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G5/ Chapitre 10 : La boulangerie


Ce mois-là, après plusieurs concertations téléphoniques avec la patronne de la boulangerie de la place du Sud, nous nous décidâmes, enfin, à aller sur place pour visiter les lieux un peu plus sérieusement que nous ne l’avions déjà fait. L’endroit nous plaisait beaucoup.


- Ce petit coin « café » est vraiment agréable. Je propose que nous le conservions.

- Je suis d’accord, répondis-je à mon mari.


- Par contre, tu as vu cet employé ? continuai-je.

- Je vois ce que tu veux dire. La boulangerie est ouverte depuis plus de deux heures et il arrive seulement maintenant.


- Je ne trouve pas cela acceptable, surtout que nous avons choisi de garder le personnel.

- Ça ne l’est pas. Et il le comprendra vite, sauf si c’est sa patronne qui a exceptionnellement autorisé ce retard.


Jules avança vers l’entrée de la boulangerie, d’un pas décidé :

- Allez viens ma chérie, on y va.


- C’est mignon comme tout !

- Ça manque quand même de déco...


- Oh mais je suis certain que tu nous arrangeras tout ça !

- J’en ai bien l’intention !


Une voix se fit entendre, derrière nous :

- Bonjour messieurs dames !


La propriétaire nous avait pris pour des clients. Nous nous présentâmes comme les futurs acquéreurs de sa boulangerie.

- Je suis ravie de vous rencontrer enfin. Après tous ces échanges téléphoniques... Vous avez pris votre décision finalement ?


Jules essaya de négocier, et j’entrai dans son jeu.

- Nous hésitons encore un peu. Nous n’avions initialement pas prévu un tel budget.

- C’est vrai que mon mari freine beaucoup mon enthousiasme, à ce niveau-là...


- Je vois... Je vais m’occuper de mes clients ; on se rejoint ensuite sur la terrasse ?

Elle avait, de toute évidence, besoin d’avaler la pilule. J’essayai de la rassurer. Je ne voulais pas que l’affaire nous passe sous le nez :

- C’est parfait ! Mon mari et moi allons encore discuter.


Mais Jules insistait :

- C’est tout vu ! J’aimerais que l’on baisse le prix de vingt mille simflouz.

- Je suis désolée...


La propriétaire alla s’occuper de la cliente qui entrait et qui se trouvait la sœur de Rangi. Elle était très enceinte, d’après ce que nous constatâmes.

Je lançai un regard à Jules qui voulait dire « mais à quoi tu joues ? », tandis que son regard me répondit « je n’ai pas pu m’en empêcher ». J’espérai que nous avions encore un espoir d’acheter...


Nous retrouvâmes donc la patronne sur la terrasse pour discuter tranquillement. Jules refusait de transiger sur le prix. Je découvrais que mon mari était très dur en affaires.


Finalement, la dame se laissa convaincre, sûrement à contrecœur.


La boulangerie était à nous !

- Vous ne le regretterez pas, lui dit Jules. Je vous le promets.

- Nous prendrons grand soin de ce que vous avez déjà fait ici, luis promis-je, à mon tour.


Nous repartîmes le cœur léger. Jules était tout content :

- Eh bien voilà ! Affaire conclue !

- Tu n’as pas épargné cette pauvre femme... ne pus-je m’empêcher de lui faire remarquer.


- Ce n’était pas le but. Les affaires sont les affaires.

- C’est ce qu’il m’a semblé voir, oui !


- Et nous avons la boulangerie pour vingt mille simflouz de moins ! Tu n’es pas heureuse ?

- Je n’arrive pas à croire que nous en sommes les propriétaires.


Quinze jours plus tard, nous en avions les clés.

- Et voilà ! Nous y sommes ! Je suis tellement heureux !

- Et si nous allions visiter ?


Il y avait une arrière-cuisine toute équipée.


Et même une usine à cupcakes !


Nous décidâmes de monter à l’étage.


