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G8/ Prologue 4/6 - Le paquet

  • Photo du rédacteur: Nathalie986
    Nathalie986
  • il y a 1 jour
  • 10 min de lecture

Le jour de l’an. Je venais d’avoir dix-sept ans... Prochaine étape, mes dix-huit ans, et mon anniversaire. Après la fête, lorsque tout le monde fut parti, j’allai m’assurer que mes parents dormaient car Caleb m’avait demandé de le rejoindre au Majestic. Il voulait fêter la nouvelle année avec moi.


- Rose... Tu es magnifique... Tu viens d’avoir tes dix-sept ans, n’est-ce pas ?

- Oui, ce soir.

- Tu es presqu’une femme...

- Pas encore...


- A mes yeux, tu l’es. Et une très belle femme dont je ne peux plus me passer. Tu es ma drogue, Rose Chevalier.

- Serais-tu en train de me draguer ? fis-je en rigolant, alors qu'il me regardait le plus sérieusement du monde.


Caleb me prit dans ses bras et m’embrassa. Bien que surprise sur le moment, je me laissai aller à ce baiser que j’avais attendu si longtemps...


Un baiser chaud, enivrant et passionnant. Encore mieux que celui dont j’avais rêvé... Caleb ne me lâchait plus...


- Tu sais ce que tu viens de faire ? Je croyais que tu me trouvais trop jeune pour toi.

- A seize ans, oui...


- Mais pas à dix-sept ?

- Oui, tu l’es encore bien sûr... et je sais que j’enfreins quelques règles, mais je t’aime, Rose... Tu es la première à qui je dis ces mots, mais je t’aime pour l’éternité.

- Et la mère de tes enfants ?


- Ne parle pas d’elle, tu veux... Je t’ai déjà promis de tout t’expliquer. Je t’aime et c’est la seule chose qui compte, Rose Chevalier.

- Moi aussi, je t’aime.


- Tu es à moi maintenant. Un jour, je ferai de toi ma femme.

- Je l’espère tant...


Mes jambes flageolaient et je sentais mon corps trembler de toute part. Les paroles et le regard de Caleb m’avaient complètement hypnotisée. Mais je réussis à m’en décrocher et à me ressaisir.

- Comment ça ? Je suis à toi ?

- Dans mon cœur, dans mon corps, partout, tu l’es...


Mais en réalité, il avait encore éludé ma question et répondu à côté.

- Tu l’es tellement que je te veux pour femme... A jamais.

- Jusqu’à la fin de nos jours ?


- S’il y a une fin.

- Je te trouve tellement romantique. Je t’aime tellement, moi aussi.

- Alors, accepteras-tu de m’épouser un jour même si ton père s’y oppose ?


- Oh oui, Caleb !

- Tu me rends tellement heureux en disant cela.

- Je veux passer le reste de ma vie avec toi.

- Et moi donc !


Le lendemain du jour de l’An, nous avions enlevé toutes les décorations de fête.


Papa m’avait fait tout un discours pour ne plus que je revois Caleb avec, une nouvelle fois, menace de punition à l’appui. Heureusement, j’avais réussi à le convaincre que je ne le reverrai plus. Il aurait été fou s’il avait su ce qu’il s’était passé hier soir...


Après Papa, c’était Maman qui était venue me retrouver à l’étage.

- Je peux te parler, Rose ?

- Oui bien sûr.


Qu’est-ce qu’elle me voulait ? J’en avais marre des sermons et, surtout, je voulais être seule avec mes pensées et revivre le baiser de Caleb ainsi que toute cette fin de soirée avec lui...

- J’aimerais te parler de ton ami Caleb.

J’en étais sûre...


- Contrairement à ton père, je ne pense pas que ton petit ami soit mauvais.

La conversation commença plutôt bien mais je restai tout de même sur la défensive. Je ne démentis pas ses propos affirmant que Caleb était mon petit ami.

- En plus, je pense que tu es très amoureuse de lui, n’est-ce pas ?


- Si tu le dis...

- J’en suis persuadée, Rose.


