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  • Photo du rédacteurNathalie986

Semaine 4

Première année - Printemps


En ce début de printemps, il fait encore très frais et la vie suit son cours dans la bâtisse. Nous avons revendu toutes les décorations de Noël pour améliorer notre trésorerie.

Je me suis inscrite dans une salle de sport pour essayer de perdre un peu de poids...


... mais franchement, ce n’est pas mon truc. Toutes ces machines ont rapidement raison de mon moral et je n’ai pas les moyens de me faire aider par un coach, comme certaines jeunes femmes qui m’observent d’un air un peu moqueur...

De toute façon, je n’ai pas la tête au sport. Il y a trop à faire à la bâtisse pour que je perde mon temps enfermée dans une salle.


La nature s’éveille doucement, à ma plus grande joie, et mes petites abeilles ont recommencé à faire du miel.

Je me lance donc à fond dans la confection de gâteaux et dans la pétillerie.


Tout cela a un but bien précis : gonfler la trésorerie du foyer. C’est ce jour-là que j’ai découvert que mes jus pétillants pouvaient se vendre pour certains à des prix complètement prohibitifs. Mes clients les définissaient comme des chef-d ’œuvres de rafraichissement pour leurs palais.

Note de l'auteur :


Inutile de vous dire que ma station de pétillerie n’a jamais autant fonctionné que depuis que je l’ai achetée. A peine avais-je terminé une fournée de jus que j’en lançais une autre dans la foulée. Elle était en marche presque toute la journée.


L’inconvénient, c’est- qu’à force, elle finissait par surchauffer et il fallait la réparer régulièrement. Heureusement, cela ne me prenait pas longtemps.

Yvon, lui, s’occupait de la fabrication de bougie. Il faisait de son mieux mais je ne lui ai pas dit que je ne mettais plus ses bougies en vente car elles faisaient de l’ombre à mes jus et à mes gâteaux. Je les déposais sur la table de vente uniquement lorsque je n’avais plus rien d’autre à vendre car, pour le moment, elles ne me rapportaient pas autant que le reste.


J’entamais donc cette nouvelle saison avec beaucoup de travail mais j’avais la chance d’avoir des bambins qui ne demandaient qu’à s’occuper des insectes. C’était déjà ça de moins à gérer.


Yvon, en plus de la fabrication de bougies, avait pris en charge la cuisine familiale pour me libérer un peu de temps.


...et j’appréciais beaucoup lorsqu’il venait me déranger en plein travail.


Mathurin et Thérèse venaient souvent me tenir compagnie lorsque j’organisais une brocante devant la maison. Ils étaient enchantés de me voir crier pour interpeller les passants et s’essayaient parfois à faire de même.


En fin de journée, je partais courir avec Tessie. Cela nous faisait le plus grand bien à toutes les deux. Je n’avais pas perdu de vue mon envie de maigrir un peu mais surtout cela me délassait après une rude journée de jardinage, de cuisine ou de pétillerie.


Ce jour-là, Il fallut que j’interrompe mes activités fermières pour emmener notre chienne chez le vétérinaire. Tessie avait été mordue par un écureuil sauvage et, n’étant pas certaine qu’elle avait des vaccins à jour, j’ai préféré l’envoyer en consultation.


Notre chienne avait un bilan de santé excellent mais elle n’échappa pas à une petite injection préventive pour éviter tout risque de maladie.


Les enfants l’accueillirent à bras ouverts dès son retour et elle eut le droit à de nombreux câlins de leur part.


Mathurin lui fit même la morale pour qu’elle évite les écureuils. Lui et sa sœur avaient eu très peur que quelque chose de fâcheux ne lui soit arrivé.


Le jour de l’anniversaire des jumeaux, Yvon m’invita à faire une pause. Nous descendîmes au bord de la plage tous les quatre et je fis même un somme au bord de l’eau pendant que ma petite famille faisait des pâtés de sable.


Ils avaient, à eux trois, fabriqué une sculpture de sable en forme de plante vache ! J’espère que c’est un bon présage pour l’automne prochain !


