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  • Photo du rédacteurNathalie986

G5/ Chapitre 6 : Enceintes


Ce soir-là, nous décidâmes de passer une soirée tranquille à la maison. Il faut dire que ces derniers temps, les sorties en discothèque me fatiguaient beaucoup.

Nous revêtîmes nos pyjamas pour l’occasion, et je m’installai confortablement devant la télé afin de suivre une émission de cuisine tandis que Jules s’appliquai à s’entraîner aux techniques de mixologie que mon père lui avait enseignées.


- Je crois que ton père serait fier de moi, ma chérie !

- J’en suis persuadée mon amour.

- Bientôt, je te ferai des cocktails dignes de lui.


Un matin, en me levant, je me sentis en pleine forme. Le deuxième trimestre de la grossesse me redonnait de l’énergie. Je n’avais plus de nausées et j’étais nettement moins fatiguée.

J’avais envie de faire plein de choses. Jules travaillait de cinq heures à sept heures.


Je m’étais donc levée à six heures pour lui préparer des petites crêpes qu’il trouverait chaudes à son arrivée à la maison. Il préparait tant de petits déjeuners à ses clients, sans avoir le loisir d’en profiter lui-même... Je voulais cela pour lui et cela faisait trois mois que je n’avais pas eu la force de me lever pour lui préparer quoi que ce soit.


J’espérai que la surprise soit totale. Alors que les premières crêpes commençaient à dorer dans la poêle, je sentis bébé bouger...


Je choisis alors d’aller m’asseoir tranquillement sur le canapé, pour profiter de ce moment. C’est à ce moment-là que je l’entendis arriver. Mon amour !

- Tu es déjà levée Linette ? Et en plus ça sent bon...


- Mon chéri ! Je t’attendais...


- C’est Bébé. Il bouge.

- Il bouge ?

- Oui. Il n’arrête pas !

- Je peux le sentir ?


- Bien sûr, ne te prive pas. Il me mène une de ces vies !

- C’est merveilleux...


- Il bouge vraiment, je l’ai senti !

- Tu vois, je te l’avais dit !


- Ma chérie, tu es magnifique.

- Ne me raconte pas d’histoires s’il te plait... Je suis énorme.


- Enorme pour toi, mais magnifique à mes yeux. Tu es la plus belle femme du monde.


Je détournai alors notre sujet de conversation :

- Tu sais que j’envisage d’aller à la piscine ?

- Non, je ne le savais pas, mais c’est parfait. En plus, ça fait partie des tes objectifs de mission et dans ton état, cela te fera du bien. Quand comptes-tu y aller ?

- Tout à l’heure.

- Tout à l’heure ?


- Oui vers seize heures. Pas avant. J’aurai besoin d’une petite sieste avant. Et Céline aussi.

- Pourquoi ne m’en as-tu pas parlé avant ?


- Honnêtement, Jules... Les questions autour de ma grossesse ne t’intéressent pas vraiment...

- Pourquoi dis-tu cela ?


- Parce que c’est la vérité ! Pourquoi crois-tu que j’aille à la piscine ?

- Parce que cela fait partie de tes objectifs de mission j’imagine...


- Non. Parce que c’est le seul sport que je puisse faire dans mon état. Mais je ne crois pas que tu t’en soucies...

- Linette... Ne dis pas cela, je t’en prie.


- Honnêtement, cela ne te préoccupe pas, de ne plus me voir danser ?

- Mais que racontes-tu ? Je prends soin de toi. Tu es tellement fatiguée à tes retours de boîte que tu t’écroules littéralement.


- M’as-tu seulement demandé mon avis ? J’étais fatiguée au premier trimestre, oui, mais depuis, je n’ai plus le droit à rien. Je ne vois même plus la bande. Tu m’interdis tout sous prétexte de prendre soin de moi.

- Mais je ne suis pas un tyran, Linette. Je veux que tu te sentes bien. C’est tout.


Je ne voulais plus l’entendre. Je me levai et allai remplir le lave-vaisselle... Je ne sais pas pourquoi j’en vins à lui dire ces mots... Les hormones ? Peut-être... En tous cas, je les lui dis :

- Tu m’étouffes, Jules... Je suis navrée de te dire ça, mais c’est le cas.

- Je suis tellement désolé d’entendre ça...


 

Jules et moi ne nous adressâmes presque pas la parole de la journée. A seize heures, je retrouvais mes cousines, à la piscine, comme prévu.


Il s’inquiétait encore pour moi, malgré tout ce que je lui avais dit ce matin. Je ne pus m’empêcher d’en être touchée.


Nous nageâmes un moment, puis Céline et Emilie sortirent de l’eau pour aller aux toilettes. Lucie en profita pour me questionner. Elle était très maline.


Lucie demanda ensuite à toucher mon ventre.


Parce que Céline ne le savait pas. Nous allâmes toutes saluer Charlotte avant de nous asseoir.


Céline fut soudainement prise de hauts le cœur.