L’ancienne propriétaire nous avait tout laissé. Nous découvrîmes sur la mezzanine, un coin salon avec un ordinateur et une télévision.


- J’en viens presque à regretter de lui avoir fait baisser le prix...


- Tu devrais en effet ! Surtout que nous pouvions acheter au prix demandé.


La petite porte que nous avions vue, à gauche en montant l’escalier, menait sur une terrasse.


J’étais au comble du bonheur, et mon mari devait certainement lire la joie, dans mon regard :

- Cet endroit est vraiment merveilleux !


- Et on pourra même organiser des soirées ici ! ajoutai-je, définitivement séduite par l’endroit.


- Tout cela, c’est grâce à toi ! me remercia-t-il.

- Grâce à nous deux !


- C’est toi qui as eu cette merveilleuse idée de boulangerie, ma chérie ; et grâce à toi, je vais pouvoir démissionner et faire ce que j’aime !

- C’était le but !


Il se leva alors pour m’embrasser :

- Qu’est-ce que je t’aime !


Une fois remise de cet assaut romantique, je revins à des choses plus terre à terre :

- Il va falloir lui donner un nom, maintenant, à cette boulangerie...

- Je n’y ai pas réfléchi. Tu as une idée ?


- La « Boulangerie Jules ». Après tout, c’est toi qui feras le pain et les gâteaux.

- Ça me va ! En plus, ça flatte mon égo !


- Tu as remarqué comme on voit bien notre maison de cette terrasse ?


Le jour commençait doucement à décliner sur Windenburg, et la neige à tomber.

- On devrait peut-être rentrer à présent.

- Certainement pas ! Nous allons trinquer à notre nouvelle acquisition.


Je commençai à avoir frais, mais ne pus m’empêcher de rigoler :

- Toi, tu n’en rates jamais une !

- Bien sûr que non. Et nous sommes tellement bien ici, tous les deux.


- Je compte bien en profiter un peu !

- C’est vrai que nous sommes rarement seuls tous deux. Il y a toujours, ou Cassandre, ou la famille, ou les amis.


Jules servit nos verres de nectar, puis me regarda, de ses yeux sérieux :

- Linette, j’aimerais que tu me parles de ta famille.

- Mais je t’ai déjà tout raconté, il me semble !


- Non. Tu m’as raconté l’histoire de tes ancêtres. Ce que je voudrais connaître, c’est ta vie, la tienne. Avec tes parents.

- Mes parents travaillaient beaucoup. Ils étaient agents secrets tous les deux. Ils m’aimaient énormément et j’étais très proches d’eux.


- Et puis un jour, il y a eu cette menace sur les héritiers de la famille, dont je faisais partie. Nous avons quitté notre maison du jour au lendemain. Je n’étais encore qu’une enfant. Je comprenais un peu, mais pas tout. Quelque part, je leur en voulais un peu d’avoir dû laisser mon école et tous mes amis. Et aujourd’hui, je m’en veux de leur en avoir voulu.


- Je me souviens de cette époque. Je me demandais pourquoi tu ne venais plus à l’école.

- Nous nous sommes retrouvées, mes cousines et moi, enfermées dans une nouvelle maison d’où nous n’avions pas le droit de sortir. Et on faisait l’école à la maison. Mes parents avaient changé de nom et de tête. C’était une décision d’adultes. Et cela a été très dur. Je suis restée là-bas plus de deux ans.


- Et tu es en vie ! Ce qui n’aurait peut-être pas été le cas si vous étiez restés chez vous.

- C’est même certain. Mes parents, ainsi que mes oncles et tantes, ont pris la bonne décision. J’aurais fait la même chose pour Cassandre. Mais il n’empêche que, même si je n’ai pas été malheureuse, j’ai très mal vécu la situation.


- C’est normal, tu n’étais qu’une petite fille. Ta vie a été brutalement bouleversée. Tu as dû trouver cela injuste.

