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  • Photo du rédacteurNathalie986

Chapitre 2

Doreen et Odely - Le cercle parfait

Les Mercenaires de l'impossible


Point de vue de Doreen

A peine avais-je franchi les portes de l’hôpital que ma paranoïa et ma colère s’envolèrent et que je me sentis mieux.

La nature s’offrait à moi, magnifique et resplendissante. Je respirais le grand air de cette vallée coincée entre les montagnes et avançais, le pas léger, jusqu’à un lac dans lequel se jetait une merveilleuse cascade.


Je lançai une ligne, sereine. J’étais bien. C’était la première fois que je me sentais ainsi depuis ce matin et j’avais l’impression de retrouver ma capacité à respirer.


J’attrapai même quelques petits poissons, oh pas énormes, mais ils pourraient faire une belle friture ce soir. Cela me revigora.


J’arpentai donc les rues de la ville, confiante, à la recherche de nourriture et de ce qui pourrait nous rapporter un peu d’argent.

Il y avait bien quelques plantations ici et là, mais aucune n’était arrivée à maturité. Ce n’était pas si grave car elles le seraient bientôt et nous pourrions en cueillir les fruits.


Heureusement, les petites roches de la bourgade me donnèrent moins de soucis et je pus en récupérer quelques trésors insoupçonnés.


Je trouvai sans difficulté la boutique dont nous avait parlé Amaël et réussit à lui revendre la petite statuette et le saphir que j’avais trouvés. Il me convainquit aussi de lui abandonner mes poissons rouges pour les empailler mais refusa clairement le parchemin que je lui tendis.

Lorsque je rejoignis l’hôpital, plus riche de quelques quatre-vingt-dix simflouz, il faisait presque nuit et je pus constater que l’équipe avait certainement bien avancé pour déblayer les ordures, car elles trônaient, en tas abjects, à gauche de l’entrée.


A droite, avaient été déposés tous les déchets verts.


La réception sentait le propre et les fissures dans les murs avaient toutes été rebouchées. La peur commençait à m’envahir à nouveau mais, au moins, elle le faisait dans un environnement beaucoup plus agréable.


Je regardai la cire de bougie qui se trouvait près de la drôle de main en me disant que j’en ferais peut-être des bougies pour nous éclairer ce soir. Cette cire ne ressemblait à aucune de celles que j’avais eue l’occasion de manipuler mais elle me paraissait malléable.


Amaël semblait fatigué et s’assit lourdement sur le fauteuil. Il avait les traits cernés et le regard éteint.

- Je ne sais pas du tout comment on va s’en sortir... Vous voyez toutes ces machettes ? Ancelin et Fantine vont les revendre à la boutique du coin. Mais ce ne sera pas suffisant... Nous n’avons presque rien dans le ventre, hormis la peur omniprésente, et nous nous sommes exténués toute la journée à rendre l’endroit propre. Nous allons nous affaiblir, chaque jour qui passera.

Je tentai de remonter tant bien que mal le moral du Maire mais celui-ci semblait au plus bas et rien de ce que j’aurais pu lui dire ne l’aurait apaisé.


Pourtant, le soir venu, tout le monde parut reprendre espoir. J’avais réussi à fabriquer des bougies avec la cire trouvée sur le comptoir de la réception et, bien que leurs mèches aient été différentes de celles que je modelais d’ordinaire, elles paraissaient offrir à tout le monde une trêve émotionnelle que je pouvais aussi ressentir. La peur s’éloignait, la colère s’atténuait et la stupeur hébétée disparaissait du visage de mes amis.


Je n’en connaissais pas la raison mais ces bougies devaient être sûrement magiques. Odely m’en remercia pour avoir apporté à l’équipe un moment de sérénité, puis elle me dit qu’Opaline et elle avait encore traduit un passage des manuscrits écrits au mur : « E mensa spiritualismi veritas veniet », ce qui voulait dire « De la table de nécromancie, viendra la vérité. ». Un autre passage stipulait que nous ne pouvions acheter de nourriture et que celle-ci devrait être le fruit de notre labeur... Je commençais à en vouloir à ces murs.

