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  • Photo du rédacteurNathalie986

G4/ Chapitre 30 : une famille et des amis


Notre fille Linette passait beaucoup de temps avec ses amis, tous amateurs de danse. Ce samedi-là, alors que nous étions au travail, elle reçut un message de l’un d’entre eux afin qu’ils se réunissent.


Elle le rappela tout de suite et invita sa petite bande à la maison.


Il y avait Samuel Joly, celui qui avait les cheveux longs, Rangi Hauata, celui à la queue de cheval...


Mais aussi Jules Leroy, le brun ténébreux et Clément Petit, le bien coiffé.


Ils passèrent l’après-midi à danser. Linette les connaissait depuis l’école primaire.


- Nous avons vraiment passé un bon moment !

- C’est vrai ! Il faudra remettre ça !


- Ce sera avec plaisir les garçons !

- Tu as de la chance d’avoir des parents qui travaillent le week-end.


- Et qui travaillent tard en plus ! ajouta Jules

- Bon, on se dit à la prochaine alors ? Merci encore Linette !


Après avoir salué ses copains, Linette était partie rendre visite à ses oncles et tantes. Elle commença par Claire et Alistair.

- Viens à l’étage avec moi. Tatie Claire est en train de jouer aux échecs.


- Linette ! Quelle joie de te voir ! Comment vas-tu ma chérie ?


- Très bien. J’ai invité des copains aujourd’hui et on a dansé tout l’après-midi !

- C’est une bonne activité. Tes parents savent que tu as invité du monde à la maison ? lui demanda ma sœur.


- Non, mais je le leur dirai ce soir.

- Personnellement, ça ne m’aurait pas plu que Lucie reçoive des garçons à la maison, à ton âge.


- Mais je les connais depuis l’enfance, Tonton !

- Je comprends mais peut-être qu’il aurait mieux valu prévenir tes parents avant qu’après.


Elle alla ensuite voir Olivier et Amandine.

- Je viens d’aller voir Tatie Claire et Tonton Alistair. Ils vous embrassent.


Linette passa donc voir Charles puis rentra à la maison. Elle était là lorsque nous rentrâmes.


- Bonsoir les parents ! Je vous attendais pour vous dire bonsoir mais je suis crevée. Je vais me coucher.

- Alors bonne nuit ma chérie !


Bastien et moi sommes allés nous doucher, puis nous sommes retrouvés dans le bureau.

- Et bien voilà, nous sommes seuls ! Pour une fois que Linette ne veille pas trop tard !


- Oui, ça nous change ! Heureusement qu’elle va au lycée et que nous pouvons avoir des moments d’intimité à ces moments-là !

- Pourquoi ? Tu trouves que nous n’avons pas assez de moments d’intimité ?


Pour toute réponse, mon mari m’embrassa.


- Bien sûr que nous en avons, mais pas autant que je le souhaiterais.

- Oh mon amour...


Pour toute réponse, Bastien m’embrassa de nouveau.


- Ça, c’est un moment intime... me dit-il.

- Je reconnais qu’il était pas mal...


- Pas mal ? Tu m’insulte, là ? Suis-moi, je vais t’en donner du « pas mal », tu vas voir !

- Je savais bien que j’allais te motiver !


Nous passâmes la nuit à batifoler. Bastien, pour son âge était encore très en forme et ce, pour mon plus grand plaisir.


 

Les jours et les semaines suivantes furent de la même trempe. Bastien et moi vivions notre amour entièrement, intégralement.

- Arrête !

- Retire ce que tu viens de dire !


- Arrête, je t’en prie !

- Alors, retire !


- D’accord, je retire ! Mais arrête, par pitié !

- Très bien mais c’est parce que tu as capitulé. J'adore quand tu capitules.


- Bonjour les amoureux ! Tout va bien ?


Aux paroles de Linette, je me mis à rire.

- Mais pourquoi ris-tu ? Nous sommes amoureux, non ?


- Bien sûr mon amour ! Et je t’aime tant !

- Bon, n’exagérez pas quand même ! Je suis là... nous rappela Linette.


- Tu as raison, nous exagérons. De toute façon, je voulais te parler de la mission familiale, dis-je en allant m’asseoir près d’elle.


- Ah bon ?

- Ma chérie, j’ai accompli presque tous mes objectifs de la mission. Il ne me reste plus que l’objet de ma génération à choisir.


- C’est génial ! Cela veut dire que je pourrai avoir ma propre mission après mon anniversaire !

- On va dire que oui.


- Et quel objet as-tu choisi ?

- Justement. Je n’ai encore aucune idée. Nous allons choisir tous les trois, ensemble.


- Mais c’est une idée géniale !

- Une idée de Papa.


