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G6/ Chapitre 2 - Un étudiant entreprenant


Le temps passait sur Britechester, rythmé par les cours, les devoirs, et les sorties au pub le soir. Angela et moi étions devenues de très bonnes amies.

  

Je m’entendais également très bien avec sa jumelle, tout comme avec mes camarades du Hall Drake.

-          Quelqu’un veut faire une partie de jus-pong ? demanda Lilith à qui voulait bien l’entendre, dans le pub.

-          Je suis trop forte, à ce jeu. Je prends Cassie comme partenaire, lui répondit Angela

-          Qu’est-ce que c’est que ce jeu ? les interrogeai-je.

-          Un jeu d’alcool, me souffla Inès, derrière son comptoir.

 

Le jeu consistait à envoyer une balle de ping-pong dans l’un des verres de l’adversaire. Lorsque la balle atteignait son but, l’adversaire devait avaler le verre de jus qui l’avait réceptionnée, cul sec. Lilith fit équipe avec Georges. Et Angela commença.


Elle était très forte mais Georges aussi l’était. Notre tour d’avance ne dura pas.

  

-          A mon tour ! Je vais vous rétamer, frangine ! se vanta Lilith.

-          Ça, c’est ce qu’on va voir ! douta Angela. Cassie s’en sort très bien.

  

-          Ouais, ça c’est vrai ! râla Georges. Elle joue pour la première fois, et elle réussit à mettre dans le mille, elle !

-          Tu veux bien boire le verre ? lui répondit Lilith, toute penaude.

  

-          Encore ! Tu veux ma mort ou quoi !

Je mis la dernière balle dans le verre, amenant la victoire à notre équipe. J’étais assez fière de moi.

 

 La soirée se termina, bon enfant, autour d’un dernier verre, et Angela me raccompagna jusqu’au Hall Drake.

J’étais un peu pompette, mais je devais encore travailler un peu sur ma présentation semestrielle. Je n’avais pas beaucoup avancé, et il était grand temps que je m’y mette sérieusement. 

 

Angela et Emilie m’écoutèrent m’entraîner, et me donnèrent de précieux conseils qui me permettraient de peaufiner tout cela. Elles notèrent d’ailleurs que je regardais trop mes pieds en parlant.

 

Un après-midi, j’allai me détendre un peu à la salle commune, et assister à un débat dont je ne me souviens même plus quel était le sujet. Les deux participants étaient des passionnés. J’espérais un jour, moi aussi, me retrouver au pupitre et débattre aussi bien qu’eux.

 

 En attendant, j’allais rejoindre le groupe qui était réuni autour d’un lecteur de poésie.

  

J’y retrouvai Stéphane, Henri et Jonathan (Moreau). Nous passâmes ici la fin d’après-midi.

  

Maman vint me rendre visite au milieu du semestre. Elle arriva avec un mini réfrigérateur et un micro-ondes, deux cadeaux qui étaient franchement les bienvenus et allaient me simplifier la vie.

-          J’adore ce que tu as fait de cet endroit ma chérie.

  

-          Tu as même mis une photo de Papa et moi !

-          Bien sûr ! Vous êtes ainsi toujours avec moi

  

Maman resta un instant avec moi. Je lui racontai ma vie à l’université, les cours qui me passionnaient, et tous les amis que j’y avais rencontrés.

  

Lorsqu’elle partit, je me sentis bien seule. Je chassai donc mes idées noires en travaillant sur ma présentation semestrielle.

 

J’étrennai aussi mon tout nouveau micro-ondes...

 

 ...et savourai mes nuggets de poulet, assise sur mon lit, seule...

  

Heureusement, Jonathan frappa à ma porte, pour me proposer de sortir. Nous marchâmes tranquillement jusqu’à la cafétéria, déserte à cette heure-ci.

-          Qu’est-ce que c’est que ce truc ?

-          Un tonneau. Tu veux qu’on essaye ?

 

Au début, cela me parut simple. Jonathan me tenait fermement, tandis que je prenais appui, à la force de mes bras, sur le tonneau en question.

  

Mais plus ça allait, moins mes bras me soutenaient, et plus j’avais l’impression d’étouffer...

 

 Jusqu’à ce que je recrache tout.

  

Comble de malchance, Jonathan, certainement surpris par ma réaction, me laissa tomber au sol.

 

 Et, ne m’attendant pas à ce qu’il me lâche, je me réceptionnai vraiment très mal.

