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  • Photo du rédacteurNathalie986

G2/ Chapitre 8 : Un lama et des insectes


Mes ventes de remèdes d’herboristerie, ne rapportaient pas grand-chose pour le moment. C’est pour cette raison que j’allai à la rencontre des habitants d’Henford-on-Bagley, pour leur proposer mon aide.


La mère d’Aurélie, avait été la première ravie, de mon offre.


Un jour, en sortant du pub local, je tombai nez à nez avec Hawea, mon coup de cœur du lycée. Il semblait très heureux de me voir.

Hawea était devenu banquier.


Lorsque je lui racontai ce que j’étais devenu, il changea de tête.

- Camper et attraper des insectes ?! J’avoue que je préfère de loin le confort d’un hôtel quatre étoiles.

Nous n’avions plus rien en commun. Il regarda brièvement son téléphone puis marmonna quelques mots d’excuse, avant de s’éloigner.


A la tombée de la nuit, j’étais encore à Henford. Il faisait un froid de canard, mais j’avais décidé de tester la coutume locale que les habitants appelaient « la baignade de l’ours polaire ». C’était vraiment vivifiant.

Je sortis très rapidement de l’eau, me séchai en toute hâte puis repris le chemin de Glimmerbrook, heureuse, tout de même, d’avoir pu me tremper dans une eau glacée.


Lorsque je relatai ma prouesse à mes parents, ils étaient fous.

- Et si tu tombais malade ? Ce serait une catastrophe, nous sommes loin de tout, ici.


Je ne tombai pas malade, et ce matin-là, je réussis même à vendre les trois malheureux remèdes qu’il me restait, avant d’aller faire plus ample connaissance avec notre nouveau lama.


Mais j’ai l’impression qu’il ne m’aimait pas beaucoup, celui-là.


Il n’y a guère que lorsque je lui donnai à manger, qu’il semblait me tolérer.


Le reste du temps, il m’en faisait voir de toutes les couleurs. Ce n’est pas grave. Il finira bien par m’adopter.


Lorsque c’était comme ça, je laissais à Papa ou Maman, le soin de le tondre, et je partais à Henford-on-Bagley. Au moins, les habitants étaient toujours reconnaissants de ce qu’on leur apportait.


Ce jour-là, j’étais allée faire un tour dans la forêt de Bramblewood. Il faisait beau, et les températures étaient moins fraîches qu’à Glimmerbrook.


Je rencontrai même la gardienne des créatures, une femme qui s’occupait de la protection de la forêt, et de ses animaux. Je lui parlai de son homologue, l’ermite de Granite Falls. Elle me dit qu’elle avait déjà entendu parler d’elle, mais ne l’avais encore jamais rencontrée.


A mon retour de la forêt, j’étais passée au pub pour récupérer le cadeau d’anniversaire de Maman. Nous fêtions son anniversaire ce soir, et je voulais lui faire une petite surprise. J’avais-là, de la nouvelle laine, pour son tricot.


Maman me remercia dix fois, avant de se décider à souffler ses bougies.


Qu’est-ce qu’elle était jolie, ma petite maman, et elle avait toujours son sourire bienveillant, et tellement doux.


Papa l’embrassa, en lui murmurant à l’oreille un « je t’aime » que j’entendis. Ils étaient trop mignons, tous les deux.


Ce soir-là, nous rentrâmes, en fin de journée, de Evergreen Harbor, où la fouille de la benne avait été fructueuse.


Nous avions ramené un frigo, bien plus esthétique que celui que Papa avait trouvé, des années en arrière. Il serait notre cadeau à tous, pour la nouvelle année. L’autre finirait au recyclage.

J’avais entrepris de le réparer, mais rien à faire. Je n’y arrivais pas.


Papa m’aida alors à le transporter jusqu’à l’intérieur, et prit en charge la réparation.

- Tu vois, c’était là. Il y avait un court-circuit.

J’apprenais énormément de choses, avec mon père. J’aimerais, un jour, savoir me débrouiller comme lui.


Ce soir-là, nous fêtâmes la nouvelle année autour d’un bon vin chaud.


