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G8/ Prologue 3/6 - L'adolescence, Caleb et Rose

  • Photo du rédacteur: Nathalie986
    Nathalie986
  • il y a 12 minutes
  • 8 min de lecture

Je rejoignis Caleb au marché aux puces, puis nous nous assîmes sur un banc, plus loin, près du bar à karaoké.

- Qu’est-ce que tu as, Rose ? Tu n’as pas l’air bien ?


Je ne sais pas comment il faisait mais Caleb savait toujours si j’allais bien ou mal...

- C’est Tatie... Elle va partir vivre chez la mère de Ludovic.

- C’était prévisible, non ? Cyrielle est la seule grand-mère qu’il reste à la petite Laurence.

- Oui et alors ? Ils ont dit qu’ils partaient parce que Cyrielle avait besoin de Ludovic.

- Bien sûr. Elle est âgée et il y a plein de choses qu’elle ou sa fille ne peuvent pas faire seules. Elles ont besoin d’un homme. Et cet homme, c’est Ludovic. Tu peux le comprendre, non ? Tu n’es plus une enfant.


- Mais je n’ai que seize ans ! Et d’abord, pourquoi es-tu toujours aussi logique ?

- L’expérience, ma vie sûrement. C’est aussi une façon de me protéger. La logique est pas mal pour ça. Elle permet d’anticiper les évènements.


- La logique, c’est bien joli, mais est-ce que tu as des sentiments au moins ?

- Bien sûr que j’en ais ! Pourquoi dis-tu cela ?

- Parce que tu me sembles si froid, parfois...

- Je suis navré de te faire cette impression...


- Tu as tellement l’air de tout calculer. Même ce que tu dis, ou ne dis pas, d’ailleurs.

- Je vais faire un effort, alors. Tu veux bien venir faire un bonhomme de neige avec moi ?


Je grandissais très vite (vie de sim oblige) et, chaque fois que je voyais Caleb, mon cœurs s’emballait un peu plus pour lui. Mes sentiments envers lui avaient évolué et je ne le voyais plus comme un grand frère.

- Allez, Rose ! Au boulot ! J’ai fait le plus gros déjà !


Nous étions près du pont, ce pont que j’avais si longtemps observé de la fenêtre de ma chambre, lorsque j’habitais encore au 888, appartement Flèche. Il était encore plus beau de près.

- Et voilà ! Je m’y mets, tu es content ?

- Bien sûr. Je ne veux pas être le seul à me geler les mains.


- Caleb ? Pourquoi es-tu si distant avec moi ?

- Distant ? Mais pas du tout. J’aimerais savoir pourquoi tu dis cela. Je n’ai jamais été distant envers toi.

- Tu as changé depuis mon anniversaire...


- Faux. Si j’ai changé, c’est depuis peu...

- Mais pourquoi ? Je ne t’ai rien fait que je sache...


Comme à son habitude, Caleb éluda ma question.

- Nous avons fini notre bonhomme de neige ! N’est-il pas magnifique ?

- Il est splendide !


Nous avions appelé notre bonhomme de neige, Caleb et Rose. Caleb me prit dans ses bras.

- Je ne suis pas distant. Tu es ma petite Rose à moi.


Je sentis ce jour-là, que son étreinte envers moi avait changé, elle aussi.

- Et tu ne peux même pas imaginer à quel point tu comptes pour moi.

- Mais si. Maintenant, je le sais.


Et je le lui avais dit :

- Je t’aime, Caleb.

- Tu ne dois pas me dire ces choses-là, Rose...


- Je suis beaucoup plus vieux que toi, beaucoup plus.

- Pas tant que ça en fait. Tu as quoi ? Vingt ans ? Vingt-deux ans ? Et où sont tes soi-disant enfants plus vieux que moi et que je n’ai jamais vus ? Tu dis cela pour mettre de la distance entre nous.

- Sache que je ne t’ai jamais menti et que je ne te mentirai jamais. J’aimerais que tu me fasses confiance.

- Mais comment ? C’est impossible que tu aies des enfants plus âgés que moi !


- Non. Ça ne l’est pas. Et je t’expliquerai tout cela un jour. Je te demande juste de me croire.

- Mais tu ne m’aimes pas, hein Caleb ?


- Tu ne m’aimes pas comme moi je t’aime...

- Je t’aime, Rose...


- Oh si, je t’aime. Mais je n’ai pas le droit de t’aimer. Pas maintenant.

