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  • Photo du rédacteurNathalie986

Semaine 11

Troisième année - Hiver


Mathurin et Oliver venaient de passer une semaine entière à la maison pour aider Rahul à finir l’aile Est de la ferme.

Cette semaine avait été chargée en travaux mais nous avions profité aussi de merveilleux moments familiaux, comme le mariage d’Oliver et Mathurin, ou l’anniversaire de Marie.


Ce fut une semaine particulièrement enrichissante.

Tandis que les hommes suaient sang et eau pour donner à la bâtisse un visage de ferme digne de ce nom, Maman, Jeanne, Marie et moi, nous occupions de la ferme.


Alors que ce n’était pas son univers, je fus surprise de voir à quel point Marie aimait les animaux.


Nous nous retrouvions chaque fois, après nos tâches et corvées, près du moulin, et c’était un plaisir de voir son enthousiasme infatigable.

Nous avions tous créé, cette semaine-là, de vrais liens avec cette jeune fille si authentique.


Aujourd’hui était le dernier jour où nous pouvions jouir de ces moments précieux, tous ensemble.

Les hommes étaient restés à la ferme tandis que Maman et moi avions amené notre petit monde au nouveau parc de jeu de la ville. J’avais, bien sûr, appelé Claire pour qu’elle se joigne à nous.


Jeanne et Marie n’étaient pas pressées de se quitter mais, ce soir, nous fêterions l’anniversaire de Jeanne et elles vivraient leur rentrée au lycée dès le lendemain. Les vacances étaient donc bien terminées.

Les filles n’étaient pas inquiètes cependant, car avec tous les anniversaires qui s’annonçaient cet hiver, elles étaient sûres de se revoir très bientôt.


A notre retour du parc, nous commençâmes d’ailleurs par fêter celui de Jeanne, en nous réunissant autour d’une bonne table.


Tout le monde avait faim ; les hommes parce qu’ils avaient travaillé dur toute la journée, et nous, car nous avions profité du froid vivifiant de l’hiver une bonne partie de l’après-midi.

Un bon repas chaud allait certainement nous faire beaucoup de bien.


A la fin du repas, nous nous approchâmes tous du gâteau pour célébrer l’anniversaire de ma petite sœur. Maman l’autorisa même à allumer ses bougies.


C’était un grand moment car son enfance s’envolait, et nous fîmes en sorte qu’elle s’envole dans un tourbillon de confettis.


Ma petite sœur entrait à présent dans l’adolescence et n’avait plus rien d’une enfant.


Naya avait l’air très heureuse du changement qui s’était opéré sous ses yeux.


Quelques matins plus tard, nous nous réveillâmes sous une tempête de neige. L’hiver avait revêtu son manteau blanc, et ses flocons tombèrent toute la journée sans discontinuer.


Les animaux ne mirent pas le nez dehors et restèrent bien au chaud dans leurs abris, incités uniquement à sortir par l’appel du ventre. Les soins qu’ils reçurent ce jour-là, ne s’éternisèrent pas.


Nous restâmes, nous aussi, cocooner à l’intérieur, loin du froid glacial et saisissant de la tempête hivernale.

Maman et Jeanne s’étaient douillettement installées près de la cheminée pour travailler su le projet scolaire de ma sœur, et Cyrielle avait bien envie, elle aussi, d’apporter sa pierre à l’édifice.


Je m’étais mise à la cuisine, tandis que Rahul m’accompagnait à la pâtisserie.

De bonnes odeurs flottaient dans l’air, rendant notre ferme encore plus chaleureuse qu’elle ne l’était déjà.


Un soir, Papa vint même nous rendre une petite visite mais, ce petit coquin s’est amusé à hanter les objets de la maison, filant une trouille bleue à Naya.


 

Cyrielle n’était pas une petite fille de tout repos. Il fallait souvent la reprendre, et Rahul s’en chargeait beaucoup mieux que moi.


Jeanne nettoyait souvent ses bêtises mais, parfois, nous intervenions avant qu’elle n’ait eu le temps de le faire.

- Allez, on se pousse, je nettoie !


La tempête avait cessé et, bien que les températures soient encore largement en-dessous de zéro, les poules réussirent à faire quelques pas timides dans la neige.


Je testai, ce jour-là, une nouvelle friandise sur Biscuit, lui donnai à manger, ainsi qu’à Marguerite...


... puis allai retrouver mes petits amis du repaire de l’hirondelle. Eux aussi étaient sortis malgré le froid ambiant.


Les abeilles hibernaient, le jardin aussi.

Les récoltes étaient minces mais quelques plantes avaient tout de même besoin de mon attention, et ne s’agissait pas de les oublier.


