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  • Photo du rédacteurNathalie986

G6/ Chapitre 3 - Week-end à la maison


J’étais de retour à la maison pour trois jours, un long week-end puisque nous avions des jours fériés. C’est pour cette raison que j’en avais profité pour rentrer. Papa, Maman et moi nous installâmes au salon.

-          Raconte-nous ta vie à l’université ! On veut tout savoir.

-          Je travaille beaucoup, Maman, tu sais...

 







 





 Samedi, premier jour du week-end. Je m’étais levée de bonne heure pour préparer le petit déjeuner.

 

Ce qui me manquait vraiment à l’UdB (Université de Britechester), c’est de ne pas pouvoir cuisiner.

 

C’était un comble pour une étudiante en arts culinaires.

 

Je repensai à la soirée dernière. Que penser de l’attitude de Jonathan ? Il ne m’avait même pas saluée lorsque j’avais donné congé à Angela et Lilith... Je m’étais donnée à lui. Quelle honte... Si ça se trouve, ce gars ne valait pas mieux que les hommes dont m’avait parlé Maman, hier... J’en étais tellement triste.

 

Papa et Maman descendirent de leur chambre et me tirèrent de mes pensées moroses.

-          Mon ange ! C’est tellement bon de t’avoir avec nous.

-          Nous avons été réveillés par les bonnes odeurs du petit déj !

 

-          C’est vrai que c’est appréciable quand tout est déjà prêt, lui dit Maman. Je n’ai plus qu’à mettre les pieds sous la table.

 

Papa revint à la charge sur le sujet Jonathan. Mais pourquoi leur avais-je dit que j’avais quelqu’un dans ma vie.

-          Alors, c’est un gars bien au moins ?

 

Quelle question ! Je n’en savais moi-même rien. Il fallait que je donne le change.

-          Bien sûr. Et je ne m’ennuie jamais avec lui.

-          Ça, c’est très important. Moi je ne m’ennuie jamais avec ton père. C’est un mari formidable. Ce serait dommage de passer le reste de sa vie avec quelqu’un d’ennuyeux.

 

-          Mamounette, c’est mon premier petit ami... Je ne sais pas si je vais me marier avec lui. C’est un peu tôt pour le dire.

-          Je savais bien qu’il y avait un « couac » ...

 

J’avais du mal à savoir si elle était sérieuse, ou si elle plaisantait.

-          Tu ne voudrais quand même pas que je me marie avec le premier homme avec lequel je couche ?

-          Tu as couché avec lui ?

 

Oups... Je ne pouvais plus revenir sur mes paroles, maintenant...

-          Mamounette... Je suis adulte, tu sais !

-          Elle a raison, Linette.

-          Peut-être mais j’ai le droit de m’inquiéter, non ?


-          Bien sûr mais notre Cass est grande maintenant. Elle sait ce qu’elle fait.

-          Et si elle était enceinte ? Tu dirais la même chose ?

 

Je faillis m’étrangler... et Papa aussi.

-          Mais qu’est-ce que tu racontes ? La contraception, ça existe, non ?

-          Oui mais les jeunes n’y pensent pas toujours.

 

La conversation commençait à devenir franchement embarrassante. Comment leur dire que je faisais partie de ces jeunes qui n’avaient absolument pas pensé à ce genre de détails... que ça s’était fait, comme ça... sur l’envoûtement du moment... un envoûtement bien malheureux... que je regrettais.

-          Tu as raison Papa, nous avons pris nos précautions.

-          Me voilà soulagée, sourit Maman.

 

Ce matin-là, j’accompagnai Papa à la boulangerie, pour l’aider avant l’ouverture.

-          Avec Jonathan, c’est sérieux ?

-          Je t’avoue que je n’en sais rien.

 

-          Cass ! Tu as couché avec lui et tu ne sais pas si c’est sérieux ?

-          Il m’a prise au dépourvu. Je t’avoue que je ne sais pas trop quoi en penser.

 

-          Moi je sais. Tu n’aimes pas cet homme. C’est évident.

