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  • Photo du rédacteurNathalie986

Semaine 15

Dernières années - Epilogue


Après mon départ de la foire pour aller au bal, Maman avec acheté un lama pour remplacer Biscuit, à la ferme. Elle l’avait appelé Ivoire.


Jérôme avait fêté son anniversaire récemment, et il venait toujours me voir régulièrement, même si nous ne nous voyions plus au lycée. Il m’était d’ailleurs d’une aide précieuse pour réussir mes projets scolaires et m’aider dans les devoirs. Et puis, on s’aimait comme des fous.


Mais il ne venait pas que pour moi. Il pouvait aussi passer de longues minutes, assis sur le canapé avec Boubouille, à le câliner, ou à jouer avec lui.


Notre petit chat était aimé de tous, à la maison. Crapule aussi, l’avait adopté, et elle lui avait même cédé son coussin préféré.


Le dernier jour de lycée, une journée d’orientation avait été organisée par nos professeurs. J’étais allée y faire un tour, et y avais croisé mon cousin, Alain. Aucun de nous deux, n’était emballé par les corps de métiers présentés dans l’auditorium du lycée. Je savais déjà ce que je voulais faire depuis longtemps, reprendre la ferme de Maman et Papa. Quant à Alain, il envisageait d’ouvrir sa boutique de fleurs.


Nous fêtâmes nous deux anniversaires le même jour. Tonton Mathurin et Tonton Oliver étaient là, bien sûr, ainsi que ma tante Claire, la maman d’Alain. Jérôme aussi, était présent ainsi que mes amies Céline et Greta. Greta était venue passer quelques jours dans le coin, pour cette occasion spéciale, et dormait chez Alain. Seule, Jeanne me manquait.


Alain fut le premier à devenir adulte.


Puis ce fut mon tour.


J’eus, cette année-là, le plus beau des cadeaux. Maman et Tonton Mathurin m’annoncèrent que nous partions tous pour Sulani, à la fin de la semaine. Ils voulaient fêter leurs anniversaires auprès de ma tante Jeanne, leur jeune sœur, et connaître son mari et son bébé, que nous n’avions vus qu’en photo.


J’avais les larmes aux yeux, et beaucoup de mal à contenir mon émotion.

- C’est vrai ? On part à Sulani ?

Ce n’était pas une blague, et tout le monde semblait avoir été mis dans la confidence, et avait gardé le secret jusqu’ici. Tous, sauf Alain et moi. Quels merveilleux anniversaires !


Je m’approchai de ma tante Claire, qui avait un grand sourire aux lèvres :

- Toi aussi, tu savais ?

- Eh oui ! Qui crois-tu qui va s’occuper de la ferme, en votre absence ?



 


Nous atterrîmes, Papa, Maman, Jérôme et moi, sur le petit aéroport de l'archipel de Sulani, plus exactement situé sur l’île de Mua Pel’Am, au milieu de la nuit.


Un bateau-taxi nous conduisit jusqu’à l’île de Lani St Taz, où résidaient ma tante Jeanne et sa famille. Nous aperçûmes le yacht de loin.


Jeanne et son mari nous attendaient. Par contre, le petit Yann, leur fils, était déjà couché, étant donné l’heure tardive.


Les retrouvailles entre Maman et Jeanne furent très émouvantes. Les deux sœurs ne s’étaient pas revues depuis que ma tante avait quitté Brindleton Bay, après ses études. Il y eut beaucoup de joie et de larmes.

Keanu, le mari de Jeanne, jugea bon de se présenter lui-même, laissant sa femme à ses retrouvailles, puis, nous nous présentâmes, à notre tour.


Jeanne finit par se décider à lâcher Maman et se tourna vers moi. J’étais tellement heureuse de la revoir.


Nous savions déjà que mes oncles et mon cousin Alain, arriveraient par le vol du lendemain matin, mais ma tante nous annonça qu’ils seraient accompagnés de sa meilleure amie Marie, la fille de ton Oliver, et de son mari Kévin, un acteur célèbre dans le milieu du cinéma.


Maman fit la connaissance de son neveu, Yann, le lendemain matin, au petit déjeuner.


Nous ne la vîmes presque pas à table, car elle tenait à profiter au maximum de ce petit bout de chou adorable. Pourtant, Keanu et Jeanne s’étaient décarcassés pour nous offrir un vrai festin, dès le matin.


