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  • Photo du rédacteurNathalie986

G4/ Chapitre 23 : le donjon


Lorsque nous arrivâmes à la prison, Elsa nous attendait devant le mur d’enceinte.


Je ne savais pas si j’étais prête, mais je voulais m’assurer que les trois acolytes qui avaient menacé la vie de ma fille et de mes nièces, étaient bien emprisonnés.


L’accès au bâtiment était ultra sécurisé. Il y avait des grilles partout...


- Bonsoir Franckie ! Tu peux nous ouvrir ?

- Salut Elsa. Pas de problème !


...et plusieurs sas avant d’arriver dans les locaux eux-mêmes.

- Bonsoir Elsa, ça va ?

- Oui, merci Diego. Je nous ramène des visiteurs.


J’imaginais alors que nous allions enfin pouvoir entrer dans ce lieu hyper protégé.


Nous arrivâmes dans une pièce équipée d’un bureau, de deux bancs et d’un évier.


- Ici, vous êtes à l’accueil de la prison.


- Plutôt froid, non ?

- Même le banc n’est pas confortable.


- Nous ne sommes pas dans un lieu de villégiature les enfants !

- Ça, on l’avait remarqué...


- Allez, venez. Je vais vous présenter au directeur du Donjon.


- Vous vous trouvez ici dans une salle de travail. On y entrepose aussi pas mal d’archives.


- Continuons...


- Derrière cette porte, se trouvent les cellules des hommes. C’est là que se trouve notre nouvel arrivant : Sébastien Martin.


- On peut jeter un œil aux prisonniers depuis ces vitres blindées. Stéphane est là.

- Le directeur, j’imagine ?


- Oui, c’est lui.


- Bonsoir Stéphane, je te présente, Baptiste et Mathilde Vaughn.

- Ça alors ! Baptiste et sa pimbêche ! la coupa le prisonnier.


- Espèce de sale enfoiré !!!!

Bastien l’ignora :

- Bonsoir ! Baptiste Vaughn, dit-il en se présentant au directeur

- Bienvenu au Donjon, Baptiste. Je suis Stéphane Copil.


- Soyez la bienvenue également Mathilde.

- Merci Stéphane. Il y a de l’ambiance chez vous !


- N’est-ce pas ? Vous verrez, ça finit par se calmer très vite...

- T’es un homme mort, Vaughn !


- Stéphane, m’autoriseriez-vous à parler au détenu ? demanda mon mari.

- Bien sûr.


- Je vais aller m’assoir avec Elsa et votre femme en attendant.


- Alors comme ça tu veux qu’on discute ! J’ai rien à te dire, moi !


- Sale traître !

- Je ne suis pas un traître. Je suis un agent du gouvernement. J’ai fait mon boulot. Tu sais pourquoi tu es là, quand même ?


- Ouais, je l’sais. Tu as caché des sachets de bulles chez moi !


- Mais tu ne l’emporteras pas au Paradis, j’en fais le serment !

- Garde tes menaces pour toi ! Elles ne te servent à rien ici !


- Et dis-moi ce que tu sais de ce contrat qui a été mis sur trois adolescentes et une enfant !

- Je n’ai rien à te dire. Je te l’ai déjà dit.


- Tu y viendras !

- Je ne crois pas non. Par contre, ce que je te conseille, c’est de faire très attention à toi.


- Regarde toujours derrière toi, où que tu sois. Et prends grand soin de ta pimbêche. Il pourrait lui arriver malheur...


- Je sais que ça n’arrivera pas. Mais toi, tu ne le sais pas encore. On va très vite se revoir.


Pendant que Bastien s’entretenait avec Sébastien Martin, Stéphane et Elsa m’expliquaient ce qui allait se passer pour les prisonniers dans les prochaines heures.

- On va leur raser le crâne. Dès ce soir.

- Aux filles aussi ?


- Oui. Aux filles aussi.

- C’est dur comme procédé, non ?


