G8/ Chapitre 11 - Un goût de sang
- Nathalie986
- il y a 5 heures
- 5 min de lecture
Nous les avions raccompagnés jusqu’à la porte. Caleb et moi nous retrouvâmes seuls. L’ambiance était tendue.

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Ce chapitre contient du contenu et/ou des propos pouvant potentiellement choquer ou gêner un public jeune ou sensible (sexe, violence, discrimination féminine) touchant à des sujets choquants, douloureux ou traumatisants.
- Je vais te punir, Rose. Je sais que tu le sais.








J’avais décidé d’abdiquer.


Je ne répondis pas mais, alors que je m’apprêtais à aller exécuter son ordre, Caleb m’arrêta.

Je me sentais un peu ridicule, toute seule, en porte-jarretelles, à attendre Caleb dans son antre. J’avais froid et je n’étais pas très rassurée. Je n’avais jamais vu mon mari dans une telle colère.

Mais il ne tarda pas à arriver.



Je hochai la tête en silence.



Caleb prenait une pause après chaque phrase qu’il prononçait. Il choisissait ses mots et je le voyais observer mes réactions.

Je ravalai ma salive. L’angoisse montait... Etait-ce de la peur ? Je n’avais jamais ressenti cela jusqu’à maintenant.

C’en était trop. Je fondis en larmes. Caleb ne fit même pas mine de me consoler, pas même de me rassurer.

Je relevai aussitôt la tête et repris mes esprits. Il était hors de question que je flanche.

Soit. Je l’accepterai et je supporterai, et en aucun cas, je ne lui donnerai le plaisir de me voir m’effondrer.

Caleb se transforma devant moi. A la vue de son regard affamé, je devinai qu’il ne ferait de moi qu’une bouchée.

Mais il me sourit et son ton se fit moins dur.

J’esquissai moi aussi un sourire, mais difficilement.

Je le lui tendis. J’avais très peur. Mon cœur battait à tout rompre. Caleb dut le sentir car il interrompit son geste.

Il planta ses canines dans ma chair. La douleur fut fulgurante et immédiate. Je me retins de hurler...

Je me sentais faiblir à mesure que Caleb se nourrissait.

La douleur, cette douleur n’en finissait pas. Je posai alors la main sur l’épaule de mon mari. Il avait besoin de mon sang... Il fallait que je tienne.

Je ne sais pas combien de temps tout cela a duré mais je sais qu’à un moment donné, j’ai essayé de le repousser pour me dégager. Mais il était trop fort pour moi.

Puis il finit par s’arrêter...

J’étais glacée... Caleb s’essuya la bouche.

A l’inverse, moi, je tremblais et je me sentais vraiment très abattue.





Caleb avait pris ma main pour me conduire jusqu’à sa couche. Nous nous regardâmes un instant en silence.


Il ne toucha même pas son cercueil. Un simple geste suffit pour que le couvercle s’ouvre.

La panique m’envahit subitement. Il n’allait tout de même pas me faire entrer là-dedans.


Le couvercle se rabattit sur nous et je perçus que nous lévitions. Caleb se jeta crûment sur moi, m’arrachant un cri. Il faisait noir et avec cette lévitation, je perdis tout repère.

J’avais l’impression de subir... Ses assauts répétés, sa violence inouïe, le cercueil qui ne cessait de bouger...

Si j’avais osé croire que les offensives de Caleb au début de notre mariage avaient été les plus agressives, je m’étais trompée. Mon mari était un vampire éperdu me portant des salves douloureuses, pénibles et cruelles... Un vampire sous sa forme sombre. Il ne m’avait jamais prise ainsi. Mais je l’aimais tant, même maintenant.

J’étais complètement affaiblie par tout ce sang qui me manquait, que je lui avais donné et dont il profitait pleinement. Mon corps tremblait, se crispait... Je voulais pleurer ou crier... Lui dire d’arrêter... Mais je ne lui donnerai pas ce plaisir. Au lieu de cela, je m’agrippai à lui. Il serait vivant. Alors, je tiendrai. Jusqu’au bout. Pour lui. Même s’il n’en était pas conscient. Le cercueil se renversa...

Puis il se retourna complètement. Je ravalai mes larmes. Je serai fière. Pour lui, car je le voulais fier de moi.

Nous tombâmes subitement du cercueil. Caleb était encore sur moi, prêt à me mordre une nouvelle fois...

Je n’en pouvais plus... Mes dernières forces m’abandonnèrent...

J’enlaçai alors Caleb. Je me sentais mourir... Trop de violence, trop de sévices et de fureur... Je me sentais partir...

Je devais lui dire au revoir...

Mon calvaire cessa instantanément.

Je passai de la violence de ses actes à la douceur de sa voix.


Il me redressa petit à petit puis me mit debout, patiemment, avec tendresse.

Caleb me porta jusqu’à la porte de son antre puis il me posa à terre. Son regard violet était tendre, sa voix était douce. Après ce débordement de force tempétueuse, j’accueillis ce regard comme une onction.

Il m’embrassa alors et j’eus beaucoup de mal à lui rendre ce baiser fougueux tant j’étais faible.

Il agrippa les cheveux que j’avais dans la nuque, me faisant encore souffrir... La forme sombre de Caleb était tellement plus brutale, même dans la douceur. J’aspirais au calme. J’avais besoin de répit.

Il me relâcha.

Je ne pouvais pas lui répondre. Mes tremblements s’amplifiaient.

J’avais compris, mais il m’était encore impossible de parler. Je clignai des yeux pour dire à Caleb que, oui, j’avais compris. Mais je n’aurais pas la force de prendre une douche, quoi qu’il arrive, et je m’en moquais, de toute façon... Je sentais que je pouvais tomber à tout moment. J’étais tellement exténuée... Je souhaitais dormir, être en paix... Être en paix.
Je crois que j’ai complètement déconnecté à ce moment-là. Je sentis vaguement que Caleb me soulevait et me portait.

Il m’avait déposée doucement sur notre lit. Je ressentis un bien-être, le confort du matelas. J’étais bien.

Je dus m’endormir tout de suite mais, de temps en temps, j’ouvrais un œil. Caleb était assis auprès de moi, sans bouger. Sa présence me rassurait et je replongeais aussitôt dans un sommeil sans rêve.

Une autre fois, je ne le vis plus. Pourtant je sentais sa présence. Je savais qu’il n’était pas loin. J’aurais voulu bouger pour voir où il était mais je ne le pouvais pas. Chaque parcelle de mon corps était meurtrie.

Puis il me sembla que Caleb me parlait. Dans mon sommeil. Une voix douce, lointaine. Il m’assurait que mes douleurs s’en iraient et j’avais vraiment l’impression de me sentir mieux, moins abîmée...

Lorsque je me réveillais, j’étais en meilleure forme, toujours fatiguée, certes, mais mes douleurs s’étaient considérablement atténuées. Caleb lévitait près de mon lit.

Je ne l’avais jamais vu faire une chose pareille. Sûrement sa méditation obscure.
Il était si beau, si puissant. Et il était en vie. J’étais tellement heureuse.

- Rose ? me dit-il.
- Oui...

Caleb avait repris figure humaine.
- Tu as bien dormi ?
- Oui.

- Comment te sens-tu ?
- Encore un peu fatiguée... Quelle heure est-il ?

- Il est presque quinze heures. Va prendre une douche et habille-toi. Confortablement. Tu peux mettre un pull et un pantalon si tu veux.
- C’est terminé ?

- Oui, c’est fini. Prends ton temps, puis rejoins-moi à la cuisine, d’accord ?
- D’accord...

J’en aurais presque pleuré...
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