-          Et comment peux-tu savoir ça ? Tu n’es pas dans mon cœur, que je sache.

 

-          J’ai su tout de suite que j’aimais ta mère. Elle était l’amour de ma vie alors même que je ne pouvais pas la posséder. C’était une évidence. Pour toi, j’ai l’impression qu’il n’en va pas de même, me trompe-je ?

-          Non, tu ne te trompes pas. Et si on allait ouvrir le magasin ? Les clients ne vont pas tarder il me semble...

 

 -          Tu as raison. Allons-y. D’ailleurs, c’est toi qui vas ouvrir la boulangerie.

-          Moi ? Mais je ne l’ai jamais fait...

 

-          Ma chérie... Un jour, tout cela sera à toi. Notre œuvre, notre grand projet devenu réalité, à ta mère et moi. Alors fais-le. Ouvre la boulangerie. Nous serons si fiers de te la léguer.

 

Comment dire à mon père, si heureux, que j’avais d’autres projets que celui de devenir boulangère ? Je ne le pouvais tout simplement pas, et j’ouvris la boulangerie.

-          Voilà mon p’tit Papa. C’est ouvert. On peut commencer la journée.

-          Tu t’en es sortie comme un chef.

 

Un chef. C’est ce que je voulais devenir... Tous les employés arrivèrent : Éric, Louis et Karl. Ils étaient tous là.

 

La journée commença donc et les clients affluèrent. La frénésie était la même que celle dont je me rappelais étant plus jeune.

 

Sauf que cette fois, je me donnais vraiment à fond pour aider mes parents.

 

En fin d’après-midi, alors que j’étais concentrée dans les réapprovisionnements, j’entendis une voix qui m’était familière, celle d’Angela. Je l’eus reconnue entre mille.

-          Angela ! Mais qu’est-ce que tu fais là ? C’est Lilith qui achète le pain normalement...

-          Je voulais te voir, alors je suis venue à sa place.

 

Au moment de la fermeture, mes parent qui ne manquèrent pas de me questionner sur cette jeune femme qui avait l’air fort sympathique.

-          C’est Angela ! Ma meilleure amie à la fac. C’est une fille géniale. Elle a une sœur jumelle, Lilith. Elle vient souvent à la boulangerie. Elle a un style gothique, et est aussi rousse que sa sœur et que moi. Avec des piercings !

 

-          Je vois très bien qui c’est, dit Maman.

-          Ah bon ? demanda mon père.

-          Oui ! rousse avec des piercings aux sourcils. Et elle a les chevaux longs avec des macarons en guise de couettes.

 

-          Je ne vois toujours pas...

-          Ce n’est pas grave. Je souhaiterais inviter ces filles chez nous. Ce sont les amies de Cassandre, après tout. On pourrait les inviter à dîner demain, ça te va ?


J’étais tellement heureuse que je décidai de mettre la main à la pâte, et de préparer moi-même le repas, pour le lendemain. Je m’y employai tout de suite après le dîner.

-          Et voilà ! Je n’ai plus accès à ma cuisine ! dit Mman en rigolant.

 

-          Ce n’est pas grave. On a un futur grand chef, à la maison. Tu ne trouves pas que c’est chouette qu’elle ait un petit ami ?

 

-          Tu crois que Cass pourrait se marier avec ce garçon, et nous donner des petits enfants ?

 

Mais qu’est-ce que Maman allait s’imaginer ? Elle avait eu la chance de connaître mon père depuis l’enfance, puis d’en tomber amoureuse à l’adolescence... mais les histoires d’amour ne se passaient pas toujours ainsi.

 

-          Un enfant n’est pas du tout dans mes projets, dis-je en m’approchant d’eux.

 


 



 Je m’assis sur mon lit, un peu désemparée. Et si j’avais fait une bêtise avec Jonathan ? Si j’étais enceinte ?... Ce serait la catastrophe.

 

Je regardai la photo accroché sur mon mur... J’avais oublié de l’emporter avec moi, à Britchester.

