G3/ Chapitre 15 - Pollution
- Nathalie986
- 12 mars
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 23 mars
Mon premier simestre à la Fac de Foxbury se passait plutôt bien. J’avais intégré un cursus prestigieux en physique, et je découvrais, à présent que le travail personnel que je devais fournir était très supérieur à celui de mes années lycées.

Je faisais les aller-retours, tous les jours, entre Glimmerbrook et Britechester. C’était parfois fatigant, surtout lorsque j’étais prise dans les embouteillages, mais j’avais pris mon rythme. Je travaillais beaucoup, mais j’aimais ça. Et j’étais passionnée par tout ce qui touchait aux sciences et à l’écologie.

Les trois-quarts du temps, je travaillais à la maison. J’avais déjà tenté de rester sur place pour utiliser les ordinateurs de la salle commune du campus, mais c’était souvent mission impossible. Ils étaient souvent occupés, et il y avait, de toute façon, trop de bruit pour que je puisse me concentrer pour y écrire ma dissertation du simestre.

J’étais bien plus au calme à la maison. En plus, Papa et Maman étaient toujours là pour me donner des conseils avisés lorsque je m’entrainais pour faire une présentation. Leurs critiques étaient constructives et me permettaient d’avancer sur des points que je n’avais pas forcément abordés, ou alors, différemment.


Malgré mon travail acharné, j’essayais quand même de passer du bon temps avec mes amis. Avec Michel, bien sûr, mais également avec des copains de fac. Tomoko, Pranav et Jacob étaient les seules personnes qui ne me regardaient pas bizarrement, du fait de mon jeune âge, et j’appréciais beaucoup leurs compagnies. Ils me traitaient comme leur égale.

J’avais aussi gardé le contact avec Chantal, une copine de lycée. Elle passait souvent me voir le week-end et nous avions de longues conversations sur les potins de Copperdale. Chantal habitait, avec ses parents, dans une jolie maison à Evergreen Harbor.
Un jour, elle me fit part de son désarroi car la pollution s’installait sur Port Promise, un des quartiers de sa commune, ce même quartier où nous allions, avec Papa et Maman, pour recycler nos déchets et récupérer quelques trouvailles.

A la suite de cette nouvelle, j’avais décidé de me rendre sur place pour voir, de mes yeux, de quoi il s’agissait. Papa et Maman m’avait déjà dit qu’ils ne voulaient plus aller là-bas, car l’air était toxique, et que les déchets s’amoncelaient dans les rues. Je n’y avais pas prêté plus attention que ça car j’étais prise par mes études.
Mais, à présent, je pouvais constater que ce qui m’avait été rapporté, menaçait de voir arriver un sérieux problème de santé publique.

J’adorais Evergreen Harbor, lorsque j’étais enfant. Je courais sur cette même passerelle que celle où nous nous trouvions, maintenant, Chantal et moi, pour constater les dégâts. Le ciel était chargé et l’air était lourd.
Ce jour-là, je promis à ma copine de faire de mon mieux pour que son quartier retrouve une atmosphère accueillante et agréable à vivre.

C’est en nous promenant le long des quais que j’avais remarqué un terrain à vendre pour une bouchée de pain. Deux gros conteneurs se trouvaient au milieu. Mon cerveau se mit à réfléchir à vitesse de l’éclair. Et pourquoi pas ?

Dans quelques semaines, je serais majeure. En rapprochant les deux conteneurs et en aménageant joliment l’intérieur, je pourrais très bien faire de ce lieu, ma maison.
En habitant ici, je diviserais par deux le temps de trajet pour aller à la Fac et, en plus, je pourrais être sur place pour m’occuper de la dépollution de la ville. L’idée me paraissait réalisable et je décidai de l’exposer à Chantal. Bien sûr, il faudrait que j’ai l’accord de Papa et Maman. Sans eux, je ne pourrais pas faire grand-chose.

Dans un premier temps, j’en avais discuté avec Maman alors qu’elle me guidait à la confection d’une recette qu’elle avait elle-même créée. Le moment était idéal.
J’appréhendais un peu sa réaction, car je lui avais dit que je resterai avec eux pendant mes études, mais, à ma grande surprise, elle encouragea mon projet.

Elle s’inquiétait tout de même de me savoir dans un quartier pollué et espérait que je ne serais pas malade, mais elle me faisait confiance. Elle était d’accord pour m’acheter le terrain et les conteneurs. Ce serait mon cadeau d’anniversaire.
Il lui faudrait convaincre Papa, et nous décidâmes de lui en parler, une fois la fête passée.

Quelques semaines plus tard, au matin de mon anniversaire, Maman m’offrit le plus beau des cadeaux. Je ne m’attendais pas à en avoir un puisque mon terrain était déjà un magnifique cadeau.

Maman m’avait offert le livre de cuisine qu’elle avait écrit. Il regroupait toutes les recettes de maman, et certaines de ma grand-mère. Maman me l’avait dédicacé. J’étais tellement émue que j’en eu presque les larmes au yeux. Ce cadeau était un cadeau précieux que je garderais toujours avec moi et que je transmettrais, un jour, à mes enfants, si jamais je venais à en avoir.

Une fois n’est pas coutume, Michel et moi fêtions nos anniversaires en même temps. Se parents, Aurélie et Kohei étaient donc de la fête. Nous avions invité nos amis du lycée Axelle, Chantal et Gabriel et, de mon côté, j’avais demandé à Tomoko, Pranav et Jacob, mes amis de Fac, de se joindre à nous.




Jacob, qui était souvent mal à l’aise en société, profita de la fête et réussit à prendre part, bien que timidement, aux conversations.
Nos amis ne prirent congé que très tard.

Comme convenu, nous présentâmes mon projet de déménagement à Papa et, comme l’on s’y attendait un peu, il ne le prit pas comme une bonne nouvelles.
Heureusement, Maman, à force d’arguments, et sûrement aussi grâce à son enthousiasme, finit par le convaincre.

Papa proposa même d’engager Kohei pour le déplacement des conteneurs. De part son métier d’entrepreneur du bâtiment, il avait tout le matériel nécessaire pour une tâche de cette ampleur.
Papa suggéra que je déménage lorsque mon premier simestre serait terminé. Maman et moi étions vraiment heureuses.

Les semaines qui suivirent, je fus bien trop occupée pour m’occuper de mon déménagement. La fin du simestre approchait et je devais rendre une dissertation, faire une présentation et passer deux examens. Entre deux, j’aidais Maman, aux réparations de la maison.
Je savais que Papa avait enrôlé Michel et Jacob pour l’aider à meubler mon nouveau chez-moi, mais je n’avais pas du tout le temps de me rendre à Port Promise pour voir l’avancée des travaux. Michel m’avait dit que c’était super !

Nous fêtâmes l’anniversaire de Papa et Maman en petit comité, juste nous trois. Papa m’avait assuré que tout était prêt pour m’accueillir.


Mes derniers examens finaux auraient lieu la semaine prochaine, et ensuite, je partirai. Je savais que c’était dur pour mes parents de me voir quitter le nid, mais ça l’était autant pour moi.

Une nouvelle vie était devant, une vie d’adulte responsable qui comptait faire entendre aux habitants d’Evergreen Harbor, l’importance de l’écologie. Mes parents me soutenaient, et ce soutien était un levier essentiel pour mener mon projet à bien.

Je quittai la maison la semaine suivante, juste après avoir annoncé à Papa et Maman que j’avais réussi mon simestre et obtenu un A+ de moyenne.
Port Promise, me voilà !

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