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  • Photo du rédacteurNathalie986

Semaine 14 (part.1)

Quatrième année - Automne


L’automne s’installait doucement sur Brindleton Bay, mais la douceur ne l’été ne semblait pas vouloir lui céder la place.



Le soleil persistait, bienveillant, mais les températures étaient à présent moins élevées et nous étions heureux d’en avoir fini avec les grosses chaleurs. L’atmosphère était plus agréable, et les animaux restaient volontiers dehors, une grande partie de la journée.



Alain avait prolongé son séjour chez nous malgré le retour de Mathurin et d’Oliver, qui avaient bien profité de leur séjour à Sulani. Les enfants avaient une semaine de congés pour les vacances d’automne, et ils invitaient régulièrement Jérôme et Greta pour passer l’après-midi avec eux.


Ces quatre-là formaient vraiment une bonne équipe.


Cyrielle avait même réussi à tous les convertir à son activité favorite, et ils s’en amusaient beaucoup même s’il était très rare que leurs parties de pêche se terminent par un poisson dans l’assiette.


Alain était venu me trouver, un matin, pour me demander l’autorisation d’aller camper dans la forêt d’Henford-on-Bagley avec sa cousine et leurs deux amis.

Je n’y vis aucun inconvénient car ces jeunes étaient plutôt sérieux, mais je préférai tout de même en parler d’abord à Rahul. Il me semblait plus correct d’avoir aussi son avis.


Lorsque je fis part de notre réponse à mon neveu, il s’empressa d’aller prévenir Cyrielle :

- Alors ? Qu’est-ce qu’ils ont dit ?

- Ils sont d’accord ! On part demain après-midi et on passe la nuit là-bas.


Je pouvais entendre d’ici l’enthousiasme de ma fille :

- Cool !! On va s’éclater, j’ai hâte d’y être !

- Bon, je vais appeler les autres pour les prévenir.


Le lendemain matin, Rahul avait aidé Alain à descendre deux tentes du grenier. Il y en aurait ainsi une pour les filles, et une autre pour les garçons.

Cyrielle, quant à elle, s’était attelée à la préparation d’une salade composée, avec les légumes du jardin. Elle s’était entendue avec Greta pour que ce soit elle qui ramène le dessert.


 

Point de vue de Cyrielle


Cette partie de camping entre amis a été géniale ! Nous avons planté nos tentes près de la rivière, non loin d’une table de pique-nique, puis nous sommes allés nous baigner.


Nous avons ensuite fait une petite balade jusqu’à la cascade. Il faisait vraiment bon dans cette forêt. C’était très agréable.


Le magnifique point de vue, que nous avions de là-haut, inspira Greta qui nous proposa une partie de cache-cache dans les ruines.


Tout le monde approuva. Les ruines étaient superbes, et elles se prêteraient bien à notre jeu, avec ses nombreuses possibilités de cachettes. Nous partîmes en courant, tout joyeux.


- Bon, on est d’accord, ce sont les filles contre les garçons. On se cache les premières et on se donne vingt minutes. Si vous nous trouvez toutes les deux, vous avez gagné. Ensuite, ce sera à votre tour de vous cacher. Si une seule équipe gagne, elle donnera un gage aux perdants. Ça marche ?

- Oui.

- Alors, on y va.


Je n’eus pas vraiment de chance... Jérôme me trouva en moins de cinq minutes. Je crois qu’il n’en revenait pas, lui-même.

- Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ? me demanda-t-il.


- Je crois qu’on va attendre ici. On a encore un bon quart-d ’heure à tuer.

Depuis que je l’avais rencontré, au Festival des épices, c’était la première fois que nous nous retrouvions seuls, sans amis autour de nous.


Nous restâmes un moment nous regarder, sans savoir que dire d’autre, puis il s’approcha de moi et saisit ma main.

- Je sais que tu es la cousine d’Alain et je ne sais pas ce qu’il pensera de tout ça, mais tu me plais beaucoup, Cyrielle. Est-ce que je te plais aussi ?


