top of page

G7/ Chapitre 7 - Punition et investigations

  • Photo du rédacteur: Nathalie986
    Nathalie986
  • 27 avr.
  • 10 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 6 jours


J’entendais bien que tout rentre dans l’ordre, aussi je rejoignis Rose à l’étage et lui intimai l’ordre de ne plus revoir Caleb.

- Ne serait-ce que cinq minutes, tu entends ? précisai-je


- Oui Papa...

- Parce que si tu venais à me désobéir, je me verrais dans l’obligation de t’empêcher de sortir de la maison.

- J’ai bien compris. Je serais punie... Mais je t’ai déjà dit que je ne le verrai plus... Pourquoi tu m’en reparles ?

- D’une, n’oublie pas que je suis ton père. Et de deux, j’aimerais beaucoup savoir pourquoi tu lui as dit que tu n’étais pas heureuse avec nous ?


- Il t’a dit ça ?! Je n’ai jamais dit une chose pareille.

- Il l’a sûrement imaginé dans ce cas !

- Je n’en sais rien. Mais je te promets que je ne lui ai jamais dit ça.

- Très bien. En tous cas, si tu le revois, je te punis.


Ce soir-là, Maewenn et moi avions décidé d’aller au karaoké. J’emmenai Rose avec nous. Je ne voulais pas prendre le risque qu’elle soit seule et qu’elle contacte son ami. Mais il était là, lui aussi, au bar à karaoké... Quelle poisse !

Je mis ma fille en garde :

- Je ne veux pas que tu lui parles, c’est compris ? Et pas de sourire, non plus.

- Papa...


Caleb discutait avec le barman. Il faisait celui qui ne nous avait pas vus mais je savais très bien que ce n’était pas le cas.

- On prend nos verres et on va s’asseoir là-bas.

Rose me répondit en soupirant :

- D’accord...


Puis Caleb s’en alla...


Quelle soirée ! J’aurais mieux fait de laisser Rose à la maison...


L’air glacial me faisait du bien et je commençais à me détendre.


J’aperçus un bonhomme de neige et je décidai de le voir de plus près. Celui que nous avions fait avec Maewenn il y a quelques années, à San Myshuno, était bien plus joli mais celui-là était très drôle. Il m’arracha un sourire.


Mais pas pour longtemps lorsque je vis l’inscription. « Caleb et Rose » ! Ce bonhomme de neige s’appelait « Caleb et Rose » !


J’étais hors de moi. Je me jetai sur lui et le mis en pièce jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien.


Puis je retournai au bar pour aller chercher Maewenn et Rose. Je voulais rentrer à la maison. Je n’avais plus le cœur à chanter aujourd’hui.


Rose ne répondit pas...


Rose se mit à pleurer. Elle avait l’air davantage perturbée par ce bonhomme de neige que par sa punition...


Ma femme me lança un regard désapprobateur qui annonçait une discussion à venir...


- Tu pourrais arrêter de me contredire devant notre fille ?

- Est-ce que tu te rends compte, Léandre ? Tout ça pour un bonhomme de neige !

- Ce n’est pas n’importe lequel, figure-toi ! Il s’appelait Caleb et Rose !

- Et alors ? Ce n’était peut-être pas nécessaire de faire de la peine à Rose. Elle est déjà punie, ce n’est pas assez ?

- De toute façon, on n’est pas d’accord, toi et moi...

- Non. On n’est pas d’accord...


Heureusement, Maewenn et moi ne restions jamais fâchés bien longtemps. Mais les semaines qui suivirent furent pénibles. Ma femme et moi emmenions Rose au lycée à tour de rôle. Nous ne la laissions jamais seule non plus, à la maison. Et si nous devions sortir tous les deux, elle devait nous accompagner. C’était épuisant mais ainsi, j’étais sûr qu’elle ne verrait plus Caleb.

Cet après-midi-là, j’avais laissé Rose aux bons soins de Maewenn pour m’octroyer une petite pause à l’Auberge du vieux quartier avec mon meilleur ami Yann.

J’en profitai pour vider mon sac et lui parler de mes soucis avec Rose et son petit copain, que je décrivis comme étant plus vieux qu’elle. J’omis volontairement le petit détail sur le fait que Caleb ne vieillissait pas.

- Il est si vieux que ça ?

- Il doit avoir dix ans de plus qu’elle...


- Je comprends que ça ne te plaise pas.

- Mais il n’y a pas que ça... J’ai le pressentiment que ce type est dangereux pour elle.