Odely m’annonça donc, qu’avec l’accord de tous, nous allions donc acheter une table de nécromancie et nous en servir. Nous avions récolté 666 simflouz entre la vente de mes objets et les six machettes. 666... le nombre de la Bête... Est-ce que personne ne réalisait que posséder une table de spiritisme grâce à ce chiffre maudit, allait nous conduire à la catastrophe ?


Audric s’était porté volontaire pour aller chercher la table. En tant que jeteur de sort, il était le plus qualifié pour estimer si le vendeur était honnête et ne cherchait pas à écouler de la camelote sans valeur. Il nous la ramena vers vingt-deux heures. Nous avions poussé la réception avant de la placer au centre de la pièce puis Audric avait filé, nous laissant, Odely, Amaël, Fantine et moi, devant cette table aux allures de oui-ja.

Tous les autres avaient préféré partir, trop apeurés par l’inauguration trop proche de cet objet magique.


Odely avait insisté pour que ce soit moi qui mène la séance, mais il y avait trop de parasites ambiants et, lorsque j’entends parasites, je parle de Fantine qui bavassait, imperméable à l’énergie que j’étais en train de fournir.


Le pompon arriva avec Opaline qui trouva la situation presque drôle et jugea bon de prendre à la légère des croyances magiques auxquelles elle n’adhérait pas. Odely demanda à Fantine et Opaline de se taire et je demandai à Odely d’éteindre les bougies bleutées.

Mais les bougies rassuraient tout le monde et Odely ne voulut pas les éteindre. Pour avoir déjà utilisé ce genre de table dans le passé, je savais qu’il était impératif de produire un cercle magique parfait mais je n’y parvins pas à cause de toutes ces ondes négatives autour de moi, et surtout, j’eus très peur du message que je perçus et que je fus la seule à entendre. Il y avait ici un esprit vraiment malveillant.

La séance de spiritisme fut un flop.


Odely s’était levée, en colère, puis s’était dirigée à vitesse de l’éclair vers le corridor Est, près de l’escalier. Je l’avais rejointe peu de temps après et l’avais trouvée figée devant le tableau d’une vieille maison.

- Tu crois que ce manoir est celui de Tempérance ? me demanda-t-elle.

Je restai interdite. C’était la première fois que j’entendais ce nom.


Je la regardai en souriant bêtement, espérant qu’elle me donnât quelques explications :

- Qui est Tempérance ?

- Une femme qui a vécu ici alors que l’hôpital n’était pas encore construit... Elle a fait le malheur de l’homme qu’elle aimait... puis le mien...


Je ne parvins pas à en savoir davantage et m’échappai au jardin pour m’occuper du peu de plantes que nous avions.

Je sentis alors son regard posé sur moi... Ancelin.


La faim commençait certainement à entamer sa raison et je savais de quoi il était capable dans ces moments-là. Le problème est qu’il n’y avait pas beaucoup de plasma frais dans les environs... à part nous.

Heureusement que j’avais décidé de m’occuper de cet arbre à plasma en tout premier lieu. J’espère que cela suffirait à le calmer.


Il se faisait tard et tout le monde avait choisi d’aller dormir, profitant de la lueur bienveillante des bougies bleutées.

Moi, je n’y arriverais pas sans avoir d’abord donné quelque chose à mon estomac. Il me tiraillait et mon dernier repas datait de ce matin, avant d’arriver dans ce lieu de perdition.


J’avais jeté mon dévolu sur un avocat que j’avais fraîchement cueilli, mais c’était un mets dont je ne raffolais pas et j’hésitais encore à le porter à ma bouche lorsque quelques gargouillis me rappelèrent à quel point j’étais affamée. J’en avalais d’abord une bouchée qui me rebuta puis fermait les yeux avant de n’en faire qu’une bouchée.

Je voyais bien qu’Odely m’observait et j’aurais donné cher pour pouvoir lire dans ses pensées.



Point de vue de Odely

Je crus qu’elle n’allait jamais l’avaler son fichu avocat. Pourtant, c’est très bon, un avocat.

Pour tout vous dire, j’adore la nourriture humaine. Elle est très variée et pleine de saveurs et je n’arrive pas à m’en lasser. Dans une autre vie, j’ai même été critique gastronomique pour un grand magazine. Le métier insoupçonnable par excellence. J’en ai eu des métiers... Mais, à mon grand dam, cette alimentation ne suffit pas à assouvir ma soif.