Entre Maman et Yann, c’était déjà une belle histoire d’amour. Ils s’étaient tous deux apprivoisés très rapidement.


En début d’après-midi, Keanu partit chercher le reste des invités à l’aéroport, puis nous nous rejoignîmes tous sur le pont supérieur, là pour fêter les anniversaires de Tonton Mathurin, et de Maman. Mon oncle inaugura les festivités.


Et Maman n’allait pas tarder à le suivre.


Sous les mêmes cris de joie que son frère, et sous les mêmes pluies de confettis, Maman souffla ses bougies, après une longue hésitation.


Et elle restait la plus belle Maman du monde.


Nous dégustâmes, tous ensemble, le superbe gâteau que Jeanne avait préparé, et prîmes des nouvelles de chacun. Marie était enceinte jusqu’aux yeux, et son accouchement était prévu pour les jours prochains. Kévin et elle avaient prévu de repartir dès le lendemain, pour Del Sol Valley, pour qu’elle puisse être accouchée par son obstétricien.


Dans l’après-midi, chacun vaqua à ses occupations, et je décidai de rester auprès de ma tante Jeanne, et de la cousine Marie, que je connaissais très peu. J’avais su, par les médias, qu’elle avait épousé Kévin, il y a quelques temps. Leur mariage avait été un gros sujet pour les paparazzi, de même que sa grossesse, qui avait été révélée très tôt. Elle aurait voulu la cacher le plus longtemps possible mais, étant une célébrité mondiale, cela avait très compliqué. Il y avait toujours des fuites.

J’étais étonnée de découvrir, en Marie, une personne vraiment simple, et bienveillante, loin de l’image que la presse semblait vouloir véhiculer.


Son mari, Kévin, était aussi quelqu’un de très agréable, et gentil. Il était connu depuis peu, dans le monde du cinéma, mais les trois films qu’il avait tournés, avaient tous été un succès. Il était, en ce moment, en plein tournage, et avait vraiment apprécié l’idée de faire une petite pause à Sulani, car il était crevé.


Pendant que nous discutions entre filles, et que Kévin faisait la sieste sur un matelas gonflable, Papa et Maman s’étaient trouvé une toute nouvelle occupation, celle de divertir le petit Yann. Maman était vraiment aux anges avec son neveu, une vraie Mamie.


Tonton Mathurin, quant à lui, jouait les incorrigibles geeks. Il avait trouvé un ordinateur, s’était jeté dessus, à la première occasion.


Tonton Oliver, lui préférait profiter du grand air de Sulani, et des activités nautiques qui lui étaient proposées. Jeanne et Keanu avaient tout ce qu’il fallait pour faire plaisir à tout le monde.


Keanu, lui, s’employait à initier Jérôme et Alain, à l’une des plus grandes traditions de l’archipel : le barbecue des îles.


Et sur les îles, le barbecue était une histoire d’hommes. J’espère, quand même, que Keanu voudra bien m’expliquer, à moi aussi, les rudiments de cette merveilleuse cuisine.


A la fin de la journée, Maman était toujours avec Yann, et s’amusait à construire des châteaux de sable.


Jérôme m’avait rejoint, et nous nous étions éclipsés jusqu’au bain à remous, pour quelques instants d’intimité. Il faut dire qu’avec tout ce monde, nous n’avions pas beaucoup d’occasions de nous retrouver seuls.


Ma tante vivait vraiment au Paradis. Et elle s’était trouvé un mari formidable et très aimant. Je me pris à rêver que Jérôme devienne mon Keanu à moi, aussi attentionné et, à mes côtés, pour la vie, dans mon paradis de Brindleton Bay, entourée de mon jardin et de mes animaux.


Keanu annonça que le repas était prêt, lorsque le soleil se coucha.


Nous dégustâmes un superbe festin en l’honneur de Maman et Tonton Mathurin, puis nous nous retrouvâmes tous sur le pont-terrasse pour finir la soirée.

J’entendais Papa et Tonton Oliver discuter :

- On a tous pris un sacré coup de vieux, hein ?

- Tu peux le dire ! Quand je pense que je vais bientôt être grand-père...


Keanu avait mis de la musique des îles, et Jeanne nous avait entraîné sur la piste de danse. Tout le monde l’avait suivie, ou presque.


Papa et Oliver s’étaient éloignés pour discuter. Sûrement se rappelaient-ils le bon vieux temps.


