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G7/ Chapitre 4 - Sortir de sa bulle

  • Photo du rédacteur: Nathalie986
    Nathalie986
  • 6 avr.
  • 13 min de lecture

Dernière mise à jour : 13 avr.


Nous avions dû refaire la chambre de Rose et surtout, dès le lendemain de son anniversaire, lui racheter un lit car elle trouvait le sien trop petit. Le lit et la table de chevet qu’elle avait choisis, étaient de couleur sombre, mais c’est ce qu’elle voulait.

Dans les jours qui avaient suivi, elle s’était séparée de sa maison de poupée et avait tenu à ce qu’on enlève tous les stickers qui se trouvaient sur les murs. Bizarrement, elle n’avait conservé qu’une affiche, des boules à neige et des tubes à bulles que je lui avais ramenés des festivals auxquels j’étais allé.


Nous lui avions aussi acheté un ordinateur afin qu’elle cesse d’utiliser les nôtres.


Rose était une petite fille indépendante. Elle gérait seule son travail scolaire, sans que Maewenn et moi ne nous en mêlions. Nous n’avons d’ailleurs jamais vraiment su quels étaient les devoirs qu’elle avait à faire, mais elle ramenait de bonnes notes, ce qui nous convenait.


Elle s’amusait souvent à faire des bulles avec les tubes que je lui avais offerts. J’ai l’impression qu’elle avait une préférence pour celui de la Convention geek. Je lui en rapporterais un autre, la prochaine fois que la convention passera en ville.


Je l’avais plusieurs fois surprise à s’entraîner à chanter. Au début, mes pauvres oreilles avaient beaucoup souffert mais maintenant, je reconnais qu’elle se débrouillait vraiment très bien. Elle avait dans l’idée de faire un petit spectacle pour Maewenn en chantant en duo avec moi. J’avais accepté. Toutes les occasions de chanter étaient bonnes pour moi.


Cette indépendance de Rose nous facilitait la vie. Terminée la période bambin, où nous devions nous occuper d’elle. Elle se lavait toute seule, mangeait même parfois toute seule, et se déplaçait toute seule. Lorsqu’elle voulait sortir avec des amis, voir ses grands-parents, ou aller jouer aux échecs à la bibliothèque ou au parc (elle adorait les échecs), elle n’avait plus besoin de nous. C’était autant de temps de gagné sur nos activités... Merci la ville et merci les bus !


Maewenn avançait d’ailleurs à grands pas sur son dernier livre, la biographie de ma chère mamie, Linette.


Et je m’octroyais des moments de détente, que je n’aurais jamais cru possible avant.


Ce jour-là, il faisait beau et le marché aux puces était en ville. Nous décidâmes d’aller y faire un tour en famille.

Nous étions arrivés, depuis trente minutes à peine, que j’entendis Rose quémander quelque chose à sa mère, sur le ton du caprice.

- S’te plait, Maman, ce sera pas cher au marché aux puces !


Rose désirait ardemment le « kit d’apprenti scientifique », un jeu qui offrait la possibilité de faire des expériences chimiques, comme les grands. Cela faisait plusieurs fois déjà qu’elle nous en parlait.


- Ce n’est pas la première fois qu’elle mentionne ce jeu... me dit Maewenn.

- Non mais elle risque d’être déçue... à moins qu’un autre enfant veuille se débarrasser de son kit, et qu’elle ait un gros coup de chance.


- Oh zut, ces baguettes !

Je n’étais décidemment pas fait pour cette nourriture exotique...

- Concentre-toi, tu vas y arriver.


J’optai finalement pour avaler ma soupe directement au bol. Je sais bien que cela ne se faisait pas, mais ça alla quand même bien plus vite.

- Je pense que Rose doit être un petit génie, ma chérie.

- Tu crois ?


- Observe... Elle passe son temps à aller jouer aux échecs. Elle a même battu mon père, une fois. Et maintenant elle veut ce kit pour scientifiques en herbe...

- Tu n’as pas tort, dans le fond.


- Je pense qu’on devrait lui acheter ce kit.

- Je marche avec toi. Et je pense même qu’on devrait lui acheter un échiquier.

J’attendis que Rose se soit éloignée pour parler à Maewenn :

- Pour l’échiquier, je propose d’attendre un peu. Ça risque de faire beaucoup...

- Et pour le kit ?

- Je te propose d’aller l’acheter maintenant. Elle aura la surprise en rentrant.


Ce soir-là, après le dîner, Maewenn et moi nous sommes installés devant la télé. Maman avait appelé pour dire qu’elle gardait Rose à dîner. Nous avions acheté le fameux kit d’apprenti scientifique dans l’après-midi.


