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  • Photo du rédacteurNathalie986

Chapitre 19 - Un beau mariage

Cendre et la Vallée Oubliée


Janvier 2042. Vladislaus Straud avait réuni les deux lieutenants de sa milice secrète, à savoir Francis Caron et Lilith Vatore, ainsi que Cendre et Timothée Renard afin de faire le point sur la situation conspiratrice dans les catacombes.


Francis fut chargé de faire ce point.

Une coalition avait été identifiée et les principaux membres en étaient des vampires bien connus de toute la communauté : Nathan Livinghell, le maître d’œuvre, Valérie Veh, une esthéticienne spécialisée dans le maquillage des formes sombres et Vincent Pabiz, un pépiniériste connu pour ses cultures d’excellents plasmafruits, tous respectés, bien évidemment. Les autres n’étaient que des pantins à leur solde.


Francis et Lilith avaient fini par clairement définir quel était le but de ces conspirateurs.

Ils venaient tous de Riverview et leur cible d’origine était le Duc de leur contrée, Lucas Lestat. Ils étaient arrivés, déterminés à le tuer pour mettre un autre à sa place mais avaient bien vite découvert qu’il était impossible de ressortir de la Vallée et qu’une solution était en cours pour régler cette complication, grâce à la nouvelle maîtresse vampire.

Ils avaient donc décidé d’attendre que les portes s’ouvrent à nouveau et de décaler leur projet à ce jour-là. Puis le Duc de Riverview avait disparu...


Lilith ajouta aussi que leurs projets avaient également évolué depuis l’arrivée de leur premier membre. Ils prévoyaient à présent de tuer Vlad et Cendre le jour où leur mariage sera célébré pour les destituer également, eux aussi.

Nathan Livinghell clamait partout que Cendre Valrose n’avait pas les épaules pour régner sur Forgotten Hollow et celui qui fomentait cette rébellion semblait avoir quelques idées de grandeur, comme celle d’asservir tous les mondes vampires.


- Sait-on qui compte tous nous évincer de la sorte ?

- Malheureusement non. On a d’abord cru que c’était l’un des trois mais ce n’est pas le cas. Alors, soit leur chef se cache bien, soit c’est celui qui est supposé franchir nos portes dans deux ans. Ce qui est certain, c’est que les autres le craignent. Ils disent qu’il est très puissant.


- Il faut retrouver le Duc de Riverview. Voilà vingt-et-un ans qu’on ne l’a vu. Ce sont ses sujets qui complotent et sa vie est menacée. Nous devons le mettre au courant. En plus, il pourrait nous en apprendre davantage sur toute cette clique.


- Le problème est qu’il est introuvable. J’ai fait ma petite enquête et il se trouve que personne ne l’a jamais revu, pas même une petite apparition.


Cendre évita de regarder Lilith. Cette dernière était là quand Caleb lui avait appris que Lestat hibernait. Elle savait mais elle n’avait rien dit à son coéquipier. Elle protégeait son frère autant que son amie.

Une question se posait tout de même : comment était-il possible que Francis n’ait pas retrouvé Lucas ? Il n’était pas bien loin pourtant, juste dans sa maison...


- J’ai ma petite idée quant à l’endroit où il se trouve, mais ce serait certainement prématuré d’aller le chercher maintenant. Personne ne court de réel danger dans l’immédiat, si j’ai bien compris votre compte-rendu.


Le vidame de Montsimpa intervint :

- Vous avez raison, mon ami, mais je maintiens que le Duc pourrait nous fournir de précieuses informations sur Livinghell, Veh et Pabiz.

- Monsieur Renard n’a pas tort. Cela pourrait nous aider d’en savoir plus sur eux, enchérit Francis Caron.


- Très bien. J’entends vos arguments mais j’ai fait une promesse à un ami il y a plus de vingt ans, alors laissez-moi réfléchir quelques temps avant de décider de rompre cette promesse. Je vous tiendrai au courant.


Le comte avait alors levé la réunion et dut gentiment invectiver Francis à rentrer chez lui car celui-ci avait une grande envie de poursuivre les débats alors que le comte voulait présenter de nouveaux vampires à Cendre.



Jeb lui tendit la main.

- Enchanté Maîtresse. Nous avons tellement entendu parler de vous. C’est un honneur de vous rencontrer. Je m’appelle Jeb Harris et voici Dina Caliente et Salim Benali.