On peut dire que Maman et Tonton auront eu un bel anniversaire. Jeanne et Keanu n’avaient rien laissé au hasard, pour faire de ce jour, un jour inoubliable.

Marie et Kévin quittèrent l’île, comme prévu, le lendemain.



 


J’avais passé quinze jours merveilleux auprès de ma famille, et de Jérôme. Malheureusement, mon petit ami devait repartir, dans deux jours, vers le continent.

La veille de son départ, nous laissâmes la famille se prélasser au bord de l’eau, puis nous empruntâmes un scooter, à Jeanne, pour nous rendre à la cascade de Mua Pel’Am.


Ma tante et son mari nous avaient montré cet endroit au cours d’une excursion familiale qu’ils avaient organisée pour nous faire découvrir l’archipel.

Jérôme et moi nous étions promis d’y revenir tous les deux, mais nous n’en avions pas encore eu l’occasion et, cette fois, nous comptions bien en profiter.


Nous avions la cascade pour nous tous seuls... et j’étais loin de m’attendre, à ce moment-là, à la surprise que Jérôme m’avait préparée.


Il posa un genou dans l’eau, et sortit une bague de nulle part, pour me demander en mariage. La plus belle demande en mariage qu’il soit.


Evidemment j’ai dit oui ! J’avais tant espéré que ce jour arrive, et il était encore plus beau que dans mon imagination.


Le lendemain, j’embrassai mon fiancé pour lui dire au revoir, avant qu’il ne s’en aille.


Je le regardais partir avec le sourire aux lèvres. Je devais encore rester deux semaines sur l’île, mais ce n’était rien, comparé à la vie entière que je passerai ensuite, avec lui.


Nous avions décidé de ne rien dire aux parents, pour le moment. Nous leur annoncerions nos fiançailles, ensemble.


Lorsque je retournai au bateau, j’aperçus Tonton Mathurin et Tonton Oliver, tout près de la balançoire. Leurs regards en disaient long. Ils s’aimaient tellement, ces deux-là, tout comme Papa et Maman s’aimaient aussi très fort.

J’espérais que mon amour pour Jérôme serait aussi durable que le leur, et qu’il traversera le temps avec autant de force qu’à ses débuts.


Keanu se décida enfin à me révéler les secrets de son barbecue des îles, deux jours avant notre départ. En effet, il m’expliqua que ce genre de cuisine ne se pratiquait que lors des grandes occasions, et là, c’en était une. Mes oncles et Alain, prendraient le premier vol du lendemain, tandis que mes parents et moi, nous en irions le jour suivant.

C’était la fin de nos vacances, et Keanu me laissa officier pour faire le barbecue, en suivant ses directives, bien évidemment. Nous fêtions donc notre départ, mais surtout, le début d’une nouvelle amitié.

Nous nous assîmes, tous ensemble pour surveiller la cuisson, qui pouvait prendre des heures, et passer du bon temps, comme si nous étions autour d’un feu de camp.


J’avais une pression énorme, et Alain n’arrêtait pas de me taquiner.


Au bout de deux heures, je me levai, estimant que le repas était prêt.

- Qu’est-ce que tu en penses, Keanu ?


- Hum... je dirais que tu as raison. On va pouvoir passer à table.


Tout le monde sembla apprécier mon porc Kuala, mais j’attendais la réaction de mon professeur, avec impatience.


Et elle se faisait attendre.


Finalement, lorsqu’il se décida à parler, j’étais vraiment très fière de moi.

- C’est une belle réussite. Tu es très douée, Cyrielle. Franchement, je n’aurais pas mieux fait.

J’étais très touchée par son compliment.


Maman remercia Jeanne et Keanu pour leur hospitalité, et regrettait que ce mois soit si vite passé.


Eux aussi avaient été très heureux de nous avoir avec eux. Jeanne était heureuse d’avoir revu toute sa famille, et Keanu de nous avoir enfin tous connus.


Après le repas, ils nous firent découvrir une boisson locale qui s’appelait le kava. Nous en prîmes quelques verres chacun.


La boisson était délicieuse, et tout le monde s’accordait à dire qu’elle se laissait boire facilement. Elle nous rendait aussi particulièrement gais.


Heureusement nous n’aurions pas long à faire pour aller, ensuite, nous coucher.


Jeanne reçut un sms de Marie, au cours de la soirée. Elle venait d’accoucher d’une petite fille.


A l’unanimité, nous décidâmes donc de fêter la nouvelle autour d’un dernier verre de kava, ou peut-être, d’un avant-dernier...