- Eh bien oui... peut-être...

- Tu sais, lorsque ton père et moi sommes tombés amoureux, nous avions le même âge que toi aujourd’hui. Nous étions même un peu plus jeunes. Nous voulions vivre notre amour tranquillement, mais ce n’était pas possible.


- Pourquoi cela ?

- Ton oncle Yann se mettait souvent au travers de notre route. Mais ton père semble l’avoir oublié...


- Ça c’est sûr, si tu es en train de me dire qu’il fait avec moi la même chose que Tonton Yann a fait avec vous.

- Il faut lui pardonner. Il s’inquiète pour toi, c’est tout.


- Mais pourquoi ? Papa ne s’est jamais inquiété pour moi, et Caleb ne lui a jamais rien fait.

- Pas que nous sachions, non...

- Et tu penses que cette inquiétude va durer encore longtemps ?

- Je n’en sais rien mais il en a après Caleb. A ta place, je le laisserai dire et je ferai ce que j’ai envie de faire.


Je ne savais pas Maman si compréhensive...

- Tu es sérieuse ?

- Oh mais oui ! Par contre, ne te fais pas attraper !


- Maman ? Pourquoi n’avons-nous jamais discuté toutes les deux comme nous venons de le faire à l’instant ?

- Je n’en sais rien... Peut-être que tu étais trop jeune...


J’étais ensuite partie me réfugier dans ma chambre, laissant mes pensées vagabonder. Trop jeune ? Je pense juste que maintenant que j’étais ado, je l’intéressais davantage qu’une bambinette ou une enfant... Puis je pensai à Caleb que j’aimais tant, mais qui était cependant si mystérieux...


Quelques soirs plus tard, Papa m’avait demandé de venir à une soirée karaoké avec Maman et lui. Nous avions aperçu Caleb au bar en arrivant, et il m’avait interdit de lui parler, pas même de lui dire bonjour. J’en avais gros sur le cœur. Qu’allait-il penser ? C’était la première fois que nous nous revoyions depuis ce baiser et tous ces mots d’amour échangés. Peut-être allait-il croire que je ne voulais plus de lui...

Papa nous avait demandé de nous asseoir plus loin, sur le canapé, puis il était parti faire un tour dehors. Il y resta un petit moment mais lorsqu’il revint, il était furieux. Il avait même abrégé la soirée et nous avait aussitôt reconduites à la maison.


A peine avions-nous refermé la porte qu’il me hurla dessus et me punit. Je n’avais plus le droit de sortir de la maison, et Papa me confisqua aussi mon téléphone portable pour ne pas que je ne puisse joindre Caleb. Maman avait bien essayé de s’interposer mais rien n’y fit.

La cause de tout ça ? Papa avait découvert le bonhomme de neige que Caleb et moi avions fait ensemble derrière le bar à karaoké. Il l’avait même détruit. J’étais effondrée... Et s’il avait détruit le Créateur ? J’espérais que non, mais cette idée me terrifiait.


J’étais montée dans ma chambre. Je le détestais. Oui, je détestais mon père. C’était tellement mieux quand Mamie était encore en vie. Jamais elle n’aurait permis cela. Elle était si gentille...


Je ne sortais plus. Je passais beaucoup de temps à travailler. Papa et Maman m’emmenaient à l’école et venaient m’y rechercher. Je n’avais aucune échappatoire... Mon père me surveillait tout le temps alors, il fallait que je le mette en confiance... Je ne pouvais pas me permettre de m’amuser à « faire le mur ».

Je me demandais ce que faisait Caleb... Pensait-il encore à moi ? Tout ce temps sans me voir et sans savoir pourquoi je ne donnais plus de nouvelles... S’inquiétait-il ? M’avait-il remplacée ? Autant de questions dont je n’aurais malheureusement pas la réponse tout de suite.


Un midi, alors que je déjeunais avec Papa et Maman (je n’avais, ceci-dit, jamais pris autant de repas en leur compagnie que depuis ma punition...), je leur fis part de mon désir d’aller visiter la Clairière Forestière. Papa n’était pas emballé. Il n’avait même pas du tout envie de m’y accompagner. Pourtant, je ne pouvais pas y aller seule car Papa maintenait toujours sa punition...

