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  • Photo du rédacteurNathalie986

Chapitre 8 (partie 1) - Macarons ou sorbet...

Emeline, qui avait pris plusieurs cours de bricolage auprès de son père, avait décidé de prendre en charge plusieurs réparations, au sein de la maison, son père croulant de plus en plus sous les responsabilités, au travail, et n’ayant que peu de temps pour s’occuper de la maison. Quant à sa mère, elle n’avait jamais touché un outil de sa vie, pas plus qu’une casserole ou une cocotte-minute, alors ce n’est pas maintenant qu’elle allait commencer. Emeline devait prendre les choses en main.


Cendrine continuait à emmener régulièrement Romane et Laurent au parc, avec tous leurs amis. Son copain Thierry l’accompagnait souvent.


Pourtant, Cendrine sentait que quelque chose n’allait plus chez le jeune garçon. Il semblait distant, et elle ne comprenait pas pourquoi. Ils s’entendaient pourtant très bien, tous les deux.


 

Cendrine n’était pas la seule à avoir quelques inquiétudes à propos de son ami de cœur. Emeline sortait souvent avec Hinata et il s’était, à plusieurs reprises, permis de lui faire des réflexions sur ce qu’elle mangeait ou buvait. Ce n’était jamais assez sain, à son goût.

Cela lui sauta aux yeux lors d’une soirée entre couples, que ses amis et elle avaient organisée. Elle voulait que leurs maris et petits amis se connaissent. En réalité, Emeline était la seule de leur petit groupe, à ne pas être mariée.


Laura, la meilleure amie d’Emeline, avait épousé Orange Bailey-Moon. C’était un acteur en vogue qui n’avait d’yeux que pour sa femme.


Hélène s’était mariée à Florent Mabata, un chef d’entreprise reconnu dans son domaine, mais qui avait toujours du temps pour sa femme.


Quant à Elsa, son mari, Imran Watson, était un riche agriculteur de la région d’Henford-on-Bagley, toujours prêt à satisfaire ses moindres désirs.


Elles avaient, toutes les trois, fait de beaux mariages, et surtout, elles partageaient leur vie avec des hommes qui les aimaient et qui prenaient soin d’elles. Emeline savait qu’il n’y avait qu’à les regarder, tous les six, pour savoir que le couple qu’elle formait avec Hinata, n’avait rien de comparable.

L’homme commença ses remarques au moment de la commande, avant même que le repas n’ait commencé :

- Ne prend pas quelque chose de trop gras, hein ? Pense à ta ligne.


Emeline ne répondit pas, et le reste de la tablée ne releva pas non plus l’incorrection de son compagnon de soirée. Cependant, elle se sentait très mal à l’aise. Cela ne l’avait pas empêchée de commander le morceau de carré d’agneau qui lui avait fait de l’œil, dès qu’elle avait lu la carte, mais elle s’était restreinte sur l’accompagnement, en prenant des asperges, au lieu des frites convoitées.

- Tu sais que l’agneau est une viande grasse, non ? Pourquoi tu as pris ça ? lui lança Hinata, à qui on venait de servir un poisson bouilli avec quelques légumes vapeur.

Ses amies la regardèrent, interloquées. Florent, le mari d’Hélène ne put s’empêcher d’intervenir :

- Ce n’est pas grave ! On est là pour s’amuser et profiter, non ? Moi, je suis végétarien, mais je n’empêche pas ma femme de manger ce qu’elle veut.


Hinata se reprit tout de suite :

- C’est vrai, excuse-moi. J’ai un peu exagéré, je crois.

- Génial, murmura Orange. On va enfin pouvoir savourer tranquillement nos plats.

Emeline n’avait rien dit, mais l’intervention de son amant sur ses choix culinaires, ne lui avait pas du tout plu.


Elle avait même surpris son regard désapprobateur lorsqu’elle s’était servi un deuxième verre de vin, alors qu’il avait préféré boire de l’eau.

Heureusement, il ne lui en avait pas fait mention, et le repas s’était déroulé dans une ambiance agréable, et bon enfant.


Lorsque le moment vint de commander le dessert, Hinata tenta une approche plus subtile du sujet qui lui tenait à cœur, mais Emeline ne fut pas dupe.

- Tu as vu ? Ils proposent des sorbets, sur la carte ! On peut choisir jusqu’à trois boules, si on le souhaite.

Elle était en pleine conversation avec Orange, Laura et Imran, et elle fit mine de l’ignorer.


Et puisque c’est comme ça, elle commanda trois petits macarons aux amandes ! Hinata n’avait qu’à s’étouffer avec son sorbet, si ça lui faisait plaisir. D’ailleurs, il n’avait pas l’air convaincu par la présentation de son plat.