- Oui. J’en voulais, intérieurement, à la terre entière, et surtout à cette bande de malfaisants qui m’avait réduite à être la prisonnière d’une immense maison. Heureusement, nous nous entendions tous très bien. La situation n’était facile pour personne mais elle nous a rapprochés. Mes cousines ne sont pas de simples cousines. Elles sont comme mes sœurs.


- Voilà au moins un point positif.

- Toute mon enfance s’est passée là-bas. Je suis devenue adolescente très peu de temps après mon retour à Newcrest. Et à ce moment-là, je n’ai pensé qu’à sortir et à m’amuser ! A profiter de la vie ! Mais, ça tu le sais. Tu l’as bien vu.


- C’est donc ton enfance bridée qui t’a donné le goût de la fête ?

- Oui, j’en suis sûre.


- Tu as vieilli, à présent. Tu ne penses pas qu’un peu de calme serait le bienvenu dans ta vie ?

Je n’avais pas du tout envie que Jules me conduisit là où il voulait m’amener, alors je coupai court à ses questions :

- Et si nous allions plutôt danser ?


Mon mari me suivit. Lui aussi aimait s’amuser, et je savais qu’une petite vie tranquille et pépère, quoiqu’il en dise, ne lui conviendrait pas plus qu’à moi. Nous nous défoulâmes tous les deux sur la piste de danse...


...avant de nous décider à rentrer.

- Et bien, j’ai vraiment passé un après-midi génial ! conclut-il. Mais je n’en avais pas douté un seul instant.


Nous empruntâmes la descente qui allait de la boulangerie jusqu’à notre maison.

- Moi aussi ! lui confirmai-je. Il faudra qu’on se refasse ça !


- Ma chérie... Je ne suis pas dupe, tu sais. J’ai bien vu que tu avais voulu détourner notre conversation mais, tu es si belle que je n’ai pas pu te résister.

- Tu as vu clair dans mon jeu, alors ?

- Je te connais si bien.


NOTE : Situation de la maison par rapport à la boulangerie, et position de Linette et Jules. En cinq minutes, ils sont chez eux.


Nous arrivâmes devant la maison.

- C’est dommage de finir ainsi une si belle journée, tu ne trouves pas ? me dit Jules.


- C’est vrai. Nous étions si bien.

- Je te propose d’aller au restaurant avec Cassandre. Qu’en dis-tu ?

- Je dis oui tout de suite ! En plus, nous ne l’avons pas vue de l’après-midi. Elle va être très contente !


Cassandre était en train de regarder la chaîne préados lorsque nous arrivâmes.

- Tu as passé un bon après-midi ?

- Oui ! Je suis allée au parc avec Corentin et Cousine Céline !

- C’est génial, ça ma puce !


- Et ce soir, nous sortons tous les trois ! Ton père nous invite au restaurant !

- Oh c’est trop bien !


Une heure plus tard, nous arrivions au restaurant et demandions une table.


- Ce restaurant est vraiment charmant, constata Jules alors que nous nous installions.


Nous avions fini notre plat principal et attendions à présent le dessert.


Jules et moi ne relevâmes pas la remarque de Cassandre mais nous regardâmes d’un air entendu.


 

Cassandre invitait souvent sa copine Isabelle à la maison, mais aussi notre cousin Corentin avec son copain Aldéric.


Les quatre enfants étaient devenus de bons amis et se retrouvaient régulièrement chez nous pour le goûter car ils affectionnaient particulièrement les pâtisseries de Jules.

- C’est trop bon, Monsieur Leroy !


- Merci Isabelle.

- Mon Papa est le meilleur pâtissier de Windenburg ! se vantait Cassandre. Et bientôt il va ouvrir sa propre boulangerie !


Cassandre était une petite star parmi ses amis. Son papa faisait de merveilleux gâteaux, et sa maman était un DJ qui les faisait danser !


Je m’amusais beaucoup. J’avais dû entendre mot « cool » une dizaine de fois !


 

Dans la semaine, mes cousines et moi avions prévu une sortie à la piscine de Newcrest. Je leur avais donné rendez-vous chez moi et leur avais fait visiter la boulangerie.


