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G6 / Chapitre 10 - L'adoption

  • Photo du rédacteur: Nathalie986
    Nathalie986
  • 18 mai 2024
  • 9 min de lecture

Dernière mise à jour : 31 mai 2024


A la demande de Maman, et à ma plus grande joie, Christian avait emménagé à la maison avant notre mariage.

 

Quel bonheur de le voir ainsi s’occuper de Léandre. J’ai l’impression qu’il ne se lassait jamais.

Il avait le profil du père extrêmement patient, et il était un homme très aimant. En tant que mère célibataire, je n’en avais jamais espéré autant. Christian était une chance dans ma vie. Il faisait ma joie, au quotidien.

 

Une semaine après que Maman nous eût dit qu’elle allait contacté un de ces clients, avocat, celui-ci nous donna rendez-vous à son cabinet de Willow Creek. Il s’appelait Guillaume Garnier et ne s’embarrassa pas de préliminaires :

 



 

 


 

 

Cette entrevue avec Maître Guillaume Garnier nous avait beaucoup secoués, Christian et moi. Nous nous étions imaginé que les formalités d’adoption de Léandre allaient être plus simples.

Deux jours plus tard, j’allais rendre visite à Angela. J’avais grand besoin de lui parler. Lilith était là elle aussi. Elle rendait une petite visite à sa sœur.

-          Christian m’a demandée en mariage.

 

-          Il veut t’épouser ? J’en étais sûre !

-          Mais il n’y a pas que ça ! Il veut aussi adopter Léandre.

 

-          Mais c’est merveilleux. Je suis si heureuse pour toi.

-          Angela... Il y a autre chose. Nous avons vu l’avocat. Ça ne va pas être si simple que ça.

 

Nous allâmes dehors. Lilith s’était décollée de sa série préférée, pour nous rejoindre au jardin. C’est à ce moment-là que j’aperçus son ventre arrondi.

 

 

 

 

 


 


Ce soir-là, nous étions assis au salon avec Maman, à discuter des derniers préparatifs du mariage.

-          Tu as une idée du nombre d’invités, se renseignait-elle.

-          Plus ou moins, oui... Une grosse quinzaine.

 

-          Et bien, on va bien s’amuser ! rigola-t-elle.

-          Ça ne te fait pas trop, Maman ? Tu es sûre ?

J’avais vraiment peur de de lui en demander trop. Je savais qu’elle s’était proposée, et qu’elle adorait organiser des fêtes, mais nos amis étaient nombreux.

 

-          Trop ? Tu plaisantes ? Quinze personnes, ce n’est rien du tout !

-          Il y en aura un peu plus, pour tout te dire...

Je me tournai vers Christian, pour refaire avec lui, le point sur nos invités :

-          Il y aura Aldéric et Corentin, avec leurs jumelles de femmes, et les enfants, bien sûr. Plus nous, ça fait déjà dix. J’ai aussi invité Alexis, Alexandra et leur bambinette, Anaïs et Frédéric, et Jade. Donc, là, nous sommes déjà à seize.

-          Et moi, j’ai invité Daniel et sa femme Cyrielle, ajouta-t-il. Ce qui porte le nombre à dix-huit.

 

Maman ne semblait pas effrayée le moins du monde :

-          Une grosse quinzaine, ou une petite vingtaine, pour moi, ça ne change rien. Mais, avoir le nombre précis d’invités, ça va me faciliter la tâche.

Mon téléphone sonna à ce moment-là. C’était Maître Guillaume Garnier.

 

-          Mais oui ! Bien sûr Maître... Oui, nous serons là... Merci. A demain.

 

Je rangeai le portable dans ma poche, encore tout excitée par ma conversation avec notre avocat. Maman et Christian attendaient de savoir ce qu’il en était ressorti. Je me tournai vers Christian, le sourire aux lèvres :

-          Maître Garnier veut nous voir à son cabinet, demain à dix-sept heures, avec Léandre. Il a de bonnes nouvelles.