- Oui mais avant de choisir cet objet, Maman doit te dire quelque chose d’important.

- Tu m’inquiètes, là...

- Il ne faut pas... Dis-le lui, Bastien.


- Linette... commença-t-il, te souviens-tu ces presque trois ans passés à la planque ?

- Oh pour ça, oui, je m’en souviens ! Pas de sortie, pas de copains... Uniquement quatre murs pour seul environnement...

- J’avais pour objectif donné par le Créateur d’aller tous les dimanches au spa... ajoutai-je.


- Mais vu que nous avons été coincés, comme tu viens si bien de le dire, Maman n’a pas pu y aller pendant deux ans et demi ! Bien qu’elle adore ça !

- Je crois comprendre...


- Linette... Si tu comprends, tu comprends aussi comment cela peut finir, n’est-ce pas ? lui dit son père.

- Oui mais je n’y crois pas... Vous avez fait ce qu’il fallait faire à ce moment-là. Ce serait injuste...

- Ton père n’y croit pas non plus. Et son intuition est souvent la bonne...


Linette nous laissa ensuite pour partir au lycée et Bastien s’en alla ensuite peu de temps après...

Je ne demeurai pas seule bien longtemps, car mes frères et ma sœur me rendirent une petite visite.


Nous éclatâmes tous de rire.


Charles se leva et nous annonça qu’il devait partir.


Une heure après, Claire me quittait à son tour.

- Je suis désolée mais il faut que je te laisse.

- Ne t’en fais pas. Je ne te traiterai pas de lâcheuse...


 

Il est vrai que je n’avais pas envie que ces moments si précieux s’achèvent. Mes frères, ma sœur, mon beau-frère et mes belles-sœurs avaient tous des cheveux gris (à part Elsa, bien sûr, toujours au fait de la mode, qui se les était teints...). Je les voyais tous vieillir chaque jour un peu plus et se fatiguer avec le temps qui passe.

Chaque fois que je les voyais, je voulais les garder un peu plus longtemps avec moi car j’avais une appréhension incontrôlable de ne plus les voir le lendemain.

Et je me disais secrètement que l’un d’entre eux ne serait peut-être plus de ce monde le jour où je deviendrais à mon tour une personne d’âge vénérable.

Un après-midi, alors que Linette rentrait du lycée...

- Coucou Maman ! Hou la ! Qu’est-ce que tu as fait avec tes pions ?


- Je n’arrivais pas à me concentrer alors j’ai tout mis en l’air ! Et toi, l’école ?

- Comme d’habitude. J’ai un projet scolaire à faire.


- Super ! Je vais pouvoir t’aider si tu veux !

- En fait, je préfèrerais m’en occuper toute seule. Je suis grande maintenant.


- Alors comme ça, on évince sa petite Maman !

- Je ne t’évince pas mais j’ai beaucoup de travail, et j’aimerais travailler tranquillement dans ma chambre.


Je sentais qu’il y avait anguille sous roche...

- Je serai plus au calme comme ça. Tu ne m’en veux pas ?

- Bien sûr que non. Je te laisse aller travailler.


Mon intuition me trompait rarement. Je sus plus tard qu’au lieu de travailler, Linette avait pris une douche, s’était changée, puis avait téléphoné à ses amis.

- Une soirée au Velours Bleu ! Mais c’est génial !


- Non, mes parents ne voudront jamais. Il y a école demain. Ce n’est pas grave. Je sortirai en douce, t’inquiète.


- Ok. Envoie-moi un sms quand vous êtes en route. On se rejoint là-bas.


Puis notre fille s’était mise à jouer du piano jusqu’à l’heure du repas.


Nous avons ensuite dîné puis elle était remonté dans sa chambre pour, soi-disant, travailler... En réalité, elle surfait sur le web.


Pendant ce temps, loin de soupçonner ce qui se tramait (même si je n’étais pas complètement dupe), Bastien et moi nous étions lancés dans l’écriture de ma biographie. Nous en écrivions une partie chacun, afin de laisser des traces pour les générations futures, comme l’avaient fait avant nous, nos aïeux.


Linette, quant à elle, se changea pour la soirée car elle avait reçu le sms l’informant qu’elle pouvait partir.


Elle passa près du bureau, sans faire de bruit...


...puis sortit de la maison, toujours sans faire de bruit. Mais je l’avais vue passer. Je ne dis rien à Bastien.


Elle rejoignit ensuite ses copains au Velours Bleu.


Ils y burent quelques verres, ...


... papotèrent et rigolèrent...


Puis notre fille se mit à danser...


...et entraîna ses quatre amis avec elle.


Ils dansèrent ainsi une bonne partie de la nuit...