Après ma sieste, je rejoignis Yvon pour une partie de pêche et j’étais fière de moi. J’avais attrapé un saumon énorme qui nous ferait plusieurs repas dans la semaine. Mathurin avait abandonné son château de sable quelques minutes pour me regarder me débattre avec la bête ! Il était très impressionné.


Nous rentrâmes en fin de journée, heureux de cet après-midi passé en famille. Tessie non plus ne s’était pas ennuyée. Elle avait passé son temps à jouer avec du poisson échoué sur la plage et elle empestait à des kilomètres.


Il n’était pas question que les jumeaux aient une invitée toute sale pour leur anniversaire.


Tessie s’endormit, épuisée, après son bain. Tant pis, elle ne participerait pas à la fête.

Thérèse, elle, avait la bouille toute triste car elle ne voulait pas grandir et elle préférait que son frère passe le premier.


Et de un !


Thérèse dut se résigner à souffler ses bougies. Yvon et Mathurin lui envoyèrent plein de confettis pour remonter son petit moral et l’encourager.


Mais notre fille restait complètement abattue.


Mathurin réussit cependant à la consoler et à lui arracher un sourire.


Allez hop, c’est pas tout ça, mais un petit séjour par le CAS s’impose ! Voilà le nouveau look des jumeaux, c'est mieux, non ?


 

Les enfants ayant grandi, nous avons revendu leurs lits, accessoires et jouets de bambins afin de leur leur construire une chambre digne de ce nom et rien qu’à eux. Mais cette fois, nous n’avons pas fait les choses à moitié puisque nous avons foncièrement agrandi la bâtisse en y ajoutant une aile sur le côté droit. Nous pouvions dire merci à mes brocantes fructueuses et à la vente de nos fruits et légumes.


Nous avions abattu les murs de la chambre, des toilettes et de la salle de bain pour bénéficier d’une pièce principale plus spacieuse et plus agréable à vivre.

La nouvelle aile accueillait donc la chambre de Thérèse et Mathurin, notre chambre, une salle de bain et des toilettes indépendants. Le tout était, pour le moment, chichement meublé mais je ne me faisais pas de soucis pour une rénovation prochaine.


Il fallait simplement se remettre au travail et ne pas faiblir, à commencer par la pétillerie qui ne désemplissait plus de fruits en tous genres. Dans les bons jours, je pouvais sortir jusqu’à dix packs de jus dans la journée.


Je jardinais aussi beaucoup et j’avais investi depuis peu dans un jardin vertical. J’y avais planté des graines de soja que j’avais trouvées par hasard à Evergreen Harbor en allant recycler mes déchets. J’espérais en extraire de la cire pour qu’Yvon puisse enrichir son expérience de fabrication de bougies.


J’avais également repris de plus belle la confection de gâteaux qui, même s’ils n’atteignaient pas la valeur de mes jus, permettaient tout de même d’obtenir un revenu confortable.


Nos enfants étaient sages et s’entendaient très bien.


Il y avait parfois de petites chamailleries entre eux, comme chez tous les enfants, je suppose...


...mais ça ne durait jamais bien longtemps avant qu’on ne voit poindre une réconciliation.


Ce soir-là, mon Yvon eut besoin d’un massage. Il avait fait le fou avec Tessie en jouant et il s’était retrouvé avec des douleurs qui le mettait d’humeur massacrante.


Je n’ai pas la prétention d’être la reine des massages mais mes petites mains lui on fait du bien et nous avons pu passer une bonne soirée.


 

Yvon s’active ce jour-là sur l’établi pour nous fabriquer de belles étagères.


Pendant ce temps, je m’emploie à arroser les graines que je viens de semer. Notre terrain va devenir de plus en plus agréable. Nous y avons déjà planté beaucoup d’arbres et, avec les fleurs, cela va rajouter un peu de couleurs. Je me prends à penser que je pourrais en mettre dans l’eau de la lessive pour que notre linge ait une bonne odeur et puis, un jour, qui sait, si j’ai le temps, je me lancerais peut-être dans la composition florale. C’est une activité qui me plairait beaucoup.