Rose rentra vers vingt-et-une heures.

- Bonsoir ! Vous avez le bonjour de Papi et Mamie, et de Tatie Morgane.

- Très bien. Mais tu ne devrais pas t’asseoir. Il y a une surprise pour toi là-haut.

- Ah bon ?


On entendit le cri de joie de notre fille depuis le salon.

- Je crois qu’on a réussi notre coup !

- J’en ai bien l’impression.


Pour fêter ça, Rose souhaita que nous donnions notre petit spectacle à Maewenn le soir-même. Je m’amusais beaucoup.


D’ailleurs, je crois que c’est la première fois que je m’amusais ainsi avec ma fille.


Mon père décéda quelques temps après. Rose étant à l’école, nous nous retrouvâmes tristement au cimetière, Maman, Morgane, Maewenn et moi.


Ma femme et moi étions désormais tous deux orphelins de père...


Quelques mois plus tard, alors que nous nous relevions de la peine subie par le décès de Papa, le Festival Frasques et Humour fit son apparition en ville.


Maman avait décidé que nous nous y rendrions tous, que cela nous ferait du bien.


Elle avait même invité Angela, Béatrice, Yann et Gildas à se joindre à nous.


J’étais assis au bar avec en train de discuter avec Béatrice et Morgane lorsque j’aperçus Caleb... Il s’apprêtait à parler à Rose mais Maman l’interpella. Je ne jugeai donc pas utile de me lever et observai la scène de loin.


Étonnamment, Maman ne lui réserva aucune marque d’hostilité.

- Salut Cassandre.

- Bonsoir Caleb.


- Mes condoléances pour ton mari. Je n’ai appris sa disparition, que récemment.

- Je te remercie.

Ils discutèrent encore un moment puis Caleb quitta le festival. Nous y avons passé une très belle soirée. Maman avait raison. Cela nous avait fait du bien à tous.


Ce jour-là, j’endossais mon costume-cravate pour aller au travail. Il y avait une grande conférence de presse dans les locaux de Sim.TV et je me devais, en tant qu’attaché de presse, d’être irréprochable. Je n’avais même pas oublié le badge de Sim.TV, c’est dire !


Pendant ce temps, Rose serait à l’école, et Maewenn, déjeunerait avec sa famille au restaurant de Maman.

Elle m’avouera y avoir passé un très bon moment. Elle avait même appris que son cousin Antonin s’était marié il y a peu avec une jeune femme nommée Chantal. Et oui ! Tout le monde grandissait.


Lorsque je revins de ma conférence de presse, je fus étonné de trouver Maewenn en train de peindre.

- Bonsoir chéri.

Elle m’expliqua qu’elle devait améliorer ses compétences en peinture, pour obtenir sa nouvelle promotion, et comme elle n’avait que quelques notions, elle s’y était mise dès son retour du restaurant.

- Qu’est-ce que tu en penses ?


Je décidai d’aller voir Rose mais notre fille était déjà partie pour le pays des rêves.



Lorsque je rentrai à la maison ce soir-là, ma femme était toute guillerette et chantait dans la cuisine en faisant voler le sel et le poivre !

- Voilà une maison où il fait bon rentrer ! Qu’est-ce qui te rend si joyeuse ?


- Ça y est, j’ai eu ma promotion ! Je ne me suis pas sali les mains à peindre pour rien !

- J’espère bien ! Et quel poste t’ont-ils donné ?

- Critique raffinée, Monsieur...

- Rien que ça ! Mais c’est une super bonne nouvelle !


- N’est-ce pas ! Je ne pensais pas l’avoir si tôt !

- Tu as bien bossé. C’est mérité.


- Ça te dit d’aller au karaoké ce soir pour fêter ça ?

- D’accord. Mais je regarde, je ne veux pas chanter.


Maewenn me regarda donc chanter. Je m’étais même inscrit au concours. Une fois n’est pas coutume. Je sentais que ma femme allait me porter chance.

Porté par l'ambiance, je finis même sur un final endiablé.


Lorsque mon tour fut terminé, nous allâmes nous asseoir pour boire un verre.

- A la tienne, ma chérie. Et à ta promotion !

- Maintenant, il va falloir que j’assure.


- Et pourquoi tu n’assurerais pas ? Tu fais très bien ton boulot. Je le vois bien.

- J’ai juste un peu peur. Ce sont des nouvelles tâches. Et si on allait s’asseoir là-bas pour mieux entendre les résultats ?