...jusqu’à ce que Linette réalise qu’elle n’avait toujours pas commencé son projet scolaire !

- Les gars, il faut que je vous laisse. J’ai un projet scolaire à faire !


- Tu veux qu’on aille où pour travailler ?

- Je ne sais pas du tout. J’avais prévu de rentrer chez moi mais vu que tu es là, cela ne va pas être possible.


- Le musée, ça te dit ? Il est toujours ouvert.

- Le musée ? Oui, pourquoi pas ?


- Oh, c’est lugubre quand il n’y a personne...

- Il y a nous.


- Je te remercie de t’être proposé pour m’aider.

- C’est normal. Tu n’y arriveras pas toute seule pour demain.


- Et puis nous sommes amis, non ?

- Oui mais les autres aussi et ils ont préféré rester danser. Et je les comprends !


- Oui mais les autres ne feraient pas ce que je fais pour toi.

- Comment ça ?


- Je t’aime beaucoup, Linette

- Moi aussi Jules, je t’aime beaucoup.


Linette me racontera avoir été perturbée par les paroles de Jules...

- Et si on travaillait maintenant ?

- Allons-y.


Elle remit le sujet sur le tapis.

- Que veux-tu dire par « je t’aime beaucoup », que tu m’aimes comme une copine ? Comme les autres, quoi ?

- Non. Je veux dire que je t’aime vraiment beaucoup.


- Je crois que tu le sais. Nos regards se croisent souvent, des regards complices, je le sais.


- Je ne sais pas...

- Pourquoi dis-tu cela ? Tu le sais très bien. Sauf que nous nous interdisons d’en parler pour ne pas gâcher notre amitié et risquer de détruire notre bande.


- C’est peut-être mieux de ne plus en parler dans ce cas...

- Tu as raison. De toute façon, je vais bientôt quitter le monde des ados. Donc, il ne se passera rien entre nous. C’est mieux comme ça.


- Ben voilà !

- Allez, lève les yeux de ton bouquin ! On a presque fini !


- Mais c’est vrai ! Bon, je mets la dernière petite touche d’argile.

- On a bien travaillé, tu ne trouves pas ?


- Oui ! Et c’est grâce à toi !

- Tu peux le dire ! Tu n’as pas fait grand-chose !


Et c’était reparti, comme si leur précédente conversation n’avait pas eu lieu...

- Macho, va ! J’en ai fait autant que toi !

- Tu rigoles ? Tu as passé la moitié du projet les yeux dans le manuel !


- On peut s’applaudir, non ?

- Oui, on le peut. Nous l’avons bien mérité !


Je soupçonnais une entourloupe depuis que Linette m’avait dit qu’elle voulait travailler tranquillement dans sa chambre. Linette ne fait jamais ses devoirs et lorsqu’elle a un projet scolaire, elle aime avoir notre aide. Aussi, je me fis un devoir de l’attendre. Elle ne me vit pas tout de suite.

- Linette !


- Maman ?

- Je peux savoir où tu étais ?


- Tu me déçois beaucoup, tu sais...

- Je sais, je suis désolée...


- Il est cinq heures et demie du matin et tu as école tout à l’heure !

- Franchement, ça je le sais ! soupira-t-elle en levant les yeux au ciel. Mais j’avais pas prévu de rentrer si tard, j'te signale !


Je haussai le ton :

- Parle-moi autrement s’il te plaît !

- Pardon Maman. Mais c’est juste que nous sommes allés au Velours Bleu pour danser. Puis Jules et moi, nous sommes partis pour le musée pour travailler sur mon projet scolaire et ça a pris beaucoup de temps.


- Le projet scolaire, c’était la priorité ! Tu n’avais pas à sortir avant de l’avoir terminé. D’ailleurs, tu n’avais pas à sortir du tout sans notre permission.

- Oui Maman. Je ne recommencerai plus, c’est promis.


Elle avait l’air sincère.

- Il vaut mieux pour toi. Bon, va prendre une douche, ça va te requinquer avant l’école.

- Et me réchauffer aussi. Je suis gelée.


- Pas étonnant, avec la tenue que tu portes ! C’est un coup à tomber malade. Je vais te faire du café.

- Merci Maman.


Je me demandais comment Linette allait pouvoir tenir toute la journée après une telle nuit blanche.


- Me revoilà !


- Tu tombes bien, le café est prêt.

- Je te remercie ma petite Maman. Je te promets que je ne le referai plus.


- J’espère bien. En attendant, j’ai pris la décision de ne rien dire à ton père. Il serait furieux, et surtout très déçu. Mais encore un coup comme ça, non seulement je le mets au courant, mais en plus je te prive de sortie.


- Merci. Tu me sauves vraiment la mise !