- Comment ça dangereux pour elle ? Pour sa vie ?

- Je ne sais pas. Mais où qu’on aille, il est toujours dans les parages. Enfin, presque toujours...


- Et dire que je me croyais parano...

- Je ne suis pas parano. Maewenn pourra te le confirmer.


- Et il ne t’est pas venu à l’esprit que c’est peut-être Rose qui l’appelle pour lui dire où vous vous rendez ? Tout ça pour le voir... Si elle est amoureuse, cela pourrait se comprendre.

- C’est vrai, je n’y avais pas pensé. Mais je lui ai confisqué son portable. Elle ne pourra donc plus le faire.


- Fais attention avec les privations, Léandre. Rose est une ado. Si tu la brides trop, c’est là qu’elle pourra faire de vraies bêtises.

- Je veux la protéger, c’est tout. Je m’inquiète vraiment pour elle.

- Je vois ça...


- Je vois ça... Ecoute, si ça peut te rassurer, je vais me renseigner sur lui, ça te va ?

- Si ça me va ? Bien sûr. Les services secrets sont certainement les plus compétents pour ce genre de choses !

- Alors, comment il s’appelle, ton type ?


- Il s’appelle Caleb. Je n’ai pas son nom de famille.

- Et il est comment ?

- Taille moyenne, les yeux clairs. Bleus, je crois. Il a une fossette au menton et des cheveux noirs avec des reflets gris.


- Il est poivre et sel, ton gars ?

- Pas vraiment. Ce sont des reflets, je te dis. Il ne doit pas avoir plus de trente ans.

- C’est déjà pas mal pour le petit copain d’une adolescente... Bon, je vais voir ce que je peux faire.


- Et au BPEH ? Vous n’avez rien entendu ? Il n’y a pas de menace sur la future Elue ?

- Absolument aucune. Par contre, on avait détecté une énergie étrange derrière le bar à karaoké du quartier des épices mais elle n’y est plus depuis trois semaines...

- Une énergie, tu dis ? Quel genre d’énergie ?

- Un peu comme celle que nous avons lorsque le Créateur va opérer des changements. Mais là, il n’y a eu aucun changement.

- Et l’énergie a disparu depuis trois semaines...


C’est à ce moment-là que j’avais détruit le bonhomme de neige... Je racontais cette soirée-là à Yann.

- Mes hommes aussi avaient repéré ton bonhomme de neige, me dit-il, mais aucune énergie ne se dégageait de lui. Ils l’ont testé... Tranquillise-toi, tu n’as pas détruit le Créateur !

- C’est quand même incroyable que l’énergie ait disparu le jour où j’ai détruit le bonhomme de neige...

- Je trouve aussi... Il y a forcément un lien. Mais lequel ?


Ce dimanche-là, nous déjeunions de sandwiches, tranquillement à la maison, lorsque Rose me posa une question inattendue.


Je n’étais pas vraiment enchanté à l’idée de devoir accompagner Rose là-bas.


J’étais heureux de voir que Rose s’était trouvé une occupation qui lui prendrait pas mal de temps. Son esprit serait ainsi moins occupé par Caleb.


J’avais l’impression que Maewenn essayait de se rapprocher de notre fille...


Quelque part, j’étais flatté. Jamais je n’aurais imaginé que Rose savait que je tenais toujours mes promesses. Sinon, je n’en faisais pas. J’avais appris cela de Maman. Ma fille m’étonnait de plus en plus.


Et elles m’abandonnèrent, discutant de leur projet autour de la Clairière Forestière...


J’attendais depuis des semaines, avec impatience, des nouvelles de Yann concernant les recherches qu’il avait effectuées sur Caleb. J’y pensais à chaque minute, me retenant de l’appeler, même lorsque je travaillais. Et il finit par m’appeler...

- Salut Yann !

- Ecoute, je n’ai pas beaucoup de temps... Je suis sur plusieurs affaires en même temps...

- Tu as des nouvelles pour Caleb ?

- On se retrouve mardi soir à la piscine de Newcrest. Là, je n’ai pas le temps.

- Tu ne peux pas m’en dire plus ?

Yann raccrocha, me disant qu’il me dirait tout mardi... Encore cinq jours à attendre. Je n’en pouvais plus...


Deux jours plus tard, je me rendis dans le quartier des Epices pour participer à un concours de karaoké. Maewenn et Rose étaient mes plus grandes fans.


