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  • Photo du rédacteurNathalie986

G4/ Chapitre 21 : arrestations


Au lendemain du départ d’Emilie, malgré une très courte nuit, Bastien et moi étions déjà prêts à onze heures. Nous nous apprêtions à vérifier si nous avions reçu des nouvelles de la S.I.M.S lorsque Bastien reçut un appel de Reine. J’espérais au fond de moi que les nouvelles seraient suffisamment bonnes pour nous faire quitter la planque au plus vite.

- D’accord. Parfait, disait Bastien dans le combiné.


- Ainsi, ils verront qu’elle est de retour.


Je lui renvoyai un sourire crispé... Sa dernière phrase m’avait quelque peu refroidie...

- Ne t’en fais pas. Olivier sait ce qu’il a à faire, continua-t-il.


- Chéri, qu’est-ce que tu me caches ? lui demandai-je lorsqu’il eut raccroché.

- Je ne te cache rien. Je n’ai pas pu t’en parler hier car les filles étaient là, c’est tout.


- Tu as monté un guet-apens, c’est ça ? Avec Emilie pour appât ?

- Oui. Et avec l’accord de ton frère et de notre belle-sœur, tout d’abord. Et celui d’Emilie ensuite.


- Je me doutais bien que tu ferais un truc dans ce genre-là. Nous savions tous les deux que même en rentrant chez elle jeune adulte, elle ne serait pas en sécurité mais pourtant, tu l’as laissé partir...

- Effectivement. La ligue anti-Elue va certainement essayer de savoir où nous sommes passés et où sont passées les trois héritières potentielles.


- Attends, j’ai juste une question. Pourquoi as-tu manigancé tout cela derrière mon dos ?

- Je ne l’ai pas manigancé derrière ton dos. Je l’ai manigancé, hors de cette maison, c’est différent. Je voulais éviter les oreilles indiscrètes et le téléphone était aussi hors de question.


- Tu sais que dès qu’ils sauront qu’elle est revenue, ils vont essayer de l’enlever pour la faire parler.

- Je compte bien là-dessus. D’après Elsa et Reine, ils surveillent nos quatre maisons depuis un petit moment déjà. Ils sont à l’affût.


- Qu’as-tu prévu pour contrer leur plan ?

- Un dispositif d’alarme silencieux hyper sophistiqué. A la moindre effraction, il sera déclenché, et une armée d’agents débarquera aux quatre coins de la maison pour les attraper, et empêcher l’enlèvement d’Emilie.


- Je suis très inquiète mais j’ai confiance. Je sais combien tu es méticuleux lorsqu’il y a des vies en danger.

- Et cette fois, il s’agit de notre nièce. Je te laisse imaginer à quel point j’ai mis les bouchées doubles !


Bastien se leva d’un bond pour m’embrasser !


- C’était quoi, ça ?

- Juste un baiser pour te remercier d’avoir dit que tu avais confiance.


- Tu me surprendras toujours !

- J’espère surtout te surprendre encore longtemps ! Et si nous allions patauger dans le spa ?


Nous étions tout juste installés qu’Emilie m’appela.

- Comment ça va ma chérie ? Tu es déjà levée ?


- Quoi ? Tu as déjà fait un tour dans le quartier avec Papa ? J’ai l’impression que ta nuit a été encore plus courte que la mienne !


- Oui ma puce. J’embrasse tout le monde pour toi. Fais attention à toi surtout.


- Tu vois qu’elle va bien !

- Ce tour dans le quartier était prémédité, non ?


- Oui. Nous avons arrangé ça avec Olivier pour que tout le monde voit qu’elle était rentrée. Ensuite, il ne sera plus question qu’elle sorte de chez elle jusqu’à nouvel ordre.

- Heureusement ! Parce que le danger serait énorme. Comment as-tu mis ce plan en place, mon amour ?


- Avec l’aide de Reine et d’Elsa. Elsa a ensuite fait la proposition à Olivier et Amandine. Amandine n’était pas trop chaude au début...

- Je ne suis pas étonnée. C’est une maman.


- J’ai réussi à la convaincre en lui disant qu’elle avait deux choix : soit on mettait le plan à exécution et Emilie rentrait, soit on abandonnait l’idée et Emilie restait à la planque. J’avoue que je ne suis pas fier de moi sur ce coup-là. Face à cet ultimatum, elle a beaucoup pleuré. Heureusement que ton frère était là pour m’appuyer sinon j’aurais vraiment eu l’impression d’être lamentable.

- Mais elle a fini par dire oui...


- Bien sûr ! Elle souhaitait plus que tout revoir sa fille ! Cela fait des mois que nous sommes coincés ici...