- Je le sais bien. Alors, et ton projet scolaire ? Tu l’as terminé au moins ?


Linette m’assura que oui, et me raconta toute sa soirée.

- Tu te rends compte de ce qu’il m’a dit ! Je ne m’y attendais pas. Je ne savais même pas quoi répondre.

- Mais qu’en penses-tu exactement ?


- Je l’ai toujours aimé plus que les autres. Et il a raison, nos regards se croisent souvent, comme ça, pour rien...

- Tu es amoureuse de lui ?


- Je le crois, oui. Mais nous sommes une bande de copains. Cela gâcherait tout s’il y avait un couple au milieu.

- Je ne sais pas, mais peut-être que oui.


- En plus, imagine que ça ne colle pas entre nous, et que nous nous séparions...

- Là, je suis d’avis de dire que votre petite bande ne serait plus jamais la même. D’ailleurs, j’aimerais bien les connaître tes copains.


- Il faudra que j’y pense ! En attendant, je file au lycée !

- Bon courage ma chérie. Tu vas en avoir besoin.


Bastien arriva alors que Linette venait de s’en aller.

- Bonjour ma chérie. Tu es tombée du lit ce matin ?


- Je n’arrivais plus à dormir, alors j’ai préféré me lever.


- Et ça sent bon le café !

- Je viens juste de le faire. Linette n’a même pas fini le sien.


- Je vais m’en occuper. J’ai pris une décision Michèle.

- Une décision à propos de quoi ?


- Je vais prendre ma retraite.

- Tu es sérieux ?


- Oh oui ! J’y ai bien réfléchi. Je n’en peux plus d’aller sur le terrain. Ce n’est plus de mon âge.

- Et qui va reprendre la direction de l’Agence ?


- Personne. Je la garde. Je tiens à avoir un œil sur le B.P.E.H. jusqu’au bout.

- Tu ne prends qu’une demi-retraite finalement...


- Si tu veux, mais je prends mes jours comme je le souhaite ! Je n’ai de compte à rendre à personne. Et surtout, fini le terrain !

- Tu es conscient que tu devras être remplacé un jour ?


- Mais bien sûr ! Et c’est pour cela que je m’occupe personnellement de la formation de Céline.

- Tu ne trouves pas qu’elle est un peu jeune pour prendre la direction de la S.I.M.S ?


- Elle sera le plus jeune directeur de l’histoire de l’Agence, c’est tout. C’est un peu fait exprès je te l’avoue.

- Qu’entends-tu par-là ?


- Du fait de son jeune âge, elle restera beaucoup plus longtemps à la direction et ainsi elle pourra surveiller les évolutions du B.P.E.H. Elle est de notre famille. Ma décision est purement stratégique. Et en plus, elle est très compétente. Elle m’impressionne beaucoup.

- Dans ce cas, je te dirais que c’est une très bonne chose.


 

Ce même jour, alors que nous étions partis travailler, Linette me téléphona pour me demander l’autorisation d’inviter ses quatre copains à venir à la maison, les Inséparables, comme je les appelais. Cela faisait beaucoup rire ma fille.

- Allô Maman ? J’ai un truc à te demander...


Je m’inquiétais un peu car elle n’avait toujours pas dormi après son escapade de la nuit mais elle me promit de mettre tout le monde dehors pour dix-sept heures. Je lui donnai donc mon feu vert.


Ils se regardèrent ainsi un long moment. Linette crut que Jules allait l’embrasser mais il se contenta de la fixer de ses yeux éperdument amoureux. Ils savaient tous les deux que rien ne se passerait.


Puis Jules, toujours silencieux, la prit dans ses bras et la serra tellement fort que Linette se sentit suffoquer par le poids de cet amour retenu, que tout son être soupçonnait.


Il la lâcha enfin et prononça ses premiers mots depuis cinq minutes.

- Prends soin de toi, Linette. A plus tard.

- A bientôt Jules.


Après le départ de Jules, Linette eût besoin de se remettre de ses émotions. Elle se chargea donc de vider le lave-vaisselle, pour se changer les idées.


Puis elle s’endormit sur le canapé. Nous la trouvâmes en rentrant et Bastien la porta jusqu’à son lit sans que cela ne la réveille.


Quelques soirs plus tard, veille de week-end, Linette, avec mon autorisation, sortit à l’Eruption Solaire avec ses cousines.


Cela faisait un moment que les filles ne s’étaient pas retrouvées toutes les quatre ensemble, mes nièces étant très occupées par leurs travails respectifs.


Les filles passèrent une excellente soirée. Linette leur raconta ses bêtises et ses soirées.


Mes nièces me ramenèrent Linette à minuit, heure à laquelle nous rentrâmes du travail...



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