- J’ai l’impression que je vais vomir, se plaignit Doreen.

- Alors éloigne-toi de la table. Utilise les toilettes.

La soif me tenaillait et je luttais contre elle lorsque je sentis une forte odeur de plasma émanant des extérieurs de l’hôpital.


Que faisait donc cette humaine à cette heure de la nuit devant l’hôpital ?


Peu importe, finalement... la soif prenait le dessus, et cette nuque chaude et accueillante n’attendait que moi. Ne croyez pas que je la viderai de son plasma ; je ne suis pas du genre à m’attaquer à des sims sans défense qui ne m’ont jamais rien fait. Je leur prends juste la quantité nécessaire pour me sustenter et ils repartent, un peu hébétés certes, mais sans même se souvenir m’avoir vue.


Maintenant que j’avais le gosier plein, je pouvais m’atteler à des tâches utiles pour notre petite communauté improvisée et j’avais décidé de planter toutes les graines que nous avions achetées, en espérant que la terre ne soit pas stérile et que mes acolytes puissent avoir rapidement à manger.

Je sentais que leur moral avait faibli et beaucoup d’entre eux ne touchaient pas au peu de nourriture qui se trouvait sur le terrain par peur d’en être malade ou d’en mourir. Trouver des vivres devenait donc la priorité et il ne fallait pas traîner. Je les avais emmenés jusqu’ici, je devais les garder en vie.


J’étais donc tranquillement en train de jardiner lorsque je sentis une présence près de moi que je ne devinais plus que je ne la voyais. Combattre un ennemi était une chose mais, lorsqu’il est invisible, il vous complique la tâche et je peux vous dire que je n’aime pas ça du tout.


Heureusement, dans le cas présent, il ne s’agissait que d’une vulgaire araignée. J’aurais presque pu rire de moi-même si je ne savais pas que cet endroit recelait bien pire que des petites bêtes à huit pattes inoffensives.


Je relâchai ma copine dans le jardin puis décidai d’essayer moi-même cette table de spiritisme sur laquelle Doreen avait échoué à cause de la panique. Elle n’avait rien dit mais je suis certaine qu’elle avait entendu quelque chose, et ce quelque chose l’avait effrayée.

J’avais une petite idée de l’entité qui se trouvait derrière tout ça et il fallait que j’entre en contact avec elle. Plus tôt nous aurions fini ici, et mieux nous nous porterions.

Malheureusement, le cercle déstructuré qui flottait au-dessus de ma tête n’avait rien du cercle parfait dont Doreen avait parlé.


J’allais abandonner lorsqu’Ancelin arriva, un livre à la main.

- Ce vieux bouquin est une vraie mine d’or. Je n’ai pas encore tout lu mais ce que j’ai appris devrait pouvoir t’aider. Cette table de nécromancie est unique en son genre, de par ses inscriptions. On l’appelle la table de Parcémente. Il est dit là-dedans que pour communiquer avec les morts, il faut être au moins deux autour de la table, quatre dans l’idéal. Ou alors, il faut t’aider de l’orbe de verre.

- L’orbe de verre ?

- On l’appelle aussi boule de Yocevan ou, plus vulgairement, boule de cristal. Ce doit être le truc sphérique qui se trouve sur le bureau.

Puis Ancelin s’adressa à Amaël qui semblait désespéré :

- Allez, venez, mon vieux, on va tenter le coup. Tout va s’arranger, vous verrez.


Fantine avait accepté de se joindre à nous pour faire le quatrième et nous réussîmes à former un magnifique cercle, tout ce qu’il y a de plus parfait, un vrai beau cercle qui n’attira à lui aucune entité...

Ancelin émit l’éventualité que l’approche du lever du jour pouvait peut-être empêcher l’apparition des fantômes, et nous décidâmes de renouveler l’expérience la nuit suivante.


Lorsque j’arrivais au jardin, Doreen et Fantine étaient déjà en train de s’en occuper et j’eus le plaisir de voir que, parmi les graines que j’avais semées la veille, certaines étaient sorties de terre. Il ne me resterait plus qu’à semer les autres.