-          Et toi, mystérieux inconnu, que penses-tu de tout ça ?

 

Dimanche matin, deuxième jour du week-end. En me levant, je regardai le grand poster de Buffy et de Spike que j’avais accroché dans la chambre. Pour moi, l’amour ressemble à ça. Et ce que je vis avec Jonathan, n’y ressemble pas vraiment... Il faut dire qu’il n’est pas non plus un vampire, hein ?

 

Lorsque je descendis au salon, Papa et Maman étaient déjà levés. Nous avions prévu de faire une sortie en famille à Windenburg et de déjeuner à l’auberge du vieux quartier, et ils m’attendaient et se demandaient si j’avais prévenu Angela et Lilith pour le dîner de ce soir.

-          Oui elles sont enchantées de venir.

 

Le soir-même, elles arrivèrent à l’heure prévue.

-          Salut les filles, ça va ?

-          En pleine forme, et toi ?

 

Je présentai mes amies à mes parents.

-          Lilith et moi, on se demandait : qui a fait la cuisine ? Ta maman ou toi ?

 



 Nous nous installâmes à table. Je savais que Papa et Maman aimaient déjà mes amies.

 

Durant le repas, nous avions beaucoup parlé de la vie sur le campus, et de la rivalité ancestrale entre les deux universités. Lilith et Angela, qui avaient un semestre d’avance par rapport à moi, avaient plein d’anecdotes à raconter.

 

Papa et Maman étaient très intéressés et posaient beaucoup de questions.

 

Nous passions une si belle soirée que nous fûmes surpris lorsque les jumelles nous dirent qu’elles allaient s’en aller. Il était déjà bien tard. Papa et Maman les invitèrent à revenir lorsqu’elles le souhaiteraient.

 

Lundi, jour férié, troisième et dernier jour du week-end. Nous fêtions ce jour-là l’anniversaire de Maman, et je passais dans la maison familiale, mon dernier jour. Je devais repartir en fin d’après-midi.

 

Maman et Papa avaient invité leurs vieux amis du groupe « les Inséparables »., ceux-là même que j’avais connu depuis mon enfance et qui étaient de toutes nos fêtes familiales : Cousin Clément bien sûr, mais aussi Rangi Hauata et Samuel Joly avec sa femme Lilas. 

 

Tati Lexa, la sœur de Papa, était là elle aussi. Et puis Cousin Corentin et son acolyte depuis l’enfance, Aldéric Quellec. Je n’avais jamais compris pourquoi Aldéric était présent à toutes nos fêtes familiales, mais je le considérais comme un véritable ami. Je le soupçonnais d’être un amant inavoué de Corentin, même s’il m’avait laissé entendre avoir une petite amie sur le campus... 

 

Rangi était venu avec son fils Frédéric que je connaissais depuis toute petite. Samuel et Lilas avaient emmené leurs « triplés », comme tout le monde avait l’habitude de les appeler... Les pauvres. Ils s’appelaient Cyrille, Cyrius et Cyrielle. J’adorais regarder leurs parents. Ils me rappelaient les miens. Samuel avait toujours un mot gentil envers sa femme ou un geste tendre.  


Il était temps pour Maman de souffler ses bougies. 


Tout le monde chantait à tue-tête.

 

Mamounette était devenue une personne âgée mais elle semblait toujours être la même.

 

Elle me serra dans ses bras.

 

En tous cas, ma petite Maman était toujours aussi dynamique.

 

L’après-midi touchait à sa fin. Il allait bientôt être l’heure pour moi de retourner à Britechester. Je regardai, émue, mon petit papa faire du gringue à Mamounette. J’espérais, qu’un jour, je puisse au moins goûter à un amour tel que le leur.

 

Je plombai un peu l’ambiance en disant à tout le monde que j’allai me changer pour repartir à l’université, mais Mamounette leur dit à tous de rester et de s’amuser.

 

Papa et Maman me raccompagnèrent sur le pas de la porte.

 


 


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