Les résultats ne se firent pas attendre, et je fus agréablement surpris d’être proclamé vainqueur du concours avec quatre-vingt-six points sur cent !

- Yes ! Je suis trop content de moi !


Le lendemain, nous nous installions sur la terrasse pour discuter. La neige recommençait à tomber mais il faisait beau.

Maman m’avait appelé hier, pour me demander de revenir vivre chez elle, avec Maewenn et Rose. Mais je n’avais pas eu le courage d’en parler à ma femme, tant elle était heureuse pour sa promotion. C’était le moment de le faire.

- Aller vivre chez ta mère ? Avec la petite ?

- Je pense que depuis la mort de Papa, elle a plus besoin de moi qu’avant.

- Mais il y a Morgane. Elle vit toujours avec elle, non ?


- Oui mais Morgane n’est pas un homme... Je crois qu’une présence masculine la rassurerait.

- C’est sûr... Mais tu te vois quitter San Myshuno, toi ?

- Parce que moi... pas vraiment... ajouta-t-elle.


Moi non plus, en réalité, mais je ne pouvais pas le lui dire si je voulais la convaincre de quitter la métropole. Je savais que Maewenn aimait autant que moi vivre ici. Mais je ne pouvais pas dire non à Maman. C’était Maman.

- Je pense qu’il faut voir le bon côté des choses. Par exemple, nous aurons les nounous à domicile pour Rose. Plus besoin de l’emmener ou d’aller la rechercher à Windenburg ou à Willow Creek.

- Tu parles d’un argument... Nous étions tranquilles ici...


- A part quand Rose s’impose dans notre chambre, ou qu’elle passe son temps à nous parler...

- C’est vrai que chez ta mère, elle aura d’autres personnes à embêter.


- Exactement !

- Et nous pourrions être plus disponibles l’un pour l’autre, et pour nos carrières.

- Tout à fait. C’est pour ça que je te demande d’y réfléchir.

- On déménagerait quand ?

- A la fin du mois prochain.

- Ta demande n’est pas facile du tout... J’aimais bien cet appartement.

- Réfléchis-y, tu veux bien ? On en reparlera plus tard.

- D’accord, je te le promets.



Deux semaines plus tard...

Alors que nous étions en train de travailler, Maewenn m’interpella.

- C’est d’accord ! On va chez ta mère.


- Tu es sûre ? Tu as bien pesé le pour et le contre ?

- J’en suis certaine. Tu peux même appeler ta mère pour le lui dire.

- Je suis franchement content que tu aies pris cette décision !

- C'est pour toi que je le fais, uniquement pour toi.


J’appelais aussitôt Maman pour lui annoncer la bonne nouvelle.

- Oui Maman, bien sûr que Maewenn est d’accord... Nous annoncerons la nouvelle à Rose ce soir... Oui, tu peux venir ! Evidemment ! A ce soir.

Et voilà ! Cette fois, on ne pouvait plus reculer. Nous irions vivre chez Maman.


Maman arriva vers dix-neuf heures. Rose était encore en train de faire ses devoirs et Maewenn cuisinait.

- Je suis un peu en avance. J’espère que je ne vous dérange pas.

- Pas du tout.


Je ne le savais même pas...

J’envoyais Rose mettre la table.


Nous passâmes à table. Maman déclara que le gratin de Maewenn était aussi bon que le sien.


A la fin du repas, Rose et moi débarrassâmes.


Rose se hâta donc de terminer, et vint très vite nous rejoindre.


Après le départ de Maman, Rose était montée se coucher.

- Nous habiterons sous le même toit... Ça rend un peu plus officiel notre départ d’ici...


- Tu ne trouves pas que Rose a l’air plus que contente ? continua Maewenn.

- C’est normal, c’est une enfant qui va aller vivre chez sa mamie.

- Moi, je la trouve un peu trop ravie...

- Tu te fais des idées...

Mais elle ne s’en faisait pas... J’étais persuadé que Rose serait mieux chez Maman. Nous ne nous occupions pas de notre fille, et ne savions pas nous en occuper, alors que Maman, elle, était parfaite, tout comme Morgane. Rose serait heureuse avec elles.

Cela faisait longtemps, maintenant, que j’avais pris conscience que nous étions de mauvais parents pour notre fille. Mais c’était ainsi. Nous étions tellement occupés ailleurs, que Rose était pour nous un perpétuel dérangement. Mais ma femme ne s’en rendait pas compte...



Ce jour-là, c’était à mon tour de revenir du travail avec une promotion. J’étais à présent responsable de compte.