J’allai donc récolter un maximum de miel aux fins d’être vendus. Il accompagnerait les vieux tapis que j’avais déjà récupérés à la réception. J’avais dans l’idée d’acheter un frigo à la boutique du coin et, pourquoi pas un plan de travail, si le budget nous le permettait.

Ensuite, j’irai faire un peu de cueillette au village pour trouver d’autres articles à fourguer au marchand.


Mais avant cela, je m’employai à enlever gentiment cette maudite racine violette du passage avant que je ne me prenne les pieds dedans une fois de trop ou que quelqu’un finisse par se blesser.



Mon tour du village fut un succès, et je pus ajouter à la liste des mes articles à vendre, plusieurs produits récoltés ainsi qu’une figurine mysims, un fossile et un cristal.


C’était mon jour de chance. Je pus même prendre mon petit déjeuner sur place.


Mais la petite dame n’était pas très vaillante et je pense qu’elle dormira quelques heures avant de pouvoir repartir. Ce genre d’incident arrive parfois lorsque je perds un peu le contrôle. Mais bon, passons, il y a bien plus important à faire.


Lorsque j’arrivai à l’hôpital, Amaël m’attendait. Il avait déposé sur la table un parchemin que Doreen avait trouvé la veille et qu’elle lui avait seulement remis cet après-midi et tenait à ce que nous l’ouvrions ensemble.


Le document indiquait que pour vivre en harmonie avec les gentils esprits du lieu, et, sous peine de les voir se rallier aux mauvais esprits, il fallait impérativement respecter les consignes suivantes

1, le mardi fait la fête comme un châtelain

2, le jeudi se nourrit de contes merveilleux

3, le samedi se déguise et revêt son décor d’apparat.


Je m’étais rapprochée d’Amaël pour voir le texte de plus près. Il n’y avait pas d’erreur. L’hôpital souhaitait que nous fassions la fête. Dans cette ambiance effrayante et permanente, cela risquait d’être difficile mais pourquoi pas, après tout ? Cela remonterait le moral des troupes, et tout le monde en avait besoin.

Amaël était d’accord avec moi. Mardi, c’était demain et nous allions faire la fête. Avec quoi ? Nous l’ignorions encore mais la ferions.


Aujourd’hui était déjà un jour de fête pour mes amis car, avec l’argent obtenu grâce à notre miel et à nos cultures, en sus de mes petites trouvailles, nous avions acheté un frigo. Chacun allait pouvoir s’y préparer ce qu’il souhaitait et j’entendais que, grâce à cela, ils me reviendraient avec un mental d’acier.


Tandis que mes acolytes s’étaient pressés vers le réfrigérateur, Ancelin et moi avions décidé de partager une partie d’échecs.

Nous étions à peine installés que nous entendîmes des gonds grincer lentement et qu’une porte s’ouvrit derrière Ancelin.


Nous nous levâmes précipitamment pour découvrir que nous avions accès à une pièce qui, jusque-là nous avait été refusée.


Nous n’eûmes pas le temps de nous demander grâce à quoi cela avait été possible. Le sol se mit à trembler sous nos pieds et une voix d’outre-tombe se fit entendre :

- Bravo ! Vous avez réussi la première épreuve. Sachez que cette pièce vous a été gracieusement offerte en guise de bienvenue, mais elles ne seront pas toutes gratuites. J’espère que vous avez apprécié vos deux repas, Mademoiselle Montfort car, pour la prochaine, il vous faudra déployer quelques efforts supplémentaires, surtout si vous tenez à festoyer. Devenez donc un medium de niveau 3 et procurez-moi la modique somme de 400 §.

Un rire sardonique emplit la pièce et le sol redevint stable. L’entité était certainement partie.

La voix d’Ancelin me fit sursauter. J’avais presque oublié qu’il était derrière moi :

- Ce n’était pas elle.

- Non. Il semblerait qu’elle ne soit plus toute seule...

- Les autres vont être contents quand ils vont savoir qu’il y a encore du ménage à faire...

- Oui, mais regarde-moi cette statue. On va en tirer le prix fort chez Juju et on aura ces 400 §


La neige nous surprit alors que nous étions partis pêcher pour approvisionner notre frigo en poisson. Non pas que nous aurions pu le cuire, mais ils faisaient de très bons packs de plasma et nous en aurions peut-être besoin.