- Et Emilie ? Quand lui en as-tu parlé ?


- Et si nous parlions d’Emilie plus tard ?


- J’ai autre chose à te proposer...


- Quelque chose comme ça...


- Mon chéri tu as l’air en forme !

- Toujours pour toi !


- Je t’aime.


- Moi aussi je t’aime !


Nous avions autorisé Lucie et Céline à aller courir de temps en temps autour de la maison.


Cela leur permettait d’évacuer plus ou moins la pression, et la peine qu’elles avaient de vivre loin de chez leurs parents, mais aussi de prendre sainement l’air. Il n’était pas question qu’elles fassent cela tous les jours, ni toujours à la même heure car elles auraient pu être repérées mais, à chaque fois qu’elles revenaient de leur jogging, elles étaient revigorées.


Notre principale occupation était de gérer le travail quotidien de nos trois filles. Faire l’école à la maison n’était pas chose aisée et cela nous prenait une grande partie de la journée. Et ce jour-là, en plus des cours et des leçons du jour, nous avions reçu, via une boîte postale, un projet scolaire pour chacune d’entre elles... Notre journée allait être longue...


Lucie s’était brusquement levée :

- Et moi j’en ai marre !

- Lucie ! Tu retournes travailler immédiatement ! invectiva Bastien.


- Travailler, toujours travailler ! râla ma nièce.

- Dis-toi que ce serait la même chose si tu étais au lycée ! lui dis-je.


- Pas vraiment, non ! Au lycée, j’ai tous mes amis !


- Et en plus au lycée, on avait fini à quinze heures !

- Bon, je vais aider Linette, moi, dit Bastien, ignorant les propos de Lucie.

- Lâcheur, va ! lui reprochai-je gentiment.


Il me laissa donc gérer seule la petite crise de notre nièce.

- Peut-être mais ça ne change rien. Quand tu rentrais, tu avais les devoirs à faire aussi ! Sauf qu’ici, on fait tout à la suite ! Et encore, tu l’as eue ta pause entre quinze et seize, non ? N’as-tu pas bien profité des macarons et des cupcakes que je vous ai préparés ?!

- Ma chérie, tu es en train de crier...


- Oui et bien ce n’est pas grave ! Moi aussi j’ai besoin d’évacuer de temps en temps ! Je suis bloquée ici comme tout le monde !


- Excuse-moi Tatie, je suis désolée, me dit Lucie. Mais ne pète pas un câble surtout, je ne le supporterai pas.

- Je ne « pète pas un câble » Lucie. Je m’énerve. Mais c’est bon, j’accepte tes excuses. Finis ton exercice maintenant.


Il y eut un silence de plomb pendant dix bonnes minutes. On entendait à peine chuchoter Bastien et Linette qui travaillaient au projet de volcan de cette dernière. Puis Céline m’annonça qu’elle venait de finir son exercice :

- Je n’en reviens pas, Tati. J’y suis arrivée toute seule cette fois.

- Je suis fière de toi Céline ! Quand je pense que tu es arrivée dans cette maison avec un F...


- Tu es trop forte cousine ! Je suis sûre qu’aux prochaines notations tu auras un B !

- J’aimerais tant.

- Ne doute pas de toi, la rassuré-je. Tu as les capacités et je suis du même avis que Lucie. Et si nous allions nous occuper de ton projet de fusée ?


- J’ai presque fini. Je vous rejoins dès que j’ai terminé le dernier exercice.

- Très bien.


Ce soir-là, nous enchaînâmes les projets scolaires.


Heureusement, nous étions nombreux, ce qui permettait d’avancer assez vite.


Lorsque les projets de Linette et de Céline furent terminés, nous nous rejoignîmes tous autour du projet de Lucie qui était de loin le plus compliqué à réaliser.


Nous passâmes un moment dessus, chacun y alla de ses idées, et on en vint à bout.


Lucie nous remercia tous et Linette était enchantée, car elle avait fait le tour de tous les projets scolaires, et même ceux des grandes.


Ce soir-là, après dîner, nous profitâmes encore d’une belle soirée en famille.

Lucie était encore émerveillée par ce que nous avions fait :

- Et quand j’ai vu cet arc électrique ! Je n’en revenais pas !


- C’était quand même super impressionnant ! Et c’est moi qui aie fait ça !

- Avec notre aide, lui rappela Céline.


- Sur ces bonnes paroles, je crois qu’il est temps que tout le monde aille au lit !


 

Quelques jours plus tard...

- J’ai reçu un appel d’Elsa tout à l’heure. Ils ont arrêté Charlotte.

- Raconte-moi ça.