- Mais pourquoi ?

Le ton de Caleb se durcit...

- Rappelle-moi ce que tu as dit tout à l’heure ? Je n’ai que seize ans ? C’est bien cela ? Alors, tu comprends la raison...

- Mais ce n’est pas juste...

- Je n’ai pas le droit, voilà tout...


Je me mis à pleurer toutes les larmes de mon corps. Caleb paraissait insensible.

- Ressaisis-toi, Rose. Tu sais très bien que j’ai raison. Tu es intelligente.

- Mais je ne veux pas l’entendre. Je ne peux pas. Pourquoi je t’aime ainsi ? Tu étais juste mon ami...


- Ça n’était pas prévu au programme de notre Créateur, je pense. Une mauvaise blague de sa part, certainement...

- Notre Créateur ? Mais pourquoi me parles-tu de lui ?


Je séchai mes larmes pour entendre Caleb mais il me prit dans ses bras.

- Parce que je sais qu’il m’a conduit vers toi.

- Mais alors, pourquoi nous interdit-il tant de choses ?

- Parce que tu n’as pas l’âge. Mais tu l’auras bientôt, très bientôt.


- J’en suis sûr, Rose. Je le sais.

- Vraiment ? Oh, tu as vu ce magnifique oiseau là-bas ?


Caleb m’avait agacée et j’essayais de le distraire. J’avais pour intention de lui faire manger de la neige. Après tout, j’étais une ado de 16 ans.

- Je ne vois rien du tout.

- Mais si ! Regarde un peu plus sur ta droite !


Il se retourna. Ma boule de neige était prête.


Je la lui mis en pleine face, fière de moi !

- Et toc !


La réaction de Caleb fut inattendue...


- Pas du tout. Mais toi, tu devrais avoir peur d’un Caleb en furie lorsqu’il reçoit une boule de neige !

- Je n’ai pas peur de toi.


- Tu devrais...

- Certainement. J’en suis sûre. Mais toi, tu devrais te détendre. Tu es trop à cran... Ce n’est rien, une boule de neige. Au contraire, ça prête à rire.

Il pouvait être dangereux. Je le savais. Je le sentais. Mais je savais aussi qu’il ne me ferait jamais de mal. Pourquoi ? Je ne le sais pas. Mais j’en étais persuadée.


Le lendemain matin, Morgane s’en allait.

- Tu vas me manquer, tu sais.

- Ce ne sera plus pareil, Rose, je sais, mais ma porte te sera toujours ouverte. Tu viens quand tu veux.

- Merci Tatie.


- Prends soin de toi, Tatie.

- Tu sais qu’on se revoit pour le jour de l’An, hein ?


Après le départ de Tatie, je me mis à la mixologie. Après tout, plusieurs de nos ancêtres avaient excellé dans ce domaine, alors pourquoi pas moi ? De plus, je trouvais très intéressant de découvrir ce que pouvait donner certains mélanges de nectars.


Je me lançai aussi dans la cuisine. J’adorais manger, et surtout bien manger. Je trouvais donc indispensable de savoir me concocter un bon repas.



La veille du jour de l’An, je profitai de ce que Papa et Maman soient partis au festival de l’humour pour inviter Caleb à dîner. Je lui avais préparé un curry, recette que je réalisais pour la première fois.

- Ton père serait fou s’il savait que je dînais chez lui. Je l’ai croisé au festival tout à l’heure, furieux. Il a même interrompu ma représentation. Il ne veut plus que je te vois.

- Mais enfin, qu’est-ce que tu lui as fait, Caleb ?


- Rien du tout.

- Je n’ai pas envie qu’il nous empêche de nous voir... J’essaye de comprendre.

- Nous allons redoubler de prudence. A commencer par ne plus nous voir ici. C’était une très mauvaise idée.

- Tu ne vas pas partir, hein ?


- Partir ? Et ne pas goûter ce curry qui sent si bon ?

- Je croyais que tu avais peur que mes parent ne rentrent.

- Ils ne vont pas rentrer tout de suite. Ils ont prévu de dîner au festival puis d’aller boire un verre.

- Comment tu le sais ?


Caleb ne répondit pas.

- Ton curry est vraiment délicieux.

- Je suis heureuse parce que c’est la première fois que je fais un plat comme celui-ci. Mais je sais que tu aimes les plats épicés.

Je pris ma première fourchette de ce curry que Caleb trouvait si délicieux mais... je me brûlai la langue et le palais.