- Au fait, tu ne m’as pas dit qui était Juju...

- Oh, c’est le gars de la boutique « Trouves-y-tout », celui qui vend tout et achète tout. Rien de plus...

- Il ne faut pas l’abimer, alors. C’est un contact précieux.


Ancelin posa sa ligne et s’éloigna.

- J’ai un petit creux, je ne te propose pas de partager mon dîner, on m’a dit que tu avais eu deux repas aujourd’hui !

- En effet. Ta source est fiable, dis-je en rigolant. Ce furent de vrais festins.


Tandis que j’observais mon coéquipier de toujours en train de se nourrir, j’en vins à me demander pourquoi j’avais tant tenu à revenir ici... Peut-être l’espoir... Ancelin devait aussi avoir cet espoir puisqu’il a accepté la mission sans sourciller... mais maintenant que j’avais replongé dans l’ambiance de l’hôpital, j’en venais à douter. Et si la malédiction s’aggravait... Nous pensions déjà connaître le pire mais peut-être étions loin de la vérité.


Avec les gains récupérés grâce aux objets se trouvant dans la nouvelle pièce, et notamment la statue, nous achetâmes une poule et un coq.

Notre vie en autarcie commençait à s’organiser doucement, et nous envisagions d’acheter bientôt un barbecue ou une gazinière, mais, en attendant, Ancelin et moi avions prévenu les autres de laisser 400 §, quoiqu’il arrive, dans la caisse commune.

Ils étaient déjà tous au courant, car la voix qui s’était adressée à moi, avait été perçue dans le moindre recoin de l’hôpital.


Cette nuit-là, je renouvelai, aux côtés d’Audric, Amaël et Doreen, mon expérience avec la table de Parcémente, ainsi que l’avait nommée Ancelin. Nous avions éteint les bougies bleutées afin de mieux nous imprégner de l’ambiance. Je ne savais pas si cela m’amènerait à être médium de niveau 3 mais, quoiqu’il en soit, nous avions obtenu un cercle parfait et réuni autour de nous, de tous petits spectres verts.


Ces petites choses avaient l’air inoffensives, et même, amicales.


Je ne sais pas comment elles parvinrent à communiquer avec moi mais leur message me parvint, bienveillant, et m’annoncèrent que j’avais atteint le niveau 3 requis.

Je pense que nos amis verdoyants avaient envie de s’amuser et nous transmettaient volontairement ou non, leurs émotions. Elles passaient à travers nous, nous comblant de leur humeur joueuse et taquine.


Tous ceux qui se trouvèrent dans la pièce, à ce moment-là, subirent l’effet bénéfique de leur présence mais aucune pièce ne se débloqua car nous n’avions plus les 400 §...Il nous en restait à peine 194... Quelle déception.


Amaël me rejoignit au jardin après la séance.

- C’était purement extraordinaire ce que vous avez réussi à faire. Je ressens encore les effets de ces petits fantômes, et c’est la première fois que je me sens aussi bien depuis qu’on est arrivé ici. J’imagine que l’esprit qui vous a conseillé tout à l’heure ne devait pas être malveillant.

- Il ne l’était pas. Je crois, au contraire, qu’il veut nous aider, d’une drôle de manière, certes, mais il nous prépare à ce qui va arriver. Je pense même que nous devrions tous nous mettre à apprivoiser cette table de parcémente.


- Franchement, je suis heureux de savoir qu’il y a aussi des esprits bienveillants dans le coin. Je pensais que nous n’aurions à faire qu’à Tempérance et à des êtres tout aussi mauvais qu’elle.

En entendant prononcer le nom de l’entité maléfique qui hantait les lieux, je failli avaler mes canines.


- Vous avez dit Tempérance ? Vous la connaissez ? réussis-je à formuler tant bien que mal.


Amaël sembla tout aussi surpris par ma question que je ne l’avais été par ses propos, quelques secondes avant :

- Oui, je sais qui elle est, mais vous ? Vous la connaissez aussi ?


- Disons que c’est une vieille connaissance. Je crois qu’il va falloir que nous parlions, Monsieur le Maire...

- Je le crois aussi.

Mais en disant cela, je sentis que quelque chose se produisit...


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