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  • Photo du rédacteurNathalie986

G4/ Chapitre 27 : bain à remous


Bastien m’avait embrassée :

- Cette fois c’est fini ma chérie, pour de bon.

- Allons vite le dire aux filles !


Nous trouvâmes les filles en grande discussion autour d’un petit déjeuner copieux.


Charles arriva ensuite. Heureusement, Céline avait retrouvé le sourire.


Bastien nous avait rejoints. Nos bagages étaient bouclés.


 

Après avoir quitté la planque, nous fîmes un passage éclair au B.A.M.U.S car il nous fallait retrouver nos véritables apparences. Charles se chargea des filles. Nous nous donnâmes rendez-vous au parc.

- Maman ! Tu es redevenue comme avant ! Et Papa aussi ! s’exclama Linette, toute contente.


Je lui assurai que, de mon côté, je me sentais vraiment mieux ainsi.


- Tu es vraiment la plus jolie maman du monde ! s’exclama-t-elle encore.

J’étais heureuse de la voir si rayonnante. Sûrement n’avais-je pas suffisamment mesuré combien cet éloignement forcé avait pesé sur notre fille.


Nous déposâmes ensuite Charles et Céline chez eux.

- Oh Tatie, j’espère qu’on va vite se revoir !

- Mais oui ma chérie ! Evidemment ! Et ce sera encore mieux !


- Et toi, ma puce ? Il paraît que tu retournes à l’école tout de suite ? dit Céline en embrassant Linette.


- Oh que oui ! J'ai Jules, et Rangi, et Clément, à revoir... Mais tu vas me manquer, Céline...

- Toi aussi ma petite Linette !


Après avoir déposé Linette à l’école, nous nous retrouvâmes, Bastien et moi, seuls et sans voix devant notre maison. Cela faisait si longtemps que nous l’avions quittée... Mais elle était absolument la même. Olivier s’était chargé de l’entretenir pendant notre absence.

- Nous sommes enfin à la maison Bastien, chez nous.

- Depuis le temps qu’on attendait ça !


- Tu as la main sur ma fesse, chéri...

- Non, c’est vrai ? Je n’avais pas remarqué...


- Je suis tellement heureuse !

- Moi aussi.


Bastien et moi décidâmes de profiter un peu de notre jardin. Entre la planque et le donjon, nous avions toujours quatre murs autour de nous. Il était temps de remédier à cela.


Nous discutâmes de choses et d’autres, de choses sans importance.

- Cela fait combien de temps que nous n’avons pas parlé ainsi de la pluie et du beau temps ? demandai-je à mon mari.


- Une éternité je crois !


- Olivier a vraiment fait du bon boulot. Les jardinières sont toutes fleuries, et tu as vu comme l’eau de la piscine est claire !



- C’est un perfectionniste, ton frère. Il ne pouvait en être autrement.

- Je sais bien mais je suis heureuse de retrouver ma maison ainsi.


- Moi, c’est toi que je suis heureux de retrouver. Toi, seule avec moi...


- J’ai envie de te dire et de te faire plein de choses...


- Comme mettre ta main sur ma fesse par exemple...


- Viens avec moi dans le bain à remous, je vais t’expliquer...


Nous n’eûmes malheureusement pas le loisir de profiter bien longtemps de nos retrouvailles à la maison.

- Coucou les amoureux !

La voix de Charles nous surprit au plus mauvais moment.


Je me précipitai alors hors du spa.

- C’est foutu, je crois... me dit Bastien en riant à moitié.

- Oui. Quelle poisse !


- Ça y est, vous avez repris possession des lieux ? me demanda Charlie en m’enlaçant.


- On essaye, on essaye...

- J’ai vu ça. J’ai même failli avoir un choc !

- Je te rappelle qu’on est quand même chez nous, Charlie ! l’interpella mon mari.


- Bastien a raison. Tu n’avais qu’à t’annoncer !

- C’est ce que j’ai fait ! Et heureusement ! Bon, je vais me baigner avec vous !


- On ne t’a pas laissé il y a à peine trois heures ? le questionnai-je

- Oui mais bon Elsa est rentrée, et j’ai voulu la laisser profiter de notre fille.


- Et tu t’es dit « tiens, si j’allais embêter Bastien et Michèle » ! Ils n’ont pas du tout envie de se retrouver tous seuls !


