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  • Photo du rédacteurNathalie986

G4/ Chapitre 20 : une vie plan-plan à la planque


Les journées se déroulaient tranquillement à la planque. Nous avions inscrit les filles à des cours par correspondance et elles pouvaient discuter avec leurs professeurs par webcam interposée.

Ce jour-là, nous avions donné un peu de temps libre aux grandes qui voulaient aller à la boutique du quartier. A dix-neuf heures, elles n’étaient toujours pas rentrées.

- Mais que font-elles donc ?

- Ne t’en fais pas. Je les vois juste derrière la porte. Elles sont en train de parler.


- Parler ou comploter ?

- Certainement un complot d’ados, tu ne crois pas ?


- J’en suis sûre ! Un complot contre la Tatie trop inquiète !

- Ou contre le Tonton dictateur !


Nous partîmes d’un fou rire au moment où elles entraient. Emilie claironna un « bonsoir tandis que ses cousines chuchotaient derrière elle.


J’étais tellement contente d’avoir mes trois nièces auprès de moi que je passai rapidement l’éponge.

- Bon et bien c’est parfait ! On n’en parle plus. Parlez-moi plutôt de votre sortie !

- Génial ! Merci Tatie !


Quelques soirs plus tard, malgré la fraîcheur, tout le monde s’est accordé pour faire un barbecue, y compris mon cher mari. Linette s’est gentiment proposée, comme souvent, pour mettre le couvert.

- Je te remercie ma chérie. C’est appréciable d’avoir une aide comme la tienne.

- C’est normal Mamounette !


- Je crois que tu es la seule à trouver cela normal dans cette maison.

- Mais moi, j’aime t’aider !


J’avais pu constater cependant que lorsque l’heure du dîner arrivait, personne ne manquait jamais à l’appel...

- Allez, à table tout le monde ! Ce soir, c’est brochettes !

- Génial !


- Merci ma chérie. Je vois bien ce que tu fais pour tout le monde, depuis qu’on est ici... me complimenta mon mari.

- C’est vrai, Tatie. Merci beaucoup, me dit Lucie.

Céline approuva :

- On voit bien tout le mal que tu te donnes, c’est vrai.


Bastien attrapa la balle au bond :

- Je suis heureux que tu dises cela, Céline, parce que ça ne crevait pas les yeux jusque-là.


- Bruno, s’il te plaît ! Ne gâche pas ce barbecue ! ne pus-je m’empêcher de lui dire.

- Il ne gâche rien Tatie, assura Emilie. Il a raison. Nous n’avons pas fait grand-chose pour t’aider...


- Ce n’est pas très grave. Je m’en sors plutôt bien, non ?

- Ce n’est pas une raison, Tatie.

- Oui. Dorénavant, nous allons t’aider.


- Nous avons été beaucoup trop égoïstes jusque-là !

- Je rejoins ce que disent Emilie et Lucie. Nous allons t’aider Tatie !


- Ben voilà ! Tout est arrangé, s’exclama Linette.


- Oui et tant mieux ! Ne sommes-nous pas bien tous les six, ensemble ? Lorsque nous quitterons la planque, nous regretterons ces instants.


- Tu es géniale mon amour...

- C’est sûr que nous allons les regretter ! Il faut en profiter au maximum !

- Oui. Lorsqu’on est à la maison, on ne vit pas les mêmes choses.


- C’est pour cela que j’aimerais juste que l’on profite de ces instants tous ensemble.

- Bien dit ma chérie !

- Tatie, tu es la plus magnifique des taties, me complimenta Emilie.


La vie reprit son cours et les « grandes » devinrent pour moi de précieuses alliées, surtout lorsqu’elles ne communiquaient pas avec leurs professeurs sur le net. Fort heureusement, toutes nos connections étaient sécurisées.


Pendant ce temps, Linette jouait du violon et Bastien et moi jouions aux échecs...

- Je ne me fais aucun souci pour Emilie. C’est une bosseuse. Et tu as vu Céline ? Lorsqu’elle est arrivée, elle n’avait que des F. Maintenant, elle a des C. en veux-tu en voilà !

- Oui mais Lucie qui avait des B. retombe à C. Ce n’est pas bon du tout.


- Je suis d’accord. Je crois que Lucie n’a pas encore réalisé que les cours par correspondance étaient des cours sérieux.

- J’en suis certain. Mais ses mauvaises notes vont lui démonter le contraire.


Le lendemain matin...

- Des pancakes, les filles ! Tatie nous a encore gâtées !

- C’est clair ; rien que l’odeur m’appelle.


- Hum. C’est délicieux !

- Un vrai régal...


- Vous savez ce qui est délicieux ? leur dis-je. C’est d’avoir toute ma famille près de moi !


Nous terminâmes le petit déjeuner dans une bonne humeur matinale.