Deux jours plus tard...

Le jour se levait sur Lani St Taz. Nous avions accompagné Tonton Mathurin, Tonton Oliver et Alain, à l’aéroport la veille et, ce matin, c’était à notre tour de nous préparer à quitter cet endroit de rêve.


Jeanne et Keanu nous avaient conduit jusqu’à l’aéroport. Maman était dans tous ses états de devoir, à nouveau, laissé sa sœur, à peine l’avait-elle retrouvée.


Heureusement, ma tante et son mari restèrent avec nous, jusqu’à l’annonce de notre vol, et nous pûmes profiter les uns des autres une toute dernière fois.


Les adieux furent déchirants. Nous ne savions pas quand nous allions nous revoir mais, une chose est sûre, c’est que nous nous étions fait un nouvel ami, du mari de Jeanne.

Elle promit que nous nous reverrions bientôt, et qu’il n’était plus question, désormais, de rester autant de temps sans se retrouver.



 


Nous étions à la veille de Noël. Le retour à Brindleton Bay fut brutal, même si nous étions heureux de rentrer à la maison. Il neigeait, il faisait froid, nous étions frigorifiés. Quel contraste avec Sulani, où nous passions la majeur partie du temps, en maillots de bain.


Heureusement, Claire avait chauffé la maison, et allumé la cheminée. Nous avions tous pris une douche bien chaude, avant de nous retrouver au salon, douillettement vêtus, pour câliner nos amis à quatre pattes.

- Allez, Boubouille, viens me voir... disait Maman à notre chat.


Mais Boubouille avait préféré Papa.

- Tant pis, ce sera pour plus tard.


La tempête de neige avait doublé d’intensité durant la nuit.


Au petit matin, Maman et moi, avions pris notre courage à deux mains, pour aller nourrir les bêtes. Nous constatâmes, que Claire s’en était vraiment très bien occupé. Avec l’aide de ses frères, nous a-t-elle dit.


Cette année-là, nous avions fait le minimum de déco, à l’occasion de Noël. Juste un sapin, que nous avions embelli, Maman et moi, et quelques bougies sur la table, pendant que Papa préparait la dinde. Nous étions trop fatigués, à cause du décalage horaire, et nous ne comptions pas festoyer toute la nuit.


Nous avions tout juste fini la dinde lorsque le Père Hiver fit son apparition dans la pièce. Nous le saluâmes, et lui souhaitâmes un joyeux Noël, avant qu’il ne s’éclipse rapidement. Il faisait tellement mauvais, qu’il avait hâte de finir sa tournée pour rentrer dans sa chaumière.


Nous ouvrîmes nos cadeaux, tous les trois ensemble, puis allâmes nous coucher, sans nous éterniser.


Et le lendemain, c’était reparti pour une nouvelle journée de travail, dans un froid glacial.


Jérôme était venu me trouver, à la maison, entre Noël et le jour de l’An. Nous nous étions mis d’accord pour annoncer nos fiançailles et nos projets, ce soir-là, à Papa et Maman.


Ils accueillirent la nouvelle avec joie, d’autant que nous formâmes, également, le souhait de nous installer à la ferme et d’en prendre la succession.


Papa proposa même d’organiser notre mariage ici, dans notre jardin :

- Tu te rappelles, Thérèse ? C’est ce que nous avions fait, et nous avions eu une très belle cérémonie.

- C’est vrai. C’est après que ça s’est gâté...

Je me souviens vaguement qu’on m’avait raconté cette histoire. Mon grand-père et Tonton Mathurin étaient restés fâchés un moment, après le mariage de Maman et Papa.


Pendant que nous discutions, Crapule en avait profiter pour filer vieillir en douce.


Et devenir une jolie chienne d’âge mûr avec de beaux poils blancs sur le museau.


Maman et moi, nous enfermions souvent dans le moulin, depuis notre retour de Sulani, pour échapper à une météo peu clémente, mais aussi pour nous occuper autrement. Je gérais les stocks de jus de fruits de notre petite entreprise familiale, et Maman s’adonnait à son passe-temps préféré : la composition florale.

Il faut dire, qu’à part les poules, la vache et le lama, le jardin était un peu en sommeil, cet hiver.


Nous avons eu deux jours d’éclaircie, juste avant la nouvelle année, durant lesquels j’ai emmené Crapule se dérouiller les pattes, au parc.