Bastien plongea la tête sous l’eau pour échapper à notre « querelle » fraternelle.

- Tu n’es pas contente de me voir ? ça fait longtemps qu’on ne s’est pas fait un bain à remous ensemble !


- Bien sûr que je suis contente ! Mais tu es arrivé à un très mauvais moment !

- Je suis désolé d’accord ? La prochaine fois, je m’éclipserai discrètement.


- D’accord. On n’en parle plus.

- La dispute est finie, nous demanda Bastien en refaisant surface.

- Je crois que oui, affirma Charles.


- Sinon, dis-moi. Comment as-tu trouvé Céline ?

- En pleine forme ! Mais elle est obnubilée par ce boulot d’agent secret. Elle ne sait pas trop comment faire...


- Bien sûr que si, elle sait, le contredit Bastien. Je lui ai déjà dit de commencer par envoyer son CV à la S.I.M.S

- Mais elle ne me l’a pas dit !


- Redis-le-lui alors ! Je ne pourrai pas l’appuyer pour rentrer à l’Agence, si elle n’envoie pas de CV.

- Je crois qu’elle comptait sur vous deux pour la faire rentrer sans CV.


- Elle ne veut pas passer agent de Diamant tout de suite, aussi ? Même Michèle n’y est pas encore, après tout le travail qu’elle a fourni... Alors, pas de CV, pas d’emploi.

- Je suis d’accord. Je vais lui redire tout ça...


- Il ne faut pas lui en vouloir, leur dis-je. Elle est jeune. Elle a voulu essayer la voie facile, c’est naturel... J’aurais fait pareil.

- Tu n’as pas fait pareil.

- C’est vrai, je m’en souviens bien, confirma Charles. Tu as trimé pour entrer à la S.I.M.S., à l’imprimerie disais-tu...


- Oui. C’était une des couvertures de l’agence, avec celle d’agent de sécurité, n’est-ce pas Bastien ?

- Oui, le bon temps...

- N’empêche que tu avais eu cinq entretiens d’embauche.


- Oui. J’ai cru que je n’y arriverais jamais.

- Mais tu avais la gagne !


- La gagne ! C’est ça l’important ! approuva Bastien. Nous allons le dire à Céline. Tu as trouvé le bon mot !

- Je crois qu’il faudrait que Michèle lui raconte son expérience.

- Bonjour tout le monde !


Claire venait pour me voir. Je la rejoignis au salon.

- Il y a bien du monde chez toi !

- Il n’y a que Charles...


- Oui mais je te voulais pour moi toute seule. Ça fait tellement longtemps...

- Je suis là. Les hommes sont restés dehors.


- Nous sommes tranquilles...

- Je l’espère. Lorsque nous sommes venus pour l’anniversaire de Lucie, nous n’avons pas pu parler...


- D’ailleurs, qu’est-ce que vous avez fait à Lucie ? Je ne la reconnais plus.


- Comment ça ?

- Elle est beaucoup plus calme et responsable qu’à son départ, moins rebelle aussi.



- Nous n’avons rien fait de spécial. Mais nous étions six à la maison, au début, et il était hors de question de ne pas respecter les règles.

- Ça lui aura fait du bien je pense.


- Attention, je ne dis pas que ça a été facile. Heureusement que Bastien était là parce que Lucie a vraiment un sale caractère.

- A qui le dis-tu ?!


- Mais elle s’est assagi avec le temps ! Tu sais que plusieurs fois, alors que nous étions rentrés tard dans la nuit de la prison, nous avons trouvé son petit mot disant que le petit déjeuner était dans le frigo. Je peux t’assurer que c’était appréciable.

- C’est tout elle ça ! Elle peut être tellement prévenante.


- Céline m’a dit qu’elle s’était lancé dans une carrière artistique, pour être humoriste.

- Oui et tu verrais comme elle se donne à fond !


- Franchement, ça m’a surprise. Je ne l’imaginais pas dans ce genre de carrière.

- Moi non plus, mais elle s’en sort plutôt bien.


- Comme quoi, tu vois, on se fait de fausses idées sur les gens, même sur ceux que l’on croit très bien connaître.

- C’est sûr. J’avais le même a priori que toi, Alistair aussi d’ailleurs. Mais ce boulot l’a changée. Elle est tellement plus sociable à présent.


- Elle est devenue adulte aussi. Cela vous change un enfant...