Et nous dansâmes devant le programme télévisé de fin d’année.


 

Le dégel arriva tardivement, ce printemps, mais dès qu’il fut là, je préparai mon sac, direction, Granite Falls.


J’y restai trois semaines, trois semaines qui furent employées à trouver un maximum de plantes et d’insectes.


Je m’amusai comme une petite folle !


Parfois, j’explorais les lieux à la nuit tombée pour être sûre de repérer les insectes les plus rares.


Les lucioles, par exemple, ne sortaient que la nuit.


Alors que l’on pouvait trouver les moustiques et les libellules durant la journée.


Mes plus belles trouvailles furent, quand même, les grisâtres. Elles étaient apparues devant moi, au détour d’un bosquet, alors même que je m’y attendais pas, m’observant de leurs petits yeux tout blancs, dans la nuit noire.


J’étais allée rendre visite, comme promis, à Sophie, dès le deuxième jour de mon arrivée, mais il n’y avait personne dans son repaire. J’y étais donc retournée la veille de mon départ, mais Sophie n’était toujours pas là.

J’étais alors partie chasser les insectes, et j’eus la chance, une nouvelle fois, de croiser mes amies les grisâtres. Elles n’étaient vraiment pas farouches.


La nuit venue, je m’étais allongée sur le lit de Sophie pour faire un petit somme. Ça me changeait de la tente, et le confort d’une maison était, tout de même, bien appréciable. J’espère qu’elle ne m’en voudra pas d’avoir ainsi abusé de son hospitalité.


Au petit matin, elle n’était toujours pas réapparue. Je lui laissais un petit mot pour lui dire que j’étais passée puis je sortis admirer le paysage de la vallée, et ses merveilleuses cascades.


Je pris un « solide » petit déjeuner, avant de repartir pour Glimmerbrook. Les plats cuisinés de Maman commençaient à me manquer. Non pas que je n’aime pas les fruits, ou les scarabées grillés, dont Sophie m’avait d’ailleurs dit qu’ils étaient bourrés de protéines, mais parce que j’avais envie d’un vrai bon plat cuisiné.


Je fus accueillie comme une reine, en arrivant à la maison. Ces trois semaines, sans me voir, avaient paru très longues à mes parents.


En plus, ils avaient plein de choses à me raconter.


Nous passâmes la soirée à discuter, en grillant des chamallows. Ce n’est pas encore ce soir que je sortirais de l’ambiance « camping » et que je mangerais un bon petit plat fait maison, mais mes parents voulaient me faire plaisir, et j’étais très heureuse d’être avec eux.


Toutes les choses qu’ils devaient me raconter, ne se résumaient, en réalité, qu’en une seule : ils avaient acheté une ruche. Papa et Maman étaient tout excités de me faire part de cette grande nouvelle. Ils voulaient produire leur propre miel pour que nous soyons encore plus autonomes. Je ne pouvais que me réjouir de leur initiative.


Après le « dîner chamallows », j’allai planter mes trouvailles dans mon coin de jardin, puis je fis connaissance avec nos abeilles. Quelle belle idée Papa et Maman avaient eue, d’acheter une ruche. Ça me plaisait déjà beaucoup.


Au petit matin, lever vers cinq heures... J’avais coupé le réveil de mes parents pour qu’ils puissent se reposer. Et moi, j’avais pris l’habitude des horaires décalés durant mon séjour à Granite Falls. Je sortis m’occuper des plants de Papa, et je pensai aux miennes. Il me manquait uniquement de la camomille toxique, et j’aurais toutes les plantes nécessaires à la fabrication de mes remèdes.


Je me dirigeai ensuite, avec une certaine appréhension, vers l’étable de Toudoux, mais je constatai rapidement que je n’avais aucune raison de m’en faire. Il avait l’air très heureux de me voir. Je lui prodiguai quelques caresses et celui-ci me fit son plus beau sourire de lama.


Il ne me cracha même pas dessus lorsque je lui offris une friandise qui le rendit tout bleu ! Peut-être fallait-il juste que je m’absente pour qu’il sente que je lui manque ?

La suite s’annonçait vraiment bien.


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