Il faut dire que tous les convives s’étaient laissé tenter par les superbes desserts du jour, tous sauf lui. Ça lui fera les pieds.


Après le repas, la petite troupe d’amis avait prévu d’aller danser à l’Évènement, une boîte de nuit à la mode, où Orange avait ses entrées.

Arrivés sur place, Orange avait payé sa tournée, et l’ambiance était au beau fixe, ou presque. Hinata n’avait pas pu s’empêcher de faire une remarque sur la quantité de verre qu’Emeline avait bu depuis le début de la soirée.


Elle suivit les autres sur la piste de danse mais, n’ayant pas le cœur à danser, elle préféra s’éloigner, et alla s’asseoir, seule à une table.


Sa tranquillité fut de courte durée car son amant la rejoignit quelques secondes après :

- On peut savoir ce que tu as ? On dirait que tu fais la tête depuis le début de la soirée.

- Tu rigoles ? C’est toi qui me gâches la soirée, et tu viens me demander ce que j’ai !


- Comment ça, je te gâche la soirée ?

- Tu ne cesses de me faire des réflexions sur ce que je mange ou bois... Et en plus, tu fais ça, devant mes amis.

- Ce ne sont pas des réflexions. Tu es prof de yoga, propriétaire d’un centre de bien-être, tu dois montrer l’exemple, en évitant de trop manger et de trop boire. Ça n’est pas ton style.


- Non, mais je rêve ! J’en ai assez entendu pour la soirée. Je rentre chez moi, et surtout, ne me raccompagne pas.

- Comme tu voudras. Je vais m’amuser tout seul !

- Oui, si tu sais t’amuser !


Brady était encore debout lorsque sa fille rentra à la maison. Il lui trouva l’air déconfit.

- Tu rentres bien tôt. Vous ne deviez pas aller en discothèque ?

- Si, mais j’ai préféré rentrer. La soirée était horrible.

- Viens t’asseoir près de moi.


- Je vais plutôt aller me faire un thé. Tu en veux un ?

- Avec plaisir.


Brady prit une tasse et s’installa près de sa fille.

- Alors, qu’est-ce qu’il y a ?

- C’est Hinata. Il a été insupportable.

Emeline raconta tout à son père.


- Tu te rends compte ? Sous prétexte que je tiens un centre de bien-être, je devrais m’arrêter de vivre. Et il sait, quoi, lui, de mon style ?

- Mène ta vie comme tu l’entends, ma chérie. Ne laisse personne te dicter ta conduite. Et si tu as envie d’une côte d’agneau et d’un verre de vin, fais-toi plaisir. Je te connais suffisamment pour savoir que tu ne te livres pas à des excès qui mettraient en danger ta santé.


- Merci Papa. J’avais besoin d’entendre ça. Je me suis sentie tellement mal.

- Essaye peut-être de reconsidérer ton histoire avec Hinata...

- Je ne sais pas... Je tiens quand même à lui.


L’hiver était la saison idéale pour faire des anges de neige, et les enfants l’avaient bien compris.


Mais leur activité préférée était les concours de bonhommes de neige, par équipes de deux.


Hortense et Brady se faisaient toujours un plaisir d’arbitrer le concours. Ce jour-là, Cendrine et Laurent avaient gagné.


L’hiver, quand la tempête faisait rage, au-dehors, c’était aussi l’occasion de passer des moments en famille, à écouter Maman jouer de la guitare.


Ou regarder un film d’horreur, en se blottissant dans les bras de son mari.


Ou encore, finir les projets scolaires qu’on avait un peu mis de côté, pour cause de rupture sentimentale.


Thierry, le petit ami de Cendrine avait rompu avec elle par téléphone, car elle avait refusé de se bécoter avec lui, et elle avait tout de suite raconté ses déboires à sa grande sœur.


Emeline avait su calmer, doucement, ses émotions.


Et le réconfort ultime avait été une délicieuse coupe de glace. C’était l’hiver, oui, mais la glace avait des pouvoirs insoupçonnables, et avait déjà fait ses preuves.


 

Le jour de Noël, Emeline et sa mère avaient entrepris de décorer la maison, en attendant le retour des trois plus jeunes, qui étaient allés au parc.


Ce jour-là était un grand jour puisque, non seulement le Père Hiver allait passer, mais aussi, parce qu’Hortense et Cendrine allaient fêter leurs anniversaires. Une bien belle soirée s’annonçait.


- Tu penses faire un tour chez Hinata pour lui souhaiter un joyeux Noël ?

- Non, je reste ici. Nous avons prévu de dîner ensemble dans la semaine

La conversation fut interrompue par un coup de téléphone. Mathieu annonçait à Hortense le décès de sa mère, Sarah.