- Ça s’est passé cette nuit. Charlotte est entrée, avec six autres gars, tous armés, chez Olivier. Ils voulaient sans nul doute enlever Emilie. Sauf qu’une quinzaine de nos agents ont surgi de nulle part, bientôt suivis d’une dizaine de policiers... Charlotte et ses comparses n’ont eu qu’à bien se tenir. Ils ont été conduits au commissariat, sous la direction d’Elsa, pour motif de cambriolage.

- Personne n’a été blessé ?


- Non ma chérie. Tu me connais. Lorsque que j’organise quelque chose, je veille toujours à ce que personne ne soit blessé.

- Cela me rassure. Tu as parlé de cambriolage... Pourquoi pas une tentative d’enlèvement ?


- Parce que pour le moment, c’est la version officielle. Il ne faudrait pas que Majbouri et Martin aient vent d’une autre version. Ils sont toujours dans la nature et cela les tranquillisera.

- Et en plus, le fait qu’elle soit au commissariat éveillera moins les soupçons que si elle était dans une prison d’Etat.


- Vivement qu’ils soient tous hors d’état de nuire !

- Justement ! J’allais t’en parler ! Nous reprenons du service.



- En tant que Baptiste et Mathilde Vaughn.

- D’accord. Mais qu’allons-nous faire des filles ?


- Ne crois-tu pas que Lucie et Céline pourraient s’occuper de Linette ? Elles vont bientôt devenir jeunes adultes. Lucie la première...

- Lucie est un peu caractérielle... Quand devons-nous rempiler ?


Bastien m’informa que nous avions à peine deux heures devant nous...

- Ça veut dire qu’il faut leur en parler au petit déjeuner... Je n’ai pas le choix, il va falloir mettre les grandes sur le coup...

- J’en ai bien peur... mais ça se passera bien, tu verras.


Nous descendîmes donc dans la cuisine. Nous ne savions ni l’un, ni l’autre comment aborder le sujet, sujet qui venait juste de nous tomber dessus, il faut le préciser à notre décharge...

- Ta tarte aux pommes est vraiment excellente, Tatie !

- Tes crêpes aussi !


Je me lançai malgré tout :

- Il faut que je vous dise quelque chose d’important les filles...

- Ah oui ? Quoi Tatie ? me demanda Céline.


- Tonton et moi, devons nous absenter toute la journée pour le travail, voilà !

- Ce que Tatie voulait vous demander, c’est : est-ce que vous, les grandes pouvez vous occuper de votre petite cousine durant notre absence ?


- Vous partez toute la journée ?! s’étonna Linette sur un ton un peu angoissé.

- Bien sûr qu’on peut s’en occuper Tonton ! confirma Lucie.


- Par contre, il ne faudra pas perdre de vue qu’il y a interdiction formelle de sortir, leur rappelé-je.


- Linette, dit Lucie à notre fille, c’est moi l’aînée de nous trois. Je te promets qu’il ne t’arrivera rien. Et je ne veux pas qu’il t’arrive quoi que soit. Tu me crois ?

- Oui je te crois.


Je me tournai vers ma nièce :

- Je compte sur toi Lucie. C’est une grande responsabilité que nous te confions. Tu en es consciente ?

- Il vaut mieux qu’elle en soit consciente ! appuya Bastien.


- Evidemment que j’en suis consciente. Tu te joindras à moi dans la tâche Céline ?

- Avec grand plaisir.


Le moment était donc venu pour nous de partir...

- Tu crois que nous pouvons les laisser seules ?

- Ça, ma chérie, nous ne le saurons qu’en revenant...


- Il fait encore bien sombre...

- Ce n’est que le petit matin... Le ciel va s’éclaircir...


 

A la planque des Vaughn...

- Bon, la mission est la suivante : nous devons cacher des sachets de bulles, chez Majbouri et Martin. Tu t’occupes de la première, je me charge du second.


- Tu as des préconisations ?

- Nous nous introduirons chez eux avec leur accord. Comme ça, pas d’effraction. On les rencontre dans leur bar favori, on pleure un peu parce que notre conjoint nous a mis à la porte et avec un peu de chance ils nous proposeront l’hébergement. Sinon, il faudra improviser. Mais surtout pas d’imprudence !


- Je nous laisse jusqu’à quinze heures pour réussir. Ensuite, on quitte l’endroit, avec ou sans le paquet déposé, et on s’envoie un sms pour dire que tout va bien. Ça ira pour toi ?


- Très bien. On a déjà fait pire comme missions...

- D’accord mais ne perdons pas vue que, sous leurs airs angéliques, ce sont de véritables brutes malfaisantes !


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