Qu’est-ce que je l’aimais, ma petite chienne !


Mais il me fallait réaliser qu’elle n’était plus toute jeune, et que ce genre d’exercice la fatiguait beaucoup plus vite qu’autrefois.



 


Nous avions, Maman et moi, ressorti le stand, et organisé une vente de jus de fruits et de gâteaux, la deuxième seulement, de l’hiver.


La foire aux lamas de Finchwick eut lieu le réveillon de la nouvelle année. J’y emmenai Ivoire, vêtu d’un joli costume, à l’occasion de ce jour spécial.


Il était pas beau, mon lamacorne, dans le soleil couchant ?


En attendant les résultats du concours, je me rendis au pub pour boire un verre et trinquer à mon futur mariage. Je savais que Papa et Maman seraient probablement couchés lorsque je rentrerai. Ils étaient encore très fatigués à cause du décalage horaire, et m’avaient dit qu’ils iraient se coucher de bonne heure, et que nous nous embrasserions le lendemain matin, pour la nouvelle année.

Le pub était vide. Je crois bien que j’étais la seule cliente.


Le propriétaire et moi finîmes par discuter de tout et de rien. Il me souhaita beaucoup de bonheur pour mon mariage, et de la chance pour le concours.


En sortant, je croisai Céline, un verre à la main. Elle était en train de réveillonner chez des amis, deux rues plus loin, et ils avaient décidé de venir voir les résultats du concours.

Elle me proposa de me joindre à eux, mais je déclinai poliment.


Ivoire gagna la deuxième place du concours, mais ma laine blanche ne remporta aucun prix.


Je retournai donc à la ferme, contente que la journée soit terminée. Papa et Maman étaient déjà couchés. Je passai un bref coup de téléphone à Jérôme, qui réveillonnaient avec ses parents, puis j’allai, moi aussi m’allonger.



 


La remise des diplômes eut lieu peu de temps après les fêtes de fin d’année. Jérôme, Alain et moi, nous y rendîmes ensemble, un peu fébrile sur les résultats qui allaient être annoncés.


Jérôme n’avait pas de toque, et portait des fleurs sur sa robe de diplômé... J’étais très intriguée, mais Alain lui demanda pourquoi, il était affublé ainsi.

- J’ai eu mon bac, c’est vrai, mais au rattrapage. Je ne suis pas le meilleur des élèves, je n’ai pas de mention, mais que veux-tu... j’ai le diplôme, c’est ça qui compte, non ?


Toute l’assemblée attendait de savoir qui était le major de promo, et surtout, son discours.


Lorsque mon nom fut prononcé, je fus la première surprise. Je n’avais rien préparé et mon discours ne fut que suite de bafouillages et d’improvisations. Pourtant, tout le monde sembla apprécier, et salua mon allocution par des applaudissements.


Le clou de la soirée eut lieu lorsque le proviseur me remit mon diplôme. Je sentis les regards de toute la promo, rivés sur moi, et je crus presque défaillir.

Heureusement, ce moment fait partie, à présent, de mon passé, bien que j’en ai gardé des souvenirs émus.



 


L’hiver était loin derrière nous désormais.

Jérôme et moi nous mariâmes, un jour de printemps, chaud et ensoleillé. Ce fut le plus beau jour de ma vie, car il s’était accompagné d’une surprise que je ne suis pas prêt d’oublier.


La veille de la noce, j’étais dans la salle de bain, en train de me faire belle de la tête aux pieds, lorsque Maman vint me prévenir que nous avions de la visite, et que je devais absolument venir. Je sortais de la douche et, franchement, je n’avais pas envie d’être dérangée. Je n’avais pas terminé de faire ce que j’avais prévu de faire... enfin bref, vous voyez...


Mais Maman insista. Je ne savais plus comment lui dire que je voulais juste être tranquille.

- Maman... Je prends du temps pour moi, et je ne suis même pas habillée... Salue les visiteurs pour de ma part, d’accord ?

- Certainement pas. Tu enfiles un peignoir, et tu me suis. Crois-moi, tu voudras les voir.

Elle avait ce petit sourire énigmatique que je lui connaissais bien, et qui m’incita à l’écouter.


Je suivis son conseil, chaussai mes chaussons et me drapai de mon peignoir, puis je finis par la suivre à l’extérieur, en me demandant pourquoi elle était si énigmatique.