Hortense prévint tout de suite Brady, qui les rejoignit chez Mathieu. Le jeune homme, qui était complètement anéanti par la mort de sa maman, allait maintenant devoir s’occuper seul, de ses deux petits frères, Stéphane et Thierry, qui n’allaient pas mieux que lui.


Hortense proposa à Mathieu de venir passer Noël à la maison, et de rester quelques jours s’il le souhaitait, mais il déclina l’invitation. Il fallait que ses frères et lui, apprennent à se retrouver, et à vivre, sans leur mère.


- Je te remercie d’être venue, avait-il dit simplement à Emeline.

- Si tu as besoin, tu sais où me trouver. N’hésite pas à m’appeler, de jour comme de nuit.


Le repas de Noël et d’anniversaires avait commencé dans la morosité, car Hortense avait perdu sa meilleure amie, et Brady, une amie. L’aura apaisante d’Emeline permit à chacun de se détendre et de profiter de la soirée.


Cendrine souffla ses bougies.


Puis ce fut au tour d’Hortense.


Elle semblait ravie d’avoir pris de l’âge.


Le Père Hiver passa, comme prévu, par la cheminée.


Et il distribua des cadeaux à tout le monde.


Après avoir mangé un morceau de gâteau, il salua toute la famille jusqu’à l’année prochaine. La soirée fut finalement, très réussie.


Hortense, et Cendrine relookée après la soirée.


 

Deux jours plus tard... Alors qu’Emeline allait se préparer pour se rendre à son rendez-vous avec Hinata, Cendrine avait fait irruption dans sa chambre.

- Tu ne vas quand même pas sortir avec lui ?

- Et en quoi ça te regarde ? J’irai dîner avec lui, et tu n’as pas ton mot à dire.


- Tu sais bien que, même tes amis le trouvent nul, hein ?

Oui, Emeline le savait. Elle avait eu des retours fort peu élogieux à son sujet, de la part de ses copines. Mais, si elle devait prendre une décision, elle la prendrait seule.


Elle avait retrouvé Hinata à la Trattoria, un petit restaurant italien de Tartosa. Emeline avait commandé un plat de pâtes, et son compagnon, une salade caprese. Tu parles que ça allait le nourrir, surtout par un froid pareil ! L’homme soupira, en disant qu’elle ne faisait aucun effort.


Emeline réussit à lui faire entendre raison, et elle put savourer son assiette sans qu’il n’y eut d’autres remarques à son sujet.


C’était sans compter sur la carte des desserts que la serveuse apporta... Emeline avait bien envie de se laisser tenter par un bout de fromage, mais elle hésitait encore.

- Tu as mis plein de parmesan sur tes pâtes, dis-moi que tu ne vas pas encore manger du fromage !


Très bien ! Qu’à cela ne tienne. S’il le prenait comme ça, elle commanderait un bout de fromage. Au moins, il aurait une bonne raison de râler.

Seulement, elle n’arrivait pas à apprécier ce délicieux fromage italien, comme elle l’aurait dû. Elle sentait le regard d’Hinata, braqué sur elle.


Il rumina son mécontentement, jusqu’à ce qu’il finît par exploser :

- J’en ai marre de te voir te goinfrer !

- Oh mais laisse-moi tranquille, je ne supporte plus tes remarques !


Hinata s’était levé en tirant bruyamment sa chaise :

- Je m’en vais ! Tu n’as qu’à te prendre un dessert, si ça te chante ! Je ne serai pas là pour voir ça.


C’est ce qu’elle avait fait. Elle avait commandé et dégusté un tiramisu, accompagné d’un verre de vin.

Elle avait pris son temps, l’avait apprécié, sans que personne n’intervint pour lui dire qu’il y avait encore du fromage dans son dessert.


Lorsqu’elle sortit du restaurant, Hinata l’attendait.

- Je voulais m’excuser...

- Tu t’excuses toujours...


Ils avaient marché un peu, jusqu’au canal.

- Pourquoi m’invites-tu au restaurant si tu ne supportes pas de me voir manger ?

- Pour passer un bon moment avec toi. Mais il y a d’autres plats, à la carte, tu sais ?


- C’est bien là le problème. Je ne passe pas de bons moments, moi. Je n’arrive même pas à manger tranquillement...

- C’est pour ton bien que je te dis ça.


- Je suis jeune, je fais du sport, je sais très bien ce que j’ai à faire. Je n’ai pas besoin d’un homme qui me dicte ma conduite, ou qui oriente mes choix alimentaires. Je ne veux plus qu’on se voit. Toi et moi, c’est fini.


- Tu me plaques ?

- Oui, et j’en suis la première désolée.

- Très bien. Dans ce cas, je te plaque aussi pour le Lotus Blanc. Tu devras te trouver un autre assistant.


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