- Tu vas avoir une sacrée responsabilité, me dit Maewenn. Parler au nom de Sims.TV, ça n’est pas rien.

- Oui, et je vais gérer leur compte officiel Simbook. Mais je me suis entouré de mes deux meilleurs collègues, pour m’aider : Ludovic Manille et Gabriel Guillou.

- Ludovic, le petit ami de ta sœur ?


- Arrête, on ne sait même pas si c’est son petit ami !

- Ta sœur en parle quand même souvent !

- Ce ne sont que des suppositions. D’ailleurs, elle n’a jamais dit qu’il était son petit ami.

- Et pourquoi tu ne le lui demandes pas, tout simplement ?


- J’ai une meilleure idée. Je poserai la question à Ludovic. Nous nous voyons pour une réunion de travail, chez lui, dans quelques jours. Ce sera plus décontracté.

- Chouette ! Je te parie que j’ai raison !

- Et si nous sortions pour fêter ma promotion, au lieu de parler de ma sœur ?

- Avec plaisir !

Je ne pus malheureusement pas poser la question qui taraudait ma femme à Ludovic car, même après notre fructueuse réunion, Gabriel ne semblait pas vouloir partir, alors qu’il me tardait de rentrer.


La neige tombait à gros flocons sur la métropole et le soleil se couchait. Nous n’arrivions même plus à voir le magnifique pont de San Myshuno. Bientôt, je ne le verrai d’ailleurs plus... Dans trois semaines, nous serions chez Maman.


Ce soir-là, nous recevions nos deux mères, à la plus grande joie de Rose, pour une soirée noir et blanc.


Je me rendis compte, une nouvelle fois, qu’Angela et Maman en savait beaucoup plus sur la vie de Rose que moi...


Ce soir-là, je travaillai sur ma tablette à mettre à jour le compte de Sim.TV tandis que Maewenn lisait.

Nous aurions pu être tranquilles...


Sauf que nous étions régulièrement importunés par des odeurs pestilentielles en provenance de l’établi scientifique de Rose...


...ou par les énoncés à voix haute d’équations qu’elle rédigeait dans un carnet.

- Dans ta tête, s’il te plait. Je travaille, moi !

- Je vais essayer, Papa !

- Et ne mets pas le feu à l’appartement ! Nous avons une caution à récupérer !

- T’inquiète, Maman !



La semaine suivante, nous allâmes à deux enterrements. Angela et Lilith étaient nées le même jour, avaient épousé les deux meilleurs amis aux monde et elles venaient de rendre l’âme, le même jour.

Ce soir-là, autour d’un bien triste repas, elles étaient encore dans nos pensées.

Surtout dans celles de ma femme qui perdait, en même temps, une mère et une tante…


J’aurais tellement voulu la consoler... Mais chaque mot était inutile. Sa douleur était profonde...

- Tu devrais appeler Yann... Il n’est vraiment pas bien...


Le visage de Rose aussi, en disait long. Mais avec elle, je ne savais tout simplement pas comment m’y prendre...

- D’accord. Je l’appellerai demain.


Maewenn se leva en emportant nos assiettes :

- Je range et je vais aller me coucher. Rose, tu devrais faire pareil. C’est difficile en ce moment.

- Oui Maman.


Le lendemain matin, j’appelai Yann. Après avoir beaucoup insisté, je réussis à le persuader de sortir avec moi, le soir-même. J’allai le chercher à son domicile. Béatrice me remercia une dizaine de fois.

Je conduisis mon meilleur ami au Lama qui crie, un petit bar très peu fréquenté situé à l’extérieur de Windenburg.

- C’est dur, tu sais... me dit-il. Je n’y arrive pas...

- Tu vas y arriver ! Tu es fort. Tu as connu pire dans ton travail.


- C’est sûr... Mais là, il s’agit de ma mère...

- Je comprends... Je n’imagine même pas ce que tu peux ressentir...


Yann laissa alors exploser sa douleur et sa tristesse, sa colère d’avoir perdu sa mère mais aussi son père et sa tante. Il se révolta de ne pouvoir rien faire pour soulager Corentin qui venait de perdre sa femme, l’amour de sa vie... Heureusement, il n’y avait presque personne dans le bar... Et tous durent voir qu’il s’agissait d’un deuil...


Il fallait absolument que je lui remonte le moral. Puis il se calma.

- Dis-moi Léandre, c’est quoi le plus douloureux, à ton avis ? Perdre sa mère, ou la femme de sa vie ?