- Waow ! Toi, par contre, tu n’y es pas habituée...


- Ça va Rose ? Ne bois pas d’eau surtout.

- Oui, je sais. Ça va aller, t’en fais pas.


- Continue à manger épicé et tu verras, tu t’y habitueras.

- Je ne sais pas si j’ai vraiment envie de finir mon assiette...


- Finis-la. J’y tiens. C’est comme ça que tu t’habitueras.

- D’accord. Je vais faire un effort, dans ce cas.


Caleb avait fini son assiette puis était parti danser. Je lui dis que j’allais le rejoindre.

- Certainement pas ! Tu finis d’abord ton assiette !

- Mais tu te prends pour qui Monsieur Caleb ?


- Pour celui qui prend soin de toi. Et je m’éclate vraiment, je t’assure ! me narguait-il.

- Haha ! Mais tu es un vrai sadique !


Je finis quand même mon assiette. Caleb, lui, s’était occupé de débarrasser la table et de tout mettre au lave-vaisselle. Un amour... Je l’aimais tant mais il m’interdisait de le lui dire.

- Votre maison est joliment décorée.

- Oui. Papa, Ludovic et Morgane ont vu les choses en grand. Moi, je ne me suis occupée que du sapin.

- Qui est aussi très beau. Tu veux qu’on danse ?

- Non. J’ai malheureusement un projet scolaire à finir... Et je dois le rendre demain.


- Pour demain ?

- Oui, malheureusement.

- Je vais peut-être y aller, alors...


- S’il te plait, ne pars pas... J’aurais vraiment besoin d’un petit coup de main...

- Un gros coup de main, tu veux dire ! Tu n’as même pas commencé !


- Oui, c’est vrai... Mais je devais préparer un curry...

- Tu ne me feras pas croire qu’on t’a donné ce travail hier, alors ne me fais pas l’insulte de me prendre pour un imbécile... Je n’apprécie pas du tout. Ne t’avise plus de me mentir.

- D’accord. Je ne le ferai plus.

- Très bien. On y va, alors.


Caleb était doué, très doué. Mon projet avançait à grands pas et évoluait sous mes yeux.

- Caleb ? J’ai une question à te poser. Je peux ?

- Dis toujours.


- Si tu ne peux pas m’aimer, c’est parce que tu es marié, c’est ça ?

- Non, je ne le suis pas.

- Alors, ils sortent d’où tes trois enfants ?

- Rose, tu me fatigues... Je n’ai pas d’épouse, d’accord ?


- Mais tu as trois enfants...

- Oui. Regarde, on a terminé !


Une demi-heure pour finir le projet ! J’étais aux anges.

- Merci Caleb.

- Je t’en prie. Il faut que j’y aille maintenant. Tes parents ne vont certainement pas tarder.


Il me prit dans ses bras. Son étreinte était chaleureuse.

- Je t’expliquerai tout, Rose. Et lorsque je le ferai, tu comprendras. Je te le promets. Fais-moi confiance.


J’étais heureuse. J’avais passé la soirée avec l’homme que j’aime, même si je le trouvais de plus en plus mystérieux. Mais je savais qu’un jour, j’aurais la réponse à toutes mes questions.


Quelques soirs plus tard, j’allai à San Myshuno pour « rendre visite » au bonhomme de neige que nous avions fait ensemble et que nous avions surnommé « Caleb et Rose ».

- Alors ? Qu’en penses-tu, bonhomme de neige ? Serons-nous heureux, lui et moi, ensemble ?

- Ton destin est avec lui, Rose...


Le bonhomme de neige m’avait répondu... C’était irréel... J’essayai de ne pas avoir peur.

- Je suis ton Créateur, mais aussi la voix de tes ancêtres. Je sais que Caleb t’aime sincèrement. Tu dois lui faire confiance.

- Je lui fais déjà confiance. Mais que veux-tu dire ? Qu’il est lié à mon destin d’Elue ?


- Non seulement il est lié à ton destin, mais il te protégera. Ecoute-moi bien. Cette conversation doit rester entre nous. Un jour, dans ta vie d’adulte, tu auras besoin de conseils. Va à la Clairière Forestière, cet endroit est magique, et tu y trouveras des réponses... Ton destin est différent de celui des autres Elus. Aussi tu n’auras pas d’objectif précis lors de ton anniversaire. Suis ton instinct, Rose... Suis ton guide... Celui-ci est Caleb.



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