Cendre était très émue de tous les revoir. Vladislaus l’informa qu’ils avaient été tous les trois recrutés pour faire partie de la milice straudienne et qu’ils travaillaient en ce moment à infiltrer les conspirateurs.


Cette nuit-là, Cendre s’en fut directement chez Lestat pour lui expliquer sans tarder la situation.

- Lucas... Je ne vais plus pouvoir venir te voir avant quelques temps mon amour, car si le comte vient à prendre la décision de te réveiller et qu’il me trouve ici, nous aurons bien d’autres problèmes que ce complot.

Lucas Lestat n’avait pas répondu et Cendre était partie.


 

Un mois plus tard, la chapelle vit arriver en son sein plusieurs vampires en tenue de soirée, prêts à célébrer le mariage de deux des leurs. Cendre, avec l’accord de Jessie, avait invité Jeb, Salim et Dina, Jessie qui était très heureuse de les avoir auprès d’elle ce jour-là.


Le mariage se déroula à l’extérieur, ainsi que l’avaient souhaité les jeunes mariés.


Il neigeait à gros flocons mais cela ne troubla, outre mesure, personne, pas même les enfants.

La cérémonie fut vampiriquement fantastique.


Cendre ne serait pas prête d’oublier cette belle nuit où sa servante avait épousé son ami...


Bonus photos : Lorsqu’Isaure vient perturber la cérémonie


Lorsque les anneaux furent échangés et l’alliance des deux époux prononcée, Cendre convia tout le monde dans la salle de combat pour poursuivre les festivités.


Caleb et Jessie ouvrirent le bal, conformément à la tradition, puis Cendre s’excusa auprès de ses invités car elle devait coucher Blanche, sa petite dernière.


Sachant que ses invités s’amusaient à l’étage, elle prit le temps pour lire une histoire à la bambinette qui était toute triste de ne pas pouvoir rester avec les grands.


Blanche s’endormit alors que l’histoire n’était pas achevée et Cendre quitta la pièce à pas de velours.


Elle venait de refermer la porte lorsqu’elle le vit...

Vingt-et-une années s’étaient écoulées et il se tenait là, chez elle, devant elle, à la regarder.


Jamais elle n’avait oublié la puissance de son regard... et il lui avait tant manqué. Ils se sourirent.


- Cendre...


- Lucas...


Il s’était alors avancé vers elle et elle avait cru que son cœur allait céder. Et alors qu’il s’approchait, ne la quittant pas des yeux, elle n’entendit plus rien que le bourdonnement de son pouls qui martelait ses tempes.


Il n’y eut aucune parole, aucune phrase, juste cet instant inespéré où il la serra contre lui tellement fort qu’elle eût pu en mourir.


Ils s’étreignirent ainsi de longues minutes sans parler, puis s’embrassèrent et s’enlacèrent à nouveau.


Était-ce la violence émotionnelle de leurs retrouvailles ou une faiblesse due à sa grossesse, toujours est-il que Cendre sentit ses jambes l’abandonner et qu’elle tomba à genoux.

- Tout va bien, ma douce ?

- Tout va bien, oui... C’est l’émotion... Je ne m’attendais pas à te voir.


- Je t’ai entendue me parler de ce complot... Il fallait que je revienne. Je ne supporte pas de te savoir en danger.


- Tu n’aurais pas dû... Je sais me défendre à présent. Je ne suis plus celle que tu as laissée. Et puis c’est dangereux. Je donne une fête ce soir pour le mariage de Caleb et Jessie, et le Comte est ici avec sa milice.


Lucas la prit à nouveau contre lui, dans une étreinte désespérée.

- Je t’aime, je t’aime tellement, ma douce.


- Oh moi aussi, Lucas. Je t’aime tant !


- Demain chez moi à vingt heures. Promets-moi que tu viendras.

- Je te le promets.


Cendre avait alors rejoint ses invités.

Certains, à l’instar des mariés, dansaient encore, ignorant tout de la tempête romantique qui secouait le cœur de leur maîtresse de mille vagues.


D’autres s’étaient assis pour discuter entre filles ou attendre que le temps passe, comme le Comte qui semblait s’ennuyer ferme... Cendre s’approcha de Lilith et Bella pour participer à la conversation, même si son esprit était encore bien ailleurs.

- Alors, ça y est ? Elle a fini par s’endormir la petite Blanche ?

- Oui, mais ça n’a pas été sans mal... Il a fallu que je lui lise deux histoires.