-          Désolé, Cassie...

-          T’es pas désolé, t’es en train de rigoler...

 

 -          C’est plus fort que moi. On fera mieux la prochaine fois, t’en fais pas.

-          Aie, j’ai trop mal...

La douleur était atroce, et j’avais du mal à me tenir debout.

 

Cette fois, Jonathan afficha un air un peu plus compatissant, et presque inquiet.

-          Va t’asseoir. J’espère que tu n’as rien de grave.

 

La douleur commençait à s’atténuer, lorsque Stéphane et Henri firent leur apparition dans la pièce :

-          Il parait que tu t’es cassé la figure ?

-          Correction. Je ne me suis rien cassé du tout. C’est Jonathan m’a lâchée.

 

Henri, Jonathan et moi allâmes faire une ballade sur le campus. J’avais encore mal au derrière, mais la nuit était si douce et belle que je ne voulais pas rater ça.

  

-          La prochaine fois, tu essayeras le tonneau avec moi. Je ne te lâcherai pas, c’est promis, me dit Henri.

-          Je l’ai lâchée parce qu’elle s’est mise à se tortiller. Elle a tout recraché ! 

 

Evidemment, ça allait être ma faute.

-          Je peux vous dire une chose, c’est que je ne recommencerai pas de sitôt. Ni avec l’un, ni avec l’autre, les prévins-je.

Puis Henri nous laissa car il avait un cours qui commençait à huit heures, le lendemain matin.

 

-          Je n’ai pas envie de rentrer tout de suite. On continue la promenade ? me demanda Jonathan.

J’acceptai. En plus, je dois reconnaître que j’appréciais beaucoup sa compagnie.

 

Nous arrivâmes dans un endroit qui me faisait penser à une clairière.

-          Regarde comme c’est joli, Jonathan !

  

-          Une spirale de champignons ! Je n’ai jamais vu un truc pareil.

-          Moi, j’ai déjà vu plus magnifique. Toi. Il me suffit de te regarder.

  

-          Quoi ?!

Je restai bouche bée. Rien ne m’aurait lassé deviner que mon camarade de cité U allait me dire une chose pareille.

 

Pour toute réponse, il me prit dans ses bras, juste comme ça.

-          Tu es une fille super Cassie, vraiment.

 

Stéphane et moi révisions souvent ensemble.

 

Il avait été convenu que lorsque je travaillais, je ne voulais entendre personne pipeleter autour de moi. Cela avait été dur à faire admettre, mais j’y étais arrivée. Je voulais pouvoir travailler dans ma chambre tranquillement.

 

Depuis quelques temps, je m’entrainais à débattre. J’avais bien l’intention de pouvoir, moi aussi, débattre avec les meilleurs orateurs. C’est un de ces jours-là que je vis débarquer Aldéric, le meilleur ami de mon cousin Corentin, à la salle commune.

-          Aldéric ?! Mais qu’est-ce que tu fais ici ?

-          Cassandre, ça fait un bail ! Je suis très heureux de te voir.

 


 Nous sortîmes prendre l’air.

-          Ça se passe bien tes études ?

-          Très bien, oui. Mais tu ne m’as toujours pas dit ce que tu faisais ici.

  

-          Je suis venu voir quelqu’un. Et j’en ai profité pour te rendre visite aussi. Ta camarade de chambre m’a dit où te trouver.

 

-          C’est une fille ? Tu as une petite amie sur le campus ?

-          Je crois bien que oui ! Mais je t’en dirai plus un peu plus tard.

-          Petit cachotier. J’aurais bien voulu savoir qui c’est.

-          Tu ne le sauras pas.

  

D’aussi loin que je m’en souvienne, Aldéric avait toujours été un garçon mystérieux. Je savais qu’il ne lâcherait pas le morceau. Au lieu de cela, il me proposa de m’aider à débattre au pupitre.

-          Je suis un très bon orateur, tu sais.

-          J’accepte volontiers. Un peu d’aide ne me fera pas de mal.


Aldéric m’entraîna donc, sous l’œil amusé de Stéphane et d’un autre garçon.

-          Tu t’en sors très bien. Mais évite les « euh. » dans tes phrases et les grands gestes.

  

Cela dura à peu près une demi-heure. Aldéric était un bon professeur.

-          Merci beaucoup. Tu m’as donné quelques tuyaux qui me seront très utiles, même pour ma présentation semestrielle.

-          A ton service !