- C’est vrai. Et je pense qu’elle sera une belle personne.


- Il faut que je te laisse Michèle. J’ai été vraiment heureuse de pouvoir discuter avec toi. Ça m’avait vraiment manqué.

- Moi aussi. Reviens quand tu veux. Je ne bougerai plus d’ici maintenant. Et tu as toujours les clés je suppose ?


- Oh oui. Je t’aime sœurette.

- Moi aussi, grande sœur.


Alors que Claire s’en allait, je regagnai l’extérieur. Les hommes étaient toujours en train de palabrer dans le bain à remous.


- Charles, il serait peut-être temps que tu y ailles, non ?

- Ce n’est jamais bon quand elle m’appelle Charles, je te le dis...


- Je vois ça.

- J’aimerais vraiment profiter de mon mari, maintenant.

- En gros, tu me mets dehors !


- C’est tout à fait ça !

- Bon, ben je te dis au revoir, Bastien.


- A plus Charlie ! Reviens quand tu veux.

- Mais pas dans trente minutes, hein ?

- Je t’aime, petite sœur. Profitez bien l’un de l’autre.


Je me tournai vers Bastien :

- Alors ? Où en étions-nous, beau gosse ?


- Je ne sais plus... J’ai du mal à me rappeler...

- Tu avais quelque chose à m’expliquer, ça ne te dit rien ?


- Mais de quoi tu parles ?!

- Tu n’as pas honte ? Regarde un peu qui tu as près de toi !


- Ne t’inquiète pas, mon amour. Je n’ai pas perdu la mémoire. Je vais t’expliquer tout ce qu’il y a à savoir !


Nous profitâmes ainsi d’un doux et chaleureux moment d’intimité.

- Quel bonheur !

- Je l’espère bien ! Je me suis surpassé !


- J’aimerais tellement recommencer !

- Tu n’as qu’à demander...


- Maman ! Papa !

- C’est la voix de Linette ?

- Oui... J’imagine qu’il est déjà quinze heures...

- Il faut croire... Merci Charlie !


- Attendez-moi, je viens vous rejoindre !

- Je crois que nous n’aurons pas d’acte deux... Il n'y en a jamais...


- Mais arrête de plonger dès qu’il y a un obstacle...


- Papa ? Tu n’étais pas assis à côté de Maman ?

- Si, mais j’ai besoin de me refroidir un peu. Il fait trop chaud par là-bas...


- Ah bon ? Ben tant mieux pour moi, je serai assise entre vous deux !


- Je peux te faire un câlin mon petit papa chéri ?

- Tous les câlins que tu voudras.


- Alors, comment s’est passé ton retour à l’école ? demandai-je à notre fille.

- Génial ! J’ai retrouvé tous mes anciens copains ! Jules, Clément, Samuel et Rangi !

- Il me semble n’avoir entendu que des prénoms de garçons, là ! lui dit Bastien.


- Papa a raison.

- Ben c’est juste que c’étaient déjà mes copains, avant ! Et les filles, ouh la la !

- Comment ça ouh la la ?


- Nous, on aime bien danser. On met nos écouteurs, et on danse sur du disco moderne ! Mais les filles, elles détestent ça. Elles nous traitent de singes !

- Ton discours est surprenant ! Tu parles des filles comme si tu étais un garçon ! N’en-es-tu pas une toi-même ? interrogea Bastien.


- Mais je suis une fille qui aime danser !

- Les autres aussi, seulement elles ne le disent pas.


- Je sais pas... Elles ont l’air de préférer s’asseoir tranquillement pour papoter de vêtements, de chaussures, et de boucles d’oreilles ! C’est débile, non ?

En entendant le pitoyable constat de notre fille, mon mari éclata de rire.


C’était si bon de l’entendre rire à nouveau, si bon d’être là, tous les trois, et d’aborder des sujets aussi simplistes que les camarades d’école de Linette.

- Mais t’en fais pas Papa. Moi j’aime danser. C’est pas les garçons que j’aime.

- Alors tout va bien ! Tu en penses quoi Michèle ?