Lilith s’éclipsa ensuite pour rejoindre la piste de danse et le Comte prit congé en remerciant son hôtesse pour la merveilleuse soirée

- Vous êtes une hôtesse parfaite.

- Merci, mon cher. Je suis ravie que vous ayez passé une bonne soirée.


Cendre se retrouva alors seule avec Bella, ce qui allait lui permettre de s’entretenir avec elle en toute confidentialité. Les convives semblaient ne pas vouloir quitter la piste de danse, les mariés n’avaient d’yeux l’un que pour l’autre et les enfants avaient monté le son du phonographe à son maximum. Pas étonnant que Vlad ait voulu s’en aller !


- Bella, est-ce que tu pourrais remplacer Jessie pendant une dizaine de jours ? Je lui ai accordé des vacances pour qu’elle puisse profiter de son mari et j’aurais bien besoin de quelqu’un pour me seconder à la chapelle, quelqu’un en qui j’ai confiance, bien sûr. Et tu es la seule.


- Vous me flattez, Maîtresse. Ce sera avec plaisir, bien évidemment. Je connais toutes les tâches de Jessie et elles sont tout à fait à ma portée. Je rentrerai chez moi à la nuit tombée, n’est-ce pas ?


- Pas toujours. Par exemple, demain soir, j’aurai besoin de toi. Je vais devoir m’absenter toute la nuit et j’aimerais que tu sois là pour les enfants, au cas où... un cauchemar est si vite arrivé. Evidemment, cela restera entre nous. Il est hors de question que quelqu’un sache que je me suis absentée de la chapelle.


- Maîtresse... vous savez bien combien j’aime être chez moi, auprès des miens... Si je dois être absente la journée ET la nuit, quand verrais-je mes enfants ?

- Tes filles sont grandes à présent, notamment l’aînée qui doit déjà être une jeune adulte. Elle peut bien s’occuper d’une adolescente et d’une pré-ado, non ?

- Vous ne comprenez pas... J’ai besoin d’être auprès d’elles...


- Bien sûr. C’est naturel. Je te propose, dans ce cas de ne venir qu’à seize heures demain pour que tu puisses profiter de cette journée auprès de tes filles. Mais j’insiste, j’aurai besoin de toi jusqu’au lever du jour. Nous aviserons ensuite pour les jours suivants, tu le veux bien ?


Bella avait acquiescé, comme toujours.

- Cendre... Qu’y a-t-il ? Je vous sens ébranlée depuis que vous êtes revenue de la chambre de Blanche. Vous savez que vous pouvez tout me dire. Nous avons déjà un bien lourd secret à porter, toutes les deux. Alors, je peux tout entendre.

- Je te ferai part de ce qui m’agite de la sorte, et plus vite que tu ne le penses, mais pas ici et pas maintenant.


La soirée s’achevait. Tous paraissaient infatigables mais leurs mouvements se faisaient cependant plus tranquilles, et ils finirent par s’en aller les uns après les autres sans oublier de féliciter les mariés et de remercier Cendre.


Cendre accompagna Caleb et Jessie jusqu’à la porte de la chapelle où elle enlaça sa bien-aimée servante et lui souhaita plein de bonheur.

- Profites bien, hein ? Et si tu as besoin de quinze jours, dis-le-moi !


- Vous êtes sûre que je ne vais pas vous manquer, Madame ? Dix jours, c’est long.

- C’est la première fois que je te donne des vacances. Tu ne vas pas t’en plaindre, non ? Et puis, ne t’inquiète pas, je me suis organisée. Vous avez assez attendu, Caleb et toi pour être heureux.


Caleb s’impatientait en douceur.

- Tu ne crois pas qu’on pourrait y aller, maintenant, ma chérie ?

- Je tiens à m’assurer que tout ira bien pour Madame, d’abord.

- Tout ira bien, ne t’en fais pas. Allez, filez tous les deux ! Et que je ne vous revois plus avant dix jours !


Une fois seule dans sa crypte, Cendre avait accroché au mur un portrait de Lucas qu’elle avait, un jour, dérobé chez lui, et elle resta à le contempler plusieurs heures. Maintenant qu’il était de retour, elle se demandait ce qu’il adviendrait d’eux si leur secret était découvert mais, si une hibernation, plusieurs grossesses et des coutumes ancestrales n’avaient pas eu raison de leur amour, Vlad ne pourrait rien contre non plus.




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