Maman se proposa pour venir avec moi. Depuis le jour de l’An, j’avais l’impression qu’elle essayait de tout faire pour me faire plaisir, et je ne comprenais pas ce revirement de situation car elle ne s’était jamais préoccupée de moi avant.


Seulement, il y avait un problème. Papa et moi n’étions pas sûrs qu’elle puisse accéder à la clairière car elle n’était pas une Elue, ni une héritière... Il n’y avait aucun précédent à cette situation, donc nous ne savions pas...


Nous convînmes donc que j’essayerai d’y entrer avec Maman et que, si nous échouions, Papa m’accompagnerait. Il me le promit. Et ce qu’on ne pouvait pas enlever à mon père, c’est qu’il tenait toujours ses promesses.

Je dis à Maman que je devais d’abord faire des recherches pour savoir comment ouvrir le passage qui menait à la clairière et que je l’informerai quand nous pourrons y aller.


Les recherches que je devais effectuer allaient me prendre beaucoup de temps mais qu’avais-je d’autre à faire ? J’étais confinée chez moi par un père que je haïssais de plus en plus.

Je n’espérais qu’une chose, c’est que Maman puisse accéder à la clairière avec moi. Mais si ce n’était pas le cas, je n’irais de toute façon pas avec mon père. Je ne désirais, à aucun prix, découvrir ce lieu mythique avec lui... Je ne sais pas encore comment je ferai, mais une chose est sûre, ce sera sans lui.

J’avais encore eu le droit à une soirée karaoké... Partout où ils allaient, mes parents m’emmenaient avec eux...


Certes, je dois admettre que mon père chantait merveilleusement bien mais j’en avais assez de l’entendre et d’être en permanence avec lui. Je ne le supportais plus.


Papa avait une nouvelle fois gagné le concours, ce dont je m’étonnais à peine, étant donné son talent, et Maman sauta de joie dans mes bras ! Elle trouvait extraordinaire tout ce qu’il faisait.

Ils avaient décidé d’aller boire un verre au bar et, tout occupés qu’ils étaient à se regarder amoureusement dans les yeux, ils ne virent pas que je m’étais éclipsée.


J’étais sortie... espérant voir Caleb bien sûr mais il n’était pas là. Alors je fis le tour du bar pour constater quels vestiges il restait du bonhomme de neige que nous avions fait tous les deux.


Mais il n’y avait plus rien, pas même un petit monticule de neige. Ce jour-là, lorsque nous avions créé « Caleb et Rose », nous nous étions dit pour la première fois que nous nous aimions.


J’avais versé des larmes près de ce bonhomme de neige... Je lui avais même parlé... Mais il n’était plus et c’était de la faute de mon père. Je m’étais mise à hurler : « Je le déteste ! Je le déteste ! ».


Je faisais mes devoirs comme tous les lycéens de mon âge mais, lorsque j’avais fini, je ne sortais pas m’amuser. Non, je restais cloîtrée dans ma chambre à m’occuper autrement.


Et en ce moment, je lisais les biographies de Perrine pour pouvoir ouvrir un passage vers la Clairière Forestière.

Caleb me manquait tellement... Mais en me plongeant dans ses livres, j’avais quelques moments de répit durant lesquels j’étais fascinée, plus que triste. Perrine devait être une femme extraordinaire. Elle était vraiment partie de rien du tout mais ne s’était jamais laissé abattre... Elle avait trouvé son bonheur avec Christophe. J’espère que je trouverai le mien auprès de Caleb.


Mon amour avait trouvé un moyen pour que nous communiquions. Il m’avait envoyé un paquet par la poste. Ce jour-là, comme toujours, Papa m’avait demandé d’aller récupérer le courrier. C’était l’une des rares tâches qu’il me confiait sans m’accompagner. Je découvris le paquet et reconnus aussitôt l’écriture de Caleb.