Nous nous rendîmes ensuite à la piscine. Comme il faisait beau, ils avaient ouvert le toit. Cette petite réunion de famille n’était pas anodine. Nous étions la cinquième génération...


La cinquième génération... Nous étions toutes les quatre héritières de Perrine, notre fondatrice et j’avais été choisie pour être l’Elue de notre génération. A présent, il ne restait plus que deux héritiers : Cassandre et Corentin. Céline et moi avions eu le même message du Créateur, la veille de l’apparition des restaurants, ce qui signifiait que l’un comme l’autre pouvait devenir l’Elu.


Céline et moi nous regardâmes. Le raisonnement de Lucie et Emilie était logique...


Nous avions toutes les quatre en tête cet exil forcé qui avait permis de sauver nos vies... Nous ne le souhaitions pas, mais peut-être qu’un jour, quelqu’un en voudrait encore à notre famille... Il nous fallait veiller à sa protection. C’est ce que notre ancêtre, Christophe, avait fait en créant le BPEH.


 

Deux jours plus tard, mon mari et moi ouvrîmes la « Boulangerie Jules ».

- Et voilà mon amour, on ouvre ! claironnai-je


- J’ai un peu d’appréhension, tu sais.

- Moi aussi, pour ne rien te cacher...


Notre appréhension était peut-être justifiée. Au bout d’une heure, il n’y avait toujours aucun client... Jules essaya de me rassurer :

- Ils vont arriver ma chérie, ne t’en fais pas !

Mais je le sentais aussi inquiet que moi.


Et ils arrivèrent. Jules, nos employés et moi étions aux petits soins. Clément était même venu ! J’étais très enthousiaste.


Mais lorsque vint l’heure de la fermeture, les nouvelles n’étaient pas bonnes...

- Alors ? demandai-je à mon mari.

- Ben... Attends, je finis de compter...


- Jules ! S’il te plait, dis-moi ce qu’il en est !

- Nous avons deux-cent-vingt simflouz, en perte...


J’étais atterrée... Après tout le mal qu’on s’était donné...

- Mais qu’est-ce qui a foiré ?

- Je ne sais pas... Peut-être que je ne fais pas les mêmes viennoiseries que l’ancien proprio... ça ne leur plait peut-être pas... Ils avaient leurs habitudes... Je n’en sais rien...


- Ton analyse n’est peut-être pas fausse. Dans ce cas-là, il va falloir leur donner autre chose.

- C’est-à dire ?


Je sentis que mon optimisme reprenait le dessus.

- Il nous faudrait un nouveau concept ! Un concept pour lequel on viendrait chez nous. Un truc unique dans le coin, et différent de la boulangerie d’avant...

- Ce serait pas mal, oui... Mais quoi, comme concept ?


- Une boulangerie-librairie ! Avec des tables à l’intérieur pour déguster tes pâtisseries, mais aussi pour lire tranquillement, en prenant un petit goûter. Nous pourrions même nous y asseoir avec les clients pour les conseiller.

- Mais c’est sensationnel comme idée !


- Mais les livres ? on va les trouver où ?

- Au « Bazar des Chevalier » ! Cette boutique nous sert de cimetière, et plus personnes n’y vient de toute façon...


- Je vais retravailler tous ces bouquins pour que personne ne se rende compte qu’ils racontent une histoire vraie. On les mettra à disposition des clients. Et je ferai faire des copies pour ceux qui souhaitent les acheter. Cela ne nous coûtera rien...

- Tant mieux ! Parce qu’un stock de livres, ça coûte la peau des fesses ! Tu es merveilleuse ma chérie !


- Mon amour, il va falloir quand même qu’on ferme pendant un mois ou plus. Il va falloir qu’on agrandisse un peu si l’on veut mettre cette idée en place...

- Ce n’est pas grave. Tu es merveilleuse quand même !


 

Un mois et demi plus tard...

Je venais de finir certaines améliorations sur mes platines et je les testais...