Je n’eus à m’occuper de rien puisque Lucie et Emilie s’occupaient de débarrasser.


Les filles s’étaient attribué des tours et c’étaient leurs tours aujourd’hui.


Les grandes aimaient beaucoup jouer aux cartes. Quelquefois, Linette les rejoignait...


...mais elle préférait souvent s’isoler dans sa chambre pour jouer du violon qu’elle maîtrisait de mieux en mieux.


Nous en profitions alors pour passer un peu de temps, seuls, tous les deux, Bastien et moi.


Nous sortions de temps en temps, non loin de la maison, pour prendre un peu l’air.


Cela me faisait le plus grand bien car je passais beaucoup de temps à faire la cuisine.


Mais aussi aux filles qui mettaient beaucoup de cœur à travailler sérieusement.


Heureusement, la planque offrait de nombreuses possibilités d’occupations et de distractions. Céline et Lucie adoraient disputer des parties de bowling sur la console de jeux du salon pendant qu’Emilie faisait sa petite sieste de fin de journée. Son côté paresseux ressortait toujours à ce moment-là.


Bastien, lui passait d’agréables moment à enseigner le piano à notre fille. Il me disait que Linette était une très bonne élève. Elle avait l’oreille musicale et cela lui permettait de progresser très vite.


Mon mari ne m’oubliait pas pour autant et me proposait régulièrement un massage de mes pieds parfois endoloris de rester trop longtemps debout dans la cuisine.

- J’ai préparé le gâteau d’anniversaire d’Emilie aujourd’hui.


- C’est vrai qu’elle va devenir jeune adulte demain... J’avais presque oublié.

- Le temps passe si vite ! Je l’envie de pouvoir rentrer chez elle. Notre maison me manque.


- Ce que tu me fais est divin, mon amour.

- C’est pour mieux te préparer à combattre ensuite...


- Tu me fais marcher, j’espère !

- Non. Cela fait bien trop longtemps que tu ne t’es pas entraînée...


- Je n’ai pas du tout envie de me battre contre toi...


- En plus, je sais déjà comment cela va finir...

- Cela ne change rien. Admets que tu as besoin de t’entraîner. C’est trop calme, ici.


- Je n’ai plus d’énergie, je t’assure...


- Allez ! N’essaye pas de m’amadouer... Ce n’est qu’un mauvais moment à passer...


- Tu viens ? On y va...

- Je te déteste...

- Ce n’est pas grave. Ce ne sera plus le cas tout à l’heure...


- Vous avez vu ? Tonton et Tatie se font des papouilles !

- Oui, c’est trop mignon !

- Ça se fait à tout âge, non ?


- Bon, tu es prête ?

- Non. Je suis éreintée...


- Il va falloir y aller pourtant !

- En plus, il a fallu que je me change alors que je me sentais très bien dans la tenue que je portais.


- Arrête de te plaindre et défends-toi !


Je détestais quand il me tombait dessus, comme ça, sans prévenir !


Cela avait le don de m’énerver. Le combat dura quelques minutes et j’eus finalement le dessus sur mon cher et tendre mari.

- Stoooop ! Je suis vaincu.

- Je l’espère bien !


- Et bien ! Je me suis carrément laissé surprendre ! Je te croyais fatiguée ?

- Je le suis. Avoue que tu m’as laissé gagner !


- J’aurais bien voulu mais non, pas du tout !

- Sois sérieux, s’il te plaît.


- Je suis sérieux ma chérie. Tu étais mal partie mais tu as repris la situation en mains et tu t’es battue comme une pro ! Félicitations !

- Ça veut dire que j’ai gagné mon premier combat contre toi ?


- Mais oui ! Et avec brio !

- Je n’en reviens pas !


Nous décidâmes ensuite d’aller nous coucher.

- Toujours fatiguée ?

- Non. Ce combat m’a revitalisée !


- Parfait ! Nous allons pouvoir nous amuser !

- J’espère bien !


 

Le lendemain était le jour de l’anniversaire d’Emilie. Bastien avait été convoqué par le directeur de l’Agence et devait s’absenter pour la journée. D’un commun accord, il avait été décidé qu’Emilie soufflerait ses bougies lorsqu’il serait de retour. Elle déplorait déjà l’absence de ses parents alors il était impensable pour elle que son oncle ne soit pas de la fête. Peu importe l’heure à laquelle il rentrerait.


Ce jour-là, nous eûmes la chance d’avoir une de ces belles journées d’automne, ensoleillée et douce à souhait. Le mercure avait fait un bond en comparaison de ces derniers jours. Nous convînmes donc de profiter de la terrasse au maximum.


Céline revint finalement s’assoir près de nous et nous restâmes ainsi à discuter jusqu’au déjeuner que nous prîmes en maillot de bain sur la table du jardin.