A la veille de Noël, j’emmenai Jeanne avec moi à Henford-on-Bagley, dans le quartier de Finchwick, pour y faire les derniers achats pour le repas du lendemain.

J’achetai donc la dinde chez Kim ainsi que quelques légumes, pendant que Jeanne discutait avec Lavina.


- Thérèse ! s’exclama ma jeune sœur, figure-toi que Lavina n’a pas de conseil municipal, demain !

- Je l’espère bien. C’est quand même Noël.


- Lavina, je vous attends demain pour partager la dinde avec nous. Et n’oubliez pas que nous fêterons aussi l’anniversaire de Rahul.

Lavina n’avait pas oublié, bien sûr, et elle était très heureuse de notre invitation. Elle avait également hâte de revoir sa petite-fille. Ses obligations l’empêchaient souvent de venir la voir aussi souvent qu’elle ne l’aurait souhaité.


Je lançai également une invitation à Agnès et Agatha, alors que j’allais acheter de l’engrais.

Lavina m’avait dit qu’elles seraient, cette année, seules à Noël, et je ne pouvais pas ignorer cette information. Agnès en fut extrêmement touchée.


Elle commença par décliner gentiment mon offre mais, devant mon insistance, elle finit par se laisser convaincre. Nous aurions donc deux convives de plus.


Lorsque nous rentrâmes, Jeanne se mit en tête de réaliser une composition florale, avec le houx de notre jardin, pour égayer un peu la maison.

Elle avait d’ailleurs une idée bien précise concernant la décoration durant cette période de fête, et était revenue d’Henford avec des sacs chargés de nouvelles décorations.


Cyrielle tenait compagnie à Naya et, tout en jouant sur la tablette que Mathurin lui avait offerte, elle racontait à notre chienne tous les cadeaux qu’elle avait commandés au Papa N’hiver.


Quant à moi, il était grand temps que j’œuvre en cuisine si nous voulions de la dinde à Noël.


J’appris à Rahul que j’avais invité les cousines Ladentelle à se joindre à nous.

- Cette vieille bique d’Agnès ?! Et elle a accepté ?

- Elle a un peu hésité, mais elle a dit oui.


- C’est pour ça que je t’aime, tu le sais ? Tu es toujours si prévenante et si attentionnée envers les autres.


Mon mari m’avait alors embrassée.


- J’espère seulement qu’Agnès ne fera pas des siennes lors du repas. Elle est assez imprévisible, et un rien peut contrarier sa perception rigide de la vie.

- C’est Noël, Rahul, ne t’en fais pas.


Et toi aussi, tu auras le droit à ton Noël, ma Naya. Je t’ai acheté un bel os, bien gros, comme tu les aimes !


Jeanne avait terminé ses compositions de houx et les avait déposées sur les buffets.

Pour une première fois, je trouve que ma sœur était vraiment douée. Je pense qu’elle nous réalisera de vraies merveilles avec ses petites mains.


Au matin de Noël, Oliver était venu aider Rahul pour ramener le sapin puis ils avaient décoré la maison, sous les directives de Jeanne qui avait une idée bien précise de ce qu’elle voulait, tandis que je finissais de m’activer en cuisine.

Mathurin n’avait pu se joindre à eux car il avait encore des partiels à réviser mais, nul doute que ma petite équipe de décorateurs était satisfaite du résultat obtenu.


Après le départ d’Oliver, nous avions, Rahul, Maman et moi, commencé à dresser la table. Les invités seraient là dans moins de deux heures et tout devait être impeccable.


Tous arrivèrent à l’heure dite et commencèrent à entamer des conversations.

Agnès était venue avec sa cousine Agatha, et Lavina n’avait pas non plus manqué le rendez-vous.

Seule Marie manquait à l’appel car elle fêtait Noël avec sa maman, au grand désespoir de Jeanne.


Nous avions fait manger les enfants avant nous afin de profiter au maximum de tout le monde, et nous avions bien fait.


La joie était présente dans toutes les assiettes, mais aussi dans nos conversations.


Cyrielle et Alain trépignaient d’impatience devant le gros tas de cadeaux étalés sous le sapin.

Nous leur avions permis d’en ouvrir un mais il leur faudrait patienter encore un petit peu avant d’ouvrir le reste.


Nous avions débarrassé la table pour faire place au gâteau et fêter l’anniversaire de Rahul.

Maman et moi étions très étonnées de constater qu’Agnès se sentait tellement à l’aise chez nous, qu’elle avait sorti son point de croix.


Elle s’était tout de même résolue à abandonner son ouvrage pour se rapprocher de Rahul et lui chanter un joyeux anniversaire avec nous.


Elle mettait d’ailleurs beaucoup de cœur à chanter, Agnès.


Lavina avait pris son fils dans les bras. Elle était très émue de le voir passer le cap des quarante ans.