Je vis, ce jour-là, une chose incroyable : ma femme et ma fille se prirent dans les bras l’une de l’autre pour fêter ma victoire. Et moi alors ?


Il me restait encore trois jours avant de retrouver Yann. J’avais laissé Maewenn dans notre chambre à façonner son prochain roman et je me mis à travailler d’arrache-pied pour éviter toute pensée néfaste.


Rose s’était enfermée, comme souvent, dans sa chambre. Je ne savais pas ce qu’elle faisait mais je devinais qu’elle lisait les biographies de la famille car elle en avait toujours une en mains ces derniers jours.


Puis mardi arriva. J’allais enfin avoir des nouvelles, et ce ne furent pas celles que j’attendais.

- Ce gars est clean, Léandre.

- Comment ça, clean ?

Je ne voulais pas entendre

- Ce n’est pas possible ! Il cache forcément quelque chose !

- Il ne cache rien. C’est un homme d’affaire très respecté et apprécié de tous ceux avec qui il travaille.


- Ce n’est pas possible. Je n’y crois pas. Tu n’as rien d’autre ?

- Si. Il est très riche. Plus riche que toi. Et il a fait fortune tout seul, à force de travail.

- C’est une couverture, j’en suis sûr ! Tu t’es renseigné sur sa date de naissance ?

- Bien sûr. Il a vingt-sept ans. Et pour ce qui est de sa vie privée, il vit avec sa sœur et une vieille dame que l’on suppose être sa mère.


Vingt-sept ans ! Caleb ne pouvait pas avoir cet âge-là. Maman l’avait connu alors qu’elle était enfant et moi aussi ! Il devrait au moins avoir cent-dix ans ! Mais je ne pouvais pas le dire à Yann...

- Je crois qu’il faut que tu arrêtes de te mettre martel en tête avec lui, Léandre. Tu fais une fixation, là...

- Tu as dit que vous « supposiez » que la dame âgée était sa mère. Pourquoi le supposez-vous ? Vous n’êtes pas sûrs ?


- Si. A quatre-vingt-dix-neuf pour cent ! Elle a le même ADN que lui ! Mais enfin ! Qu’est-ce que tu cherches ? On ne va quand même pas arrêter cette vieille dame ? Tu la soupçonnes de quelque chose, elle aussi ?

- Absolument pas. Je ne sais même pas qui elle est. C’est Caleb que je vise.

- Je crois que ce type a simplement eu le tort de s’intéresser à Rose... Mais je peux t’assurer qu’il n’a aucun antécédent suspect avec des enfants ou des ados...


- Est-ce que tu crois que tu pourrais le mettre sous surveillance ?

Je savais que j’en demandais beaucoup à mon meilleur ami mais, intérieurement, ses réponses ne me satisfaisaient pas du tout. Et je restai persuadé que Rose était la cible de Caleb.

- Attends... Tu plaisantes, j’espère. J’ai déjà réquisitionné des hommes pour faire ce boulot de recherche sur ton Caleb et là, tu m’en demandes d’autres pour le surveiller ?


- Je n’ai plus d’hommes disponibles pour le moment, ajouta Yann. Nous avons du boulot. Beaucoup de boulot. Et je ne peux pas me permettre d’envoyer, ne serait-ce qu’un seul de mes gars à la surveillance d’un type au casier irréprochable.

- Je comprends... Mais lorsque tu n’auras plus d’affaires en cours ? Tu le pourrais ?

- Eventuellement, oui... Mais ce ne sera pas pour tout de suite...


- Merci. C’est tout ce que je te demande.

- Non, ce n’est pas tout...

Je ne comprenais pas ce que Yann sous-entendait.

- Quoi ?

- Tu profites de ta position d’Elu, du fait que je sois ton meilleur ami et aussi et surtout, tu me harcèles avec ton histoire parce que je suis le directeur de la S.I.M.S. !


Il avait complètement raison. Je savais que j’abusais de la situation mais je ne pouvais pas laisser ma fille entre les griffes de ce vaurien de Caleb...

- C’est faux.

- Pas de ça avec moi. Tu sais que j’ai raison.


Yann n’était pas dupe... Et je ne pouvais pas le tromper éternellement... Je lui devais la vérité, la vraie... Celle qui était restée dans notre famille... Après tout, mon meilleur ami était notre Protecteur, le meilleur garant de notre sûreté. Cette vérité, il fallait que je la lui raconte.

- Il y a autre chose, Yann...