S’il me plaisait ? J’avais l’impression que j’allais m’évanouir, tellement il était près de moi. Mes jambes tremblaient mais je réussis à balbutier un « oui » timide et à peu près audible.


Il déposa alors un baiser furtif et maladroit sur mes lèvres, puis s’éloigna aussitôt.

- Je suis désolé. Je n’aurais pas dû faire ça... mais j’en avais tellement envie. Tu me pardonnes ?


Je me serrai alors contre lui :

- Je n’ai rien à te pardonner. Tu peux même recommencer, si tu veux.


J’aurais tellement aimé qu’il recommence, mais nous entendîmes la voix braillarde de mon cousin, non loin de nous :

- J’ai trouvé Greta ! Dis-moi que tu as trouvé ma cousine, Jéjé !

Et comment qu’il m’avait trouvée ! Nous nous éloignâmes l’un de l’autre mais je ne pouvais m’empêcher de le regarder. Il était vraiment trop mignon !


Lorsque nous rejoignîmes notre campement, Jérôme et moi étions un peu gênés mais, je ne sais pas pourquoi, j’avais l’impression que Greta aussi, semblait mal à l’aise. En plus, elle souriait bêtement.


Alain nous en donna vite l’explication. Greta lui plaisait, depuis un moment déjà et, lorsqu’il avait trouvé sa cachette, il avait décidé de se lancer.


Leur histoire s’était passée plus ou moins de la même façon que la nôtre, puisque mon cousin avait fini par embrasser mon amie.


Une sacré petite cachottière, celle-là ! Je ne savais même pas qu’elle craquait pour Alain. Mais, j’étais vraiment contente.


Jérôme en profita pour annoncer à Alain que nous étions aussi en couple depuis la partie de cache-cache :

- Puisque tu as embrassé Greta, tu ne m’en voudras pas si je te dis que j’ai embrassé Cyrielle, hein ?

- Ben non ! Pourquoi tu crois que j’ai organisé cette partie de camping ?


Nous rîmes aux éclats. C’était tout à fait le genre de mon cousin de manigancer ce genre de plan, mais aujourd’hui, ça avait bien fonctionné.

Alain n’en restât pas là :

- Je vous rappelle que vous avez perdu au cache-cache, les filles ! Et j’ai une super idée de gage. Je vais en parler avec Jérôme.


Greta et moi avions préparé le pique-nique pendant que les garçons chuchotaient. Nous avions tout mis sur la table pour ne plus avoir à nous lever ; ma bonne salade faite maison, ainsi que les tartelettes emmenées par Greta. Il s’agissait d’une recette bien appréciée à Tartosa.

Jérôme et Alain vinrent nous rejoindre lorsque nous les appelâmes pour le dîner, et Alain nous fit part du gage qu’il avait concocté :

- Voilà, vous savez tout. Mais Jérôme a insisté pour que vous soyez d’accord. Si vous ne l’êtes pas, on choisira un autre gage.

Jérôme se tourna vers moi :

- Si le gage ne te plait pas, je comprendrai. Je veux vraiment que vous soyez d’accord, toutes les deux. Et je tiens à rappeler que l’idée vient de ton cousin.

Comment dire ? Je ne savais même pas quoi répondre, alors que Greta me regardait avec un air insistant.


- Tu n’es obligée de rien, Cyrielle, insista Jérôme. L’organisation des couchages est très bien comme elle est.


Peut-être, mais mon cousin diabolique avait décidé de changer la donne avec son gage manipulateur qui énonçait que Greta dormirait avec lui, et que je dormirais avec Jérôme. Greta continuait de m’observer avec un petit sourire en coin. Est-ce que je rêvais ou est-ce qu’elle avait réellement envie de partager sa tente avec Alain ?


La nuit tombait sur la forêt d’Henford-on-Bagley, alors que les promeneurs se faisaient de plus en plus rares et que nous entamions notre dessert.