 

Christian se leva, avec un gros soupir de soulagement, et me prit dans ses bras :

-          Oh mon amour, comme je suis heureux !  La chance est peut-être de notre côté.

J’espérais qu’il ne se trompait pas...

 

Maman était optimiste :

-          Vous avez une bonne étoile, les enfants. Je suis sûre que tout va bien se passer.

 

Le lendemain...

 

J’étais anxieuse. Ma voix tremblait, et je devine que notre avocat l’avait remarqué. Il se leva pour venir à notre rencontre.

 

 

 

 

 

 

 


D’une certaine façon, j’étais heureuse, car Christian allait pouvoir devenir le père de Léandre mais, quelque part, je m’en voulais d’avoir donné à mon fils, un aussi mauvais père que Jonathan Moreau...

Le soulagement l’emporta, malgré tout.

 

 

 

Notre avocat commença donc ses investigations, auprès de notre fils...

 

Je me sentais vraiment très mal à l’aise... Pourtant, je savais que Maître Garnier avait besoin d’entendre Léandre, pour se faire une idée de la façon dont nous l’éduquions.

J’aurais aimé qu’il me prévint de ses intentions, mais je comprenais. Les réactions de mon fils n’auraient pas été les mêmes, si nous avions eu le temps de le préparer à cet entretien.

Léandre, surtout, ne dis pas de bêtises... Je respirai un grand coup, en fermant les yeux, et en espérant que notre bambin ne fasse pas capoter l’adoption.

Maître Garnier continua donc son petit interrogatoire, et je reconnais qu’il savait s’y prendre avec les bambins de cet âge.

 

 

 

On n’arrêtait plus Léandre...

 

Maître Garnier s’était levé, muni d’un document protégé par une reliure de cuir, et nous avait invités à le suivre près d’un bureau, situé juste derrière nous, dans la pièce.

 

Il tenait, en ses mains, le livret d’adoption qu’il déposa, dans un geste presque consacré, sur le bureau en question.

 

Lorsque j’ouvris le livret d’adoption, ma main tremblait sous l’émotion...

 

Et pourtant, tout se passa très vite... juste un gri-gri sur un bas de page, un gri-gri qui avait énormément de valeur, et qui allait changer le cours de nos vies.

 

Je cédai, ensuite, la place à Christian.

-          Bon, ça va être à moi... murmura-t-il.

Il savait ce qu’il voulait, j’en étais certaine, mais je sentais qu’il était aussi envahi par l’émotion que je l’étais, juste avant d’apposer ma signature sur le document.

-          Tout à fait, lui répondit Guillaume Garnier. Votre signature est la dernière que doit recevoir le livret. Après cela, vous serez officiellement le papa de Léandre.

 

Christian ne se laissa pas troubler par les paroles de notre avocat. Il avait la main sûre. Il ne trembla pas, et signa le livret en une seconde, sans hésiter.

 

Maître Garnier semblait aussi heureux que nous :

-          Maintenant, je compte sur vous deux, pour rendre ce petit garçon heureux ! nous dit-il, enjoué. Mais je n’ai pas trop de doutes là-dessus. Et félicitations à l’heureux Papa !

 

J’étais toujours très émue lorsque je lui transmis mes remerciements :

-          Merci Maître. Merci d’avoir rendu tout cela possible.

-          Je suis là pour ça, Mademoiselle.

 

Lorsque nous arrivâmes à la maison, Léandre s’était précipité à l’intérieur pour annoncer à sa mamie que Christian était maintenant son « vrai » papa.

 

Nous nous assîmes un instant tous les deux.

-          Si Maître Garnier m’avait dit hier soir que tu serais officiellement Papa ce soir, je ne sais pas si je l’aurais cru. Tout s’est passé tellement vite.

 

-          Ma chérie, je te promets une chose : c’est que je prendrai soin de Léandre, autant que de toi, pour le reste de mes jours. Vous êtes ma famille. Je vous aime tant, tous les deux.

