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  • Photo du rédacteurNathalie986

Chapitre 24 - Un bien triste bilan

Cendre et la Vallée Oubliée


Les combats au sein des catacombes avaient malheureusement fait plusieurs victimes.

Lucas Lestat avait perdu Cameron Fletcher, le jeune novice qui aurait dû rester au manoir ainsi que le Comte le lui avait ordonné. Il avait péri par la main d’un ennemi qu’il avait pris, de dos, pour Caleb.


Lucas, lui, était trop occupé à guerroyer avec Vincent Pabiz, l’un des sbires de Williams, pour se rendre compte de quoi que ce soit.


Le petit bourgeois s’était jeté sur lui alors qu’il ne s’y attendait pas mais le Duc avait vite repris le dessus et lui avait démontré qui était le plus fort des deux, tout d’abord en parant ses coups les uns après les autres, les mains dans les poches...


... puis en lui assenant un coup qui allait le mettre à terre. Oui, le Duc s’amusait beaucoup de la détresse de son ennemi qui était l’un de ceux qui avait contribué à amener le chaos à Forgotten Hollow.


Mais Lestat dut abréger rapidement le calvaire de Pabiz car il entendit, loin dans son esprit, une voix qui appelait au secours, sa voix à elle...

Son sang ne fit qu’un tour. Elle était en danger. Il brisa net la nuque de son ennemi, puis s’en alla.


 

Pendant que Lucas courait vers Cendre, Nathan Livinghell causa la mort de Dina Caliente alors qu’elle avait cru échapper à son emprise.


Il l’avait ensuite déposée là, sur un banc, telle une poupée désarticulée.


Puis il avait croisé le Vidame de Montsimpa.


Il avait un moment cru qu’il pourrait l’achever...


... mais le Vidame avait eu recours à une parade qui l’avait complètement déstabilisé.


Allongé sur le sol, il ne voyait pas comment s’en sortir car le vidame parait chacun de ses coups et l’empêchait de se relever.


Au moment où il lui enserra la jambe, il eut la fabuleuse idée de mentionner le décès de Dina.

- Allez donc voir ce que j’ai fait à votre pétasse blonde, deux rues plus loin !


Timothée Renard avait alors abandonné sa proie afin de voler au secours de la victime de Livinghell et, au même moment, Jeb Harris se trouvait aux prises d’un vampire vêtu de rouge avec les yeux tout aussi rouges que son manteau.


La milice straudienne perdit encore un des siens... Jeb succomba d’un écrasement des cervicales. Son ennemi ne l’avait pas épargné.


Cendre l’avait découvert alors qu’elle essayait de retrouver Blaise Williams et elle en fut profondément affectée. Jeb avait été son premier descendant vampire.


Elle se rua alors sur le coupable, lui fit regretter son acte puis courut, le cœur ravagé, à la recherche de Williams.


Le Vidame avait laissé Livinghell pour accourir auprès de Dina mais le Comte l’avait devancé.

- Elle est ... ?

- Oui.


- Elle était douée mais elle avait encore beaucoup de choses à apprendre... J’aimerais savoir qui a fait ça.

- Livinghell.

- Je vais m’occuper personnellement de lui.


Vladislaus, fou de rage, avait laissé Dina entre les mains du vidame puis avait retrouvé le maître d’œuvre alors qu’il s’en prenait lâchement à Jessie, la maintenant par la racine des cheveux.

- Lâchez-là, ordonna-t-il.


- Il y a un problème, Monsieur le Comte ? le nargua celui-ci.

- Je crois bien que vous êtes le problème dans son entier, petit minable.


- Et bien quoi ? On n’a plus le droit de s’amuser dans la Vallée Oubliée ?

Nathan Livinghell se rapprochait dangereusement du Comte qui ne bougeait plus.


Tout se passa très vite. Oubliant ses bonnes manières tant il était en colère à cause de la mort de Dina et de la façon dont Jessie avait été traitée, Vladislaus écarta Jessie tout en se ruant sur le maître d’œuvre.


Le cœur de Nathan fut transpercé d’un geste assuré devant les yeux de celle qui aurait pu être sa victime. Il n'avait utilisé que son bras...


- Merci Monsieur le Comte, je crois que vous êtes arrivés à temps.

- Tout le plaisir est pour moi, Madame Vatore.


- Ce petit maçon de pacotille en a maintenant fini de se battre à la déloyale. J’espère qu’il sombrera dans les ténèbres.


 

Cendre, quant à elle, finit par tomber sur Blaise Williams, non loin de l’auberge du vieux Luigi, ce vampire, italien du temps de son humanité et qui cuisinait des pack de plasma « faits maison » emprunts de belles saveurs humaines.