- C’est vrai... mais ça permet de les mettre dans l’ambiance.

- Ils ont tous besoin de perdre de leur superbe ! approuva Stéphane.


Nous le laissâmes ensuite pour nous rendre dans le quartier des femmes.


Nous passâmes par une pièce que nous n’avions pas encore vue : la salle d’interrogatoire. Elle était attenante, côté ouest, au bureau d’accueil.


- Reine est en train de parler avec Charlotte... Cela doit être dur pour elle. Elles étaient amies... constatai-je

- Surtout, n’oublie pas que Charlotte ne connait pas Mathilde. Elle ne connait que Michèle et ici, tu n’es pas Michèle.


Je le savais bien mais une petite piqûre de rappel est toujours bienvenue. Une bévue est si vite arrivée... Lorsque nous arrivâmes dans le quartier des femmes, Houda m’interpella, surprise :

- Mathilde ? Alors c’est toi qui... ?

- Oui.

- Vous voilà enfin ! dit Reine à Elsa. Je me demandais ce que vous faisiez. J’ai encore du boulot sur les filles, moi...


- Désolée. On a un peu traîné avec Stéphane.

- C’est de ma faute. J’ai voulu parler avec Martin.


- Et ça a donné quoi ?


- Pas grand-chose, à part des menaces.

- Je ne suis pas étonnée. On sait bien qu’on ne leur tirera rien dans l’immédiat.

- Et les filles ? Tu les as interrogées ? demandai-je à Reine.


- Pas encore. Ça ne sert à rien. Pas avant le traitement de ce soir.

- Les interrogatoires vont commencer quand ?


- Pas avant quelques jours, répondit Elsa.

Reine confirma qu’il faudrait d’abord les préparer.


Puis elle précisa :

- Boules à zéro et démaquillage pour commencer. Elles ne se reconnaîtront plus.


- T’as entendu ça Houda ? railla Charlotte. On va avoir le droit à un traitement de faveur !

- Ouais...


- Quelle bande de cons !

- Et si nous y allions ? nous dit Elsa en ignorant mon ancienne collègue. Je vais vous faire visiter le reste de l’établissement. Reine a du boulot.

- Oui. Merci Elsa. Je vous dis à demain tout le monde.


Elsa nous amena tout d’abord au réfectoire.


Nous longeâmes un couloir et passâmes devant une piscine dont la couleur de l’eau était suspecte et d’où il se dégageait une odeur fort nauséabonde...


Nous finîmes par rejoindre l’infirmerie.


Je sentais que toute mes questions perturbaient Elsa mais je voulais savoir. Certaines choses me paraissaient étranges dans cette infirmerie.


Elsa nous expliquait ce qui s’était passé en ces lieux, des années pas si lointaines avant l’arrivée de Stéphane Copil, mais nous pouvions sentir à quel point tout cela la bouleversait, bien qu’elle tentait désespérément de n’en rien laisser paraître.


Bastien, dont la diplomatie était loin d’être le point fort, sortit de ses gongs lorsque nous entrâmes dans la pièce suivante


 

Nous rentrâmes donc...

- Je suis scandalisée par ce que j’ai vu ! dis-je à Bastien. Pourquoi le directeur ne fait-il pas brûler tout ça ? Je vais aller lui parler !

- Ne fais surtout pas ça ! Tu risquerais de t’attirer ses foudres et ce n’est vraiment pas le moment. J’ai une autre idée.


- Quelle idée ?

- Je ne voulais pas te l’apprendre maintenant mais le directeur va bientôt prendre sa retraite et je suis pressenti pour le remplacer.


- Mais c’est formidable, ça mon chéri !

- Attendons un peu tu veux. Rien n’est encore joué.


Nous allâmes voir les filles. Celles-ci dormaient à poings fermés.

- Tu as vu ? Elles ont déménagé le lit de Linette jusqu’ici !

- Oui, elles sont pleines de ressources !