J’en pensais que la vie était belle, que nous en avions fini avec ces menaces de mort, avec la bande à Sébastien Martin, et même avec le Donjon. Ma famille était dorénavant éloignée de tout danger, et je repensais à ma mère qui aimait tant danser, elle aussi. Charlie, à force de la côtoyer, avait d’ailleurs pris ça d’elle. Pourtant, il n’était pas son fils légitime mais il adorait danser. C’était cela, le bonheur. Des choses aussi simples que cela. Je ne voulais penser à rien d’autre. J’étais juste bien.

- Mamie Clémence adorait danser. Ton oncle Charlie aussi. Alors danse, ma chérie et ne laisse personne t’en empêcher.

- C’est génial Maman. Je ne savais pas que tu étais aussi cool !

- Moi non plus... sourit mon mari.


 

Au cours du mois, nous discutâmes beaucoup avec Bastien sur le fait d’acheter un piano à Linette. Notre fille avait, d’après ses dires, beaucoup progressé lorsque nous étions à la planque, et il ne voulait pas qu’elle perde la main. Nous investîmes donc dans un piano portatif.


Nous attendîmes donc, ce jour-là, de pied ferme, son retour de l’école puis nous montâmes tous les trois dans sa chambre pour lui montrer la surprise que nous lui avions faite. Ses yeux brillaient de mille feux. J’étais une maman comblée de la voir aussi heureuse.

- Il a la même couleur que mes meubles !


- Il est pour moi ?

- Oui, c’est le tien.

- Nous voulions te faire une surprise.


- Il te plait ?

- Je l’adore trop ! Il peut rester dans ma chambre ?


- Bien sûr. C’est ton piano. Un cadeau que Papa et moi te faisons.

- Mais pourquoi ?


- Parce que tu as drôlement bien progressé au piano. Et parce que j’ai vu que tu aimais ça...

- J’adore le piano ! Merci Maman ! Merci Papa !


Et nous étions repartis ! Une vie normale avec le train-train des devoirs,...


Les projets scolaires, ...


... ou la popote maison pour ma (toute) petite famille.


Et puis le jardinage aussi !


 

Un jour, Céline et moi nous retrouvâmes à Oasis Spring, devant le musée. Ici, l’automne était chaud. Ma nièce voulait discuter avec moi de sa future candidature à la S.I.M.S.

- Franchement, tu crois vraiment qu’un CV est indispensable, comme le dit Tonton ?

- Non seulement, il est indispensable mais ce qui compte le plus, c’est ta lettre de motivation.


- Et tu as fait tout ça, toi ?

- Oh que oui ! Et j’y ai passé du temps. Ma motivation était très forte.


- Je crois que je ne saurai jamais écrire une telle lettre... Quant à mon CV, qu’est-ce que tu veux que j’y mette ?

- Céline... Si tu veux un conseil, et je te parle d’expérience, travaille surtout ta lettre de motivation. Pour le CV, j’étais comme toi, je n’avais aucune expérience. Mon CV était si maigre que je pensais qu’ils ne me contacteraient jamais... Pourtant, ils l’ont fait.


- Tu sais quoi ? Je crois que je devrais peut-être abandonner. Je ne saurai jamais écrire une telle lettre. C’est très compliqué.

- Attends une minute ! Tu es sûre d’être une Chevalier ? Tu veux que je te reparle de Papi Christophe, notre ancêtre ? Lui aussi était agent secret.


- C’est lui qui, il y a bien longtemps, a créé le Bureau de Protection de l’Elue et de ses Héritiers. Il n’a pas abandonné, lui. Ce bureau existe encore aujourd’hui : on l’appelle le B.P.E.H. Ton oncle et ta mère en font partie. Eux non plus n’ont pas abandonné.


- Je vois.

- Tu es sûre que tu vois ? Ta mère a tout laissé pour la protection de l’Elue, notre cause familiale. Bastien aussi. Pourtant ils ne sont que les conjoints des héritiers. Et je t’épargne les détails de ce qu’ils ont vécus... Mais toi ? Tu es de la lignée directe de Mamie Perrine. Tu es concernée à cent pour cent ! Et tu me dis que tu ne trouves pas de motivation !


- Mais c’est vrai ! Je n’avais pas vu ça comme ça, mais je suis de sa lignée directe !

- Incontestablement ! Cela, personne ne pourra te l’enlever.


- J’ai bien fait de parler avec toi Tatie. Je sais exactement ce que je vais mettre dans ma lettre de motivation ! Je vais assurer grave, je te le promets !

- Je suis très heureuse d’entendre ça, je te l’avoue.


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