Cendre tomba donc sur lui, ou plutôt était-ce Williams qui tomba sur elle.


Elle s’était retrouvée au sol, sur les pavés froids, sans même comprendre ce qui avait pu se passer, et la brute appuyait sans pitié sur sa nuque.


Elle allait mourir ici, elle en était certaine, seule et sans ses enfants, sans Lucas...

Dans un dernier effort, elle l’appela à l’aide, du plus profond de ses pensées

« Aide-moi... »


Puis elle ne ressentit plus rien que le noir absolu et se laissa sombrer.

Lucas avait rapidement mis fin aux nuits sombres de Vincent Pabiz lorsqu’il avait entendu l’appel au secours de Cendre et sa petite voix faible.

Il arriva derrière Williams, déterminé à l’achever.

- Ne la touche plus et relève-toi, espèce de gredin. Tu n’as donc plus aucune fierté ?


Williams lui fit face.

- Tu deviens faible, Lestat. Cette histoire ne te concerne pas. Nous sommes tous deux de Riverview et tu devrais combattre à nos côtés.

- Qui en a donné l’ordre ? Riverview est une contrée paisible et son seul souverain, c’est moi ! Je ne suis pas encore mort, comme tu peux le constater.


Lestat le saisit à la gorge :

- Quand je pense à tout ce que je t’ai appris et à la confiance que j’ai placée en toi ! Tu es un renégat !

- Alors vas-y ! Tue-moi !


Lucas le relâcha.

- Non, je ne te tuerai pas. C’est elle qui le fera. Je la connais. Elle ne restera pas sur cet échec, sois assuré que tu périras de sa main.

- Elle est déjà morte, Lestat.


- Bien sûr que non, elle n’est pas morte ! Parce que si c’était le cas, je te jure que je gèrerai personnellement ton cas et que tu n’en t’en relèveras pas. Tu connais très bien mes méthodes, Blaise. Tu sais que je ne plaisante pas.


Lucas avait alors laissé partir Williams puis il s’était approché de Cendre.

Elle avait la nuque brisée, il le sentit entre ses doigts... mais peut-être pas complètement.


Il l’avait alors soulevée, sa pauvre tête cassée effleurant son épaule et il avait essayé d’entrer en contact avec elle

« Ma douce, réponds-moi, s’il-te-plaît »


« Je ne supporterai pas de te perdre, alors reviens-moi. Reviens-moi, je t’en prie. »

Mais l’esprit de Cendre n’entendait plus et il n’obtint aucune réponse.


Ce silence entre lui et son Unique le déstabilisait profondément et l’auberge de Luigi, désespérément vide, faisait écho à son propre désarroi.

Il s’approcha, le pas tremblant, du banc qui se trouvait là.


« Tu ne peux pas mourir, pas maintenant. Nous devons nous battre ensemble contre cette vie qui refuse de nous unir... Cendre... Je t’en prie... entends-moi... »


Il l’avait alors déposée le plus délicatement possible sur ce banc en bois, continuant à lui parler.

« Je sais que tu m’entends... Il ne peut en être autrement... et je continuerai à te parler jusqu’à ce que tu me répondes. »


En la regardant ainsi, il avait presque l’impression qu’elle dormait paisiblement.


Tout à sa détresse, Lucas n’avait pas vu que le Comte Vladislaus Straud et le Vidame de Montsimpa l’observaient depuis un moment lorsqu’il s’allongea, accablé par la douleur qui lui faisait entrevoir le décès de Cendre. A cet instant, rien ne comptait plus que Cendre...

Le Comte murmura alors à Timothée :

- Vous n’avez rien vu, n’est-ce pas, mon cher ?

- De quoi parlez-vous donc, mon ami ? répondit le Vidame d’un air entendu.


Le Comte s’était alors dirigé vers le Duc de Riverview et lui avait tendu la main.

- Relevez-vous, mon ami. Ce n’est pas une tenue pour un noble de votre rang. Dites-moi plutôt ce qui est arrivé à ma future grande Maîtresse.


Lucas se redressa tant bien que mal en réalisant que le Comte et le Vidame avaient assisté à son infortune puis il leur expliqua que Cendre avait croisé le chemin de Blaise Williams ainsi que les circonstances de sa blessure, ce à quoi le Comte répondit :

- Vous avez bien fait de voler à son secours. Sans vous, qui sait ce qu’il serait advenu de Forgotten Hollow. Et si ce Blaise Williams s’est échappé, ne vous en faites pas. Sauver la future Grande Maîtresse est notre priorité à tous. Vous avez fait ce que vous deviez faire et je vous en suis reconnaissant. Quant à ce monsieur Williams, nous le rattraperons, il va sans dire.

Sous couvert de son discours, le Comte rappelait au Duc les obligations de Cendre Valrose, et cela ne lui échappa pas.