C’est là que je les vis... Jeanne... Keanu... et même le petit Yann, qui avait bien grandi. Une larme coula sur ma joue lorsque je réalisai que ma tante serait présente pour mon mariage.

Ils étaient en train de discuter avec Papa.


Nous nous étions pourtant quittés, il y a seulement un peu plus de deux mois, mais pourtant, l’émotion était là, et les nerfs, à fleur de peau. Jeanne assisterait à mon mariage. Ma tante, mon amie, celle avec qui je jouais alors que j’étais bambinette, celle qui m’avait aidé à faire mes devoirs alors que j’étais une enfant, et elle, une ado ; celle avec qui j’avais grandi, et que j’aimais comme une sœur.


Et Jeanne n’avait pas fini de me surprendre. Elle m’annonça que Keanu et elle, avaient pris leurs dispositions afin de pouvoir rester à Brindleton Bay, six mois de l’année. Ils partageraient ainsi leur temps entre Sulani et notre ville côtière.


Ils avaient tout organisé après notre départ de Sulani. Keanu avait senti sa femme si triste, après nous avoir laissés à l’aéroport, qu’il avait jugé urgent de trouver une solution à son mal-être. Lui était créateur indépendant. L’endroit d’où il travaillait, n’avait donc aucune importance.

Yann était un enfant. C’était donc sa scolarisation qui inquiétait le plus ses parents, mais, à force de persuasion, ils avaient réussi à inscrire le petit garçon à l’école primaire d’Henford-on-Bagley, à défaut de place à Brindleton Bay (ou à défaut de bonne volonté). Il y serait inscrit de mars à septembre, mois durant lesquels leur petite famille habiterait avec nous.


Le reste du temps, de septembre à mars, Yann irait à l’école d’Ohan’Ali, sur l’île principale de l’archipel de Sulani.


Quant à Jeanne, elle ne perdrait pas son travail de biologiste marin. Au contraire, l’institut océanographique de l’île était très intéressé par son déplacement sur le continent, et ils avaient proposé de la mandater afin d’étudier la faune et la flore sous-marine de la mer brindletonienne, à des fins de comparaison avec celles de l’île.

Jeanne était sur un petit nuage, et je dois reconnaitre que nous l’étions tous. L’émotion était palpable à l’annonce de la branche sulanienne de notre famille. Keanu et Jeanne avaient vraiment tout prévu pour réaliser ce merveilleux projet.


Au matin de mon mariage, alors que j’allais nourrir les bêtes, j’eus la stupéfaction de trouver le jardin, à l’arrière de la maison, complètement métamorphosé.

Papa, Maman, mais aussi certainement Jeanne et Keanu, avaient tout décoré pour la cérémonie à venir, et elle fut superbe.


Jérôme et moi eurent un magnifique mariage, et une très belle cérémonie, en petit comité, entourés de la famille et des amis.


Le temps avait été clément, et nous avons pu rester au jardin pour profiter des installations de Papa, du matin jusqu’au soir.


Yann, qui était devenu un petit garçon adorable, avait le premier investi la piste de danse.


Maman et Papa étaient tout émus de marier leur fille.


Je crois que Maman avait dû porter trois toasts, au moins, en l’honneur de sa fille et de son gendre.


Et, à chaque fois, Alain suivait.


Mon mari et moi, avions ouvert le bal.


Et les invités profitaient de cette belle journée ensoleillée.


Je ne manquais pas de remercier mes parents, de nous avoir organisé un aussi beau mariage.


Yann avait trouvé le buffet, et s’était nourri de tartes, tout l’après-midi.


L’ambiance était légère et heureuse.


Au milieu de la nuit, la musique se fit plus douce, et romantique.


Les invités commençaient à fatiguer.


Vers quatre heures, tout le monde s’accorda pour le départ. La journée avait été superbe, nous nous étions tous bien amusés, et nous fûmes, une nouvelle fois, félicités pour notre union.



 


Je tombai enceinte, très peu de temps après notre mariage, et je pus découvrir en Jérôme un homme attentionné, toujours aux petits soins pour moi, et complètement gâteux avec notre futur bébé. Je ne saurais dire combien de fois il parla à mon ventre.


Durant ma grossesse, nous perdîmes Tonton Oliver. Ce fut un grand choc pour tout monde. Nous étions tous là pour soutenir Marie, et Tonton Mathurin.