J’avais installé des spots, et un écran, pour donner encore plus d’ambiance à ma piste. J’étais vraiment très contente de ce que j’avais réussi à faire.


C’est alors que Jules arriva.

- Ma chérie ? Tu n’as pas oublié qu’on réouvrait la boutique aujourd’hui ?


J’étais tellement concentrée que je ne l’entendis pas, mais je finis par le voir.


- Tu disais mon chéri ?

- On inaugure la boulangerie dans une heure. Tu as oublié ?


- Non... Il faut juste que je nettoie un peu la piste sinon nous ne verrons plus la piscine en dessous...

- Tu ne peux pas faire ça à un autre moment ?


- Non. Sinon je ne le ferai jamais !


- Tu vois, ça n’a pas pris longtemps, dis-je à Jules.

- Ma puce, tout va bien ?


- J’ai l’impression que tu ne tiens pas plus que cela, à aller à la boulangerie...

- Bien sûr que j’y tiens ! Pourquoi dis-tu cela ?


- Parce que tu testes tes platines justement aujourd’hui...

- Elles avaient besoin d’être testées, c’est tout... Et c’est vrai que j’ai un peu peur de faire encore un fiasco avec la boulangerie, malgré nos nouveaux aménagements...


Jules me rassura... Nous montâmes jusqu’à notre boulangerie-librairie.

- Ouah !! ne pus-je m’empêcher de m’exclamer.

- Ça te plait ?


Je n’avais pas assisté à la mise en place du mobilier et, ce que je vis, me plut énormément.

- C’est encore mieux que ce que je ne pensais.


- Et c’est très chaleureux. On va tout déchirer, je le sens !

- Moi aussi. Tu te sens prête ?

- Oui !


- Alors, c’est parti !

Nous allâmes nous changer. Le personnel n’allait pas tarder à arriver.

- J’espère que tout ce que nous avons dépensé en publicité pour expliquer le nouveau concet aura porté ses fruits.

- J’en suis persuadé. On a inondé la ville de pubs !


- Allez, j’ouvre la caisse !

- J’ai déjà mis le panneau « ouvert » à l’extérieur.


Deux de nos employés, Éric et Karl arrivèrent, ponctuels. Ne manquait que Louis. Nous commençâmes à les briefer sur le nouveau concept de la boulangerie.


Samuel avait proposé son aide pour l’inauguration. Jules alla le remercier et l’improvisa barista pour la journée. Il voulait offrir le café à tous nos clients. Il aperçut Louis en train d’arriver tranquillement.

- Tu n’as pas à me remercier, ça me semble naturel de venir t’aider. Et puis, ça me sort de l’activité bambins !

- Les clients commencent à arriver. J’espère que cette fois, nous ne ferons pas un flop.


- Ne t’inquiète pas ! Je vais tellement te les énergiser qu’ils ne voudront pas partir !

- Dieu t’entende ! Bon, je vais à l’intérieur voir comment ça se passe. Appelle-moi en cas de besoin.


A l’intérieur, les clients arrivaient petit à petit mais ils n’étaient pas encore très nombreux. Louis me fit un signe de tête et me murmura quelque chose pour excuser son retard. Il faudra vraiment que je lui parle à celui-là !


Plus la journée avançait, plus la boulangerie était pleine. Les clients adoraient le concept de pouvoir s’asseoir et discuter avec les propriétaires pour demander conseil. Et ils nous le disaient.


Rangi était venu nous voir avec son fils Frédéric. Il n’en revenait pas du monde qu’il y avait.


Nous n’arrêtions pas...

Le petit Frédéric nous acheta même des cookies et un livre pour enfants, avec son argent de poche.


En fin de journée, nous vîmes arriver Clément et Corentin. Samuel, que nous avions libéré de son poste de barista, était aussi entré jeter un œil aux livres que nous vendions.


Cela faisait plaisir de se sentir épaulés par les amis, des amis qui adoraient notre boulangerie.


La journée s’acheva enfin. J’avais laissé Jules faire les comptes de la journée pendant que je réapprovisionnais les stocks.