Bastien rentra plus tôt que prévu, en milieu d’après-midi. C’était donc le moment de se mettre en place pour fêter l’anniversaire d’Emilie et passer nos derniers moments avec elle.


- Alors ? Tu le fais, ce vœu ?


- Vas-y, Emilie !


- Et voilà ! Je n’ai plus qu’à voler de mes propres ailes !


- Félicitations, ma chérie ! Te voilà entrée dans le monde des adultes !


- Merci Tatie ! Merci pour tout ce que vous avez fait Tonton et toi pour rendre ce séjour ici agréable !

- Arrête ma puce ! Tu vas me faire pleurer.


- C’est pas grave, je pleurerai avec toi !


Nous passâmes la deuxième partie de l’après-midi devant un film accompagné de popcorn.


Mais il est vrai que nous discutions plus que nous ne regardions l’écran.


Lucie et Céline s’amusaient à lancer le popcorn en visant leurs bouches ! Ce qui nous fit bien rire.


Bastien mit ensuite de la musique et nous proposa un apéritif avec un de ses vins, dont il a le secret.


- Quel bel anniversaire ! Je crois que je m’en souviendrai toute ma vie ! J’ai envie de danser, pas vous ?


Nous finîmes tous par rejoindre Emilie, tant les morceaux choisis étaient entraînants !


Et nous terminâmes la soirée au salon autour d’un convivial fish and chips.


Nous savions, bien sûr, que l’heure était proche où il faudrait que Bastien ramène Emilie à Olivier et Amandine mais nous essayâmes de profiter pleinement de ces derniers instants ensemble...


Jusqu’au moment où Bastien nous rappela qu’il était temps pour Emilie de partir.


Nous nous couvrîmes tous car la fraîcheur de la nuit était au rendez-vous.


Céline prit sa cousine dans les bras :

- Emilie ! J’espère qu’on va vite se revoir.


- Tu vas vraiment me manquer.

- A moi aussi !


Ma nièce se rapprocha ensuite de moi :

- Tatie, ma petite Tatie ! Merci encore pour tout !

- Arrête de me remercier. Embrasse-moi plutôt.


Mais Linette s’impatientait en voyant qu’Emilie allait embrasser Lucie :

- Et moi alors ?

- Ça va venir, sois patiente, la rassuré-je.


- Et j’ai gardé le meilleur pour la fin ! Viens par-là ma Linette !


Bastien s’impatientait :

- Allez maintenant, il est grand temps d’y aller ! Je crois que tu as dit au revoir à tout le monde, non ?

- Oui Tonton. Je suis prête.


Nous les regardâmes s’éloigner dans la nuit avec un gros pincement au cœur.


Nous attendîmes sur la terrasse, presque sans mot dire, le retour de Bastien.


Il arriva au lever du jour. Les lumières extérieures venaient de s’éteindre.

- Tu en as mis du temps...

- Désolé mais j’avais deux, trois détails à régler...


Je n’insistai pas... Je me doutais que si Bastien ne s’étendait pas sur le sujet, c’est qu’il avait une bonne raison, celle de la présence de notre fille et de nos nièces. J’essayerai d’en savoir plus sur ces « détails à régler » plus tard.

- Elle est bien rentrée au moins ?

- Oui. A peine arrivée, elle a embrassé ses parents puis elle est allée directement se coucher. Elle n’en pouvait plus.


- Tout comme moi. Je n’arrête pas de bailler depuis tout à l’heure.

- Et moi j’ai de plus en plus froid, appuya Linette.

- Et bien, que de jérémiades ! Si j’avais su que vous m’attendiez, j’aurais prévenu que je m’éternisais.


- Ça aurait été pas mal, en effet, parce qu’on s’est fait beaucoup de soucis ! Enfin, surtout Tatie ! râla Lucie.

- Je suis navré ma chérie, dit Bastien en me regardant. Je n’y ai pas pensé une seule seconde. J’étais persuadé que vous dormiez déjà.


- Et si on allait se coucher d’ailleurs ? proposa Céline.

- Ouais, il serait temps...

- Ne t’en fais pas pour ça, mon amour. Allons plutôt nous coucher comme le suggère Céline.


Les grandes avaient pris la direction de la chambre d’Emilie.

- Ça fait bizarre de voir sa chambre toute vide...

- Elle est notre aînée. Elle savait toujours quoi dire pour nous remonter le moral.


- Oui mais nous sommes encore toutes les deux. Alors tout se passera bien !


- Et si nous dormions toi et moi dans cette chambre ?

- Génial ! Mais oui ! On sera mieux que chacune de son côté !


- Tu me suis alors ?

- J’arrive !


- Bonne nuit, Lucie

- Bonne nuit, Céline.


Bonne nuit, les filles...


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