En attendant, ma journée n’est pas terminée puisqu’il me faut lancer ma brocante journalière. Je m’installe donc à l’ombre du cornouiller pour déballer mes trésors. Et c’est une réussite, une fois de plus. J’ai vendu presque tous mes jus mais il me reste encore cinq gâteaux et quelques bougies pour garnir mon étal.


Je n’ai pas encore fini lorsque les enfants rentrent de l’école. Ils sont accompagnés de Romain, le fils d’Elsa qu’ils ont certainement invité pour le goûter, comme ils ont l’habitude de le faire.


Je les entends rire dans le jardin et s’enthousiasmer à la découverte des jeux que nous avons pu installer grâce à mes ventes rémunératrices.


Heureusement qu’Yvon répond toujours présent pour nourrir les bouches affamées au retour de l’école. Que ferais-je sans lui ? Ma ferme n’en serait pas là, c’est certain.


Chaque soir, avant le coucher du soleil, nous prenons l’habitude de nous rendre en famille sur le bord de mer afin de récupérer un peu d’eau. L’eau est indispensable à notre ferme qui a son propre réseau et les enfants se font une joie de nous aider dans cette tâche.


Après le dîner, nous nous installons tous au salon pour rejoindre notre nouvelle copine : la télé. Yvon et moi, qui n’en avaient jamais vu l’utilité puisque nous aspirions plutôt au calme après une journée de dur labeur, nous sommes vus demandés d’installer cette copine indésirable. Tous les amis des jumeaux avaient une télévision et nos enfants se sentaient un peu à l’écart lorsqu’ils se racontaient les dernières aventures de leurs héros du petit écran. Nous n’avions donc pas pu refuser lorsque Thérèse avait ressorti le téléviseur « pingouin » et depuis, nous vivions des soirées au rythme de la chaîne pour enfants.


J’arrivais encore à tricoter en écoutant les programmes préférés de Thérèse et Mathurin mais Yvon avait beaucoup de mal à se concentrer sur ses lectures.


Alors, il sortait prendre l’air et s’occupait en même temps d’aller nourrir les insectes et d’aller voir la ruche. Mais le pauvre s’en occupait nettement moins souvent que moi et les abeilles lui faisaient comprendre quand il n’avait pas choisi le bon moment pour les déranger.


 

Ce jour-là, les enfants rentrèrent de l’école, heureux à l’idée de fêter l’anniversaire de leur papa.


Mon amour fêta royalement sa quarantaine.


Et je trouvais qu’elle lui allait plutôt bien.

- Demain, c’est ton tour, me dit-il en souriant.


Le lendemain, je me levai en forme pour aller jardiner et découvris que mes graines avaient donné de magnifiques fleurs. De quoi commencer cette belle journée de bonne humeur.


Cette journée n’était pas seulement celle de mon anniversaire ; c’était aussi le jour de l’Amour, et Yvon y avait pensé. Il s’était approché de moi avec une rose fraîchement cueillie.


- Bon anniversaire, mon amour ! Je suis heureux chaque jour de te trouver à mes côtés. Je t’aime.


Evidemment, nous avions fêté l’évènement comme il se doit.


Et nous étions ravis d’avoir à présent notre propre chambre !


Après ce petit intermède, Yvon m’accompagna au salon où il avait déposé une bouteille de champagne d’un grand cru que nous sûmes apprécié à sa juste valeur. Quelle jolie fête de l’Amour !


Thérèse et Mathurin se la souhaitèrent également en rentrant de l’école.


Tessie ne comprenait pas trop toute cette agitation. Aujourd’hui, les câlins ne semblaient pas être pour elle.


Quand vint l’heure du goûter, Yvon et les enfants dressèrent mon gâteau d’anniversaire. Une corne de brume et des confettis m’accueillirent lorsque je rentrai dans la pièce.


