous pas ?


- Il faut le leur dire c’est évident.

- Je propose qu’on fasse venir tes frères et ta sœur à la maison pour leur demander ce qu’ils en pensent... Et tu peux arrêter de t’en prendre à cette pauvre viande !


- On les fait venir ce soir ?

- Oui. Tu auras assez à manger pour tout le monde ?


- Bien sûr ! Quand il y en a pour trois, il y en a pour six, tu me connais...

- Super ! On leur expliquera tout ça autour d’un bon dîner.


- Oui. Je trouve important qu’ils participent aux décisions concernant leurs enfants.

- Sans compter que pour pouvoir protéger ses enfants, il faut être au courant de toutes les données.


- Je suis complètement d’accord avec toi là-dessus.

- Bon, j’appelle la fratrie tout de suite puis je préviens l’agence pour la planque.


- Ok. Moi, je vais finir de préparer le repas dans la cuisine et informer Linette qu’elle devra dîner dans sa chambre.

- Parfait. On va s’en sortir Michèle, tu vas voir.


Peu de temps après que je sois revenue dans la cuisine, Linette surgit de nulle part.

- Maman, ça sent trop bon ta popote !

- Ma puce, j’aimerais te parler. Viens par ici...


- Figure-toi qu’il y a un imprévu ce soir. Tes oncles et ta tante débarquent pour une discussion entre adultes. J’aimerais que tu manges dans ta chambre...

- Et dans le bureau ? Ce n’est pas possible ? Devant la télé ?


- C’est d’accord ! Tous les programmes de la chaîne enfant que tu voudras !

- Yes ! Cela veut dire que je pourrai visionner les Créatures du Vide ! Merci Maman !


Pendant que je discutais avec Linette, Bastien se chargeait d’appeler la fratrie puis la S.I.M.S.

- Bien sûr que c’est urgent ! Sinon, je ne ferais pas le forcing comme ça !


- Dans l’idéal, il me la faudrait pour demain ! Il y aura six personnes...


- Ok. A tout à l’heure.


Bastien avait à peine raccroché que Claire arriva... avec Alistair !

- Bonjour Claire. Alistair ?! Tu es là ?


- Ben oui ! Non ? Il ne fallait pas ? s’étonna Claire

- Ce n’est pas grave. Sois le bienvenu Alistair. De toute façon, tu aurais été très vite au courant. Alors autant que ce soit maintenant.


- Entrez donc.


- Claire est là avec Alistair.

- J’ai vu mais ça n’a pas d’importance. On comptait le mettre au courant de toute façon.


- C’est ce que je lui ai dit.


- Bonsoir Michèle. Que de mystères ce soir !

- C’est de la faute d’Olivier. Il m’a laissé un message disant qu’il y avait un dîner, ce soir, chez toi. Et comme il n’a pas donné plus de précision, j’ai cru que c’était en couple...


Lorsqu’Olivier arriva, nous passâmes directement à table. Nous nous sommes tous mis d’accord pour que Bastien parle de la mission familiale à Alistair pendant que j’expliquerai ce qui se passe à mes frères et à ma sœur.

(Claire) Alors, que se passe-t-il ?

(Charles) Oui, qu’y avait-il de si urgent ?

(Moi) Un contrat a été lancé sur les têtes de nos quatre filles.


Je crus que Charles allait s’étouffer avec sa bouchée de mon poulet asiatique. Alistair, lui n’avait pas entendu car il était pris dans une conversation à bâtons rompus avec Bastien dans laquelle ce dernier lui faisait un résumé condensé sur la Fondatrice, les élus et les héritiers. Claire et Olivier restèrent un instant avec leurs fourchettes respectives figées non loin de leurs bouches. Ma sœur s’exprima la première.

(Claire) Ça veut dire quoi un contrat, Michèle ? C’est bien ce à quoi je pense ?

(Olivier) Ça veut dire qu’ils veulent tuer nos filles, Claire !

(Moi) Oui Claire, je suis tellement désolée...


Ma fratrie était en état de trouble...

Même Alistair avait cessé d’écouter Bastien car Olivier avait une voix si puissante qu’il aurait été impossible de ne pas l’entendre.

(Olivier) Mais pourquoi ?

(Moi) Ils ne savent pas qui de nous quatre est l’Elu. S’ils suppriment toute la descendance, ils auront réussi.

C’est ce moment-là que choisit Linette pour faire son apparition dans la pièce.

(Linette) Bonsoir Tatie ! Bonsoir mes tontons !

(Bastien) Linette ? Qu’est-ce que tu fais là ?


Nous essayâmes tous de reprendre contenance. Et j’espérais de tout mon cœur qu’elle n’ait pas entendu ce que nous étions en train de dire...