-          Tu vas tout déchirer Cassie, me dit Stéphane, à son tour.


Après le départ de mon ami, je filai faire un tour à la fête des jeux de Britechester.

-          Bienvenue à la fête des jeux, jeune fille ! m’apostropha un gars, en grande tenue de notre université. Je ne t’ai jamais vu dans le coin avant.

-          Trop de travail. Mais aujourd’hui, j’essaye de me détendre un peu.

-          Tant mieux ! On est là pour ça ! Un tonneau, ça te tente ?

-          Non merci. J’ai déjà donné !

  

Il s’appelait Christian Paris, il était fort sympathique, et il m’entraîna dans une partie de ping-pong.

 

Quand la partie fut terminée, Christian s’éloigna, et je me rapprochai des autres.

 

Un soir de la semaine, alors que je rendais visite à Lilith et Angela, je tombai sur Jonathan.

-          Ça va les filles ? Jonathan, salut.

-          Ça va très bien ! Je suis très contente de te voir ! me dit Angela. Avec tous ces devoirs, on ne fait que se croiser.

 

 -          Vous rentrez chez vous, ce week-end, les copains ? nous demanda Lilith.

-          Moi oui, lui répondis-je. Je vais passer le week-end chez mes parents. Ça fait bien trop longtemps que je ne les ai pas vus.

  

 

  


 J’avais à peine terminé que Jonathan débarqua dans la salle de bain.

-          Qu’est-ce que tu fais là ?

-          Tu me plais beaucoup. Je voulais te le dire depuis le premier jour.

 

Et il m’embrassa...

  

...et m’embrassa encore plus fougueusement. Le moins qu’on puisse dire est qu’il ne s’embarrassait pas de palabres.

  

Je ne sais pas comment nous avons fini sous la douche mais une chose est sûre, c’est que nous y avons fini, et que cela ne dura pas très longtemps.

  

-          Cassie, tu es formidable, me dit-il ensuite.

  

-          Bon, tu me rejoins en bas. C’est mieux si on arrive séparément.

  

Je réalisai à peine ce qui venait de se passer. J’avais imaginé cette première fois de toutes les façons possibles, mais celle-ci ne ressemblait en rien à ce que j’aurais aimé. Pas de romantisme, pas de lit, pas de « je t’aime » ... Jonathan m’attirait beaucoup, mais l’aimais-je ? Je n’en étais pas sûre... Pourtant, prise dans le feu de ses baisers, je n’avais pas su résister, dans une baignoire, près des toilettes... La pucelle ne l’était plus. Elle était même tombée bien bas. Faire ça sous le toit de mes amies...

 

Je me passai de l’eau sur le visage et me recoiffai un peu avant de descendre. Jonathan faisait comme si de rien n’était. Il était plongé dans ses cours. Je le remerciai intérieurement.

-          Tu en as mis du temps ! rigola Lilith. J’ai cru qu’on n’allait pas te revoir.

-          Tout va bien ? me demanda Angela.

-          Oui. J’ai simplement laissé passer Jonathan avant moi...

 

-          Oui... c’est ça...

Lilith avait l’air de beaucoup s’amuser, mais Angela prit ma défense.

-          La ferme, Lilith !

-          Ecoutez, les filles, je vais vous laisser. Il faut que je rentre à Windenburg.


-          Profite bien de ta famille, ma Cassie. Je t’adore.

Angela me serra dans ses bras, ignorant à quel point, en cet instant, son étreinte me faisait du bien.

-          A mardi, Angela !

  

Vendredi soir. Début du week-end. Windenburg et son horloge, la boulangerie de Papa... J’arrivais en terrain connu.

  

C’est incroyable comme certains endroits vous font vous sentir mieux. Je regardai la maison familiale, si belle, si imposante et surtout, si rassurante.

 

Je me dirigeai, le pas fébrile, vers la demeure de mon enfance.

  

Quelle joie d’être à la maison. Je sentis l’odeur du bois et de la cire, présente dans les meubles du salon, j’entendis le feu crépiter dans la cheminée et, par-dessus-tout, je vis que rien n’avait changé. Tout était à sa place, m’appelant, me réconfortant. Tout m’était familier.

 

Papa et Maman apparurent eux aussi, visions sincères de ce quotidien sécurisant, qui m’avait tant manqué.

-          Cassandre...

 

-          Mamounette ! Ma p’tite Mamounette !

-          Oh, que j’aime entendre ça ! disait mon père.


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