G8/ Prologue 2/6 - Mon ami Caleb
- Nathalie986
- il y a 1 jour
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Dernière mise à jour : il y a 9 heures
Mamie mourut... Elle m’abandonna un jour où je n’étais même pas à la maison... L’enterrement fut très douloureux pour moi. Je n’arrivais pas à comprendre, ni à admettre sa mort. Alors, je sortais souvent le soir, lorque tout le monde dormait, pour aller pleurer sur sa tombe. Je me sentais ainsi plus proche d’elle.

Mais un soir, je ne fus plus seule au cimetière familial. Je reconnus la voix de mon ami Caleb.
- Ne pleure plus petite Rose. Elle te voit de là-haut. Elle serait triste de te voir ainsi.
- Tu crois ? Tu ne la connaissais même pas...
- Pourquoi crois-tu que je sois ici ? Non seulement je connaissais ta mamie mais je l’appréciais énormément.

- Et sa disparition m’attriste beaucoup moi aussi. C’est pour ça que je suis ici.
- C’est vrai ?
- Oui c’est vrai, Rose. Je venais la voir. Tout comme toi.
- D’accord.

J’ignore pourquoi mais savoir que Caleb avait connu Mamie et qu’il était triste de sa mort, furent deux choses qui me permirent de me calmer.
- Sinon, comment vas-tu ? Cela fait des mois que je n’ai plus de nouvelles de toi. Depuis que tu es partie à Windenburg.
- Je sais, je suis désolée. Mais j’étais si heureuse avec Mamie et Tatie que je n’ai plus pensé à t’envoyer des messages. Et après, Mamie est morte et j’étais trop triste. Je suis vraiment, vraiment désolée.

- Ce n’est pas grave. Ce n’est pas grave, ma puce. Arrête de pleurer. Ça va aller...

Caleb me garda longtemps dans ses bras, jusqu’à ce que je me calme à nouveau. Puis nous nous dîmes au revoir.
- Essaye quand même de m’envoyer un petit message de temps en temps, tu veux bien ?
- Oui, je t’en enverrai même plein. Je te le promets. Je ne t’oublierai plus.

Et je tins promesse. Je lui envoyai par messages mes joies et mes peines. On s’appelait aussi régulièrement. Il m’aida beaucoup à surmonter la mort de Mamie et à faire mon deuil.
Quelques jours avant mon anniversaire, Caleb me demanda de le rejoindre au parc, à Oasis Spring. J’avais déjà terminé mes devoirs et je le rejoignis aussitôt. Il m’attendait dans le salon-bibliothèque.
- Alors, tu as l’air d’aller mieux ! Ça fait plaisir à voir.
- Oui, c’est grâce à toi. Et aussi un peu à Tatie, quand même !

- Et je tenais à te féliciter pour le A que tu as eu hier.
- J’ai bossé comme une folle pour l’avoir, celui-là !
- Je n’en doute pas ! Tu es une petite fille très studieuse !
- Je serai bientôt une adolescente, tu sais ?

- Justement. C’est pour cette raison que je voulais te voir.
- Ah bon ?

- Je ne serai pas là pour fêter ton adolescence avec toi mais je tenais à t’offrir quelque chose. Dans ce paquet, il y a deux boîtes. Une bleue que tu pourras ouvrir le jour de ton anniversaire. Et une plus grande, mauve. Celle-là, tu ne l’ouvriras pas. Il faudra attendre que tu sois jeune adulte pour le faire.

- C’est incroyable ! Tu savais que c’était mon anniversaire !
- Promets-moi pour le paquet mauve.

- Je te le promets Caleb. Je ne l’ouvrirai pas.
- Alors, c’est pour toi. Joyeux anniversaire, petite Rose ! J’espère que mon cadeau te plaira.

- Merci Caleb. C’est la première fois que je reçois un cadeau de quelqu’un qui n’est pas de ma famille.
- Tu es un peu de ma famille, Rose.

- Tu as une famille, toi ?
- Oui, j’en ai une bien sûr.
- Alors tu as des enfants ?
- J’en ai trois. Deux garçons et une fille.