(Linette) Je venais juste dire bonsoir, Papa.

(Alistair) Bien sûr Bastien, voyons...

(Bastien) Et bien c’est fait. Retourne regarder les Créatures du Vide maintenant ! Ou va jouer dans ta chambre, comme tu veux !


Linette repartit sans mot dire. Le ton de Bastien avait été sévère, et ne souffrait pas de polémique enfantine. J’imagine qu’elle voulait juste embrasser ses oncles et sa tante, mais nous étions tellement préoccupés par ce qui se tramait que n’avions absolument pas tenu compte de son ressenti dans l’instant.

Une fois Linette partie, nous reprîmes nos conversations. Alistair était sous le choc. Il avait reçu les informations en un seul bloc et c’était énorme pour quelques vingt minutes à peine... Claire s’était rapprochée de lui.

(Bastien) Je suis navré Alistair mais oui, tu as bien entendu.

(Claire) Ne t’en fais pas chéri. Bastien et Michèle ont forcément une solution.


(Claire) Michèle ? Vous en avez une n’est-ce pas ? Des agents secrets comme vous ont certainement un tour d’avance...

(Moi) Oui nous en avons une !

(Alistair) Michèle et toi êtes agents secrets ?


(Claire) Oups !

(Bastien) Alistair, nous n’avions pas prévu de te dire les choses comme ça... Décidemment, rien ne t’est épargné ce soir...

(Olivier) Apprends à fermer ta bouche de temps en temps, Claire...

(Charles) Oui, ce serait pas mal !


Bastien continua à discuter avec Alistair. Sa voix chaude et apaisante suffit à apaiser mon beau-frère que je sentais très anxieux. Mon Bastien avait souvent ce genre de vertus...

(Olivier) La solution dont tu nous parlais tout à l’heure, c’est quoi ?


(moi) Une planque ! Nous y passerons le temps qu’il faudra, mais nos filles seront hors de danger !

(Claire) Une planque ? Tu veux dire que Lucie va devoir quitter notre maison ?


- Bien sûr ! C’est quoi le problème, Claire ? Nos enfants seront en sécurité ! Elles vivront avec Bastien et moi quelques temps. Ailleurs...

- Le problème ? Papa ne nous avait pas dit que la mission familiale était dangereuse !


- Il ne faut pas lui en vouloir. Il ne pouvait pas le savoir.

Claire s’était radoucie à mes paroles...

- C’est vrai tu as raison. Ma fille est tout pour moi et je m’inquiète vraiment, voilà tout.


(Olivier) Comme nous tous...

(Charles) Et quand est-ce qu’elles iraient dans cette fameuse planque ?

(Moi) Très vite. Peut-être demain. Bastien attend des nouvelles de l’agence dès ce soir.


(Olivier) Il faut donc les tenir prêtes pour demain...

(Charles) Mais que va-t-on leur dire ? Et à nos femmes ?

(Moi) Olivier, oui, je sais que c’est court mais elles devront être prêtes demain.


(Moi) Ce soir ou demain matin au plus tard, vos conjoints devront être mis au courant de la mission familiale, de notre métier d’agent secret à Bastien et à moi. Et, au moins savoir que leur enfant court un grand danger... Claire, tu es dispensée puisqu’Alistair est maintenant au courant de tout.

(Olivier) Mais comment vais-je dire ça à Amandine ? Elle va m’étriper !


(Claire) Mais non ! Explique-lui calmement comme Bastien l’a fait avec Alistair.

(Alistair) Calmement, calmement, c’est vite dit...

(Olivier) Et j’imagine que nous ne pourrons pas venir jusqu’à cette planque ?


(Bastien) Non. Ce sera impossible. Par contre, vous pourrez nous téléphoner ou envoyer des mails pour avoir des nouvelles. Nous vous mettrons dans la liste autorisée car tout sera crypté.

(Claire) C’est déjà pas mal. Si Lucie est en sécurité, cela me va.

(Olivier) Emilie va bientôt fêter son anniversaire dans quelques mois... Nous ne serons peut-être même pas avec elle...


(Bastien) Peut-être... Mais une fois qu’elle deviendra jeune adulte, s’il ne se passe rien, elle ne sera plus en danger.

(Moi) Et nous te la renverrons !

(Claire) C.Q.F.D !

(Alistair) Ce sera donc pareil pour Lucie !


(Moi) Oui Alistair. Mais j’espère que nous serons tous sortis de cette planque avant que Lucie ne fête son anniversaire...

(Claire) Tu vois ! Il ne faut pas s’inquiéter mon chéri.

(Alistair) Bien sûr ! Après tout ce que j’ai appris ce soir !