- Au moins, Linette se sentira moins seule.

- Tu as remarqué comme elles sont paisibles ?


- J’envie leur innocence. J’ai l’impression que la mienne s’est envolée, il y a vraiment très longtemps.

- Ne pense plus à ça. Allons-nous coucher.


- Je tombe de fatigue ! Je pense que je vais bien dormir.

- Moi je ne sais pas, lui répondis-je. Après tout ce qu’on a vu ce soir...


- N’y pense plus. Ces expériences ne se pratiquent plus de nos jours. Et n’oublie pas que Stéphane est anti-torture.

- Torture physique, oui. Mais qu’en est-il du reste ?


- Ma chérie ? Tu ne veux tout de même pas non plus qu’on dorlote ces prisonniers ? Ils ont mis un contrat sur nos enfants.

- Non, tu as raison. Je crois qu’il faut que je dorme.


Nous nous réveillâmes à treize heures le lendemain « matin », très en retard sur l’horaire que nous nous étions fixés pour retourner au Donjon. J’arrivais à la cuisine pour préparer le petit déjeuner, encore en pyjama.


Lucie nous avait laissé un mot :

« Le petit déjeuner est dans le frigo, nous sommes sur la terrasse. Gros bisous. Lucie »


J’allais vite me changer et prévenir Bastien. Quelle bonne surprise ! Des œufs brouillés et une salade de fruits. Nous étions gâtés.

- Franchement, merci beaucoup pour ce petit déjeuner inattendu. Moi qui pestais de devoir le préparer !

- Il n’y a pas de quoi Tatie. Heureuse que ça te fasse plaisir.


- J’ai pris les œufs brouillés. Ils sentent super bon !

- La salade de fruits aussi est délicieuse !


- Céline et moi, on a mangé les deux !

- On a vu que vous aviez déménagé le lit de Linette dans votre chambre...


- Oui ! Quelle galère à bouger ce lit ! Il pèse une tonne !

- En plus, on a dû se le porter dans les escaliers !

- Vous auriez pu vous faire mal !


- Tout s’est bien passé, ne t’en fais pas, me rassura Lucie.


- Oui sauf quand Lucie a failli faire tomber le lit sur Céline qui était en bas de l’escalier ! me détrompa Linette en rigolant.


- Linette, tu ne sais vraiment pas te taire, bouda Lucie.

- C’est vrai. Tu n’étais pas obligée d’en parler ! approuva Céline.

- Je reconnais que ce n’est pas bien de rapporter mais ce n’est pas grave. L’essentiel est que vous alliez bien toutes les trois, dis-je sur un ton qui se voulait très calme.


- Tu vois Lucie, Tatie a pris notre défense !

- Ouais...

Il me fallait clore le débat :

- Et si nous changions de sujet ? Sinon je risquerais de revenir sur le fait que vous ayez soulevé ce baldaquin en chêne à vous deux... Demain, c’est ton anniversaire, Lucie...


- C’est Céline qui te l’a rappelé ?

- Absolument pas, se défendit sa cousine qui ne m’avait d’ailleurs rien dit.

- Dis-donc Lucie, tu ne me crois pas capable de me rappeler de ton anniversaire, toute seule ? Je sais aussi que celui de Céline est dans deux jours.


- Pardon Tatie. J’avais tellement peur que tu oublies... Avec toutes vos préoccupations...

- Je t’avais dit qu’elle n’oublierait pas ! lui sourit Céline.


- Reine, c’est Mylène ! Non, nous ne sommes pas encore partis... ... ... D’accord, je comprends...


- Ah, ça m’arrange... J’avoue que nous envisagions de rester ici aujourd’hui et demain...


- Génial ! Je te remercie !

Reine venait de me dire qu’ils n’avaient pas besoin de nous. Stéphane et elles s’occupaient de la préparation des prisonniers afin de les tenir prêts pour les interrogatoires. Nous avions un peu de répit avant de retourner dans cet endroit détestable.


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