Je rappelai à mon cousin que mes parents nous faisaient confiance, et que son père faisait confiance à mes parents. Nous ne pouvions pas faire n’importe quoi.

Et puis, personnellement, je ne me sentais pas encore prête pour passer une nuit avec Jérôme. Nous venions à peine de nous embrasser.


- Alors, c’est réglé, lança Jérôme. Les filles dans leur tente, et nous, dans la nôtre. C’était comme ça que c’était prévu, après tout. On s’occupera de trouver un autre gage demain matin.

Mon cousin fit une drôle de tête, et Greta daigna enfin ouvrir la bouche :

- Tu ne vas pas me faire ça, Cyrielle ! On voulait juste se retrouver tranquillement, Alain et moi.


- Cyrielle préfère que vous restiez entre filles, riposta Jérôme. Je n’irai pas contre sa volonté.

- Si vous n’avez pas envie de vous bécoter, vous n’êtes pas obligés de la faire ! argumenta Alain, sans aucun tact. Vous pouvez juste dormir ensemble, entre amis.


- Vous me gonflez tous ! finis-je par lancer. Faites comme vous voulez ! On échange les tentes, ça me va ! Et au moins, il n’y aura pas d’histoire.

- Tu es vraiment sûre ? s’inquiéta Jérôme.


Je me tournai alors vers Greta.

- Et toi ? Tu es sûre que c’est ce que tu veux ?

- J’en suis certaine.


Je ne voulais pas me disputer avec Greta, alors, je m’avouai vaincue.

- Très bien ! On change les tentes ! Si ça convient à tout le monde, ça me va aussi !


- Super ! J’ai emmené des jeux de société et on va pouvoir s’amuser, tous les deux. Ce sont des jeux basiques, mais rien ne vaut les valeurs sûres !

Jérôme avait l’air enthousiaste, mais il avait intérêt à ne pas faire n’importe quoi, sinon il verrait de quel bois je me chauffe.


A peine avions-nous fini de débarrasser la table que Greta et Alain s’éclipsèrent pour profiter de leur nouvelle tente commune. Ils avaient l’air pressés de se retrouver.


Et ça ne loupa pas... Quelques minutes plus tard, alors que je finissais d’emballer les restes de nourriture, quelques petits bruits se firent entendre en provenance de leur tente.


Je refermai la glacière et entraînai Jérôme pour une baignade dans la rivière.

- Wow, mais c’est qu’elle est drôlement froide !


Nous parvînmes à faire quelques longueurs et nous sortîmes vite de l’eau. Tout mouillés que nous étions, la fraîcheur de la nuit, nous tomba dessus, saisissante.

- Je crois que nous devrions aller nous couvrir, dis-je à Jérôme, en souriant.

Le pauvre avait l’air frigorifié.


Cela ne l’empêcha pas de prendre mes mains à nouveau pour m’assurer qu’il ne tenterait rien cette nuit. Ses mains tremblaient, et ses dents claquaient mais je suis certaine que je n’y étais pour rien. Nous avions froid et nous filâmes jusqu’à la tente pour nous sécher et enfiler nos sweats.


Nous nous allongeâmes ensuite tranquillement, chacun dans notre duvet, puis nous souhaitâmes bonne nuit. J’eus beaucoup de mal à dormir, le sachant à proximité. Je passai une partie de la nuit à somnoler, puis à me réveiller. Jérôme avait l’air de dormir paisiblement. Je m’assis alors sur mon duvet, dans un souffle.

- Tu veux que je vienne contre toi ? entendis-je.

Il ne dormait pas non plus.

- Si tu veux... Je n’arrive pas à dormir...

Nous attachâmes nos duvets ensemble, puis je m’allongeai sur le côté, tandis qu’il vint se lover contre moi, en cuillère. Je sentis ses doigts me caresser le dos, apaisants... Je me sentais bien. Je pensais que j’allais finir par m’endormir mais ses caresses eurent un tout autre effet sur moi, et je me retournai pour qu’il m’embrasse. Finalement, cette tente eut magnifiquement raison de moi.


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