Je ne pus m’empêcher de rire, devant son désarroi, si semblable au mien.


Charlotte insista pour que je reste un peu avec elles.


 

Lorsque je rentrai à la maison, la neige tombait encore mais la tempête s’était calmée. Toutes ces conversations de la journée m’avait fait réfléchir à mon comportement envers Jules ce matin.


Il m’accueillit tendrement.

- Bonsoir, mon amour.

- Bonsoir chéri.


- Ta journée s’est bien passée ?

- Elle se serait mieux passée si tu n’étais pas partie fâchée, tout à l’heure...


- Je suis désolée.

- Bon. J’ai une proposition à te faire. Je réunis le groupe, tout à l’heure, au Pan Europa. Tu viens avec nous ?


- Ce soir ?

- Oui, ce soir.


- Tu sais que demain, on fête le réveillon de la nouvelle année ?

- Oui et alors ?


- Ça va nous faire deux soirées de suite... Je vais être crevée.

- Faudrait savoir ! Ce matin, tu me disais être en pleine forme et tu te plaignais parce qu’on ne sortait plus.


Touchée ! Que pouvais-je répondre à cela ? J’ai l’impression que mon mari voulait me donner une bonne leçon... mais je ne plierai pas.

- D’accord ! On va au Pan Europa. Et je suis désolée pour ce matin, ça te va ?

- Très bien.


Je ne sais pas comment je me sortirai de ces deux jours de fête, mais j’étais heureuse que Jules et moi ne soyons plus fâchés. Il m’embrassa.


Nous arrivâmes à la discothèque vers vingt-deux heures. Il n’y avait pas encore grand monde. Clément fut le premier à aller danser et je repensai à ce que m’avait dit Céline.


Le reste de la bande ne tarda pas à le suivre. Jules me faisait du charme en dansant, ce qui les amusa tous. La hache de guerre était décidemment bien enterrée, dans notre couple.


La soirée était bien entamée...

Nous dansions depuis deux bonnes heures lorsque Jules suggéra d’aller boire un verre. Nous étions tous d’accord !


Et, pour tout dire, un peu de repos me faisait du bien. J’avais toujours aimé dansé, mais jamais je n’avais eu le souffle aussi court, en m’adonnant à mon activité favorite. Pourtant, je n’avais voulu rien en laisser paraître. Jules m’avait lancé un défi, et je voulais le remporter.

Malgré tout, je soupçonnais mon mari d’avoir deviné que j’étais en souffrance, et d’avoir volontairement abrégé mon calvaire. Nos amis étaient loin de s’imaginer ce qu’il se tramait entre nous.


Samuel, rassuré, était reparti danser.


Ce soir-là Clément et Jules renouvelèrent leur meilleure amitié. Mon mari avait la larme à l’œil.


Nous dansâmes encore un peu. La petite pause auprès du bar m’avait le plus grand bien.


Nous étions pris par la frénésie du lieu.


Lorsque nous quittâmes finalement la discothèque, il devait être cinq heures.


- Fiou, je t’avoue que je suis hors service !

- Moi aussi !


- Tu as passé une bonne soirée au moins ?

- Très bonne, mon amour. Merci !


- Et notre petit nous ? Il n’est pas trop traumatisé par tout ce bruit ?

- Pas du tout. Il remue toujours autant ! Mais, je crois que je vais arrêter les discothèques pour un temps... Tu avais raison.


Jules ne releva pas mes paroles, mais je sais qu’il les entendit.

- Notre bébé va aimer la musique et la danse, je le sens !

- Il y a des chances, oui !


- Dis-moi mon amour, c’est une impression ou ton ventre est de plus en plus énorme ?


- Merci de m’en parler ! Je n’avais pas remarqué, dis donc !

- Ne te vexe pas. Je dis ça parce que je te trouve particulièrement belle.


Jules éteignit la lumière et je m’endormis aussitôt, morte de fatigue.


 

Le lendemain, j’étais la première levée.

Je descendis prendre mon petit déjeuner, un yaourt aux fruits dont j’avais dégoté la recette sur Cuisine Télé. Je l’avais particulièrement réussi. Il était savoureux.


J’avais presque tout avalé lorsque Jules arriva.

- Bonjour mon amour ! Qu’y a-t-il ? Tu as mal au dos ?

- Oui, et c’est très douloureux, sûrement la soirée d’hier. Tu es content ?


- Content de quoi ? D’avoir eu raison ? Non, je ne le suis pas. Je te ferai un massage tout à l’heure. Ça te détendra.

- Ce n’est pas de refus.


- Hum, c’est bon, ça. C’est la première fois que tu m’en fais.

- C’est une de ces recettes que j’ai vue à la télé.

- Et bien, c’est parfaitement réussi.


- Tu te sens comment ? Pas trop fatiguée ?

- Si, je suis crevée, tu le sais bien, et je l’ai bien mérité. En plus, Bébé m’a mené la vie cette nuit. Je n’ai pas beaucoup dormi.