-          Nous aussi on t’aime Christian. Très fort.

 

-          Je suis vraiment le plus heureux des hommes.

-          Moi aussi, je suis tellement heureuse.

 

-          Et dans deux jours, tu seras ma petite femme à moi.

-          Dans deux jours... C’est vrai.

 

-          Nous allons être une famille heureuse.

-          J’en suis plus que certaine !

-          J’ai hâte de te voir dans ta belle robe blanche.

-          Samedi, mon chéri. Pas avant.

 

Christian m’embrassa alors tendrement.

 

-          Et un bébé ? me demanda-t-il. Est-ce que tu voudrais d’un autre bébé ? Avec moi ?

Mon bonheur n’en finissait plus. Christian le faisait grandir chaque jour qui passait. Il ne fut pas compliqué de lui répondre, car pour moi, c’était une évidence :

-          Oui. De tout mon cœur, j’en voudrais un.

 



 

Le grand jour était enfin arrivé. Maman avait fait les choses en grand. Elle avait dressé des bouquets de fleurs, énormes, partout dans le jardin, et sur la table.

 

Elle avait, également disposé des fauteuils près d’une arche de mariage, qui trônait sur un tapis et des pétales de roses. Et elle avait pensé à un joli buffet, bien garni, évidemment. Tous nos amis étaient présents.

 

Maman et Léandre s’étaient installés devant. Ils ne voulaient rien rater de la cérémonie. J’avais, à nouveau, lâché mes cheveux pour l’occasion.

-          Qu’est-ce que tu es belle ! Tu es prête ? me demanda mon fiancé, le ton un tantinet inquiet.

-          Oui, je le suis.

Et j’étais sûre de moi. Christian était l’homme de ma vie. C’était une certitude depuis longtemps.

 

Nous étions prêts, les invités étaient déjà pendus à nos lèvres, alors que nous n’avions même pas commencé...

Je décidai de me lancer :

-          Christian Paris, acceptes-tu de me prendre pour épouse, moi, Cassandre Chevalier, de m’aimer et de me chérir jusqu’à ce que la mort nous sépare ?

Tout comme lorsqu’il signa l’adoption de Léandre, Christian n’hésita pas :

-          Oui, je le veux.

 

 

Les invités restaient en haleine, attendant la suite...

 

Christian reprit, à son tour :

-          Cassandre Chevalier, acceptes-tu de me prendre pour époux, moi, Christian Paris, de m’aimer et de me chérir jusqu’à ce que la mort nous sépare ?

 

-          Oui, je le veux, de tout mon être.

 

Christian me glissa notre alliance, au doigt :

-          Par ces alliances, je nous déclare mari et femme.

 

 

Lilith s’époumonnait, bientôt suivie de Jade :

-          Le baiser ! Le baiser !

 

-          Chut Lilith ! disait Angela.

Mais nous nous embrassâmes, trop heureux d’être à présent, mariés.


Je discernai, au milieu du bruit ambiant, et des baisers de Christian, la voix de mon fils :

-          Ben dis donc ! C’est le plus gros bisou que j’ai jamais vu !

 

-          Qu’est-ce qu’ils sont mignons tous les deux ! disait Angela.

-          Tu crois qu’il va finir par la lâcher, demandait Alexandra.

 

Je n’avais pas envie que Christian me lâche. Je voulais rester contre lui, pour l’éternité.

-          Comme je t’aime mon amour ! me murmurait-il.

 

-          Bravo, bravo ! criait Léandre.

-          Oh moi aussi, je t’aime, mon chéri ! dis-je à Christian en le serrant dans mes bras.

 

Maman était aussi heureuse que nous :

-          Vous êtes très beaux, les enfants !

-          Merci, Mamounette. Tu nous as organisé un beau mariage.

 

Maman s’était levée pour accueillir dignement Christian dans notre petite famille :

-          Sois le bienvenu dans la famille. Je suis fière de t’avoir pour gendre.

-          Merci, Linette... Tu vas m’arracher des larmes...

