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  • Photo du rédacteurNathalie986

Chapitre 36 - Renaissance

Cendre et la Vallée Oubliée


Le mariage de Lilith Vatore et Timothée Renard eut lieu dans l’intimité au Manoir de l’Aconit


Jessie, qui avait annoncé sa grossesse à Cendre six mois auparavant, était resplendissante.


Lilith aussi attendait son petit vampire et c’est pourquoi son mariage se fit dans la précipitation.


Enceinte de tout juste trois semaines, elle avait souhaité épouser Timothée avant que son ventre ne s’arrondisse. Il faisait d’elle la Vicomtesse de Montsimpa.


Cendre trouva Jessie fatiguée lorsqu’elle vint ce jour-là dans la crypte pour s’occuper des prisonniers. Aussi lui proposa-t-elle de lui donner un congé.


Jessie n’était pas de cet avis :

- Je suis en pleine forme, Maîtresse. Je ne me suis jamais sentie aussi bien ! Je n’ai pas besoin de congé, je vous assure.


- Il faut prendre soin de ce bébé, et ce n’est pas en restant debout à faire la cuisine et le ménage que tu te reposeras.


Jessie lui avait fait toucher son ventre :

- Vous voyez, il va très bien. Il n’y a pas de soucis à se faire. Et puis, qui fera la classe aux enfants si je ne viens pas ?


- Aurais-tu des doutes sur mes capacités à leur donner des cours ?

- Pas du tout, non !


- Je pense simplement que vous en faites déjà beaucoup à soigner Monsieur le Duc et que vous méritez aussi un peu de repos.


- Très bien. Tu continueras à faire la classe aux enfants mais c’est Louise qui prendra le relais pour les prisonniers jusqu’à ton accouchement.

- D’accord, Maîtresse.


- Et ne t’en fais pas pour moi. Monsieur le Duc se porte de mieux en mieux. On le verra bientôt déambuler dans la crypte.


Lucas n’avait pas encore retrouvé le magnifique corps qu’il avait quand ils se sont connus et son visage était encore creusé, mais, depuis qu’il avait réussi à reprendre forme sombre, Cendre l’entraînait régulièrement au combat mais il renonçait chaque fois, sur la fin.


Cette nuit-là, il lui avait murmuré sensuellement à l’oreille :

- Prépares-toi à perdre... Je suis en pleine forme.


Le combat n’avait pas été facile. Elle ressentait la volonté de vaincre de Lucas dans chacune de ses attaques.


Contrairement aux autres duels, il ne partait pas vaincu d’avance, il avait retrouvé une hargne digne d’un Grand Maître même s’il n’arrivait pas encore au niveau qu’il avait perdu.


Mais elle souhaitait qu’il reprenne confiance en lui et elle l’avait laissé exprimer ses faibles forces contre elle :

- Attention ma tête ! Tu ne comptes pas m’écraser sur le plafond quand même !

- Et pourquoi pas ? Tu t’en remettras de toute façon ! avait-il rigolé.


Elle était alors retombée à terre, victime volontaire de celui qu’elle aimait plus que tout. Il lui tendit une main secourable :

- Navré, jeune Dame, mais je t’avais prévenue. Mes forces reviennent.


Elle ne le contredit pas car elle sentit, sans même l’entendre, que son merveilleux Unique allait mieux.

- Bravo mon amour. Tu t’es surpassé aujourd’hui mais la prochaine fois, je ne ferai de toi qu’une bouchée ! lui annonça-t-elle quand même.


Elle le serra dans ses bras. Elle le voyait revivre. Il cauchemardait encore sur ses années d’enterrement mais elle le retrouvait peu à peu, timidement mais sûrement.

Et elle ne désirait pas qu’il perdit cette confiance en lui.


Lucas était tellement heureux et excité, qu’il la conduisit, après leur combat, vers un autre duel, plus romantique cette fois.


Un duel qui les ramena sur terre dans un fou-rire commun, un de ces fou-rires qu’ils avaient déjà eu tellement de fois auparavant.


Lucas regarda Cendre, ému :

- Je t’ai entendue... J’ai entendu toutes tes pensées. J’ai pourtant craint que cela n’arriverait plus, mais tu étais là...

- Moi aussi je t’ai entendu, Lucas. C’était magique. J’espère que nous ne nous perdrons plus jamais ainsi.


Ils n’en avaient pas envie, ni l’un, ni l’autre. La proximité de leurs corps unis suffisait à leur rappeler qu’ils n’étaient pas nés pour être séparés.


Lucas entoura Cendre de ses mains amoureuses et prévenantes :

- Sais-tu que tes pensées m’ont rappelé à quel point tu m’aimais ?

- Tiens donc ! Tu en doutais encore ? Bien sûr que je t’aime !

- Je t’aime tellement, moi aussi !


Lucas avait alors embrassé Cendre... ou est-ce Cendre qui embrassa Lucas ? Ce qu’il faut en retenir, c’est qu’ils se jurèrent cette nuit-là, de ne plus jamais se quitter.