Le Comte s’interrompit lorsqu’il vit arriver Francis Caron, accompagné de Lilith et Caleb Vatore, ainsi que de Bella Swan.

- Nous reprendrons cette conversation plus tard. J’imagine que tout le monde est d’accord.


Le Duc et le Vidame acquiescèrent. Ils convinrent, d’un accord commun, que Cendre avait été retrouvée par Lestat, gisante, alors que Blaise Williams s’enfuyait. Le Duc n’avait alors eu d’autre choix que laisser Blaise partir pour sauver Madame Valrose. Grâce à lui, la nuque de la future grande maîtresse n’était pas complètement brisée. Cela suffirait à rassurer tout le monde et l’honneur de Lestat serait sauf.


Francis et Caleb s’approchaient, complètement remontés par ces combats dont ils se racontaient les moindres détails.


Bon nombre de vampires avaient rejoint la grotte sentant qu’il ne valait mieux pas s’éterniser dans les parages alors que des nobles étaient sur place. Certains étaient venus en curieux alors que d’autres retournèrent leur veste, sentant la victoire échapper à Blaise Williams.


Le Comte avait expliqué à ses alliés ce qui était arrivé à Cendre Valrose. Lilith, comme la majorité d’entre eux, ne s’en inquiétait pas.

- C’est une chance que ce Blaise Williams soit médiocre. Moi, lorsque je brise une nuque, je la brise jusqu’au bout, fanfaronna-t-elle.

Bella, elle, semblait outrée :

- Elle aurait tout de même pu y rester, non ! Si le Duc n’avait pas été là, c’en aurait été fini ! Comme pour Jeb, Cameron et Dina ! Il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser !


- Monsieur Vatore, calmez votre amie. Il serait grand temps qu’elle apprenne à rester à sa place.

Le Comte était hors de lui et Lestat avait « déconnecté » de la réalité pour essayer d’atteindre les pensées de Cendre car, malgré tout ce qui se disait, il avait peur pour elle.


- Allez, ça suffit maintenant. Tu ne voudrais pas te mettre le comte à dos, quand même ?

- Ce que je dis, c’est que tout le monde semble prendre un peu trop les choses à la légère, dans cette communauté.


Vladislaus s’interrogea alors auprès de Francis des absences de Jessie et Salim.

- Ils vont bien. Je les ai envoyés en éclaireurs pour nous assurer qu’il n’y avait plus d’ennemis dans les catacombes.

Caleb ne pipa mot mais Lucas comprenait à quel point il devait être inquiet pour sa femme.


Malheureusement pour lui, les vampires choisis pour être des éclaireurs n’étaient jamais les plus aguerris et Caleb savait que Francis n’aurait jamais été approuvé s’il avait envoyé au « casse-pipe » une des forces vives de sa communauté.

- Vous avez très bien fait, Monsieur Caron. J’espère que Madame Vatore et Monsieur Benali nous rapporterons de bonnes nouvelles et que nous avons définitivement repris les catacombes.

Tous l’espéraient.


Francis se tourna vers Caleb.

- Ne t’en fais pas. J’ai vu ta femme combattre. Elle s’en sortira.

- J’y crois de toutes mes forces, mais Jessie est novice. Le Comte l’a sauvée tout à l’heure mais si elle tombe sur Blaise Williams, elle ne fera pas le poids. Et Salim non plus...

- Williams n’est sûrement plus dans les catacombes à l’heure qu’il est. Rassure-toi.


Salim et Jessie arrivèrent à ce moment-là.

- Les catacombes sont de nouveau à nous ! Ils ont tous filé, Monsieur le Comte !


Les deux néophytes s’empressèrent de raconter leur exploration à tout le monde. Ils étaient très enthousiastes sur la mission importante qu’on leur avait confiée et se faisaient une joie d’y ajouter de nombreux petits détails. Le Comte les interrompit :

- Aucune trace de Blaise Williams ?


- Non, Monsieur le Comte. Nous avons, Jessie et moi, tout fouillé de fond en comble, jusqu’à la plus petite maison. Il n’y a plus personne ici, à part nous.

- Très bien. Dans ce cas, nous allons poster des sentinelles à chaque entrée et Monsieur Caron se chargera de les contacter toutes les demi-heures. Je veux être sûr que ce vaurien ne remettra plus les pieds ici. En attendant, je me chargerai moi-même de trouver et de m’occuper de ce Blaise Williams.


Cendre recouvrait peu à peu ses esprits lorsqu’elle entendit les propos du Comte. Elle avait horriblement mal à la tête mais il lui semblait entendre la voix inquiète de Lucas qui essayait de communiquer avec elle. Il fallait absolument qu’elle se reprenne.




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