- Waow, ça fait beaucoup ! Tu crois que je pourrais jouer avec eux ?
- Ils sont beaucoup plus grands que toi. Mais j’espère qu’un jour, je pourrais te les présenter, ça oui, je l’espère beaucoup.

Le jour de mon anniversaire, je m’étais enfermée dans la salle de bain. J’avais disposé les paquets les uns sur les autres, comme pour Noël. Le orange était vide puisqu’il contenait les deux autres. Le mauve devrait attendre. Qu’est-ce que pouvait contenir le bleu ?

De jolies boucles d’oreille ! Toutes petites et toutes jolies. Je les adorais déjà. Mes parents m’offrirent ce jour-là le collier de Mamie en cadeau, celui qui avait appartenu à Perrine. Et Tatie et Ludovic m’offrirent une jolie montre. Je ne quitterai jamais ces trois bijoux...

Pour le réveillon de Noël, toute la famille s’était rendue au festival des épices sur ma suggestion et tout le monde était ravi d’être là.

J’avais fait cette suggestion car je savais que Caleb adorait ce festival et j’espérais un peu le croiser. Je le vis près du bar et je m’éclipsai discrètement, laissant les membres de ma famille discuter entre eux.
- Caleb...

Lui aussi était content de me voir et il planta la fille au t-shirt jaune au milieu de leur conversation pour venir me rejoindre et m’offrir un verre. Nous ne nous étions pas vus depuis ces quelques jours avant mon anniversaire, le jour où il m’avait offert mon cadeau.
- Ces boucles d’oreille te vont à merveille. J’espère qu’elles te plaisent.
- Je ne les quitte plus.

- Toi aussi, tu as voulu voir le festival des épices en période de fête ?
- Je suis venue avec mes parents, Tatie Morgane et son mari.

- Nous n’étions que tous les cinq ce soir.
- Je viens d’apercevoir ton père. J’espère qu’il ne nous a pas vus, sinon c’en est fini de nous.

Caleb suggéra que nous allions parler plus loin.
- Je te trouve radieuse. L’adolescence te va très bien.
- Je te remercie.

- Tes enfants ne sont pas avec toi ?
- Oh, tu sais, ils ont leur propre famille... Et je ne tiens pas à les ennuyer.

- Les ennuyer ? Mais tu es leur père, non ?
- Et si nous trinquions plutôt à ce réveillon ?
Caleb avait le don pour éviter de répondre à mes questions...
- D’accord ! Joyeux réveillon alors !
- Et je trinque aussi à toi ! Tu es une adolescente superbe ! Tu vas en faire tourner des têtes !

- Il va falloir faire attention à toi.
- Et pourquoi cela ?
- Parce que les garçons de ton âge savent être très persuasifs quand ils veulent quelque chose.
- Je n’attends rien d’eux.
- Mais eux vont attendre de toi. Alors fais attention. Promets-le-moi !

Caleb me tenait le discours d’un père... Encore que mon père n’avait jamais eu une telle conversation avec moi...
- Je te le promets.
- Est-ce que tu tiens toujours tes promesses, petite Rose ?

Je me mis à le chatouiller.
- Bien sûr que je les tiens, ingrat ! Je n’ai d’ailleurs toujours pas ouvert le deuxième cadeau que tu destines à mon prochain anniversaire !

Caleb rit de bon cœur puis s’approcha de moi pour m’enlacer... lorsque mon père apparut.
- Tu sais que tu es mon rayon de soleil ?
- Caleb... Papa est derrière toi. Il me cherche, je crois...

Il me lâcha aussitôt.
- Tu es sûre ?
- Oh oui.

Il chuchota à mon oreille...
- Alors, je vais m’en aller...
Mais c’était trop tard... Papa nous avait vus, et il interpella mon ami :
- Caleb ?

Et après une petite discussion cordiale mais tendue avec mon père, Caleb s’en alla rapidement. Je n’avais jamais vu quelqu’un se déplacer aussi vite que lui, et je n’en fis pas mention à Papa. Mais j’avais, pour la seconde fois, aperçu ses petites ailes noires.

J’en voulais à mon père de l’avoir obligé à partir.
- Mais pourquoi tu as fait ça ?
- C’est moi qui pose les questions ici ! D’où tu le connais ce type ?