Oh, mais que se passe-t-il ? Agnès venait de brandir son sac à mains pour s’en prendre à Oliver.


Le pauvre avait simplement voulu embrasser son mari mais, cela avait suffi à choquer la vieille femme.

Mathurin s’amusait beaucoup de la situation.


Oliver essaya de parer les coups mais Agnès s’acharna sur lui en le traitant de tous les noms d’oiseaux devant les enfants.


Cela ne me plut pas du tout, et je me vis obligée de m’en mêler en demandant à Agnès de s’en aller.


Celle-ci s’en fut donc, la tête haute, et, ce qui me navra le plus fut cette impression d’autosatisfaction qu’elle semblait dégager. Elle était vraiment très fière d’elle.


Afin de détendre l’atmosphère et de faire oublier aux bambins la scène spectaculaire à laquelle ils venaient d’assister, nous les avions autorisé à ouvrir leurs cadeaux.


Oliver reprocha gentiment à Mathurin d’être resté sur sa chaise à regarder sa mésaventure.

- Que veux-tu ? J’ai trouvé ça trop marrant !


Jeanne, qui avait d’abord été surprise par le comportement d’Agnès, riait maintenant comme une baleine et se moquait d’Oliver :

- Quand je vais raconter ça à Marie !


De mon côté, j’essayai de rassurer Agatha qui se confondait en excuses pour le comportement inapproprié de sa cousine. Ce n’était pas à elle de s’excuser.


C’est ce moment-là que choisit le Père Hiver pour faire son apparition. Mais où donc était passé Clément ?


Alain profita de toute cette agitation pour grandir.


Et, évidemment, le pauvre était un peu tristounet car nous avions tous oublié son anniversaire.


Heureusement, il trouva du réconfort dans les bras de Cyrielle, mais aussi plein de cadeaux qui n’étaient là que pour lui.


A la fin de la soirée, Maman raccompagna tous nos invités jusqu’à leurs voitures.

Quel Noël ! Je crois que je ne suis pas prêt de l’oublier.


Le lendemain matin, j’amenai Rahul jusqu’au moulin pour lui montrer le cadeau que j’avais pour lui et que je n’avais pas pu emballer : une machine à cupcakes.


La surprise eut son petit effet, et mon mari me serra dans ses bras.

Il pourrait dorénavant donner libre cours à son imagination pour créer toutes sortes de pâtisseries.


 

A midi, en ce premier jour de la nouvelle année et, pour ne pas déroger à nos habitudes, toute la famille s’était réunie pour fêter ce jour exceptionnel, il est vrai, mais également pour célébrer, non pas un, mais trois anniversaires.


Cyrielle eut l’honneur d’ouvrir les festivités.


Mathurin avait ensuite pris le relais.


Puis ce fut mon tour.


Mathurin et moi jouions à présent dans la cour des grands aux mêmes titres que Rahul et Oliver.


Nous passâmes un réveillon endiablé à profiter d’un savoureux buffet, écouter de la musique et danser. La fête avait battu son plein jusqu’à trois heures du matin et nous en avions même oublié de regarder le décompte jusqu’à minuit.

Heureusement, nous avions installé quelques lits de camps pour que tout le monde puisse rester dormir à la maison.


Le lendemain après-midi, après le départ de Mathurin, d’Oliver et de leurs enfants, je me rendis avec Jeanne, Maman et Cyrielle à la foire aux volailles de Finchwick.


Nous avions dormi très tard. Rahul avait donc préféré rester à la ferme pour s’occuper de nos bêtes et de nos cultures, ce qui me permit de présenter mon œuf doré et ma poule Caramel pour le concours.


J’adorais cette foire car elle nous permettait, chaque fois, de rencontrer de nouvelles personnes avec qui nous pouvions échanger sur nos méthodes de travail. C’était très enrichissant.


Lorsque nous rentrâmes à la maison, Naya dormait à poings fermés, comme une bienheureuse. Cyrielle aurait bien voulu lui raconter que Caramel avait remporté la deuxième place du concours de volailles mais c’était peine perdue. Naya devait être plongée dans ses rêves, et nous n’allions pas tarder à l’y rejoindre.

La journée avait été longue.


Note : Le parc de jeu est une création de Elinoee que vous trouverez sur la galerie (garderie arc-en-ciel)


Bonus - La bâtisse au dernier jour de l'hiver :

(il y a maintenant une nouvelle aile dans laquelle il n'y a pas encore grand chose, à part la chambre de Capucine, mais elle sera bientôt aménagée.


Bonus 2 : la nouvelle chambre de Jeanne et Cyrielle


Bonus 3 : je vous montre aussi mon joli mur de photos, juste parce que je le trouve... joli :)


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