Après son entraînement au combat et les débats passionnés qui s’ensuivirent dans les bras de son Unique, le Duc Lestat éprouva le besoin irrésistible de se nourrir d’autre chose que de ridicules verres de sang.


Cendre le conduisit donc jusqu’à son garde-manger.

- Voici numéro vingt-sept, elle s’appelle Eliane. Elle est à toi, mon amour.


Lucas s’était jeté sur le repas qui lui était gracieusement offert et Cendre espéra qu’il n’était pas trop tôt pour qu’il se nourrisse ainsi de la sorte.


Elle s’inquiétait un peu car elle n’avait pas demandé son avis d’expert à Francis. Et puis, Lucas n’avait rien connu de tel depuis plus de six ans et elle avait peur qu’il ne s’emballe et manque de contrôle...

- Merci ma douce. Ton garde-manger est de première qualité !


Lucas ne semblait pas se rassasier. Il était comme fou en face de cette nourriture fraîche.


Il remerciait Cendre, encore et encore, pour le merveilleux festin qu’elle lui offrait. Et Cendre lui souriait car elle était heureuse de sentir son Unique se régaler de la sorte. Ses pensées ne la trompaient pas. Lucas semblait revivre et survivre à un monde cauchemardesque qui l’avait happé des années durant.


Alors que faire ? Elle lui avait bien demandé de sauvegarder son garde-manger et de ne pas lui vider une cellule mais elle réalisa en l’observant que ce serait pure utopie.


Il planta une dernière fois ses canines dans le tendre cou d’Eliane... Elle le regarda faire sans intervenir bien qu’elle sut qu’elle aurait dû l’arrêter...


- Et voilà, clama Lucas. Je me sens pleinement rassasié à présent. Je ne me suis pas senti aussi bien depuis fort longtemps.

Cendre était heureuse pour lui mais son garde-manger en pâtissait encore...


Elle regarda la pauvre numéro vingt-sept s’effondrer sur le sol tandis que Lucas savourait encore le merveilleux sang qu’il venait de boire. Cendre espéra que Lestat le Sanguinaire ne venait pas de renaître de ses ossements. Elle n’entrevoyait aucune pitié pour sa pauvre victime lorsqu’elle scrutait ses pensées.


La Faucheuse ne tarda pas à arriver... Cendre détestait cette créature sans visage par-dessus tout.

- Tu n’as pas traîné, dis donc !


- Laissez-moi donc passer Cendre Valrose. Et je ne traîne jamais. Vous devriez le savoir depuis le temps !


Cendre s’en était alors pris à Lucas :

- Bon sang, mais qu’est-ce que tu as fait ? Tu ne pouvais pas la laisser en vie ?! C’était trop te demander ?

- Son sang était jeune et frais... Je suis désolé mais j’en avais besoin... jusqu’au bout.

Dans la cellule voisine, on entendait pleurer.


Lestat avait franchi les portes, repu du plasma qu’il venait d’engloutir :

- Cesse de pleurer. Ton tour viendra.


A cet instant précis, il n’avait plus aucune pitié pour ces êtres humains si pitoyables. Seule la soif comptait... Il en avait souffert si longtemps...


Cendre et Lucas s’étaient ensuite retrouvés dans leur chambre.

- Je sens que tu m’en veux...

- Je ne t’en veux pas mais je constate qu’une fois de plus mon garde-manger a été saccagé. Et puis, je déteste cette Faucheuse.

- J’en suis navré.


- Je le sais bien mais oublie ça. Je voudrais te parler d’une chose beaucoup plus importante.


- Plus importante que ce qui vient de se passer ?

- Oui. Il s’agit des enfants... J’aimerais avoir ton avis.


- Les enfants ? Tu t’inquiètes pour les futurs combats, n’est-ce pas ?

- C’est incroyable comme tu me connais bien, Lucas...

Cendre expliqua à Lucas le choix qu’elle avait fait de faire participer le peuple aux combats des héritiers, en leur donnant le droit de voter.


- Je souhaite qu’ils s’impliquent. Le choix de l’héritier peut être très lourd de conséquences, et leur demander leur avis me parait une bonne idée.

- Je te rejoins complètement, la rassura Lucas.


- J’ai fait moi-même de Riverview une contrée paisible en donnant par moment la parole à mon peuple. Nous vivions en harmonie, vampires, humains, sorciers, grâce à cela. Mais fais attention si tu choisis de mêler le peuple à tes décisions, de ne le faire que lorsque cela est nécessaire. Pour les décisions que tu estimes devoir gérer, ne le fais pas. Toi seule est la Grande Maîtresse, et toi seule peut prendre certaines décisions.


- Ces décisions-là concernent mes enfants. Crois-tu que j’ai tort de les confier à notre peuple ?

- Non. Tu ne sais pas quoi faire parce que tu es intimement impliquée. C’est donc la meilleure décision que tu aies prise. Ne te tourmente pas avec cela. En plus, c’est une garantie d’avoir la communauté derrière toi.



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