- Je pense que les deux le sont. J’imagine que les douleurs ne sont pas les mêmes, mais elles doivent être tout aussi fulgurantes, l’une que l’autre.


- C’est bien ce que je pensais... Je revivrai la même chose avec Béatrice...

- Je ne suis pas forcément de bon conseil. Je n’ai perdu ni l’une, ni l’autre, moi.... Et Béatrice ne va pas mourir demain.


Après quelques verres de « mer de feu », un cocktail détonnant préparé par le barman du bar, et très justement nommé, Yann se dérida un peu et arriva même à sourire.

- Il parait que tu retournes vivre chez ta mère.

- Oui. J’avoue que j’angoisse un peu. Et même si Maewenn a dit oui, je la sens un peu réticente.

- C’est parce que vous êtes trop dans votre bulle, ma sœur et toi.

- Qu’est-ce que tu veux dire ?


- Depuis l’adolescence, c’est comme ça. Vous n’aimeriez être que tous les deux, sans personne autour. Même Rose est en trop dans votre histoire ! Elle est malheureuse, cette petite...

- Mais qu’est-ce que tu racontes ! C’est complètement délirant. Elle a tout ce qu’il lui faut.

- Non, c’est la vérité. Je suis réaliste. Tout le monde s’en rend compte, sauf vous.

- Et dire que je t’avais invité pour te remonter le moral...


- Je pense que ça fera le plus grand bien à Rose, d’aller vivre chez ta mère. Et même à votre couple. Vous sortirez un peu de votre bulle.

- On verra... De toute façon, on n’a plus le choix. L’appartement est reloué derrière nous.


- Et si on allait ailleurs ? Il y a de plus en plus de monde par ici.

- Je suis d’accord !

Yann et moi eûmes une soirée bien arrosée. Je dus laisser la voiture, et nous prîmes un bus pour rentrer...


Une semaine avant notre départ...

Rose s’était discrètement glissée dans notre chambre et s’était assise, sans mot dire, près de la cheminée, avec sa tablette. Nous n’avions pas eu le cœur de la chasser. Elle aussi devait être triste et devait avoir besoin de compagnie... Je m’étais lancé dans une nouvelle composition à la guitare.


Maewenn, elle, s’était remise à écrire mais je surprenais parfois encore de tristes expressions sur son visage...

Le temps ferait son œuvre mais j’espérais secrètement, qu’il ne tarde pas trop...


Le jour J était arrivé. Je m’étais levé tôt, ce matin-là, pour regarder une dernière fois le lever de soleil de ma terrasse et le pont de notre belle métropole. Tout cela allait me manquer.


Nous avions emballé hier le plus gros de nos affaires, mais j’avais prévu de faire un dernier tour afin d’être sûr de ne rien oublier. Heureusement, car mes lettres de fans étaient restées sur mon bureau...

Je m’empressai de les récupérer. Nous avions passé tant de temps dans cette pièce, Maewenn et moi...


Ma femme, de son côté avait emballé les fruits et légumes frais que nous avions dans le frigo, pour les emmener à Windenburg. Elle s’occupa aussi de jeter tous les restes et de faire les dernières vaisselles, tandis que Rose vidait sa chambre des derniers objets qu’elle souhaitait emporter. Nous étions fin prêts pour partir.


2 Comments


Eljisim
Apr 09

Pour quelqu'un supposé se faire discret, Caleb atterrit assez souvent dans les pattes des Chevalier 😄

La décision de Léandre et Maewenn de déménager me rassure un peu pour Rose, les pauvres ont vraiment l'air à la ramasse avec elle 😐 se rapprocher des mamies est une bonne chose. J'en viens tout de même à me demander si cette vie suffira vraiment au couple. Au départ j'ai presque cru qu'ils enverraient Rose en semaine à Windenburg pour ne l'avoir que le week-end et continuer à vivre leur vie à San Myshuno tant ils peinent à s'en occuper ! Je me demande si tout ceci augure quelque chose pour leur relation, à l'avenir...

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Nathalie986
Nathalie986
Apr 11
Replying to

Caleb est effectivement souvent apparu au cours des générations Chevalier à partir du moment où j'ai installé le pack Vampires. Son apparition à la salle de sport a été de très courte durée et je n'ai pas eu le temps d'envisager un scénario l'incluant dans cette scène.


Je pense, tout comme toi, que Rose sera mieux chez sa mamie. Elle lui portera nettement plus d'attention que ses parents.

J'en viens tout de même à me demander si cette vie suffira : Pas sûr. Il se pourrait que non 😉 Quant à l'avenir, je te laisse le découvrir au fil de ta lecture... 😊

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