S’en suivit alors une discussion houleuse avec mon père. Je ne l’avais jamais vu dans cet état-là.
- C’est un ami.
- Un ami !? Mais bon sang, tu ne peux pas avoir des amis de ton âge, comme tout le monde !

- Mais on n’a rien fait de mal...
Et c’était vrai. Je ne vois pas pourquoi mon père s’énervait comme ça.
- Je t’interdis de le revoir, c’est clair !

Mon père me hurlait dessus. En plein festival, devant tout le monde. Caleb m’avait prévenu que Papa ne l’aimait pas mais je ne m’attendais pas à ça.
- Et si jamais tu t’avises de me désobéir, tu seras punie dans ta chambre ! C’est clair, ça aussi ?

Punie ? Jamais je n’avais été punie de ma vie alors que je l’aurais mérité cent fois. Mais là... Que se passait-il ? Que s’était-il passé entre mon père et Caleb ?
- C’est pas juste.
- C’est pour ton bien.

C’en était trop ! Pour qui se prenait-il ? Il ne s’était jamais préoccupé de moi. Alors pourquoi maintenant ?
- Pour mon bien ? Mais tu n’as jamais su ce qui était bien pour moi... Bon, je rentre à la maison.
- C’est ça, rentre.

Il ne s’était même pas demandé comment j’allais faire ça. Heureusement, j’avais aperçu une de mes camarades de lycée. Elle avait demandé à ses parents de me ramener. Et j’étais rentrée à la maison, comme je l’avais dit. Je m’étais ensuite réfugiée dans la chambre de Tatie. Je m’y sentais bien. Lorsque je repris mon portable, je vis que Caleb m’avait laissé un message.

« J’espère que tout va bien et ton père n’a pas été trop dur avec toi. Bisou ».
Il avait l’air inquiet. Je devais lui répondre :
« Tout va bien. Je l’ai planté là et je suis rentrée chez moi. Il ne veut plus que je te vois sinon il me punit dans ma chambre. La poisse ! ».
- « Alors, il va falloir qu’on soit plus discrets. »
- « C’est sûr. Je ne tiens pas à être enfermée dans ma chambre. Bisou. »

Le lendemain nous fêtâmes Noël avec notre famille et celle de Morgane. Nous nous étions tous déguisés pour les recevoir. Ludovic avait une jeune sœur adolescente, Stéphanie et je sympathisai tout de suite avec elle.

Moi, je m’étais déguisée en mère Noël mais grand mal m’en a pris car mon cousin Maxime voulait absolument m’enlever mon chapeau. Quel gredin, celui-là !

Le lendemain de Noël fut moins drôle puisque Morgane et Ludovic nous apprirent qu’ils allaient nous quitter pour aller vivre chez Cyrielle, la mère de Ludovic, avec ma nièce Laurence. J’avais le cœur en miettes. Morgane était la seule confidente que j’avais à la maison. Et j’adorais m’occuper de Laurence qui allait bientôt devenir bambinette. Je les ai suppliés mais rien n’y fit. Pire : mon père me fit taire en me disant de ne pas en rajouter.

Alors, lorsque Caleb m’envoya un message en plein anniversaires de Maman et de Tonton Yann pour me demander de le rejoindre au Marché aux puces, j’étais ravie.

Il me fallait juste l’aval de mon père. Je croisai les doigts pour qu’il ne se doute de rien et lui parlai d’une copine que je devais retrouver là-bas.
- Une de mes copines m’a envoyé un texto du marché aux puces. Elle voudrait que je la rejoigne.
- Mais c’est l’anniversaire de Maman aujourd’hui.
- Ce n’est pas grave, vraiment. Laisse-la sortir. C’est de son âge, dit ma mère à mon père.

Merci Maman ! Papa me demanda juste de changer de tenue mais il me laissa partir.
Mais qu'y a t-il donc dans le petit paquet bleu? Suspense encore quelques années sims... Quant à moi je suis très curieuse de le savoir, et de comprendre ce qui se joue entre Caleb et Rose (qui est devenue une bien jolie ado!)