- Alors ?

- Devine !


- J’ai un indice pour toi : nous avons fait mieux que la dernière fois.


- Jules ! Enfin !

- Cinq mille simflouz ma chérie ! Nous avons fait un bénéfice de cinq mille simflouz !


- Je ne m’attendais pas à tant ! C’est merveilleux.

- Une belle réussite.


J’étais heureuse mais moulue. Et notre journée de travail n’était pas encore terminée.


Il nous fallait encore nettoyer...

- J’ai fini... mais je n’en peux plus !

- Moi non plus. Je suis vanné.


- Je ne m’attendais pas à voir autant de monde. Notre fatigue en vaut largement la peine.

- Oh que oui !


- Cinq mille simflouz ! Je n’en reviens pas !

- Oui, on a bien travaillé !


- Et si nous rentrions maintenant ?

- Oui. Nous avons bien mérité un peu de repos.


Ce soir-là, nous nous sommes écroulés sur notre lit, tout habillés. Nous avions travaillé quatorze heures d’affilée.


 

Le lendemain matin, Jules s’était levé de bonne heure pour aller faire quelques achats de matières premières pour ses pâtisseries, et Cassandre était déjà à l’école.


J’en profitai pour appeler Samuel et lui exprimer ma reconnaissance pour son aide lors de l’inauguration de la boulangerie. J’appelai aussi Clément et Rangi et les remerciai chaleureusement d’être venus avec leurs garçons.

Et enfin, j’invitai tout le monde à venir à la boulangerie en fin d’après-midi pour en fêter le succès.


Lorsque Jules rentra, il me détailla tout ce qu’il venait d’acheter : de quoi faire de délicieux gâteaux !

- Tu vas régaler tous nos clients avec ça !


- Et toi ? Tu as pu appeler nos amis ?

- Oui. Ils seront tous là.


- Tu m’épates ma chérie. J’aurais mis ma main à couper que tu serais encore au lit à mon retour.

- Eh ben non !


- Ce sont les cinq mille simflouz qui t’ont réveillée, c’est ça ?!

- Je n’en sais rien ! J’avais des coups de fil à donner surtout.

- Que tu dis !


- Arrête un peu, et dis-moi plutôt ce que tu as pensé de nos employés !


- Ils sont tous très efficaces. Par contre j’émets un bémol pour Louis. Nous l’avions déjà vu arriver en retard à trois reprises en allant rendre visite à l’ancienne propriétaire et voilà qu’il remet ça avec nous. Ça va vite m’agacer !

- Nous pensons exactement la même chose. Ces retards m’insupportent !


- Il faut qu’on prenne les choses en mains dès le départ, ou il va continuer avec ses mauvaises habitudes.

- Je suis bien d’accord, et j’ai déjà ma petite idée ! Je pensais organiser une première réunion avec tout le personnel, pour établir clairement les règles et exprimer les sanctions qui seraient appliquées en cas de non-respect de celles-ci ? Qu’en dis-tu ?


- J’adore quand tu as des idées !

- Ensuite, j’instaurerai une réunion hebdomadaire, pour signifier à chacun ce qui va et ne va pas, mais aussi pour les laisser s'exprimer.

- Mais tu es carrément diabolique !

- Oui je sais mais peut-être que cela motivera les troupes !


- Je te suis à cent pour cent !

- Est-ce que ça te dit que je mixe pour toi, mon amour ?


Evidemment que cela lui disait ! Jules était toujours partant pour quelques pas de danse. Il se mit très rapidement dans l’ambiance et le rythme. Nous étions tous les deux pareils... Et depuis que j’avais amélioré mes platines, le son était encore meilleur.


Après ces échauffements sur la piste de danse, mon mari et moi voulûmes savourer notre espace détente seuls, tandis que Cassie était encore à l’école.

- Mon amour, qu’est-ce que je t’aime ! dit mon mari, en me prenant dans ses bras.

- Ne trouves-tu pas que j’ai grossi, Jules ? Je me sens énorme...