- Evidemment qu’il y a autre chose ! Tu me prends pour qui ? Tu t’imagines que je vais croire que tu fais tout ce foin uniquement pour un gars qui a dix ans de plus que ta fille ?


- Effectivement. S’il n’y avait eu que cela, je m’en serais occupé seul...

- Bien sûr... Je te connais... Tu n’aurais certainement pas ameuté les services secrets... Alors qu’y a-t-il ?

- Tu m’as dit que Caleb avait vingt-sept ans, c’est ça ?

- Oui.

- Et bien je pense qu’il a vingt-sept ans depuis un sacré bout de temps !

- C’est-à-dire ?


J’expliquai tout à Yann. Les différentes rencontres de Maman avec Caleb de l’enfance jusqu’à ce qu’elle soit une personne âgée, puis les miennes... Je l’avais connu, moi aussi, enfant lors des quarante ans de ma mère puis encore et encore au cours de ma vie... Puis Rose... Elle l’avait rencontré, bambinette, à la suite d’une erreur maladroite de ma sœur Morgane, alors adolescente. Caleb était toujours le même. Il avait vingt-sept ans.

- Je ne te raconte pas d’histoires... La vérité est là...

- Je le sais bien... Je me doutais qu’il y avait quelque chose derrière ton insistance.

- Je ne savais plus quoi faire... C’est pour cela que j’ai fait appel à toi.

- Et tu as bien fait. Mais admets que c’est plus facile si j’ai toutes les données du problème, non ?


Yann et moi décidâmes ensuite d’aller boire un verre. Une « Mer de Feu » nous ferait le plus grand bien...

- Je vais voir ce que je peux faire pour ta surveillance.

- C’est vrai ?


- Pourquoi je te le dirais, sinon ? Par contre, ce que je t’ai dit tout à l’heure, c’était vrai aussi. Je n’ai pas assez d’hommes pour le moment...

- Tu vas faire comment alors ?


- Je vais accélérer notre enquête en cours. En espérant que ce soit possible...

- J’aimerais juste savoir si ce type continue à voir ma fille...

- Tu le sauras, je t’en donne ma parole.


- Je ne veux pas qu’il lui fasse de mal.

- Il ne lui en fera pas. J’en suis persuadé. Il n’a pas le profil. Même avec ces histoires d’âge...

- Comment peux-tu en être sûr ?

- C’est mon boulot. Les psychopathes et les tordus, on les repère à mille lieues. Caleb n’en est pas un. Il ne veut pas de mal à Rose, j’en suis sûr.




3 Comments


Elinoee
il y a 16 minutes

Houuu, Léandre m'énerve de plus en plus! Evidemment je comprends son inquiétude concernant Caleb, mais alors, aucune remise en question par rapport à son attitude envers Rose...et il ne cherche absolument pas à se rapprocher d'elle alors qu'elle est malheureuse, c'est bien triste...

Like

Eljisim
Apr 27

Tous ces éléments sont très intéressants ! À la fin de ce chapitre, je me retrouve avec une multitude de questions et autant de possibilités par question !


À commencer par cette histoire d'énergie qui disparaît au moment où le bonhomme de neige se retrouve détruit (eh non Léandre, pour ça, tu peux dormir sur tes deux oreilles, le bonhomme de neige n'était pas le Créateur 😂). J'ai l'impression que cet acte a comme "perturbé" la Mission, d'une certaine manière. Ajoutons à cela cette étrange discussion autour de la clairière forestière. Autant les Élu·es n'y sont pas toutes et tous passés, autant je crois que c'est la première fois que l'on entend, de la part d'un Élu, que ça "ne…


Like
Nathalie986
Nathalie986
il y a 7 jours
Replying to

Il y a beaucoup de choses qui se passent durant l'enfance et l'adolescence de Rose, et qui amènent beaucoup de questions sans réponses, même à la fin de la G7. Le voile sera levé en début de G8 du point de vue de Rose, sous forme de prologue en 6 chapitres. 😇

Tu en sauras plus, à ce moment-là, sur le fameux bonhomme de neige. 🙂


Concernant le désintérêt de Léandre pour la clairière, ce n'est que du désintérêt. Il n'y a aucun mystère là-dessous. 😊


Concernant la vieille dame, tu as raison. C'est Elodie, la fille de Caleb. Et elle a travaillé à la boulangerie Jules. 👏


Avant-dernier chapitre, oui, mais comme je te l'ai dit plus haut, tu…

Like

© Nathalie986  Site créé avec Wix 

bottom of page