Je cachais alors le paquet derrière les plantations, devant la maison, pour le récupérer plus tard.


Papa était ensuite parti au travail. Je l’avais vu descendre l’escalier puis s’en aller d’un air décidé alors que je faisais mine d’être absorbée par une émission de cuisine... J’avais pu aller rechercher mon colis car Maman s’était enfermée dans sa chambre pour y travailler. Elle ne me surveillait jamais, contrairement à ce que mon père croyait...


Dans le colis, il y avait un téléphone portable accompagné d’un mot de Caleb : « Ma douce Rose, je sors à peine du travail. Si tu savais à quel point tu me manques... N’ayant plus de tes nouvelles, je me suis douté que ton père t’avait finalement punie de trop m’aimer. Dans ce paquet, tu trouveras un téléphone portable. Mon nouveau numéro y est pré-enregistré. N’utilise ce téléphone que pour m’appeler, moi. Ton père et ses beaux-frères, tous deux agents secrets, ne connaissent pas l’existence de ces téléphones et ne pourront pas nous pister.


Je ne suis pas loin de toi mon amour, je t’écris ces quelques mots des Archives de Windenburg, l’âme en peine de ne plus te parler et de ne pas pouvoir te serrer dans mes bras. Mais je te vois, si belle et si mienne. Je ne peux pas te quitter des yeux, ma douce Rose. Sache que si tu ne me vois pas, moi je te vois et je suis près de toi. Dis-moi que tout va bien pour toi, ma Rose. Je t’attendrai le temps qu’il faudra, jusqu’à tes dix-huit ans s’il le faut, mais mon amour pour toi est bien réel. Ne doute jamais de lui. Je t’aime. Caleb. »

Ses mots m’avaient revigorée. Il m’aimait toujours, ne m’avait pas abandonnée et pensait à moi. Je l’imaginai, assis à une table, à la bibliothèque de Windenburg, m’écrivant...


Lui aussi me manquait et moi aussi j’aurais voulu qu’il me tienne dans ses bras... Mais nous ne le pouvions pas. Cela nous était interdit par la loi de mon père que je haïssais plus que tout au monde.

Mais Caleb m’avait écrit... Il avait même relié sa très longue lettre comme s’il s’agissait d’un petit livre. Qui faisait cela de nos jours ? Personne. Ecrire une lettre, l’envoyer par la poste, cela paraissait si aberrant. Pourtant, mon amour l’avait fait. Je lirai et relirai cette lettre chaque jour de ma vie... Pour ne pas oublier que, derrière les fenêtres de ma maison, Caleb était là, qu’il m’attendait, qu’il me voyait.


Ce même jour, aidée par l’amour que Caleb me portait, j’avais enfin trouvé la solution pour accéder à la clairière. Maman n’avait toujours pas quitté sa chambre, prise par son travail et j’étais allée la trouver pour lui annoncer la nouvelle.

- C’est un petit peu long à faire mais nous devrions y arriver.

- Tu as trouvé ça dans la biographie de Perrine ?

- Oui. C’est une vraie mine d’or. Tu es toujours partante pour venir avec moi ?

- Evidemment.


- Super ! Alors on y va maintenant. Juste le temps de me mettre quelque chose de plus chaud sur le dos.

- Moi, je suis prête.


NdA : pour la petite histoire, j'ai joué la première scène de ce chapitre dans une partie dupliquée de la principale. En effet, étant donné que je n'utilise pas de mods pour les ados (type Woohoo ou autres), il a fallu que je fasse vieillir Rose provisoirement pour que Caleb puisse l'embrasser 😉



1 komentář


Eljisim
il y a 2 heures

J'aime bien quand je me pose des questions sur le chapitre et que tu y réponds en NDA sans même que l'on ait besoin de la poser 😁je pensais que tu avais utilisé un mod pour cette scène mais je comprends mieux.

Je ne sais toujours pas que penser de cette relation mais au vu de l'ambiance à la maison, tu m'étonnes que Rose saute à pieds joints dedans... Hâte de voir comment cela va évoluer !

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