- Mais qu’est-ce que tu racontes ?


- Tu veux que je te dise ? Oui, tu as pris des formes depuis la naissance de Cassandre ! Mais qu’est-ce que j’adore ça ! Tu es encore plus sexy qu’avant !

- Je n’en crois pas mes oreilles !


Il m’embrassa alors...


Et je plongeai volontiers, impuissante et complètement engourdie par son charme.


Après ce « tête à tête », Jules et moi allâmes prendre une douche et nous changer. Il était dix-sept heures et nous avions rendez-vous une demi-heure plus tard avec nos amis à la boulangerie. Heureusement, le trajet n’était pas long à faire. Arrivés derrière la porte, nous entendîmes la voix de Cassandre et celle d’une autre petite fille.


C’était Isabelle.


Isabelle m’appelait toujours Madame Leroy mais je ne lui en voulais pas. Non seulement elle ne savait pas que j’avais gardé mon nom de jeune fille mais en plus, elle était adorable.


Et nous qui partions en soirée !


Nous étions reconnus comme les parents « cools » du quartier. Je ne me sentais pas de déroger à notre réputation devant les amis de Cassandre qui, par ailleurs, savaient se taire...


 

Lorsque nous arrivâmes à la boulangerie, tous nos amis étaient là ou bien étaient en train d’arriver.


Rangi nous salua rapidement puis s’excusa car il devait aller garder son fils. Il n’y avait pas de nounou disponible, nous dit-il. Il repartit et nous fîmes monter les autres sur la terrasse. Ils furent en admiration devant ce petit coin festif.


J’y avais déposé mon piano de jeune fille et nous avions mis de la musique reliée aux enceintes.


Hortense commença à nous faire une démonstration de ses talents, comme à son habitude, et elle pouvait se le permettre. C’était une femme magnifique.


Lorsqu’elle s’arrêta, Céline l’encouragea encore.


Puis ma cousine se mit au piano et en profita pour nous jouer une musique d’ambiance.


Clément fit honneur à sa femme et entraîna Lilas à venir danser avec lui.trouva quand même le moyen de danser et Lilas le suivit de près.


Hortense, elle, préféra se trémousser devant Samuel et Jules. Je ne suis pas sûre que son mari eût apprécié son attitude, s’il avait été là. Et je ne l’appréciai pas non plus...


Heureusement, Jules et Samuel étaient en pleine conversation et ne prêtaient aucune attention à elle.


Jules alla rejoindre Clément, son meilleur ami de toujours.


Hortense, qui continuait son numéro de charme, alors que Jules venait de se rassoir près de Samuel, fut interpellée par Lilas, qui ne voyait pas d’un très bon œil notre sulfureuse amie faire du gringue à nos maris. Elle le formula fermement, mais sans animosité. Elle le formula fermement mais sans animosité.


Céline, qui n’avait pas assisté à la scène, s’arrêta de jouer du piano...


- Bon, Linette ! Joue-nous un truc qui déchire, tu veux bien ? approuva Samuel.

- Allons-y ! répondis-je, enjouée. Mais tout le monde va sur la piste !

Je comptai bien garder mon mari à l’œil.


Tout le monde m’emboîta le pas !


Mes amis se mirent à danser et nous terminâmes ainsi la journée sur une note endiablée.


Lorsque nous rentrâmes, il était à peine vingt-deux heures trente. Avec la boulangerie, il était obligé de se lever tôt et, bien qu’il en ait déjà une certaine habitude, il alla se doucher et se mettre au lit tout de suite, car il était épuisé.

Je restai aider Cassandre qui était en train de finaliser son projet scolaire. Isabelle était partie deux heures avant mais l’avait beaucoup aidée, elle aussi.

- Alors, ça s’est passé comment avec Isabelle ?

- Très bien. On a fait nos devoirs, puis on a joué aux fléchettes. Après, Isa m’a aidée pour le projet scolaire et on a mangé les sandwiches au fromage fondu que Papa avait fait. Et après, elle est partie !