Je ne voyais plus Bastien... Il avait disparu depuis quelques minutes, et cela me tourmentait.

(Michèle) Je le sais bien. Mais rappelle-toi qu’il n’était pas prévu que tu participes à cette conversation à l’origine...

(Claire) Et la faute à qui ? Merci Olivier !

(Olivier) Comment ça, merci Olivier ?


Mais heureusement, il finit par réapparaître...

(Claire) Ben oui Olivier. Figure-toi que si son message avait été plus clair, tu n’aurais jamais appris les choses de cette façon...

(Alistair) Je les aurais apprises de toute façon. Le résultat est donc le même.

(Olivier) Merci de dire ça Alistair.


(Olivier) Tu es un ami pour moi !

(Charles) En plus de nos femmes, il va bien falloir qu’on informe nos filles aussi, non ?

(Moi) Oui... J’allais y venir...

(Bastien) Et il faut qu’elles sachent aussi que la situation est grave.


(Charles) En gros, ce que nous cachions jusqu’à maintenant va être révélé à toute notre famille !

(Moi) Oui !

(Claire) Cela me soulage vraiment ! Plus de cachotteries !

(Bastien) C’est vrai mais attention ! Notre histoire de famille reste un secret et doit rester dans la famille. Tout le monde doit en avoir conscience.


(Olivier) Nous le savons bien Bastien. Pas d’inquiétude, nous insisterons sur ce point-là.

(Moi) C’est vrai ! Papa nous l’a assez répété comme ça !

(Claire) Oh là, oui !


(Charles) Il insistait beaucoup sur le sujet...

(Claire) C’était le bon temps !


Bastien, qui nous avait laissé pour s’occuper de la vaisselle, nous remit dans la réalité présente.

- J’ai la planque.


- Tu as eu des nouvelles ?

- Oui. L’agence a appelé tout à l’heure. C’est pour demain, dans la nuit.


(Charles) Et où serez-vous logés ?

(Bastien) Ça, je ne peux pas te le dire. Une planque doit rester une planque !


(Olivier) Ce point-là est vraiment dérangeant.

(Bastien) Je sais mais il en va de la sécurité des filles.



(Olivier) Tu ne ferais même pas une petite exception ?

(Bastien) Olivier !


(Claire) Qu’est-ce qu’il peut être lourd le frangin, parfois !

(Bastien) Tu n’es plus un gamin tout de même !


(Moi) On se le demande ! Au fait, Bastien passera, demain dans la journée, chez toi Charlie. Pour vous aider à parler à Céline.

(Bastien) Oui, et Michèle ira chez Claire et Olivier.

(Alistair) C’est une riche idée ! On va bien avoir besoin d’aide sur ce coup-là !


(Claire) Ça je ne te le fais pas dire, chéri. Comment annoncer à Lucie un tel bouleversement dans sa vie, même s’il est provisoire...

(Bastien) Ne t’en fais pas. Ça va bien se passer.

(Alistair) Et si on rentrait maintenant ?


A la proposition d’Alistair, tout le monde se leva pour partir.


Bastien et moi les accompagnâmes jusqu’à la rue.

- Je te dis à demain Charlie !

- Rentrez bien les frangins ! Demain va être une longue journée.


- Eh bien voilà ! On ne s’en est pas trop mal tirés, non ?


- Non, mais quelle épreuve !


Bastien se chargea d’aller prévenir Linette car je ne m’en sentais pas la force, ni le courage.

- Ma chérie, il faut que je te parle.


- Papa ! Tu ne vas pas encore me rouspéter, hein ?

- Non, bien sûr que non.


- Pourtant je le devrais car tu n’es pas encore couchée à cette heure-là !

- Mais j’attendais que vous m’appeliez pour que je vienne dire au revoir à mes tontons et à Tatie Claire !


- Ils sont partis, je suis désolé. Tout le monde croyait que tu dormais déjà.

- C’est vraiment pas juste.


- Je ne leur ai même pas fait de bisou !

- Les adultes avaient à discuter de choses extrêmement importantes ce soir. De choses dont je vais te parler maintenant.


- J’ai le droit de savoir ce que vous vous êtes dit ?

- Maman a commencé à te raconter l’histoire de sa famille, je crois.


- Oui Papa.

- Elle t’a aussi dit combien c’était important de garder le secret parce que certaines personnes sont prêtes à tout pour faire cesser cette mission familiale ?


- Oui, elle m’a dit tout ça.

- Eh bien aujourd’hui, nous sommes confrontés à la méchanceté de ces personnes. C’est pour cette raison que nous allons devoir quitter la maison quelques temps...


- Mais on va aller où ?

- Dans une autre maison. Avec Emilie, Lucie et Céline.


- Et Maman ? Elle sera là ?