- Moi aussi, je suis fatigué. Tu vois, tu n’es pas la seule. Alors, ne te fustige pas. J’irais bien faire une petite sieste, moi...


Malgré les mots durs que j’avais eus envers lui, Jules ne m’en voulait pas et ne me culpabilisait pas. C’est une des raisons pour laquelle je l’aimais autant, mais je ne le laisserai pas aller se reposer.

- Certainement pas ! Tu m’as promis un massage !

- Mais c’était prévu !


- J’avais pourtant le sentiment que tu voulais vite t’allonger.


- Allez, viens là...

- C’est divin...

- Tu es toute nouée.

- Je veux bien te croire...


- Il est temps que tu accouches, toi !

- A qui le dis-tu ! Il est temps qu’il sorte. Je sens bien que je suis sur la fin.


- Tu ne vas pas accoucher pendant le réveillon, quand même ?

- Je n’en sais rien. Ça ne se commande pas, un accouchement, Jules. Ça vient quand ça vient.


Je décidai de faire comme Jules et de m’allonger un peu. J’étais éreintée, et je voulais assurer pour notre réveillon du jour de l’an. Je n’avais pas voulu lui dire à quel point j’étais fatiguée, mais j’avais vraiment besoin de récupérer de cette folle nuit qui avait eu raison de toutes mes forces.


Je me réveillai la première, encore prise de violentes douleurs au dos.


Jules, lui, fut réveillé par la sonnerie de son téléphone.


C’était Mélanie qui venait nous souhaiter un bon réveillon.

- Merci Maman. Bon réveillon à toi aussi. Oui, Linette est à côté de moi, j’ai mis le haut-parleur.

- Bon réveillon Mélanie !


Jules entreprit ensuite de descendre mon piano. Je m’entraînai donc pendant qu’il préparait les verres pour la soirée.

- Tu joues merveilleusement bien mon amour. C’est un plaisir de t’écouter jouer ainsi.

- J’aime tellement jouer ! J’espère un jour avoir un vrai piano à queue.


Nos invités arrivèrent en fin de journée. Il manquait Clément et Rangi. Céline nous informa que Clément arriverait plus tard, car il était retenu par le travail.


Jules s’en chargea.


Il arriva dix minutes plus tard.

- Il paraît qu’on m’attend ?

- C’est peu de le dire. Tu nous as oubliés ou quoi ?


Clément arriva à son tour et nous pûmes commencer les festivités.


C’était incroyable de voir tous ces gros ventres (dont le mien) se dandiner sur la piste.


A minuit, nous nous embrassâmes devant la télévision du jour de l’an.


Mon dos me faisait toujours souffrir et je commençais, en plus, à ressentir de fortes contractions...


- Bonne année, ma puce, dit mon mari en m’embrassant.

Rangi fut le dernier à partir.


- Je ne suis pas mécontente que la soirée soit finie.

- Je le vois bien. Tu as les traits vraiment tirés. Allons-nous coucher.


En arrivant dans la chambre, Jules me saisit par la taille.

- Ma chérie, je t’aime ! Je t’aime, je t’aime, je t’aime !

- Qu’est-ce que tu fais ?


Jules me fit basculer en arrière :

- Je t’embrasse !

- Je suis trop lourde ! Tu vas me faire tomber !


Mais il me tint fermement, et c’est son baiser qui me fit chavirer.


- Moi aussi je t’aime, lui répondis-je, soulagée, tout de même, d’avoir retrouvé un peu de verticalité.


- Tu m’as flanqué une de ces frousses !

- Je ne vois pas pourquoi !


- En tous cas, tu as bien tenu le coup ce soir. Et, nous avons évité l’accouchement pendant le réveillon.

- Imagine si nous avions dû planter nos invités pour partir !


- Et bien nous l’aurions fait. Tu sais, j’ai pris plein de photos de Céline, Hortense et toi en train de danser. C’était trop marrant !

- Moi je ne trouve pas ça marrant du tout !


- Ça te fera de bons souvenirs, pour plus tard. Tu verras, tu en rigoleras.

- Peut-être... Mais pour le moment, j’ai envie de dormir. Eteins la lumière s’il te plait.


Je m’endormis paisiblement, mais je fus réveillée par de violentes contractions.


En me levant, j’allumai la lumière, et sentis un liquide me couler entre les jambes.

- Qu’est-ce qu’il y a ma chérie ?

- Je viens de perdre les eaux...


- Quoi ?

- C’est le moment. Il faut que tu m’emmènes à l’hôpital.


Nous nous étions rapidement changés.

- On peut y aller, ma puce. Tu es prête ?

- Ouiiiiiiiii !


- Qu’y a-t-il ? Pourquoi cries-tu comme ça ?

- Parce que j’ai vraiment mal !


- Tout va bien se passer. Je suis là. Allez viens, on y va.

- J’arrive.


Je ne sais pas comment je fis, mais je réussis, tant bien que mal, à suivre Jules jusqu’à notre voiture.


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