- Ben tu vois, ça nous fait vraiment plaisir. Il n’y a aucun bazar dans la maison. J’apprécie beaucoup.

- On a même fait la vaisselle.


- Je suis contente que tu aies une amie sérieuse comme Isabelle. Vous avez l’air de très bien vous entendre.

- Oui, super bien ! On aime bien être toujours ensemble.


 

Le lendemain soir, nous étions chez Samuel et Lilas, pour fêter les anniversaires de Samuel, Rangi et Emilie. Nous avions proposé notre aide, Jules et moi. J’avais fait deux gâteaux...


...et Jules s’était attelé à la préparation des boissons.


Samuel et Lilas avait loué du matériel de fête pour l’occasion.


Nous étions tous là, y compris nos enfants. Les sœurs de Samuel et Rangi aussi.


Estelle, la compagne de Lucie, malgré son âgé avancé, s’était jointe à nous.


Rangi ouvrit les festivités.


Puis ce fut le tour de Samuel...


...et enfin celui d’Emilie, qui devint une personne âgée.


Nous clôturâmes la soirée en dansant, comme à notre habitude.


Le lendemain, j’étais aller faire quelques longueurs dans notre piscine lorsque Jules me rejoignit.

- Tu es encore en train de nager !

- Oui j’en ai besoin. Je grossis de plus en plus.


- Mais où as-tu été pêché ça ?

- Je le sens. Je suis toute comprimée dans mes affaires. Avec toutes ces fêtes, on n’arrête pas de manger ! Entre les bons repas et les gâteaux... Et ce n’est pas fini !


- Arrête de te torturer. Tu es la plus belle femme que je connaisse.

- C’est une chance pour moi, que tu sois aussi aveugle !


- Mais je ne suis pas aveugle ! Je te dis les choses telles que je les pense. Je te trouve plus jolie maintenant qu’avant ta grossesse.


- Et j’aimerais que tu arrêtes de douter de toi.

- Qu’est-ce tu veux ? Tu ne me referas pas ! En plus, quand je vois Hortense...


- Hortense ? Mais qu’est-ce qu’elle a à voir avec ça, Hortense ?

- Ne me dis pas que tu n’as pas remarqué son corps de rêve et ses tenues sexy !


- Ah, c’est donc cela... Alors, je vais te dire : c’est toi qui as un corps de rêve, pas elle.

- Alors, je te le confirme, tu es vraiment aveugle...


- Non. Je t’aime. Les autres femmes sont insignifiantes à mes yeux parce que tu es pour moi la plus belle et la plus sexy depuis toujours. Et si tu savais à quel point j’adore ton corps, tu ne douterais plus de toi.

- Moi aussi je t’aime mon amour.


- Et pour t’assurer que je ne suis pas aveugle, je vais aussi te dire que j’ai parfaitement vu Hortense se trémousser devant Samuel et moi. Ça ne m’a pas plu du tout. Ni à Samuel, je pense.

- J’avais l’impression que tu n’avais pas remarqué.


- Cela aurait été difficile de ne pas le voir ! C’est une allumeuse ! Comment ose-t-elle ? Rangi est notre ami d’enfance ! Heureusement que Lilas a réagi.

- Je suis désolée. J’aurais dû réagir moi aussi.


- Je sais pourquoi tu ne l’as pas fait. Tu aurais été certainement moins diplomate que Lilas. Elle, elle a su mettre les formes.

- C’est vrai, elle est très diplomate. Moi, j’aurais été capable de m’énerver au point de mettre la pagaille dans le groupe....

- Et je ne voulais pas de ça...

- Tu as bien fait. Tu as très bien fait, mon amour.





Crédits

La boulangerie est une création de Fezet, que vous trouverez sur la galerie sous le nom de « Trattoria Valentino » Je l’ai un peu modifiée, pour les besoins de mes sims.

Le restaurant est une création de SleepingBakery que vous trouverez sur la galerie sous l nom de « Pig’N Pancakes ». Je l’ai également modifié.


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