- Bien sûr. Maman sera avec nous.


- Et mes tontons et mes taties aussi ?

- Non ma chérie. Malheureusement, ils ne pourront pas être là.


- Ça veut dire qu’ils ne sont pas en danger, eux ?

- Je vois que tu as tout compris ma puce.


- Mais moi et mes cousines, oui ?

- Malheureusement, oui.


- Mais toi, tu vas nous protéger Papa, n’est-ce pas ?

- Oui, et Maman aussi.


- Maman aussi ? Mais les femmes n’ont pas beaucoup de force...

- Peut-être mais c’est une femme qui défend son enfant et dans ce cas-là, elle est dix fois plus puissante qu’un homme. Et elle est très forte, aussi, même sans ça.


- Et en plus, Maman est extraordinaire !

- C’est vrai. Par contre, pour vous protéger, nous devrons tous les deux, ta mère et moi être déguisés. Ceci afin que l’on ne nous reconnaisse pas...


- Et vous serez déguisés en quoi ?

- Pas en quoi. Mais comment. Ta mère sera rousse avec des petites couettes, et moi je serai brun. C’est tout ce qui changera.


- Maman aura des couettes ?!

- Oui ma puce.


- J’ai hâte de voir ça !

- Moi aussi je t’avoue !


- Allez, il temps d’aller te coucher !

- Oh oui ! En plus je me sens très fatiguée.


- Tu viens me faire un bisou, Papa ?


- Evidemment !

- Ce sera drôle d’habiter avec mes cousines.


- Oui ma puce. Bonne nuit.


Bastien vint me rejoindre juste après avoir couché Linette.

- Alors ?

- Elle est enfin couchée ! Et tout s’est bien passé, ne t’en fais pas.


- C’est-à-dire ?

- Et bien c’est une enfant. Elle a bien compris qu’il y avait un danger mais, en même temps, elle trouve amusant d’habiter avec ses cousines et de voir sa maman rousse avec des couettes !


- Je t’avoue que je préfère qu’elle le prenne comme ça.

- Oui moi aussi, c’est certain.


- J’espère que ça se passera aussi bien avec ses cousines.

- Il n’y a pas de raison


- Oh si, il y en a plein. Ce sont des adolescentes. Ça risque d’être un peu plus compliqué.

- Je pense que tu t’inquiètes pour rien. Ce sont de gentilles petites.


- Et la planque ? On la connait ?

- Non. C’est une nouvelle acquisition de l’agence. Elle n’a jamais été utilisée. Donc, hyper sécuritaire et sécurisée, cela va de soi, comme toutes les autres planques.


- Parfait. On procède comment ?

- Demain, à 1h du matin, nous passons au B.A.M.U.S. pour prendre les clés et changer d’identité. A 2h30, nous récupérons les filles et à 3h nous sommes tous à la planque.


- Il serait peut-être temps de nous coucher dans ce cas...

- C’est justement ce que j’allais te dire !


- La journée va être longue demain...

- Oui. Plus longue encore que celle que nous venons de passer. Il est d’ailleurs déjà demain.


Nous avions à peine dormi quelques heures que j’entendis dans un lointain sommeil, le bruit d’une porte.


Puis la voix de Linette...

- Papa, Maman, il faut se réveiller !


- On part dans la nouvelle maison aujourd’hui !

...puis celle de Bastien qui chuchotait.

- Chut Linette. Tu vas réveiller Maman.


- Ta mère a besoin de dormir.

- Laisse tomber. Je suis réveillée maintenant.


- Désolée Maman.

- Ce n’est pas grave. On a plein de choses à faire, de toute façon.


- Tu as bien dormi ma puce ?

- Oh oui !


- Bien. Et si nous allions prendre le petit déjeuner maintenant ?

- Super ! Je meurs de faim.


- Je suis vraiment encore dans le cirage, dis-je à Bastien

- Moi je suis en pleine forme ! claironna Linette.


- Moi aussi, lui répondit mon mari.

- J’ai hâte d’aller habiter avec mes cousines.


- Et puis ce sera aussi très amusant de voir ta maman avec des couettes !


- Bastien ! Enfin !

- Tu n’es pas de mon avis Linette ?

- Oh si !


- Mais dis-moi, tu ne dois pas passer au Bureau ce matin ?

- Toi, tu essayes de changer de sujet de conversation !


- Pas du tout. Mais tu dois aller finaliser les papiers de la maison, si je ne m’abuse !

- Ne t’en fais pas ma chérie. J’y pense. Et quand je reviendrai, je garderai Linette pour que tu puisses aller chez Claire et Olivier.


- Parfait ! Ensuite, tu iras chez Charles.

- Vivement ce soir, hein, Maman ?


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