 


 Mon mari me conduisit, une nouvelle fois, dans ses bras. Pendant ce temps, mon fils tentait de se rapprocher de la fille d’Angela et Aldéric, souhaitant imiter son papa et sa maman.

 

La fête battait son plein.

 

 

Léandre et Yann s’amusaient comme des petits fous avec les confettis.

 

Frédéric et Anaïs Gounod hurlaient notre nom, et Lilith, enceinte jusqu’aux yeux, n’arrêtait pas de manger.

 


Christian et moi, nous étions attablés auprès de Maman.

 

Angela, quant à elle, s’était rapprochée, avec Lilith et Aldéric, des enfants. Je me levai pour la rejoindre.


 -          Angela ! Je ne pouvais pas ne pas embrasser ma meilleure amie aujourd’hui ! Je suis si heureuse que tu sois là !

 


-          Maman, j’veux encore du gâteau ! disait Violette à sa maman.

 



Lilith manqua de s’étrangler avec un morceau de poisson. (oui, elle mangeait encore !)

 


Après avoir salué, et remercié Anaïs et Frédéric, nous nous retrouvâmes près de l’arche pour continuer à discuter. La nuit était tombée.

 

A ces mots, tout le monde se leva. Aldéric et Angela étaient les meneurs.

-          On va débarrasser, dit Aldéric. Vous, les mariés, et Linette, vous ne faites rien.

-          Et Lilith aussi. N’oublie pas que c’est la femme enceinte ! ajouta Angela.

-          Femme enceinte, non mais ! Ce n’est pas une maladie que je sache ! protesta Lilith.

 

Lilith partit directement en cuisine pour aider Corentin, qui s’y était précipité juste avant. Aldéric et Angela se chargèrent de débarrasser les assiettes et le buffet, tandis que leur fille et notre fils se faisaient des câlins.

 

 

 

Lorsque je revins, je vis Christian en train de discuter avec Maman et Léandre.

 

 

 

 

 

 

Nous arrivâmes en force au Majestic.

 

Marina Cortège, mon ancienne colocataire à la Maison des ailles sombres, arriva à ce moment-là, mais elle eut le bonne idée de s’éclipser rapidement.

 

Christian et Aldéric étaient partis discuter dans leur coin, tandis que je parlais avec Angela et que, Corentin et sa Lilith avaient l’air de se chamailler gentiment, comme n’importe quel vieux couple.

 

Nous rentrâmes enfin à la maison, et Christian me souriait d’un regard pleinement enchanté.

-          Ma chérie, t’ai-je déjà dit à quel point tu étais magnifique ?

-          Oui, tu as dû me le dire une vingtaine de fois dans la journée.

 

-          Et cette coiffure ? Pourquoi ne la garderais-tu pas ? Tu es si belle ainsi.

-          C’est vrai que j’avais fait un essai, le jour où tu es venu me demander en mariage, parce que je n’avais pas le moral. Mais ensuite, tout allait mieux, alors j’ai repris mon ancienne coiffure.

-          Pourtant, celle-ci te va beaucoup mieux...

 

Il me faisait chavirer... et m’embrassa fougueusement.

 

J’étais bouleversée. Une nouvelle vie avec Christian allait commencer. J’étais à présent sa femme, et il était le père de mon enfant. Je réalisais à peine, et pourtant... je savais que je vivais des instants uniques, qui resteraient, à jamais, gravé dans ma mémoire.

 

Ce soir-là, en nous retrouvant dans notre chambre, je me demandai encore s’il savait à quel point je lui étais reconnaissante pour tout ce qu’il avait fait, pour Léandre et moi. Est-ce qu’il savait, seulement, à quel point je l’aimais ?

J’aurais beau le lui démontrer, je n’avais pas fait pour lui, le quart de ce qu’il avait fait pour moi.

Je savais bien que cela n’avait aucune importance à ses yeux, qu’il se contentait de mon amour, et, pourtant, j’aurais tant voulu lui rendre la pareille.


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