Je soufflai donc mes bougies sous les encouragements de ma famille, Thérèse étant la plus expressive.


Allez ! Un petit tour et puis vieillit !


Je trouve que la quarantaine me va aussi bien qu’à Yvon. L’air frais de la campagne maritime nous a plutôt bien réussi et nous avons encore de belles années devant nous.


En fin d’après-midi, j’ouvre une brocante devant la maison. Il ne me reste plus que deux packs de fabuleux jus à écouler lorsque deux personnes surgissant de mon passé arrivent devant mon étal : Dirk Dreamer et Kayla Flemming, deux stars de cinéma qui gravitaientt dans le cercle intime de mes parents.

Je fais mine de ne pas les reconnaître et vante la qualité de mes jus mais ils me dévisagent, intrigués. Je viens de vieillir, ma coiffure n’est plus la même, ni mon maquillage... J’espère qu’ils ne me reconnaîtront pas.


Les deux curieux s’étaient éloignés sans rien acheter. Tant mieux. Je ne voulais plus rien avoir à faire avec des célébrités. Il y a bien longtemps que je ne fais plus partie de leur milieu et ça ne m’intéresse pas de les côtoyer à nouveau.

Il faisait nuit et la fraîcheur était tombée sur la bâtisse lorsque je terminai mes ventes.

Yvon nous était en train de préparer du saumon grillé pour une petite soirée barbecue. Voilà ce qu'était ma vie, la vie que j'aimais.


Les enfants nous parlèrent ce soir-là de leur envie d’intégrer les scouts.


Yvon et moi trouvions que c’était une très bonne idée. Ils adoraient la nature et auraient ainsi une partie de leurs week-ends occupés avec d’autres enfants de leur âge.


Le premier cours aurait lieu le lendemain dans l’après-midi. Thérèse et Mathurin avaient vraiment hâte d’y être et discutaient déjà des belles découvertes qu’ils allaient faire et des nouveaux amis qu’ils allaient rencontrer.


J’étais très heureuse pour eux et aussi très fière de mes enfants.


Seulement, je ne me sentais pas très bien. Il semblerait qu’on ait laissé un peu trop longtemps dans le frigo le superbe saumon que j’avais pêché... Une bonne nuit de sommeil me fera du bien...


Le lendemain matin, je me levai tard. J’entendais les enfants jouer dans le jardin pendant que je prenais mon café. Je trainais un peu toute la matinée, laissant à Yvon le soin de s’occuper de la ferme.


Ce n’est qu’en début d’après-midi que je me sentis réellement mieux. J’avais encore des articles à vendre et il n’était pas question de fainéanter plus longtemps.

Je déballai donc mon étal et les enfants m’aidèrent à y déposer mes objets avant de s’installer près de moi sous le cornouiller.

Elsa fit une petite apparition pour me saluer et je l’invitai à revenir en début de soirée pour papoter un peu.


Vers quatorze heures, les jumeaux revêtirent leurs uniformes de scout pour rejoindre leur première réunion de scoutisme.


Et ils n’étaient pas peu fiers dans leur nouvel uniforme !


Lorsqu’ils revinrent de la réunion, ils s’empressèrent de me retrouver au jardin, débordant d’énergie positive. Leur enthousiasme faisait véritablement plaisir à voir.


Ils ont obtenu deux badges chacun, ont été élevés au rang de scout griffon et ont chacun obtenu leur manuel de scoutisme ! Que de joie dans leurs paroles ! En prime, ils se sont fait de nouveaux amis et ont appris plein de choses.


Ils se sont ensuite empressés d’aller dessiner sur leurs nouvelles tables d’activité, m’affirmant que cela leur permettrait certainement d’avoir un badge supplémentaire et je ne doutai pas qu’ils puissent y arriver.


Elsa arriva, comme prévu, en fin de journée et nous nous installâmes avec Yvon pour discuter.

Nous étions au dernier jour du printemps. Nous avions agrandi la bâtisse, arboré le terrain et nos soucis financiers semblaient assurément s’éloigner.


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