Il fut enterré chez lui, dans l’intimité, ce qui n’empêcha pas les paparazzi d’être présents pour assister à la détresse de la pauvre Marie. Ce fut son époux, Kévin, tenant leur toute jeune bambinette aux bras, qui parvint à les chasser.


Tonton Mathurin était un grand homme, très digne. Pour soutenir sa belle-fille, il intériorisait son chagrin, alors qu’il était accablé. Jeanne, qui attendait son deuxième enfant, avait fait le déplacement de Sulani, pour pouvoir épauler sa meilleure amie.


Ce fut une bien triste journée, pour tout le monde.


Maman, qui avait connu Tonton Oliver, très jeune, était complètement effondrée. Nous aimions tous Tonton Oliver.


Nous perdîmes également Crapule, une petite semaine après. Une heure avant sa mort, elle était encore en train de s’amuser avec la nourriture des poules.


Mais la Faucheuse vint la chercher, lorsqu’elle s’endormit tranquillement, sur le tapis de la salle à manger, sans même nous avoir dit au revoir. Heureusement, Boubouille était resté près d’elle.


Alain finit par faire sa demande en mariage à Greta. Ils se marièrent un beau jour de printemps et eurent trois enfants, deux garçons et une fille


Un mois plus tard, j’accouchai de deux merveilleuses petites filles. Jeanne accoucha très peu de temps après moi, d’un petit garçon nommé Gwendal.


Nos filles, Dahlia et Camélia faisaient le bonheur de leurs grands-parents.


(Dahlia)


(Camélia)


Maman les emmenait souvent jouer sur la plage, lorsqu’il faisait beau. Elle était très proche de ses petites-filles, et très protectrice. J’avais déjà pu le constater avec mon cousin Yann, et j’en avais également fait l’expérience en tant que fille. Ma mère avait été, pour mon frère et moi, une très bonne mère, et elle était maintenant la meilleure mamie qu’il soit, pour nos jumelles.



 


Dix ans plus tard...

Nous avons perdu Papa et Maman, ainsi que Tonton Mathurin, il y a trois ans déjà.

Dahlia et Camélia avaient bien grandi, et étaient devenues deux petites filles amoureuses de la nature, sûrement grâce à Maman, et à la vie qu’elles menaient avec nous.


Jérôme et moi avions modernisé les activités de la ferme. Nous avions ouvert deux boutiques proposant tous nos produits de la ferme, une ici, à Brindleton Bay que je gérais personnellement, et l’autre à Henford-on-Bagley, gérée par mon amie Céline. Nous y vendions nos œufs, notre lait, nos jus de fruits, ainsi que nos fruits et légumes, et nos fleurs.

Une troisième boutique allait prochainement ouvrir à Tartosa. Alain y avait emménagé après son mariage, et il nous avait proposé de s’associer à nous et de tenir la boutique.


Depuis, peu, nous exportions nos jus de fruits à Sulani, grâce à Keanu et Jeanne, qui géraient, avec brio le transport de nos marchandises, et ce, bien qu’ils restent six mois de l’année, avec nous, à Brindleton Bay.

La plupart du temps, avant l’envoi, toutes nos marchandises étaient entreposées dans la cuisine, et je me chargeais de l’inventaire.

Quant à Jérôme, il s’occupait de toute la comptabilité de nos boutiques, et de la filiale « Sulani ».

Nous avions fait de la bâtisse de ma grand-mère, une véritable petite entreprise florissante. Nous avions même déposé un nom pour la marque de nos produits : « La ferme de Capucine ».


Je dois avouer que j’étais une femme heureuse, entourée de mes enfants et de mon mari.


Dahlia et Camélia étaient deux enfants sages, elles s’entendaient très bien, travaillaient bien à l’école, et nous aidaient déjà beaucoup avec le jardin et les animaux. Nous étions des parents chanceux.


Nous avions même acheté un chien, récemment, ou plutôt une chienne, que les filles avaient appelée Tornade, car elle courait toujours partout.


Et ce soir, j’annonçais à ma petite famille que nous aurions deux nouveaux membres, dans quelques neuf mois.


Jérôme avait toujours rêvé d’avoir une grande famille, et je crois que je peux dire, sans me tromper, que lui aussi est un homme heureux.




Crédits :

Le yacht est une création de @chipiecyrano que vous trouverez dans la galerie sous le nom de « Sulani Yacht Defi »

L’aéroport est une création de @Bab que vous trouverez dans la galerie sous le nom de « Airport de Kho Sims »


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